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OPINIONS
Réflexions
, pensées, observations
d'auteurs
célèbres ou inconnus
Dernière mise à
jour le
mercredi 01 février 2023 |
"Plume, aristocratie de l'opinion"
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souhaitée :
Mary Oliver
; Une
prière ?
Je ne sais
pas exactement ce qu’est une prière.
Mais je
sais comment prêter mon attention,
comment
tomber dans l’herbe,
comment
m’agenouiller dans l’herbe,
comment
flâner et être comblé,
comment
errer à travers les champs,
ce que j’ai
fait tout au long de la journée.
Dis-moi ce
que j’aurai dû faire d’autre ?
Est-ce que
tout ne finit pas par mourir, trop rapidement ?
Dis-moi ce
que tu entends faire de ton unique, sauvage, et précieuse
vie.
(La journée d’été -1990).
Bruno Mori :
« Jésus n’apparaît jamais comme le fondateur d’une
religion. »
Ce qui est frappant
dans la vie du Nazaréen c’est de constater, non seulement sa
parfaite humanité, mais aussi sa parfaite « laïcité ».
L’homme de Nazareth ne fait pas partie de la caste des
prêtres, des scribes ou des lévites. Comme juif, il n’est ni
particulièrement religieux, ni spécialement pieux et
observant. Il prend facilement ses aises avec la religion et
ses distances avec ses pratiques. Il n’hésite pas à
relativiser l’importance du culte et la fonction du Temple ;
à transgresser le repos du sabbat et à enfreindre les règles
de pureté rituelle. Il est extrêmement critique et agressif
envers la classe religieuse dirigeante. Dans les évangiles,
Jésus n’apparaît jamais comme le fondateur d’une religion.
Il n’a jamais établi ou fixé des espaces ou des temps
sacrés. Il n’a jamais promulgué de rituels pour le culte. Il
n’a jamais ordonné de prêtres. Il n’a jamais encouragé ses
disciples à fréquenter les synagogues, à réciter des
prières, à offrir des sacrifices, à pratiquer le jeûne, à
observer le sabbat ou les autres prescriptions de la
tradition rabbinique.
Jacques Noyer
Noël de mon enfance
(2018)
Je suis peut-être vieux jeu mais
je me souviens des Noël de mon enfance. Il n’y avait pas que
les fins de mois qui étaient difficiles. Mais à Noël on
oubliait tout pour se réjouir de ce qu’on avait. Les
familles les plus modestes se retrouvaient avec le peu
qu’elles avaient. Dans la nuit, les pauvres se sentaient
riches du toit sur leur tête, du repas amélioré de leur
assiette, de la bûche supplémentaire qui chauffait la maison
et surtout de la chance d’avoir un papa, une maman, des
frères et sœurs qui s’aimaient. On échangeait des petits
riens qui étaient pleins de choses. On allait voir le Jésus
de la crèche, l’enfant démuni, étranger, dont la seule
richesse était l’amour que nous lui manifestions. Et on
prenait conscience qu’il y avait plus pauvres que nous, des
ouvriers sans travail, des enfants sans papa, des familles
sans maison. Et s’il restait un peu de gâteau on allait en
donner une part au voisin malheureux …
-=-=-=-=-=-=-=-=-
David Whyte ;
Vivre dans le monde
Cela ne
m'intéresse pas de savoir s'il existe un Dieu
ou plusieurs dieux.
Je veux savoir si tu te sens appartenir ou si tu te sens
abandonné.
Si tu connais le désespoir
ou peux le voir en d'autres.
Je veux savoir
si tu es prêt à vivre dans le monde
avec son âpre besoin de te changer.
Si tu peux regarder en arrière résolument
et dire : voici où j'en suis.
Je veux savoir si tu sais comment fondre
dans ce feu intense de la vie
basculant vers le cœur de ta quête.
Je veux savoir si tu consens
à vivre, jour après jour,
avec les conséquences de l'amour
et l'amère difficile passion
de ta défaite assurée.
J'ai entendu que,
dans ce corps à corps féroce,
même les dieux parlent de Dieu.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Noël Colombier ;
Puisque tout amour prend racine
Puisque tout amour prend
racine
J’en planterai dans mon
jardin
J’en planterai avec patience
Chaque jour, à chaque saison
Pour en offrir en abondance
A ceux qui passent dans ma
maison
Et j’en mettrai sur mes
fenêtres
Pour faire plaisir à mes
voisins
Sur la place de mon village
Au carrefour de chaque rue
J’offrirai des fleurs en
partag
Aux amis comme aux inconnus.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Teilhard de Chardin
Pourquoi voulez-vous qu'une existence, à supposer qu'elle
n'arrive pas à se fixer, ou à fructifier en une œuvre
tangible, ait moins de prix qu'une autre ? Pourquoi le
monde, qui a besoin de familles stables et de gens bien
établis, n'aurait-il pas aussi besoin de ces êtres mobiles
et errants, dont l'action se traduit par une série de
touches ou d'essais apparemment discontinus, à travers
toutes sortes de domaines ? C'est une grande chose de ne pas
savoir où reposer la tête, si on porte au cœur la foi au
monde."
(ouvrage "Accomplir
l'homme")
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Douceur (s)
;
Guillaume de Fonclare
Être chrétien,
c’est avant toute chose se respecter et respecter son
voisin, s’aimer parce que s’aimer, c’est admettre que nous
avons des potentialités que les autres n’ont pas, c’est
reconnaître que le don de la vie est un cadeau qu’il faut
chérir, et qu’avoir tout cela en soi signifie qu’il en va de
même chez mon alter ego. Et s’aimer revient à aimer son
prochain, inconditionnellement. L’exercice est ardu ; notre
société ne valorise pas cet amour qu’elle juge égoïste …
Evoquer la
douceur un jour comme aujourd’hui pourrait paraître d’une
naïveté presque enfantine. Les jours succèdent aux jours,
l’écho des turpitudes humaines n’en finit plus d’agresser
nos oreilles, et la lassitude peut parfois nous saisir à
l’énoncé ininterrompu des ignominies perpétrées par nos
contemporains. Alors, la douceur... J’en conviens aisément,
il est presque incongru d’espérer changer l’Homme et d’en
faire le chantre de l’affabilité. Reste qu’il nous revient,
si nous nous définissons comme chrétiens, d’incarner cette
douceur, d’en faire un objectif de vie, un état d’être. Non
pas seulement pour en faire un modèle d’exemplarité, mais
pour l’éprouver au quotidien pour notre propre bonheur,
bref, pour se sentir bien, en accord avec soi-même et dans
une vraie relation avec les autres, qu’ils soient proches ou
lointains ...
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pour qu’il reste
de toi plus que mes larmes … ;
Corine HELLE
Après la mort dans ses bras de son fils Aurélien, 19 ans,
suite à un grave accident de voiture et trois semaines
d’hospitalisation, une maman écrit :
« Dépasser le
vide et l’absence et au contraire se centrer sur le plein :
ce que tu nous as donné et ce que tu nous donnes encore pour
ainsi le garder vivant au quotidien et pas uniquement dans
nos souvenirs. Cette pensée, un mois après ta mort, a grandi
au fil du temps. Comment continuer à vivre avec cette
épreuve ? Il y a peut-être en moi un mélange de vitalité
ancrée au plus profond et d’une volonté qui me nourrit
intensément mais je sens aujourd’hui que quelque chose de
plus grand me porte. Te garder vivant, c’est concevoir de
continuer à t’aimer non uniquement dans ce que tu as été
mais dans ce que tu es dans mon présent. L’amour ne
disparait pas avec la mort, mais de quel amour s’agit-il ?
Je t’aime toujours autant mon Aurélien, peut-être de cet
amour inconditionnel dont parlent les religions ou les
philosophes. Dépouillé des contingences corporelles, il est
d’une incroyable pureté et s’incarne dans mon quotidien à
chaque fois que je donne à autrui un sourire, du temps, de
l’écoute, de l’aide ou toute autre action. Comme si c’était
à toi et pour toi. Simple, naïf peut-être, mais
incroyablement porteur de vie et d’envie. Quand je l’évoque
devant des amis, je leur confie ainsi la compréhension de ce
que peuvent vivre les gens qui ont la foi, aimer Dieu sans
le voir.
Ta soif de vivre
était tellement immense … Cette
״fureur
de vivre״ trouve un écho
dans cette croyance personnelle que ça ne peut s’arrêter
d’un coup par le couperet de la mort. Tes exploits
terrestres ont trouvé une fin, mais je me plais à rêver
qu’ils perdurent dans une autre dimension avec une liberté
inouïe … »
(Extrait du livre « Pour qu’il reste de toi plus
que mes larmes »,
cIT éditions)
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Les pouvoirs de l'esprit sur le corps;
Dr Patrick Clervoy
(livre Editions Odile Jacob)
« Si notre pensée ne nous permet pas de voir au-delà de
la fin de notre vie, ce n’est pas pour autant qu’il n’y a
rien. La mort en est la suite, mais elle n’en est pas
l’absence. La mort n’est pas un vide de vie. Pas plus
qu’elle ne s’oppose à la vie. La mort n’est sinistre que
parce que nous nous ne voyons pas sur quoi elle ouvre ». P.
116
« En réalité, ce n’est pas le médicament qui produit la
guérison. Le médica-ment a agi comme un coup de pied dans
une fourmilière endormie. Il est venu « bousculer » l’état
chimique au sein de la fente synaptique 1,
contraignant la cellule nerveuse à réagir … Le médicament a
comme action de stimuler le processus de guérison qui était
éteint, ou mis en veille. Le médecin qui a prescrit ce
traitement a soigné son patient. Il a réveillé sa vitalité.
Mais ensuite c’est depuis l’organisme du patient, et lui
seul, que le processus de guérison s’est mis en route. » P.
134/135
« Les guérisons miraculeuses, ça existe. Ce sont des
réalités objectives, tout autant qu’elles sont
déconcertantes au regard de nos connaissances médicales. Ces
guérisons miraculeuses sont la manifestation rare et
spectaculaire de l’activation de ces processus d’adaptation
vitale que l’on observe dans la banalité de tous les jours
avec la guérison des maladies ordinaires. Il n’y a pas moins
de raison de croire aux miracles, en tant que phénomènes de
guérison hors norme, qu’il y en a de croire en la
cicatrisation d’une coupure ou à la fin d’une grippe. » P.
138/139
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Croire en Jésus-Christ, c’est faire
sien son idéal humain
; Michel Barlow
Quels que soient les convictions, les
certitudes ou les doutes, croire en Jésus-Christ, c'est
avant tout faire sien son message, tel que ses premiers
disciples l'ont reformulé, en rapportant plus ou moins
fidèlement certaines de ses paroles, et en racontant
quelques exemples significatifs de son action (même si l'on
soupçonne que le récit les a enjolivés). Croire en
Jésus-Christ, c'est avant tout faire sien l'idéal humain
qu'il a annoncé et mis en œuvre dans son action : la
solidarité humaine, la confiance, le progrès de
l'humanité... Croire en Jésus-Christ, c'est avant tout
reconnaître que cet idéal nous convient et qu'on entend
l'adopter, le mettre en œuvre dans sa vie - dans la mesure
de ses moyens.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
L’hospitalité ;
Madeleine Delbrêl (1904 –
1964)
L’hospitalité, c’est que les
autres soient chez eux chez nous Aux repas, ils sont
attendus quand ils ne sont pas invités. Notre toit est le
leur. Leur entrée dans notre vie engage leur entrée dans
notre maison.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Reconnaissants envers ceux qui nous
dérangent; Adrien Candiard
Nous devrions être reconnaissants envers les gens qui nous
dérangent. Ils nous évitent de vivre une vie chrétienne
rangée. Ils nous sauvent de la catastrophe, qui transforme
l'ascèse en confort, le silence contemplatif en indifférence
polie, le face-à-face avec le Dieu vivant en sieste
prolongée.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Tout être humain a quelque chose d’unique à dire;
Lytta
Basset ; Faire face à la
perversion (Albin Michel)
Tout être humain a quelque chose d’unique à dire,
à partager avec ses semblables. C’est dans ce sens que sa parole en « je » est
prophétique –dès l’enfance ! S’il ne parle pas, à partir de qui il est en
vérité, à partir de ce qu’il entend du Vivant, personne ne le fera à sa place …
Quelles que soient nos croyances, convictions,
appartenances philosophiques ou religieuses, quêtes spirituelles au sens large,
nous pouvons tous et à tout moment choisir de mettre notre attention sur ce qui
se passe à l’intérieur de nous. A plus forte raison quand l’atmosphère
extérieure est irrespirable …
Le besoin de toute puissance
Lytta
Basset
;
Faire face à la
perversion (Albin Michel)
Pour peu qu’un enfant ne soit pas cadré, contrecarré avec
amour et fermeté dans son besoin de toute puissance, pour
peu qu’il soir régulièrement encouragé dans l’illusion d’une
liberté sans limites, se met en route la “fabrique de
l’homme pervers”. Ce n’est ni la manipulation, ni le
mensonge qui caractérisent le mieux la personne perverse.
C’est la jouissance entendue comme la “capacité à se sentir
exister dans l’obligation d’une mainmise sur l’autre” …
L’absence de limites renforce chaque jour chez l’enfant le
fantasme de toute puissance qui lui-même l’installe dans
l’incapacité à se remettre en question. Il ne se heurte pas
aux autres comme à des obstacles à son pouvoir; et du coup
ils n’existent pas.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Devenir un homme :
En cheminant vers Soi (1991)
Face;
Réflexion collective
Un homme devient un homme, quand on le regarde avec le respect dû à l’homme.
Il devient adulte, lorsqu’il s’est libéré du besoin de paraître, et qu’il se
sent responsable de ce qu’il fait, de ce qu’il ne fait pas, mais aussi de ce
qu’il laisse faire.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le
toupet théologique de toutes les religions monothéistes ;
Jean-Pierre Capmeil
La
houtspa, c’est ce qui permet de trouver son chemin en faisant fi des
arguments d’autorité, afin de faire advenir une vie plus juste et plus digne.
Or, n’est-ce pas là ce qui constitue l’ADN partagé par tous les libéralismes
théologiques, leur essence commune qu’ils soient chrétiens, juifs ou musulmans ?
Fondamentalement, avoir l’impudence d’interroger la tradition, de relativiser
les règles établies, de dépasser les limites fixées, de contextualiser les
textes sacrés, n’est-ce pas une forme d’effronterie insensée et d’audace sans
limite ? N’est-ce pas la base d’une désobéissance salutaire qui ouvre la voie à
une véritable compréhension des textes afin qu’ils éclairent notre perception du
monde et nous permettent d’accéder à une vie plus libre sur laquelle nous avons
vraiment prise ? N’est-ce pas aussi la seule façon d’ouvrir de nouveaux
possibles, d’emprunter des chemins jamais suivis, de sortir d’un avenir trop
balisé ? Et ce, quelles que soient les résistances au changement et les
accusations de trahison. Car comme l’a dit Dominique Hernandez, pasteur : «
Les Écritures ne constituent pas une clôture mais un terreau grâce auquel pourra
pousser du nouveau quand des étrangers, des personnes étranges, pousseront des
appels ou des portes. Les Écritures ne sont pas un verrouillage mais un espace
pour prendre un élan quand de l’inédit survient et qu’il s’agit de rester
présent au monde qui vient. »
-=-=-=-=-=-=-=-=-
S'esposer au silence ;
Sylvia
Ostertag
S'exposer au silence
Pour quitter les habitudes illusoires
Qui entrainent la peur
Pour se confronter à soi-même
Pour recommencer avec soi-m^me
Pour approfondir la recherche de Soi-même.
Donner à la journée un rythme cérémoniel
Pour quitter la hâte
Pour vivre ce moment
Pour y trouver la liberté de répondre du fond du cœur
Aux exigences qui nous regardent
Vraiment
S'exposer au silence
Sans demander pourquoi.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Une spiritualité laïque ;
José
Arregi
Nous ne pouvons plus croire en un Dieu qui, au cours de 13,7 milliards d’années
d’expansion de l’univers, se serait incarné une seule fois, justement sur la
planète Terre, dans la figure d’un homme juif, il y a 2000 ans.
Le grand défi spirituel de nos jours, c’est justement de chercher des voies
pour apprendre et enseigner une spiritualité laïque à une société qui ne se
reconnaît plus dans aucune religion, mais qui a besoin de vivre une vraie
spiritualité, autrement dit, une vie de « qualité humaine profonde ».
José
Arregi est théologien, il a enseigné à l’Université jésuite de
Deusto (Bilbao). Ex religieux franciscain.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le confort a son côté obscur;
Scott
Carney
(Tout ce qui ne nous tue pas; Amphora)
L’âge
d’or du confort a son côté obscur. Alors que nous pouvons imaginer ce
qu’un environnement hostile pourrait nous faire ressentir, très peu
d’entre nous font régulièrement l’expérience des éléments stressants
qu’ont connus nos ascendants. Sans défi à surmonter, sans limite à
repousser, sans menace à fuir, les humains de ce millénaire sont trop
nourris, trop chauffés et trop peu stimulés. Nos combats à nous,
citoyens privilégiés du « premier monde » -trouver un emploi, épargner
pour la retraite, placer ses enfants dans une bonne école et poster le
message parfait sur les réseaux sociaux- sont pâles en comparaison des
menaces mortelles auxquelles devaient faire face nos ancêtres. Malgré
cette apparente victoire, les succès emportés sur le monde naturel n’ont
pas rendu nos corps plus robustes. Plutôt l’inverse, en réalité : le
confort et l’absence d’effort nous ont rendus obèses, paresseux et de
plus en plus malades.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pourquoi ? Abdellatif Laâbi
né en 1942 à Fès, est un poète, écrivain et traducteur marocain.
Il a fondé en 1966 la revue Souffles
Va savoir pourquoi
l'abeille butine l'hymen des fleurs, pourquoi le soleil fait don
gratuitement de sa lumière, pourquoi l'homme et la femme sentent monter
en eux au même moment le fluide de la reconnaissance et de la fusion,
pourquoi le nouveau-né sourit pour la première fois alors que ses yeux
distinguent à peine ce qui l'entoure. Sans parler du pourquoi de ces
pourquoi. Qui, quoi parle en nous cet idiome intérieur venu du continent
intérieur et qui n'est d'abord traduisible dans aucune langue reconnue
car poussée vitale dont on ne peut happer avec les mots que la partie
infime, quelques ruisselets participant modestement du fleuve caché de
sa houle ?
Il n'y a d'Etre
humain, Abdellatif Laâbi
J'atteste
qu'il n'y a d'Être humain que Celui dont le cœur tremble d'amour
pour tous ses frères en humanité
Celui qui désire
ardemment plus pour eux que pour lui-même liberté, paix, dignité,
Celui qui considère
que la Vie est encore plus sacrée que ses croyances et ses divinités
J'atteste qu'il n'y a
d'Être humain que Celui qui combat sans relâche la Haine en lui et
autour de lui
Celui qui, dès qu'il
ouvre les yeux au matin, se pose la question :
Que vais-je faire
aujourd'hui pour ne pas perdre ma qualité et ma fierté d'être homme ?
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La
vérité, Pierre Claverie,
ancien évêque d’Oran, 1996
Dès que nous prétendons – dans l’Eglise catholique, nous en avons la
triste expérience au cours de notre histoire – posséder la vérité ou
parler au nom de l’humanité, nous tombons dans le totalitarisme et dans
l’exclusion. Nul ne possède la vérité, chacun la recherche (…) Je suis
croyant, je crois qu’il y a un dieu, mais je n’ai pas la prétention de
posséder ce Dieu-là, ni par le Jésus qui me le révèle, ni par les dogmes
de ma foi. On ne possède pas Dieu. On ne possède pas la vérité et j’ai
besoin de la vérité des autres ».
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Des bâteaux,
Mannick
Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entraînent trop fort
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
A ne jamais risquer une voile au dehors.
Je connais des bateaux qui oublient de partir
Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
Leur voyage est fini avant de commencer.
Je connais des bateaux tellement enchainés
Qu'ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter
Pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter.
Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux
Affronter le gros temps quand l’orage est sur eux
Je connais des bateaux qui reviennent au port
Labourés de partout mais plus crânes et plus forts…
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Etre
homme, c’est devenir humain,
Dietrich
Bonhoeffer, pasteur
protestant très engagé dans la lutte contre Hitler et qui sera
pendu par les nazis en 1945
Si la terre a été jugée digne de porter
l’homme Jésus, si un homme comme Jésus a vécu, alors et alors
seulement il vaut la peine que nous vivions, nous les autres
hommes. De même si Dieu a tout créé et veut tout sauver dans son
Verbe fait chair, tout ce qui est chair, c’est-à-dire la vie
humaine entière, doit être le lieu de sa présence et pas
seulement le domaine liturgique, les personnages sacrés, mais
aussi la nature. L’« être chrétien » reçoit de l’Incarnation sa
signification extrême ultime : c’est être homme, c’est devenir
humain au sens plein du mot et, dans le contexte déshumanisant
de la prison et des bombardements, le rester.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Ta beauté,
Plotin
Si tu ne vois pas encore ta propre beauté, fais comme le
sculpteur d'une statue qui doit devenir belle : il enlève ceci,
il gratte cela, il rend tel endroit lisse, il nettoie tel autre,
jusqu'à ce qu'il fasse apparaître le beau visage dans la statue.
De la même manière, toi aussi, enlève tout ce qui est superflu,
redresse ce qui est oblique, purifiant tout ce qui est ténébreux
pour le rendre brillant, et ne cesse de sculpter ta propre
statue jusqu'à ce que brille en toi la clarté divine de la
vertu.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Dieu ne peut être compris avec des mots humains;
Bertrand Piccard,
explorateur, médecin psychiatre (fait le tour du monde avec un
avion solaire en 2015)
Je ne pense pas qu'on puisse avancer tout seul, il faut toujours
quelqu'un sur le chemin, devant.
Je crois toujours que Dieu ne peut pas être appréhendé avec des
mots humains. Il est tellement supérieur à l'homme que ce serait
prétentieux de notre part de vouloir lui attribuer des émotions,
des qualités, ou une volonté humaine. Si Dieu peut être compris
avec des mots humains, c'est qu'il n'y a pas de transcendance.
Je crois qu'il y a un niveau qu'on ne peut pas comprendre sans
nous rapprocher nous-même de Dieu.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le Vatican organisé comme une cour
royale ; Thomas Reese,
Jésuite
Le Vatican est toujours organisé comme une cour royale du XVIIIe
siècle où les princes (cardinaux) et les nobles (évêques) aident
le roi (pape) à gouverner la nation (Eglise) Le problème avec
une telle structure, c’est qu’on ne peut pas virer des princes
et des nobles quand ils se révèlent incompétents. L’Eglise a
besoin d’un service civil compétent, non d’une cour.
https://religionnews.com/2019/04/23/three-criteria-to-evaluate-francis-reform-of-vatican-curia/
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Jésus, un homme;
Xavier
Huot
J’ose penser que Jésus a été un homme comme moi et il m’est
devenu plus proche. Plus je m’en approche, plus il me fascine
car il semble nous devancer de plusieurs longueurs malgré les
deux mille ans qui nous séparent. Sa dimension humaine
exceptionnelle en fait un contemporain de tous les âges. Je ne
sais plus s’il est «dieu », je ne le crois plus vraiment, mais
je pense que peu d’êtres humains sont aussi « homme » que lui.
Sa transcendance ne m’écrase plus, elle m’encourage à essayer de
« devenir moi ».
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Silence ,
Monika Sander,
Le besoin de silence peut émerger à tout moment, au milieu d’une
réunion tendue, après une série de fêtes, en cas de grande
fatigue.
Pas un silence pesant ou le silence opaque du mutisme qui n’est
que le vide de l’âme. Non, un silence clair et apaisant qui fait
taire les bruits qui couvrent la voix intérieure, qui aide à se
décentrer de soi pour se mettre à l’écoute et retrouver la paix
intérieure. Poser son sac et retrouver la distance, non pour
oublier mais pour reprendre du souffle, respirer pour
accompagner le souffle de l’Esprit. Une lente prise de
conscience de soi qui aide à se déplier, à s’ouvrir, à
accueillir pour laisser la lumière de la vie émerger.
Cela demande de l’humilité et un regard indulgent sur nos
médiocrités mais aussi laisser de la place à l’humour qui
relativise et donne la distance.
On peut faire silence n’importe où, milieu des autres – dans la
rue par exemple - écouter et contempler pour noter nos goûts,
nos résistances et nommer les sentiments qui nous habitent pour
laisser une place vivante à notre vocation profonde et donner
sens à ce que nous faisons.
Ce n’est pas l’abondance de la science mais le sens et le goût
intérieur des choses qui habituellement comblent le désir de
l’âme, disait Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de
Jésus.
Le silence peut nous aider quand :
La haine déboule – stridente
Une voix singulière – violente
Une crue de colère.
Comme une vague immense
Elle éclate sur le sable
S’écoule et s’absorbe.
Retour de la paix ?
Le silence est puissant.
Démocratie et spiritualité
-
Janvier 2019
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
La vie spirituelle,
Bernard
Lamy
La vie spirituelle,
c’est apprendre à lâcher prise pour laisser toute la place à l’Être
qui nous habite. La vie spirituelle, c’est conjuguer le verbe être
au présent de l’indicatif et au présent éternel. La vie spirituelle,
c’est vivre les yeux ouverts, c’est vivre à tombeau ouvert !
La vie spirituelle,
Bernard Lamy
La vie spirituelle, c’est la
non-dualité. Il n’y aura plus rien entre la Vie et ma vie. C’est
l’expérience spirituelle du toucher ou mieux de l’effleurement de
l’Être à laquelle tout être humain peut accéder, c’est se poser et
c’est prendre au sérieux tout ce qui passe dans notre vie et dans le
monde.
Meurs et deviens, expir et
inspir, mort et résurrection : c’est tout un.
C’est la Pâque permanente,
traverser, passer, mourir pour ressusciter.
Les trois détresses, Bernard Lamy
Pourquoi le mal, pourquoi la souffrance, pourquoi la mort ? Je vous invite à
visiter les trois détresses que tout être humain affronte : la solitude, le
non-sens ou l’absurde et l’approche de la mort. Le ciel est en nous avec sa
beauté, sa légèreté, son immensité , certes ; mais il n’y a pas que le ciel
en nous, il y a aussi l’enfer : où cours-tu ? Ne sais-tu pas que l’enfer est en
toi ? L’enfer qui s’appelle : solitude, souffrances, absurdités, non-sens,
violences et… mort.
Bernard Lamy
Le dialogue ; Jean Fontanieu
Si je te parle, je te considère ; si je te considère, je comprends
que tes besoins sont semblables aux miens et j’ai moins tendance à
vouloir te voler, à m’accaparer nos richesses communes à ton
détriment.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Attendre l'inattendu ;
Christian Bobin
Sans doute l'avez-vous remarqué : notre attente - d'un
amour, d'un printemps, d'un repos - est toujours comblée par
surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours
inespéré. Comme si la vraie formule d'attendre était
celle-ci : ne rien prévoir, sinon l'imprévisible. Ne rien
attendre, sinon l'inattendu.
Lire quelqu'un;
Christian Bobin
Aimer quelqu'un, c'est
le lire. C'est surtout savoir lire toutes les phrases qui sont dans
le cœur de l'autre, et, en le lisant, le délivrer. C'est déplier son
cœur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun
était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a
plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade
et, quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même le notes
en bas de pages. Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans
un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres
détails.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
S'engager, c'est accepter la
condition humaine - Emmanuel Mounier
Nous ne nous engageons jamais que dans des
combats discutables sur des causes imparfaites. Refuser pour autant
l’engagement, c’est refuser la condition humaine. On parle toujours
de s’engager comme s’il dépendait de nous : mais nous sommes
engagés, embarqués, préoccupés. C’est pourquoi l’abstention est
illusoire.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Arbre et pirogue -
Mythe Mélanésien de l’île du
Vanuatu
Tout homme est tiraillé entre deux
besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de
l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est à dire de
l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment
entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ;
jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on
fabrique la Pirogue.
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Vivre sans fuir ni la vie ni la mort -
Jacques
Bufquin
Vivre nos humaines vies mortelles, tout simplement, pleinement, en
vérité, sans fuir ni la vie ni la mort, sans culpabiliser.
Manger, grandir, jouir en savourant si possible jusqu’à la dernière
goutte cette vie où l’esprit et le corps, les nôtres et ceux des
autres, sont intimement liés, où le ciel et ce que nous appelons
peut-être dieu sont au cœur de l’humain et nulle part ailleurs.
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Défendre l’environnement est une urgence
- Lambert
Wilson
Nous vivons une époque de
destruction massive et rapide de l’environnement. L’heure n’est plus
aux questionnements, mais à l’action. Il y a des choses qui me
scandalisent. Par exemple, on s’entête dans l’énergie nucléaire ou
dans l’agriculture industrielle, alors même qu’on sait que des
solutions plus saines et plus sûres existent. C’est absurde !
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La tolérance -
Robert JOLY
La tolérance, c’est le respect
des personnes en tant que porteuses de croyances, de convictions.
Mais la tolérance ne peut exiger, en plus du respect des personnes,
le respect des idées des personnes … Les idées ne sont pas faites
pour être respectées, l’irrespect ne fait pas de mal à une idée !
Elles sont faites pour être analysées, améliorées ou abandonnées …
Pour l’incroyant, la foi n’est qu’une croyance comme une autre. En
exiger le respect de la part de l’incroyant, c’est vouloir interdire
le débat d’idées. C’est intolérable !
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Avant ton prochain, tu commenceras par t’aimer -
Pascal
Hubert
Commencer par s’aimer,
intégralement. Voilà le difficile pour qui a connu l’abandon, la
solitude, la maltraitance ou toute autre épreuve. Pourtant, c’est
par là qu’il nous faut commencer. S’autoriser à s’aimer, rejoindre
peut-être l’enfant qui dort en soi. Rejoindre son cri silencieux,
son angoisse mutique, son innocence originelle. Se donner à soi-même
ce que nous n’avons peut-être pas reçu enfant. Cet enfant, qui a
parfois subi l’horreur, n’est responsable de rien. « Regarde-le
enfin, tends-lui la main. » Pour le sortir peu à peu, du gouffre
où il est peut-être tombé.
hubert.pascal333@gmail.com
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Vieillir avec la pensée, c’est la jeunesse -
Jean-Marie Kerwich
L’âge qu’on me donne n’existe pas. L’ordre numérique des hommes me
laisse absent. Je suis fatigué, c’est tout. C’est l’homme qui fait
vieillir le temps. L’homme trace des rides sur le visage du temps.
Il les trace avec son ignorance. Vieillir est une belle demeure, on
s’y sent bien. Les yeux n’ont pas besoin de voir plus que le lever
du soleil et son coucher. Les pas dégustent lentement le doux
cheminement du regard sur le geste d’un arbre ou le rire d’une
fleur, l’extraordinaire ironie d’un clochard qui se moque des gens
qui se prennent au sérieux. La vieillesse bien acquise sait rajeunir
le visage de la grande pensée. Vieillir avec la pensée, c’est la
vraie jeunesse.
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Gitta Mallasz
(1907 -1992)
Vendredi 24 décembre
1943 – Noël
(Entretien avec Lili) –
Avec ses trois amis juifs,
Joseph qui sera déporté en juin 1944, Lili et Hanna le seront en
décembre 1944 et mourront à Ravensbrück. Gitta, la survivante, non
juive, rend compte de l’extraordinaire dialogue avec une Entité
supérieure, dans la grande tradition juive |
Dialogue avec une Entité supérieure,
dans la tradition juive :
« Un ange
est descendu du Ciel … »
(Noël hongrois très ancien)
Il ne
faut pas vous hâter d’aller vers la lumière. La lumière sera partout
et il n’y a plus de Bethléem.
J’annonce un nouveau Noël qui ne sera pas suivi de Pâques. Pâques
qui déjà maintenant est une coquille vide.
Voici
comment on révère aujourd’hui la lumière, l’ancienne lumière, en
étouffant les flammes
(allusion
à la guerre).
Sur la
pierre nue, dans la paille réchauffée par le souffle des animaux,
est couché le Nouveau-né … en vous.
La
pierre est bonne, la paille est bonne, le souffle chaud est bon.
L’étable délabrée et le froid et l’obscurité dehors, tout cela est
mauvais. N’ayez pas peur ! Le dragon n’atteint pas le Nouveau-né !
L’ancien dragon est à côté de son arbre. La pomme rouge n’a plus
d’attrait. Vois-tu le Nouveau-né ?
Lili :
Non.
-
Pourtant, vois-Le !
Tu
crois LE faire naître, mais c’est LUI qui t’a fait naître. »
|
Société de "consommation"
Bernard Lérivray en 1968
La jeunesse étudiante refuse
cette société où tout est orienté vers la « consommation », où la valeur de la
personne s’identifie à son salaire, à sa situation, où le mobile de toute action
est le profit, l’argent, pour une civilisation de l’automobile, du
réfrigérateur, de la télévision, de l’appartement de luxe … Elle refuse les
carrières qui ne représentent rien d’autres que des espoirs matériels. Elle ne
veut pas entrer dans le « Système » de ses pères, elle refuse l’avachissement
des mentalités occidentales où la valeur spirituelle de l’homme se perd.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Certains vestiges de notre passé …
Douglas Kennedy
Est-il réellement possible de toujours regarder en avant, comme on nous
encourage sans cesse à le faire, ou bien devons-nous garder certains
vestiges essentiels de notre passé, si douloureux soient-ils, comme un
rappel que certains aspects de la vie nous transforment si profondément
qu’ils nous habitent à jamais ? Pouvons-nous vraiment refermer la porte sur
ce qui continue à nous hanter ?
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Comment pouvons-nous les renvoyer à la mort ?
Jean-Marie Gustave
Le Clézio
La
migration n'est pas, pour ceux qui l'entreprennent, une croisière en quête
d'exotisme, ni même le leurre d'une vie de luxe dans nos banlieues de Paris
ou de Californie. C'est une fuite de gens apeurés, harassés, en danger de
mort dans leur propre pays. Pouvons-nous les ignorer, détourner notre regard
? La responsabilité, ce n’est pas une vague notion philosophique, c’est une
réalité ...
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Tout peut-il devenir une marchandise ?
Jean
Debruynne
Tandis
que maintenant la mondialisation ne cache plus ses ambitions où tout doit
devenir une marchandise, la vie comme la mort, l'hôpital autant que l'école,
l'Homme autant que les choses, c'est alors justement que le langage poétique
cesse d'être un passe-temps pour devenir un acte de résistance.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Dieu, c'est vous, c'est moi;
Lara
Fabian
Je ne crois pas que Dieu soit une personne.
Dieu, c'est le souffle du vent dans une feuille, c'est le sourire de ma
fille, c'est cette merveilleuse orchidée devant nous sur cette table.
Dieu, c'est vous, c'est moi, c'est chaque homme et chaque femme sur cette
terre. Méditer, prier, c'est aller en soi, vers cette parcelle divine qui nous
relie aux autres et au monde. C'est oser entrer dans sa vie, oser vivre...
le cœur ouvert.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Notre planète est aujourd'hui cet avion;
Gaël
Giraud,
économiste, jésuite
"Si l'on vous disait que l'avion dans lequel vous vous apprêtez à monter a
une chance sur dix de s'écraser, vous refuseriez de monter à bord. Notre
planète est aujourd'hui cet avion".
(Si les nations (unies) tiennent les engagements affichés à la COP21,
l'élévation moyenne de la température moyenne à la surface du globe devrait
avoisiner 3,5°C. Mais cette élévation moyenne est compatible avec une
élévation extrême de +6°C, qui a environ 1 "chance" sur 10 de prévaloir. La
survie de l'humanité serait en jeu.)
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Porter son regard sur son obscurité;
Carl Gustav
Jung
Ce n'est pas en contemplant la lumière que l'on devient lumineux, mais en
portant son regard sur sa propre obscurité, ce qui est beaucoup plus
impopulaire parce que beaucoup plus difficile.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Être
nu évoque l'intime et le fragile;
Antoine
Nouis
Se
dénuder, c’est retirer ses masques et ses maquillages, et se
tenir devant son prochain tel qu’on est, avec ses faiblesses et
ses cicatrices, ses blessures et ses fragilités. Un couple est
un nu devant une nue, un pauvre devant une pauvre, un fragile
devant une fragile. Il faut du temps, de la confiance et
beaucoup d’amour pour être vraiment nu.
-
(Amour, désir et beauté dans la bible)
Rester amoureux.
Antoine
Nouis
Dans La Petite Marchande de prose de Daniel Pennac, le narrateur dit :
«
Je t’aimerai toujours », et la femme répond : « Contente-toi de
m’aimer tous les jours. » Tomber amoureux est à la portée de tout le monde, rester amoureux est plus
rare, cela demande d’aimer encore ce que l’on a aimé une fois, donc d’aimer
vraiment. Pour cela, la fidélité est fondamentale.
Le fondamentalisme; Antoine
Nouis
Le
fondamentalisme est la position de ceux pour qui la Bible rapporte les faits
tels qu’ils se sont déroulés, depuis la création du monde jusqu’à l’annonce du
retour du Christ. La liste de ces fondamentaux repose sur l’inerrance de la
Bible, c’est-à-dire son infaillibilité. Les fondamentalistes croient à la
création du monde en sept jours, à la naissance virginale de Jésus, à son
humanité exempte de péché, à ses miracles, à sa mort expiatoire et rédemptrice,
à sa résurrection corporelle, à son ascension, à son œuvre médiatrice et à son
retour personnel dans la puissance et dans la gloire.
Le
fondamentalisme est une idolâtrie, car, en enfermant Dieu dans une doctrine, il
le réduit à la compréhension que nous en avons. La démarche croyante conduit à
faire entrer le texte fondateur en résonance avec la vie pratique, nos
questions, nos sentiments, nos peurs et nos soucis. Que ce soit dans le
christianisme ou l’islam, Dieu appelle le fidèle à l’aimer avec toute son
intelligence, ce qui revient à ne jamais abandonner le chantier de
l’interprétation.
(pour en savoir plus, cliquer
http://www.ecoutetpartage.fr/spiritualite.htm#La_dérive_fondamentaliste)
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Face à la barbarie, le mystère du Bien.
Martin
Steffens
L’amour n’est pas une solution, car la barbarie, ou le Mal, n’est pas un
problème à résoudre, mais un mystère à endurer. Et nous l’endurons à la
faveur d’un autre mystère, plus ample et plus profond : le mystère du Bien,
le mystère, discret, mais efficace, de cet amour qui quotidiennement,
gratuitement, se donne et se reçoit ...
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Chassez de votre vie les doutes et les soucis.
Geofranc
"Ne les tolérez pas un seul instant. Fermez-leur portes et fenêtres, comme vous le feriez pour un voleur. Quels plus grands trésors pourriez-vous en effet posséder qu'une Paix, un
Repos et une Joie véritables ? Or ce sont précisément ces trésors-là que vous dérobent le doute, la crainte
et le découragement. Entrez dans chacune de vos journées l'amour au cœur et le rire aux lèvres. Faites face à l'orage".
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
« La
laïcité, ça repose Dieu »
;
Marie-Christine
Bernard :
Comment reconnaitre une personne disciple du Christ ? En
ceci : elle prend l’Evangile au sérieux pour s’en inspirer
quant à la conduite de sa vie, son engagement dans la cité,
son désir d’amour ; elle ne prétend pas posséder la vérité,
la Vérité !, ni être sainte, ni avoir tout compris sur tout,
surtout sur Dieu ; elle se comprend en route de foi, en
croissance de sagesse, sans jamais se sentir arrivée ; elle
vit son humanité sur le mode positif d’une intériorité
ouverte et confiante et d’une recherche de relations
authentiques et constructives ; elle aime la vie à la
manière de l’Evangile, quand, sous les mots, les gestes, la
trajectoire de Jésus, elle se répand et bondit et s’ouvre à
la joie en dépit des épreuves de l’existence.
Ces personnes sont chrétiennes, même si elles ne se (re)trouvent
pas, ou plus, dans l’institution qui prétend porter le
message chrétien.
Accord
et uniformité ;
Marie-Christine Bernard,
Tant qu’on sera
prisonnier d’un imaginaire qui confond accord et uniformité, le terrain sera
miné par la violence, feutrée, mais bien réelle, qui cherchera à réduire
l’autre au même
(1),
soi-même étant au fond l’idéal vers lequel on cherchera à amener, sinon à
réduire, l’autre. C’est terrifiant. Comme si l’Esprit ne pouvait pas
souffler chez l’autre aussi, quand bien même il me dérange ! Et comme si,
de mon côté, ce que je dis, prétends, défends, relevait seulement de cet
Esprit, sans aucun mélange d’intérêt personnel, de vanité, de pauvreté
intellectuelle et spirituelle. Quel aveuglement ! Qui suis-je pour te
juger ? Qui es-tu pour me juger ? Et si on faisait plutôt un bout de route
ensemble ? Sans chercher à convaincre. Juste essayer de comprendre. Cette
invitation nous concerne tous.
(1)
"comme moi, tout pareil";
Quand on aspire à ce que tout le monde soit "comme moi", (et par extension,
comme "nous" = notre parti, notre église, notre mouvement, notre
sensibilité, etc.), on opère une réduction de l'autre au
même.
C'est un refus d'altérité.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Christ revient sans cesse avec les personnes en détresse;
Frère Dominique Collin
Il
fut un temps où l’on attendait le messie; il devait venir pour tout
arranger, tout allait changer pour le mieux. Ce messie est venu et on ne l’a
pas reconnu. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas répondu à nos attentes …
Le
Christ ne cesse de venir, il ne cesse de venir jusqu’à nous, certes de
manière
incognito, mais pourtant tout à fait reconnaissable puisqu’il vient à nous
sous la figure de l’homme et de la femme en détresse. Le Christ est venu il
y a deux mille ans pour nous apprendre qu’il ne cesse de venir en
s’identifiant à celles et ceux qui manquent de nourriture, d’attention et
d’amour. Il est de coutume de dire que le Christ reviendra à la fin des
temps; mais cette conception est naïve et, pour tout dire, assez fausse…
Le testament du
Christ ne nous demande pas de l’attendre mais de le recevoir dans la
personne de celui qui souffre. Ou, s’il convient de désirer la venue du
Christ, son attente n’est pas autre chose que notre vigilance à le
rencontrer tous les jours, lorsque nous acceptons de fendre la cuirasse de
notre égoïsme. Il faut donc le dire avec force: il n’y a pas d’autre venue
du Christ à espérer que celle-là, quotidienne, en quelque sorte ordinaire.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
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Qu'est-ce que la voie de l'intériorité ?
ou le chemin de transformation ?
Graf Dürckheim
La voie et la manière dont l'homme, en acceptant la souffrance de sa
finitude, ranime sans cesse l'étincelle de l'infini qui l'habite. C'et
par cet embrasement de l'infini qu'il apprend à reconnaitre la formule
du devenir de son Être essentiel et commence à mourir et à renaitre sans
cesse à quelque chose de nouveau
La feuille et l’arbre
;
Karlfried
Graf Dürckheim
Si la feuille n’a de sa condition de feuille qu’une représentation où elle se
distingue de l’arbre, naturellement elle sera effrayée quand viendra l’automne.
Elle craindra de se dessécher, de tomber et, finalement, de devenir poussière.
Mais si elle saisit réellement qu’elle est elle-même l’arbre dans sa modalité de
feuille et que la vie et la mort annuelles de la feuille font partie de la
nature de l’arbre, elle aura une autre vision de la vie. Pour la saisir au fond
d’elle-même, il faut de nouveau cette conscience intime où la feuille perçoit sa
nature essentielle comme modalité du Tout, modalité qu’elle vit en lui. C’est
seulement dans la mesure où, dans sa condition de feuille, elle se sent
elle-même arbre qu’elle tombera sans crainte ni révolte. Avec les autres
feuilles, elle accomplira le naître et disparaître par lequel l’arbre vit son
destin dans un éternel « meurs et deviens ».
La feuille des arbres ; Graf Dürckheim
La feuille des arbres si elle n’était que feuille serait triste à
l’automne à l’idée de jaunir, de tomber et donc de mourir. Supposons
maintenant que la feuille puisse avoir conscience que ce qui vit en elle
n’est pas seulement la feuille mais en même temps l’arbre ; elle saurait
alors que sa vie et sa mort annuelles sont un mode d’être de l’arbre,
elle serait consciente que la vie de l’arbre est en elle, que la Vie
inclut non seulement sa petite vie mais sa petite mort. Et
instantanément, l’attitude de la feuille, face à la vie, et face à la
mort serait transformée ; l’angoisse disparaîtrait et tout prendrait un
autre sens.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Vivre, c’est créer et
entretenir des relations; Association Interaction
Nous avons beau savoir que le
tout est plus que la somme des parties, qu’il s’agisse d’une société, d’une
famille, d’une équipe, d’un corps humain, d’un cerveau, nous avons du mal à
réaliser que ce qui fait la vie, la valeur de l’ensemble, ce sont les liens, les
interactions transformatrices entre leurs différents éléments. (Plus les
échanges sont denses, riches, plus l’ensemble est capable d’évoluer). Quand
les échanges sont pauvres et se raréfient, tout système court à sa perte. Vivre,
c’est créer et entretenir des relations.
http://interactions.asso.fr/interactions_toulouse.phpHaut de page
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Vie
spirituelle, vie qui a du sens, vie universelle
?
Abdenour Bidar ; Les Tisserands
Que les uns parlent de « vie
spirituelle » là où les autres parlent de « vie qui a du sens », peu importe.
Que les uns parlent de « présence de Dieu » lorsqu’ils font l’expérience de
quelque chose qui les appelle et les dépasse, que d’autres parlent de vie
universelle, et d’autres encore de grande fraternité humaine, quelle différence
au fond ? L’important est de se retrouver tous ensemble dans quelques
convictions fondamentales : chacun d’entre nous est relié à plus vaste que lui,
qui le fait grandir ; le petit moi n’est rien tout seul ; seule une nouvelle
culture des liens nous fera sortir de toutes nos fractures –intérieures,
sociales, écologiques.
Le Triple Lien ;
Abdenour Bidar ; Les Tisserands
C’est à une véritable libération
en moi, à une véritable dilatation et transformation vécue en mon être
même, que j’assiste lorsque je tisse l’un ou l’autre des trois fils du
Triple Lien : lorsque je m’approfondis en m’aventurant à l’intérieur de
moi-même, loin de la surface, dans la méditation ou le recueillement ; lorsque
je m’ouvre à une fraternité plus universelle, qui m’apprend à appeler « mon
frère » ou « ma sœur » non seulement mon coreligionnaire, ou celui qui vient du
même pays que moi, mais tous mes semblables humains ; lorsqu’enfin dans la
contemplation de la nature je m’y sens intégré comme la partie d’un tout.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Ephémère et éternel
; Philip Simmons
Si nous acceptons que nous sommes éphémères, si nous lâchons prise
au lieu de nous accrocher à la vie ordinaire, alors nous nous
ouvrons à la grâce. Si nous restons calmes à l'idée de notre mort,
si nous avons le courage de regarder le visage d'un enfant et de
dire : "Cette fleur aussi se fanera et disparaitra", si nous
sentons la proximité de la mort et reconnaissons qu'elle est aussi
légitime que la naissance, alors nous sommes transportés vers ce
rivage lointain où la mort ne nous effraie plus et où nous accédons
à la part d'éternité que la vie nous réserve.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Ce monde n'est pas fait pour nous
; Céline
Minard,
romancière
Ce monde n'est pas fait pour nous. Il n'est fait pour personne, pour rien, et
chacun s'adapte. Le monde n'est fait ni pour la fleur ni pour l'arbre, mais chacun s'arrange. Et
c'est bien. Pas la peine de vouloir maîtriser, dominer un monde qui n'est pas fait pour
nous. On n'en a pas la charge. Qu'est-ce qui dépend ou pas de nous ? Comment faire la part des choses ?
Cela
semble simple, mais c'est en fait très compliqué.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
L’avenir de l’Eglise
; Joseph
Moingt
L'Eglise ne rentrera pas en communication avec ce monde tant qu'elle n'aura pas
donné figure, en elle-même, à la liberté dont l'Evangile est la source ....
L'avenir de l'Eglise, c'est de laisser ses fidèles aller au monde, y implanter
des communautés de disciples ouvertes à la vie des autres, y témoigner de la
liberté qu'ils tiennent du Christ et de la vitalité de l'Evangile, en assumant
pleinement la responsabilité de leur existence chrétienne engagée dans la vie du
monde.
Haut de page
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Parler de Dieu ;
Bernard Feillet
Quand je parle de Dieu, je ne parle que de moi…
De mon désir que j’appelle « ma foi »,
De mon attente que j’appelle « espérance », De ma présence inventive dans le devenir de l’humanité que j’appelle
« l’amour ». Il n’y a pas de théologie qui puisse échapper au champ clos de notre
connaissance humaine. On peut même traduire cette expérience fondatrice en quelques mots décisifs : il
ne s’agit pas de « Dieu » quand je prononce le nom de dieu,
Mais de mon humanité traversée par le désir de l’infini insaisissable.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Transcendance
;
Marion
Muller-Collard,
Théologienne
La transcendance, c’est la conscience de
se savoir traversé par quelque chose d’autre que soi. L’humilité de
se savoir redevable – de savoir que je ne suis ce que je suis que
parce que je suis « traversée ». Par Dieu, et par les autres : leurs
propres inspirations, leurs visions, leurs colères, leurs désirs.
Je fais souvent cette prière à Dieu en
lui demandant de me compléter.
La transcendance en politique, ce
pourrait être d’adresser cette prière aux autres. Au lieu de
« détenir » le pouvoir, le partager avec d’autres et leur dire :
« Complétez-moi ».
L’ intranquillité;
Marion Muller-Collard
Tu te
trouves dans cette zone d’inconfort de la vie, dans l’entre-deux
d’un choix, dans l’après d’une déchirure, dans l’avant d’un
risque, dans le regret ou dans la peur.
Tu te
trouves à la margelle du puits, à la frontière de tous tes
vertiges et tu voudrais combler la bouche noire et insondable.
Tu
perdrais alors toute chance de faire remonter, des profondeurs,
une eau vive.
Alors puise.
Ne
t’épuise pas en dispersant ton écoute, écarte-toi des vains
conseils de ceux qui ignorent le risque et se parlent
eux-mêmes.
Bois à la source de ton courage.
Puise ,
Jette loin le seau qui sonde au plus profond pour y trouver
l’eau claire
Ne
t’épuise pas à croire en quelques solutions
Garde ta soif intacte, elle te relèvera.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Vie con templative
; Thomas
Meurton,
moine cistercien
Le contemplatif est celui qui s'est risqué
dans un désert de l'esprit au delà du langage, au delà des idées, en
ce lieu où Dieu se trouve dans la simplicité de la confiance pure.
Dès lors, le message du contemplatif ne sera pas de vous inviter à
chercher votre voie dans la jungle du langage. Que vous le
compreniez ou non, Dieu vous aime, il vit en vous. Il vous offre une
lumière qui ne ressemble à rien de ce que vous avez pu trouver dans
les livres ou entendre dans les sermons.
Le contemplatif n'a rien à vous dire si ce
n'est pour vous rassurer, car si vous osez pénétrer votre propre
silence, alors vous arriverez jusqu'à la lumière et à cette capacité
de comprendre au delà des mots ce qui est trop proche pour qu'on
l'explique.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
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Un homme simple ;
Montesquieu
Un homme simple qui n'a que la vérité à dire
est regardé comme le perturbateur du plaisir public.
On le fuit, parce qu'il ne plaît point ;
on fuit la vérité qu'il annonce, parce qu'elle
est amère ;
on fuit la sincérité dont il fait profession,
parce qu'elle ne porte que des fruits sauvages ;
on la redoute, parce qu'elle humilie, parce
qu'elle révolte l'orgueil, qui est la plus chère des passions, parce
qu'elle est comme un peintre fidèle, qui nous fait nous voir aussi
difformes que nous le sommes.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Opinions
ci-dessus non transcrites dans le document "OPINIONS"
réalisés en mars
2016
Parler de Dieu ; M. Thérèse Abela ;
Pour moi, Dieu est Mystère. Il est l'Inconnaissable, l'Indicible.
"Pourquoi jacasses-tu au sujet de Dieu ? Tout ce que tu peux dire de
lui est contraire à la vérité." (Maître Eckhart) "De Dieu, on ne
peut rien dire." (Karl Rahner). Donc arrêtons d'en parler sans
cesse.
Mais l'homme peut se laisser habiter par ce mystère de Dieu, même
sans le connaître. Il est "ce qui est de moi, qui ne pourrait être
sans moi et qui n'est pas que de moi." (M. Légaut).
Je peux alors parler de divin en l'homme, d'énergie divine, de
souffle créateur, de réalité ultime, du moi profond, du moi
essentiel, du Soi, du Je, de l'Etre..."Dieu ne fait pas nombre avec
l'homme" disait Maurice Bellet. Je souscris.
Mais le langage qui fait de Dieu un personnage extérieur dont on
décrit le fonctionnement et auquel on attribue des qualités et des
sentiments humains me le rend étranger.
Ainsi, et pour cette raison, je ne peux pas dire :
.Dieu est Trinité ;
.Dieu est père (ou mère) ;
.Dieu nous aime ;
.Dieu s’est fait homme ;
.Dieu accueille, pardonne ;
.Dieu est créateur, tout-puissant, glorieux ;
.Dieu est faible, fragile, vulnérable ;
.Dieu possède le règne, la puissance et la gloire ;
.Dieu veille sur la vie des hommes et du monde ;
Pour moi, il n'y a ni parole de Dieu, ni gloire de Dieu, ni dialogue
avec Dieu, ni manifestation de Dieu puisque Dieu ne m'est pas
extérieur.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Je regrette d'être née arabe ;
Fawzia
Zouari,
(écrivaine et journaliste tunisienne)
Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes
prêtes à massacrer au nom d’Allah et où je m’endors avec le bruit
des explosions diffusées sur fond de versets coraniques.
Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou
de Beyrouth par la faute des kamikazes; où des cheikhs manchots et
aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont
pleins comme des outres de haine et de sang; où je vois des petites
filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on
lapide, et les autres revêtir la robe de mariée à l’âge de 9 ans.
Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en
sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les
toucher sous prétexte qu’elles sont impures.
Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas
pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie.
Je regrette d'être née arabe.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Nous y sommes ; Fred Vargas ;
Nous y sommes. A la Troisième Révolution ... C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement
laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les
robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi.
Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa
voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en
partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises
à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes,
en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon
là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce
charbon tranquille –, récupérer le crottin, pisser dans les champs. S'efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude,
être
solidaire. Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde. Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d'échappatoire, allons-y. Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui
l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas
incompatible. A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le
retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme,
sa plus aboutie peut-être. A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons
encore.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Peut-on être agnostique et croyant ?
Julian Mellado
Lorsqu’on me pose, parfois, la question : « Dieu c’est quoi » ? Je
fais une réponse agnostique : « Je ne sais pas » !
Mais en parlant ainsi je n´ai pas tout dit. Car je suis conscient
d’un Dynamisme créateur de vie en moi et autour de moi. Je fais
l´expérience au fond de moi d´une Source de compassion, d´un Souffle
qui me fortifie, et parfois aussi d’une Voix apaisante. Est-ce la
présence de Dieu ? Est-ce ma nature humaine ? Je ne saurais le dire.
Pour moi, Dieu est une expérience, un acte de compassion, un
dynamisme d´amour agissant partout, dans tous les êtres. C’est là
une attitude de croyant. Est-il alors possible d´être à la fois agnostique et croyant ? Il me
semble que oui et que c’est mon cas.
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Que fais-tu grand’mère ?
Joshin Luce Bachoux,
nonne bouddhiste
Eh bien, vois-tu, j’apprends.
J’apprends le petit, le minuscule, l’infini.
J’apprends les os qui craquent, le regard qui se détourne.
J’apprends à être transparente, à regarder au lieu d’être regardée.
J’apprends le goût de l’instant quand mes mains
tremblent, la précipitation du cœur qui bat trop vite.
J’apprends à marcher doucement, à bouger dans des
limites plus étroites qu’avant et à y trouver un espace plus vaste
que le ciel.
J’apprends avec les arbres, et avec les oiseaux,
j’apprends avec les nuages. J’apprends à rester en place, et à vivre
dans le silence. J’apprends la patience et aussi l’ennui.
J’apprends à me réjouir au début du printemps et à la
fin de l’automne, à voir un arc-en-ciel dans une goutte de pluie.
J’apprends mes erreurs, mes chagrins et mes oublis,
et toutes les joies qui se faufilent, poisson d’argent dans la masse
de nos vies.
J’apprends qu’il n’est pas de temps perdu ni de temps
gagné, mais que l’infini est là, dans chaque instant, cadeau trop
souvent refusé dans le torrent des jours.
J’apprends qu’il faut aimer, que le bonheur des
autres est notre propre bonheur, que leurs yeux se reflètent dans
nos yeux et leurs cœurs dans nos cœurs.
J’apprends, j’apprends à être vieille.
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Profession de foi;
Theolib
Je ne
croirai jamais que Christ est mort pour moi ; je veux croire qu'il est vivant pour nous tous.
Je ne
croirai jamais en un dieu qui serait là pour nous juger ; je veux croire en Dieu qui nous accepte tels que nous sommes.
Je ne
croirai jamais que l'enfant qui vient de naître porte le poids d'un péché qui eut lieu des millénaires avant sa venue au monde.
Je veux croire en la positivité de la vie,
au geste
inaugural de commencement absolu, présent en toute naissance.
Je ne
croirai jamais qu'il nous faudrait souffrir pour mériter demain un paradis ; je veux croire au bonheur de la vie, à la fragilité de l'existence, à la possibilité toujours donnée d'accéder à la vie éternelle.
Je ne
croirai jamais aux histoires de double nature, de trinité ou d'immaculée conception ; je veux croire à l'appel de notre Dieu, à la dignité humaine, à la liberté souveraine de la conscience.
Je ne
croirai jamais que la nature soit mauvaise et que le corps soit méprisable; je veux croire que Dieu nous a donné la chance de la vie, la joie du corps fait pour aimer, le risque de la rencontre,
l'espérance de ce qui vient.
Je ne
croirai jamais en un Dieu qui ne serait présent que pour les seuls chrétiens; je veux croire que Dieu est à l'œuvre dans toutes les cultures qu'il parle au cœur de l'homme, sans se soucier des frontières artificielles dans lesquelles nous nous emprisonnons.
Je ne
croirai jamais que la résignation et l'obéissance soient des vertus; je ne peux croire qu'à la tendresse partagée, à l'avenir toujours ouvert, à ce Royaume qu'il nous faut construire, aux côtés de notre Dieu.
En
Grec, "hérésie" désigne un choix, quel qu'il soit. Est par conséquent "hérétique" quiconque choisit ce qu'il veut croire.
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Rétribution ;
Michel Théron
La
vieille théorie théologique de la rétribution consiste à faire un lien
entre ce qui nous arrive et ce que nous méritons. Abandonnons cette idée
pernicieuse d’un Dieu punissant ou récompensant, que nous formons à
notre image. Il n’est que l’alibi de nos peurs et de nos espoirs.
Laissons aussi derrière nous toute idée de souffrance expiatoire, et
cette double peine qu’est la rétribution théologique.
C’est
bien assez il me semble de dire que parfois nous sommes dans nos vies
déjà punis par nos erreurs, sans aller jusqu’à dire que nous
devons l’être pour elles. Cette notion manque singulièrement de
charité. À un malheur n’en ajoutons pas un autre, en lui adjoignant
l’idée d’une culpabilité, et celle d’un châtiment
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Jésus simplement ;
Georges Sauvage
Il y a des hommes et des femmes
Qui croient assez en Jésus pour s’inspirer
foncièrement de lui dans leur vie, mais sans jamais penser qu’il soit
Dieu, Fils Unique, Seconde Personne de la Trinité.
Il y a des hommes et des femmes
Qui ayant cru longtemps que Jésus était Dieu, soit
par discipline, soit par conformisme, soit par conscience profonde et
vivante d’un mystère d’Amour, ont cessé de croire en lui de cette façon,
par prise de conscience d’un Jésus, prophète exceptionnel de Dieu, et
témoin non moins exceptionnel de la grandeur de l’homme, ferment
d’humanité par le témoignage de toute sa vie et de sa mort.
Ces hommes et ces femmes
Se trouvent en porte à faux constant et en
frustration fondamentale dans les expressions de la vie de l’Eglise,
même la plus ouverte ( son type de structure, d’autorité et de partage ;
sa prière liturgique, foncièrement trinitaire ; sa façon de parler de
Jésus ou de s’adresser à lui ; son interprétation imposée des récits
évangéliques) ; sans pouvoir faire état de leurs propres manières d’être
disciples de Jésus, de s’inspirer de lui dans leur vie ; sans pouvoir
proposer d’autres types de célébrations qui leur sembleraient plus
authentiques.
Il nous semble important que ces hommes et ces
femmes,
Respectant ceux qui adhèrent au credo officiel de
l’Eglise,
Puissent partager entre eux leurs expériences de
disciples de Jésus afin d’en mieux déployer la richesse et la fécondité,
dans une libre fidélité à eux-mêmes et dans un esprit résolument
œcuménique.
Credo de l’homme ; Georges Sauvage ;
Je crois d’abord en l’être humain que je suis,
infime et éphémère, perdu dans cette immense histoire, fragile et
précaire, ambigu, complexe à ne pas le croire ! embrigadé,
conditionné de mille façons, menacé de mille dangers,
moi-même dangereux quand je dérive au lieu de m’accomplir.
Cocktail singulier, original, unique, de potentialités enfouies,
imprévisibles, qui vont se déployer au fur et à mesure des
situations, des événements, et surtout des rencontres, des multiples
convivialités, informelles ou organiques, harmonieuses ou
conflictuelles.
Singulier, mais aussi mystérieux, tant pour moi-même que pour les
autres, indéfinissable, inclassable, rebelle à toute nomenclature.
Relié en mon être même, corps, âme, esprit, inséparablement ; à mes
environnements naturels, proches et lointains, restreints et
immenses ; aux autres êtres humains, visiblement et - tellement plus
- invisiblement.
Je crois en l’être humain qu’est l’autre, comme je crois en moi ;
d’abord en ce qu’il est en lui-même, singulier et mystérieux.
Je crois que je peux être pour lui, comme il peut être pour moi,
ferment d’humanité, facteur d’accomplissement humain, mais aussi
empêcheur, aliénateur, mystificateur.
Je crois en ce que je dois aux autres, ancêtres ou contemporains ;
Seul, je peux déjà beaucoup ; avec les autres,
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Le mépris des pauvres ;
Gabriel
MARC -
Tout compte fait, il n'y a
rien de tellement nouveau au fond depuis les temps bibliques où des
prophètes, parfois mal embouchés, fulminaient contre l'insolence des
riches et leur mépris des pauvres qu'ilos exploitaient. La
mondialisation contemporaine s'est contentée d'élargir l'espace de
l'injustice. Elle pouvait "mieux faire".
Jusqu'à quand les peuples
vont-ils courber l'échine sans rien dire face à l'arrogance des élites ?
Faut-il en arriver à "un nouveau 1789 avec, comme à la Bastille, la
prise par le peuple d'une banque centrale" ? Sans aller jusqu'à cette
extrémité, on peut, en cette période de vœux, formuler celui, ardent,
d'un réveil des peuples pour refuser le primat exclusif de la finance
sur l'homme, le saccage de la planète nourricière, la fatalité de la
faim, et pour inventer de nouveaux styles de vie et de nouvelles
manières de penser. L'énoncé des principes de la destination universelle
des biens de la terre et de la promotion du bien commun rappelés
inlassablement par les autorités morales, à commencer par l'Eglise, est
merveilleux, mais ce serait mieux si l'énoncé devenait réalité.
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Se libérer de la religion
; Jean-Marie Kohler
C'est l'évangile qui est
notre première passion. Et non pas l'Eglise en tant qu'institution
sociopolitique qui, trop à souvent, se soucie plus de sa survie que de
sa vocation à incarner l'évangile. Mais que cela ne fasse pas oublier
que c'est malgré tout par l'Eglise que le message évangélique s'est
transmis, et qu'il n'existe peut-être pas d'autres canaux pour continuer
à le transmettre.
Dans les faits, l'évangile
a été accaparé par les institutions ecclésiastiques. Elles ont voulu
s'approprier cette source d'eau vive pour en contrôler le cours, se
mesurant au souffle et au feu de l'Esprit pour les diriger. Pourquoi et
comment une telle chose a-t-elle été osée, et avec quelles conséquences
? Institution sociale, l'Eglise s'est très tôt alliée aux puissants pour
servir sa propre gloire sous couvert de la gloire de Dieu, et ce péché
originel la poursuit.
Pour rendre l'évangile au
monde, il faut le libérer de la religion qui l'a travesti. L'avenir de
Dieu parmi les hommes ne se joue pas dans les sanctuaires et moyennant
des rites, ni dans les facultés de théologie. Il se joue dans la
splendeur et la boue du monde, dans la jubilation et la détresse des
cœurs qui aiment et haïssent, dans l'enfantement, la mort et le désir
d'infini. Et ce parmi toutes les nations, toutes les cultures et toutes
les religions.
Loin de se réduire aux
structures et aux représentations qu'elle a héritées de l'histoire,
l'Eglise n'existe pour les hommes et pour Dieu que là où se vit
l'évangile. Sans doute lui faudra-t-il, pour renaitre, emprunter des
formes et des appellations inédites. Ce n'est pas la continuité
apostolique et le droit canon, ni même telle orthodoxie qui la
constitue. C'est l'amour et le service des hommes auxquels le Christ
s'et identifié.
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Les
bienfaits de la réflexion sur l'impermanence ;
Khyentsé Rinpotché
La vie est aussi éphémère qu’une goutte de rosée à la pointe d’un brin
d’herbe. On ne peut arrêter la mort, de même qu’on ne peut empêcher les
ombres de s’étirer au soleil couchant. Vous pouvez être extrêmement
beau, vous ne séduirez pas la mort. Vous pouvez être très puissant, vous
ne l’influencerez pas davantage. Même les richesses les plus fabuleuses
ne vous achèteront pas quelques minutes de vie supplémentaires. La mort
est aussi certaine pour vous que pour celui qui a le cœur transpercé
d’un poignard. Lorsque la véritable compréhension de l’impermanence aura commencé à
poindre dans votre esprit, vous ne vous laisserez plus emporter par la
discrimination entre ami et ennemi, vous serez à même de déchirer
l’épais enchevêtrement des activités distrayantes et futiles, vous serez
capable de puissants efforts, tout ce que vous ferez prendra la
direction du Dharma, et vos qualités s’épanouiront comme jamais
auparavant.
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Qui
est Dieu pour moi aujourd'hui ?
Christiane Janssens,
Je ne sais pas si Dieu existe ! Je suis agnostique mais, agnostique
croyante. Je crois en Dieu. Alors, que puis-je en dire ? De Lui, sur
Lui, je ne peux rien dire. Moïse l’avait déjà pressenti en écrivant dans
la Loi : « Tu ne feras pas d’image de ton Dieu ». Pour moi, s’il ne peut
y avoir d’image, tout ce que je pourrais dire ne fera pourtant que
construire des images !
C’est ainsi, qu’aujourd’hui, je dirais donc, en conscience, que Dieu
m’est révélé par des hommes. Des hommes qui à l’origine appelle dieux,
toutes les forces mystérieuses qui les dépassent et qu’ils ne peuvent
contrôler. Plus tard, apparaîtra chez nos ancêtres dans la foi, la
croyance en un seul Dieu.
Je ne sais de Dieu, que ce que des hommes m’en disent. Et, cela
m’intéresse. Je dois constater cependant que leurs histoires, leurs
époques, leurs expériences spirituelles ne sont pas les miennes, mais
que je les rejoins dans leur désir de recherche de Dieu. Aujourd’hui,
des hommes et des femmes, par leurs actes et leurs paroles, sont
toujours révélateurs de Dieu pour moi.
Mais non, je ne crois pas que Dieu est une personne. Je crois en une
énergie spirituelle, une énergie d’Amour qui m’habite, une énergie qui
est au plus profond de moi, une énergie qui me pétrit, une énergie qui
déborde de moi. Je ne peux pas être moi-même sans elle, et, quand en
toute liberté, je suis en union avec elle, c’est le Divin et l’humain
qui communient et : l’Amour jaillit. L’homme a besoin de Dieu, mais Dieu
a besoin de l’homme.
Pour moi, l’Amour, c’est Dieu et mon ami Jésus est mon chemin de Dieu.
Le Dieu auquel je crois est universel, mais les chemins sont et
resteront différents d’après les cultures et les époques.
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Indignez-vous ;
Stephan
HESSEL , Ancien
déporté et résistant, ancien ambassadeur, co-rédacteur de la Déclaration
Universelle des Droits de l'homme, Stéphan Hessel a 93 ans
"Le motif de base de la Résistance était
l'indignation. Nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces
combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à
faire vivre, transmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous
leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables
politiques, économiques , intellectuels et l'ensemble de la société ne
doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle
dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la
démocratie.
Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous,
d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose
vous indigne come j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient
militant, fort et engagé. On rejoint le courant de l'histoire et le
grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce
courant va vers plus de justice, plus de liberté ..."
"… Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre
société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette
société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard
des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les
retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société
où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que
nous aurions refusé de cautionner, si nous avions été les
véritables héritiers du Conseil National de la Résistance."
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La loi pour la terre
; La création soupire, la
planète agonise. Joël
Dahan;
Personnellement, et même si ce sont les industries qui sont davantage
concernées, je veux être contraint à trier, à conso-partager, à lâcher
ma voiture, à payer plus cher les produits polluants. Même s’il y aura
des renoncements à faire en terme de consommation et si des aides
ciblées pour les plus fragiles seront nécessaires pour vivre une
transition juste …
La foi en Jésus-Christ invite à vivre l’accomplissement de la loi, faire
siens ses commandements, pour ne plus les subir mais obéir librement en
reconnaissant le bien-être que je trouve dans cette nouvelle vie
limitée, sobre, humble, pour moi-même, les autres et la création.
Comme les Hébreux, je veux être libéré d’un esclavage, celui de la
consommation et de la production de toujours plus de richesse, pour
faire croître ma liberté, ma relation aux autres et à Dieu. Egocentré,
la loi ainsi vécue dans la foi me contraindra à devenir écocentré,
centré sur la défense du vivant dans tous mes choix de vie au quotidien.
Mais c’est bien la grâce qui me révélera le sens et le bonheur de mon
obéissance joyeuse.
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Heureux ceux ; Joseph
Folliet ;
Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes : Ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière : Il leur sera épargné bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans
chercher d'excuses: Ils deviendront sages.
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : Ils apprendront des choses nouvelles !
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au
sérieux : Ils seront appréciés de leur entourage.
Heureux êtes-vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses
et paisiblement les choses sérieuses : Vous irez loin dans la vie...
Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une
grimace : Votre route sera ensoleillée.....
Au
bout de la route ; Joseph Folliet
Au bout de la route, il
n'y a pas la route. Mais le terme du pèlerinage.
Au bout de l'ascension,
il n'y a pas l'ascension. Mais le sommet.
Au bout de la nuit, il
n'y a pas la nuit. Mais l'aurore.
Au bout de l'hiver, il
n'y a pas l'hiver. Mais le printemps.
Au bout de la mort, il
n'y a pas la mot. Mais la Vie.
Au bout fu désespoir, il
n'y a pas le désespoir. Mais l'espérance.
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La Fraternité ;
Maurice ELAIN ;
La
fraternité s'apprend. On ne naît pas fraternel,
on le
devient : comment s'investir dans la relation à
l'autre en faisant attention, en étant patient, confiant, bienveillant
et disponible...
Le 19
ième siècle a été celui de la conquête politique de la liberté, le
20ième fut celui des conquêtes sociales, de l'égalité, Souhaitons que le
21 ième soit celui de la fraternité universelle.
Nous
pourrions alors actualiser la phrase de St Augustin : "sois fraternel et
fais ce que tu veux."
La
fraternité peut devenir le point de convergence de toutes les sagesses
de l'humanité, qu’elles soient religieuses ou profanes. Cette aspiration
est présente sous des formes diverses aussi bien dans le Bouddhisme,
l'Indouisme, le Confucianisme, dans les religions monothéistes, les
philosophies et les morales athées.
Avec
la devise :" Fais à autrui tout le bien que tu voudrais qu'il te fasse."
toutes les grandes
civilisations peuvent se rencontrer sur ce principe.
On ne
reconnaît l'humanité de l'autre que si l'oeil du cœur est ouvert.
Tous
les chemins de fraternité mènent au divin de l'homme qui est en tout
être humain.
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Le
pardon et l’oubli ;
Jacques Buchhold ;
Quand l’offenseur s’obstine à ne pas reconnaître sa faute, c’est
lui-même qui se charge d’un poids insurmontable.
Même si mon offenseur essaye d’oublier ce qui s’est passé, l’offense
demeure devant Dieu. Et le pardon consiste en cette démarche
exceptionnelle d’un offensé qui va dire à son offenseur : parce que tu
reconnais la faute que tu as commise envers moi, la dette qui demeurait
entre toi et moi n’existe plus à mes yeux. Le pardon, ce n’est pas
simplement passer l’éponge.
En réalité, celui qui a été le plus blessé par l’offense, ce n’est pas
l’offensé... mais l’offenseur ! C’est l’auteur du mal qui, ultimement,
est le plus atteint, car le mal qu’il a accompli demeure sur sa tête.
C’est comme un poids qui reste, c’est un « découvert sur son compte en
banque » qu’il va devoir recouvrir un jour ou l’autre. Et lorsqu’un
offensé se dirige vers son offenseur pour le gagner, c’est admirable,
parce qu’il a compris que le plus malade dans cette affaire, c’est
l’auteur du préjudice.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
D evenir
qui nous sommes,
Marianne Williamson
Pour certains, notre époque paraît annoncer une Fin, et peut-être
parfois l'Armageddon, mais nous nous trouvons en fait à l'aube d'un
Début. Il est temps de mourir à qui nous étions pour nous transformer en
qui nous sommes capables de devenir. Voilà le cadeau qui nous est
maintenant offert : l'occasion de devenir qui nous sommes vraiment.
Gratitude et bonheur,
Ben Stein
L’importance de la gratitude tient à sa capacité d’enrichir la vie
humaine. Elle élève l’esprit, donne de l’énergie, inspire, transforme.
Elle procure du sens en mettant l’existence en valeur comme un présent
dans son écrin. Sans elle, la vie peut-être solitaire, déprimante,
appauvrie. La gratitude est la clé du bonheur.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Religion et tolérance,
Matthieu Ricard
La religion est un choix personnel. La moitié de l’humanité n’en
pratique d’ailleurs aucune. En revanche les valeurs d’amour, de
tolérance, de compassion prônées par le bouddhisme concernent tous les
humains, et cultiver ces valeurs n’a rien à voir avec le fait d’être
croyant ou non.
Religion et tolérance,
Matthieu
Ricard
La religion est un choix personnel. La moitié de l’humanité n’en pratique
d’ailleurs aucune. En revanche les valeurs d’amour, de tolérance, de
compassion prônées par le bouddhisme concernent tous les humains, et
cultiver ces valeurs n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou non.
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E spérer
contre toute espérance, Frère
Roger
En face des sombres pronostics apportés par la prospective, il importe
de se souvenir que, dans les périodes les plus difficiles, bien souvent
un petit nombre de femmes et d’hommes, répartis à travers le monde, ont
été capables de renverser le cours des évolutions historiques, parce
qu'ils espéraient contre toute espérance.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Qu'est-ce que la laïcité ?
(2003) Henri Pena-Ruiz
Certains hommes croient en un dieu. D'autres en plusieurs. D'autres se
tiennent pour agnostiques et refusent de se prononcer. D'autres enfin
sont athées. Tous ont à vivre ensemble. Et cette vie commune, depuis la
première Déclaration des droits de l'homme, doit assurer à tous à la
fois la liberté de conscience et l'égalité de droits.
L'Argent (1913),
Charles Péguy
L'argent n'est point déshonorant, quand il est le salaire, et la
rémunération et la paye, par conséquent quand il est le traitement.
Quand il est pauvrement gagné. Il n'est déshonorant que quand il est
l'argent des gens du monde. Il n'y a donc, dans les autres cas, je veux
dire quand il n'est pas l'argent des gens du monde, aucune honte à en
parler. Et à en parler comme tel. Il n'y a même que cela qui soit
honorable. Et qui soit droit. Et qui soit décent. Il faut toujours
parler d'argent comme d'argent.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Gratitude,
H. Nouwen
La gratitude comme discipline implique un choix conscient. C’est
étonnant de voir le nombre d’occasions où je peux choisir la gratitude
au lieu de me plaindre. Je peux choisir d’être reconnaissant quand je
suis critiqué, même si mon cœur réagit avec amertume. Je peux choisir
d’écouter les voix qui pardonnent et de regarder les visages souriants,
alors que j’entends des paroles de vengeance et vois des grimaces de
haine.
Ébauche d'une
critique de l'économie politique (1844), Marx
Si l'argent est le lien qui m'unit à la vie humaine, qui unit à moi la
société et m'unit à la nature et à l'homme, l'argent n'est-il pas le
lien de tous les liens ? Ne peut-il pas nouer et dénouer tous les liens
? N'est-il pas, de la sorte, l'instrument de division universel ? Vrai
moyen d'union, vraie force chimique de la société, il est aussi la vraie
monnaie « divisionnaire ».
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Croissance ,
Philippe Mac Léod
Nous confondons souvent le psychique et le spirituel . La sérénité, la
détente, le bien - être sont des résultats appréciables, mais l’âme
reste hors d’atteinte. Le psychique ne dépassera jamais la thérapie, qui
n’a qu’un but : le mieux - être.
Le spirituel, lui, nous travaille dans
une perspective radicalement différente : le plus - être. Par une
croissance purement qualitative : il faut qu’il grandisse et que je
diminue.
Notre image du divin,
Paul Tillich, théologien
Rien ne caractérise autant notre vie religieuse que ces images de Dieu
fabriquées par nous. Je pense au théologien qui n’attend pas Dieu parce
qu’il le possède enfermé dans une construction doctrinale. Je pense à
l’étudiant en théologie qui n’attend pas Dieu parce qu’il le possède
enfermé dans un manuel. Je pense à l’homme d’Église qui n’attend pas
Dieu parce qu’il le possède enfermé dans une institution. Je pense au
fidèle qui n’attend pas Dieu parce qu’il le possède enfermé dans sa
propre expérience. Il n’est pas facile de supporter cette non-possession
de Dieu, cette attente de Dieu... Il n’est pas facile de prêcher Dieu à
des enfants et à des païens, à des sceptiques et à des athées, et de
leur expliquer en même temps que nous-mêmes ne possédons pas Dieu, mais
que nous l’attendons. Je suis convaincu que la résistance au
christianisme vient pour une grande part de ce que les chrétiens,
ouvertement ou non, élèvent la prétention de posséder Dieu et d’avoir
ainsi perdu l’élément de l’attente.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
La vie est mon école,
Gwendoline
(20 ans, détenue à la Maison d’arrêt d’Epinal)
La vie est une grande école. Pour tous …
Ma vie est mon école. A moi …
Alors oui, je voudrais être une bonne élève à
l’école de ma propre histoire …
Entrer en relation,
Claire Petitmengin
Cet état de vulnérabilité, d’humilité, permet
une autre manière d’entrer en relation avec autrui. Lorsque nous déposons
les armes, que nous n’avons plus de territoire à défendre, de moi à
protéger, un grand espace se libère (…). Comme nous n’avons plus besoin des
réactions d’autrui pour confirmer notre propre existence, nous devenons
capable d’agir de manière vraiment généreuse, c’est-à-dire sans attendre de
retour.
(Rencontrer
l’expérience subjective)
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=-=-=-=-=-=-=-=-
Je continuerai,
Abbé Pierre
Je continuerai à
croire, même si tout le monde perd espoir. Je continuerai à
aimer, même si les autres distillent la haine. Je continuerai
à construire, même si les autres détruisent. Je continuerai à
parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité. Je
continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent. Et
je dessinerai des sourires sur des visages en larmes. Et
j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur. Et
j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter… Et je
tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.
Emmaüs est né avec des aigles blessés de toutes catégories;
Abbé Pierre
Emmaüs
est né avec un assassin suicidaire raté, une famille où il y avait deux
papas pour une seule épouse, et puis un ingénieur, fils de patron, qui
plaque sa femme et ses enfants pour s’engager dans la Légion étrangère !
Bref, avec des aigles blessés de toutes catégories.
Et tel me semble bien être le cœur humain : tissé d’ombres et de lumière,
susceptible d’actes héroïques et de terribles lâchetés, aspirant à de vastes
horizons et butant sans cesse sur toutes sortes d’obstacles, le plus souvent
intérieurs.
L’homme porte en lui une
aspiration à l’infini, à l’éternité, à l’absolu;
Abbe
Pierre
Nous
portons en nous des aspirations. Celle de connaître, d’aimer, de donner, de
recevoir, d’agir de façon exaltante, de dépasser ses limites. Si nous les
avons portées pendant des dizaines d’années pour rien, sans qu’elles ne
soient jamais satisfaites, nous avons le sentiment d’avoir raté notre vie.
Nous avons alors besoin d’être sauvés de la désillusion négative : nous
avons perdu nos illusions ainsi que notre enthousiasme.
L’homme porte en lui une aspiration à l’infini, à l’éternité, à l’absolu,
et il vit dans le fini, le temps, le relatif. Il est fondamentalement,
ontologiquement, insatisfait. S’il n’en prend pas conscience, il reporte ses
aspirations les plus profondes dans le domaine de l’avoir : il est sans
cesse en quête de biens matériels et de plaisirs immédiats qui ne pourront
jamais le combler. Il sera alors éternellement insatisfait, car il se trompe
sur la nature du véritable bien.
S’il n’est pas lucide, il peut aussi se mentir à lui-même et vivre dans
l’illusion d’être comblé ou de pouvoir le devenir par des moyens erronés.
Mais n’est-ce pas cesser d’être un homme que de se sentir satisfait ?
On a également besoin d’un salut quand on est malade, souffrant, dans la
misère. Quand la vie n’est qu’une longue suite d’épreuves et de difficultés
en tout genre. C’est ce salut que nous propose l’Ecriture quand elle nous
dit : l’amour est fort comme la mort. Et c’est cela l’Espérance : à la mort,
toutes les limites qui s’imposaient à moi, toutes les épreuves aussi,
cessent pour faire place à une plénitude de joie et d’amour.
« Dieu, qu’est-ce que c’est ? »;
Abbé Pierre
La joie que tu ressens après une journée généreuse de rude travail, c’est
le don le plus merveilleux qui puisse exister, ce que les théologiens
appellent le don de sagesse. La sagesse, ça ne veut pas dire être sage, ne
pas faire de sottises. La sagesse, c’est « sapere », le mot latin qui
signifie « savourer », « goûter ». C’est Dieu que tu rencontres et qui
chante en ton cœur.
Je crois en Dieu Amour;
Abbé
Pierre
Je ne
crois pas à Dieu. Je ne crois pas en Dieu. Je crois en Dieu Amour en dépit
de tout ce qui semble le nier. C’est son être même d’être Amour, c’est sa
substance. C’est pourquoi je suis convaincu que le partage fondamental de
l’humanité ne passe pas entre ceux que l’on dit croyants et ceux que l’on
nomme ou qui se nomment eux-mêmes non- croyants. Il passe entre les
« idolâtres de soi» et les « communiants », entre ceux qui devant la
souffrance des autres se détournent et ceux qui luttent pour les libérer. Il
passe entre ceux qui aiment et ceux qui refusent d’aimer.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Résister contre deux
barbaries, Edgar Morin
Aujourd'hui, contre quoi
faut-il résister ? Il faut résister contre deux barbaries : l'une que
nous connaissons qui se manifeste par des attentats et les fanatismes
les plus divers ; et l'autre, celle de la barbarie du calcul, du fric et
de l'intérêt. Tout le monde aujourd'hui devrait résister contre elles.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pouvoir de la parole véridique
Vaclav Havel
Il est manifeste qu'un seul
homme, en apparence désarmé mais qui ose crier tout haut une parole
véridique, qui soutient cette parole de toute sa personne et de toute sa
vie, et qui est prêt à le payer très cher, détient, aussi étonnant que
cela puisse paraître et bien qu'il soit formellement sans droits, un
plus grand pouvoir que celui dont disposent dans d'autres conditions,
des millions d'électeurs anonymes.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Confiance et
partage, Maria (Roumaine)
de Taizé
J’ai grandi dans un village de Roumanie avec une
vie très simple. J’ai beaucoup appris à propos de la confiance et du
partage. Nos portes sont toujours ouvertes et nos voisins peuvent venir
à l’intérieur de notre maison comme chez eux ; s’ils ont besoin de sel
ou d’huile par exemple et que nous sommes absents, ils peuvent se servir
sans nous demander. Tout tourne autour de la confiance, du partage et de
l’aide mutuelle. Nous coopérons aussi beaucoup. Dans l’agriculture,
chacun aide son voisin à tour de rôle afin de terminer le travail plus
rapidement. Je crois que c’est cela la solidarité ; la confiance, la
coopération, l’amour et être là pour les autres. Tout cela je l’ai
appris où j’ai vécu et j’en suis reconnaissante car j’ai découvert ces
valeurs qui sont celles des gens simples et humbles.
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Faire le premier
pas, Julia (Allemande) de Taizé
Je pense qu’il est important pour moi d’être
consciente de mon environnement et des personnes que je peux y
rencontrer – simplement en essayant d’être ouverte et amicale et de
faire le premier pas si nécessaire. Engager la conversation est souvent
le seul obstacle à franchir, on peut alors voir la réaction de la
personne et entrer en contact personnel. D’ailleurs, si quelqu’un que je
ne connais pas me parle, je serai probablement contente de voir son
attention à mon égard. Je devrais y penser lorsque j’hésite à discuter
avec une personne à côté de moi dans le bus ou la file d’attente.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Etre pour savourer,
Jean
Onimus
Pour être
heureux, il faut d'abord être : c'est-à-dire prendre conscience de son
existence, approfondir les instants. On nous oblige à aller vite : le
bonheur n'a pas le temps de pénétrer ; il reste à la surface, il
n'imprègne pas ; il a besoin de zones de stagnation pour se condenser
doucement. Savoir s'asseoir sur le pas de sa porte et savourer sans
hâte...
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Ecologie saine et consommation
Pape
François
Il
n’y aura pas d’écologie saine et durable capable de transformer les
choses si les personnes ne changent pas, si on ne les encourage pas à
choisir un autre style de vie moins avide, plus serein, plus respectueux,
moins anxieux, plus fraternel (…).
Plus le coeur de la personne est vide , plus elle a besoin d’objets à
acheter, à posséder et à consommer (…) et l’obsession d’un style de vie
consumériste ne pourra que provoquer violence et destruction réciproque,
surtout quand seul un petit nombre peut se le permettre …
Gratitude et sobriété,
Pape François
Au niveau individuel : Il est important d'assimiler un vieil
enseignement ... il s'agit de de la conviction que "moins est plus".
L'accumulation constante de possibilités de consommer distrait le
cœur et empêche d'évaluer chaque chose et chaque moment. En revanche, le
fait d'être sereinement présent à chaque réalité, aussi petite
soit-elle, nous ouvrent beaucoup plus de possibilités de compréhension
et d'épanouissement personnel. La spiritualité chrétienne propose une
croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu.
Au niveau collectif :
Nous savons que le comportement de ceux qui
consomment et détruisent toujours davantage n'est pas soutenable, tandis
que d'autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine.
C'est pourquoi l'heure est venue de d'accepter une certaine décroissance
dans quelques parties du monde, mettant à la disposition des ressources
pour une saine croissance en d'autres parties.
On ne peut plus supporter ce système ...
Pape
François
On est en train de châtier la terre, les peuples et les personnes de
façon presque sauvage. Et derrière tant de douleur, tant de mort et
de destruction, se sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait
«le fumier du diable» ; l’ambition sans retenue de l’argent qui
commande. Le service du bien commun est relégué à l’arrière-plan.
Quand le capital est érigé en idole et commande toutes les options
des êtres humains, quand l’avidité pour l’argent oriente tout le
système socio-économique, cela ruine la société, condamne l’homme,
le transforme en esclave, détruit la fraternité entre les hommes,
oppose les peuples les uns aux autres, et comme nous le voyons, met
même en danger notre maison commune.
Jeûnez ... François (le Pape !)
Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux
et tendres.
Jeûnez d'insatisfaction et d'ingratitude et remplissez-vous de
gratitude.
Jeûnez de colère et emplissez-vous de douceur et de patience.
Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.
Jeûnez de soucis et ayez confiance en la Vie.
Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de
la Vie.
Jeûnez de stress et remplissez-vous de méditation.
Jeûnez de tristesse et d'amertume et remplissez votre cœur de
joie.
Jeûnez d'égoïsme et équipez-vous de compassion pour les autres.
Jeûnez d'impiété et de vengeance et soyez rempli d'actes de
réconciliation et de pardon.
Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité
à écouter les autres.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Fraternité universelle, Pierre de
Givenchy.
Pour moi, Dieu n’est pas celui qui nous appelle à le rencontrer en nous
faisant mourir. J’ai un tout autre regard religieux.
Je désire mourir en me réjouissant d’avoir pu participer, à ma petite
place, à la construction d’une fraternité de plus en plus profonde, et
même totale, universelle, qui, j’espère, deviendra un jour l’unique mode
de vie de notre terre, et, pourquoi pas, de tout notre univers.
C’est cette fraternité-là, en marche, qui, pour moi, est le signe du
divin qui est en chacun de nous. Quand la fraternité universelle sera
totale, elle sera divine.
La Fraternité ; Pierre de Givenchy ;
La fraternité n'est pas une croyance, elle se vit.
La fraternité ne s'enseigne pas, elle se pratique
au quotidien, en développant les capacités de coopérer.
Nous comprenons alors que chacun n'est rien sans les autres.
Mettons-nous à fabriquer de la fraternité.
Nous ne sommes pas seulement citoyens mais frères.
« La fraternité est le divin de l'homme »
Sans bagages,
Pierre de
Givenchy
« Tous les matins
Tous les jours
Je pars en voyage
Depuis quel âge ?
Ce fut toujours
Sans bagages
Le nouveau, jamais ne s’éteint
Chaque jour est un mystère :
Je découvre de nouvelles personnes, de nouvelles situations.
Et même les anciennes situations, je ne les regarde pas de la même
manière.
Moi-même je ne suis plus le même tous les matins.
Les situations se renouvellent sans cesse. Elles sont nouvelles tous
les jours. »
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Irrésistible
détachement, Maître Eckhart
Comprenons-nous bien : fuir ceci, rechercher cela, éviter tels endroits
ou telles gens, ou telle manière d'être, ou bien encore la foule ou les
œuvres, ce n'est pas là, dans les choses ou les manières d'être, qu'est
la cause de tes difficultés.
N'accuse
que toi-même. C'est toi qui te comporte mal à leur égard. Commence donc
tout d'abord par toi-même et laisse-toi.
En vérité,
si tu ne te fuis pas d'abord toi-même, tu auras beau fuir où tu voudras,
tu trouveras des obstacles et de l'inquiétude partout.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La
résurrection de Jésus est une supercherie inutile. Elle
ne pouvait naître qu’en milieu juif : dans leur culture, la mort met un
terme final à la vie. Mais dans d’autres cultures comme
l’hindo-bouddhisme, la mort n’existe pas. « Rien ne
disparaît, tout se transforme » : la mort n’est qu’un passage
vers une autre forme de vie, soit une renaissance, soit
le nirvâna c’est-à-dire une forme de vie éternelle, dans un autre
espace-temps que le nôtre.
Jésus
était parvenu à un haut niveau de réalisation humaine et spirituelle. Il
n’a pas eu à renaître pour mener à terme cette montée vers l’Éveil, que
nous accomplissons tous douloureusement. Il n’a jamais cessé de vivre,
sa mort n’a été que le passage – le parinirvâna – d’une forme
de vie humaine à une forme de vie dont nous ne savons rien, sinon
qu’elle nous attend nous aussi.
Une
fois inscrite dans les esprits, la résurrection – devenue un miracle
unique et exceptionnel – a permis au christianisme de bâtir et de
justifier l’édifice intellectuel sur lequel notre culture s’est
construite.
http://michelbenoit-mibe.com/
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Servir la vie,
Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non
violente
Quoi que vous
fassiez, faites-le avec le désir de servir la vie. Servez les êtres
humains avec compassion, et si votre but est de contribuer à leur
bien-être et que vous faites cela de plein gré, cela rencontrera alors
votre besoin de contribuer, et quand nous donnons de cette manière là,
il devient très difficile et très subtil en fait, de dire qui donne et
qui reçoit.
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Il meurt lentement
Pablo Neruda
Il meurt
lentement Celui qui détruit son amour-propre, Celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement Celui qui devient esclave de l’habitude Refaisant tous les jours les mêmes chemins, Celui qui ne change jamais de repère, Ne se risque jamais à changer la couleur de ses
vêtements Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement Celui qui évite la passion Et son tourbillon d’émotions Celles qui redonnent la lumière dans les yeux Et réparent les cœurs blessés
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Il meurt lentement Celui qui ne change pas de cap Lorsqu’il est malheureux Au travail ou en amour, Celui qui ne prend pas de risques Pour réaliser ses rêves, Celui qui, pas une seule fois dans sa vie, N’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant ! Risque-toi aujourd’hui ! Agis tout de suite ! Ne te laisse pas mourir lentement ! Ne te prive pas d’être heureux !
Pablo Neruda
|
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La
fraternité des cœurs, Cheikh Adda Bentounès
Si
tu te contentes de boire l'eau de mon puits, demain tu mourras de soif,
soit parce que j'ai fermé la porte, soit parce que je suis en voyage.
Si tu veux étancher ta soif, creuse ton terrain et tu trouveras la
source, car elle est en toi.Creuse ton puits, ainsi tu auras toujours de
l'eau partout où tu iras. Le puits est en toi, l'eau est en toi, la
source est en toi. Cherche et tu trouveras le trésor qui t'enrichira.
N'oublie jamais que celui qui compte sur la richesse d'autrui est
semblable à celui qui fait un beau rêve dans lequel il reçoit beaucoup
d'argent, et qui constate au réveil que sa poche est vide. Le bien des autres est pour nous comme la fortune d'un rêve. Cherche en toi mon frère, et tu trouveras.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Ma déclaration de
responsabilité dans la vie,
Pierre Pradervand
- J'accepte complètement et sans aucune arrière pensée tout ce qui s'est
jamais produit dans ma vie, et ce qui arrive en ce moment dans mon
existence, et tout ce qui peut se produire dans l'avenir me fournit des
occasions précieuses pour apprendre et grandir. Personne d'autre n'est à blâmer pour la négativité ou la douleur dont ma
nature émotionnelle fait l'expérience. Je ne chercherai aucune exception
à cette croyance, même quand la cause apparente de mon problème est
totalement indépendante de moi. - Je chercherai toujours à assumer entièrement ma responsabilité, tout
en refusant ma culpabilité. Plutôt que de chercher des excuses pour ce
qui marche mal, je m'efforcerai de comprendre ce qui se passe, puis
chercherai des moyens pour corriger la situation. J'assume la responsabilité de mes choix. J'affirme que nulle personne ou
situation ne peut me faire sentir inférieur, rejeté, inadéquat sans mon
consentement, et que j'ai le libre choix de donner ou de refuser ce
consentement. - Je refuse la croyance au hasard, qui est un des principaux mécanisme
de déresponsabilisation dans notre culture. Je suis conscient que je
crée ma propre réalité par ma façon d'accueillir et d'interpréter les
évènements de la vie. Dans toute les circonstances de la vie, je
chercherai systématiquement les moyens et les solutions plutôt que les
excuses et les refuges. Je préfererai l'ouverture et le risque plutôt
que la passivité et la sécurité. - Je choisis de me respecter totalement, en toute circonstances, quelles
que soient les erreurs que je puisse commettre, et d'accorder ce même
respect à toute forme de vie - humaine, animale ou végétale - que je
rencontre. - Je dis OUI à la vie, oui oui, et encore oui.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Se
nourrir de pensées justes pour émaner une harmonie,
O.M.
Aïvanohv
Même si on arrivait un jour
à supprimer les armées et les canons, le lendemain les humains
inventeraient d’autres moyens de se faire la guerre. Ce n’est pas en
supprimant quelqu’un ou quelque chose à l’extérieur qu’on peut rétablir
la paix. La paix est d’abord un état intérieur, et c’est en lui-même que
l’être humain doit commencer par supprimer les causes de guerre. Aussi
longtemps qu’il sera habité par le mécontentement, la révolte, l’envie,
le désir de posséder toujours plus, quoi qu’il fasse, non seulement il
entretiendra dans son for intérieur les germes du désordre, mais il
sèmera ces germes partout autour de lui. Celui qui mange et boit n’importe quoi fait entrer dans son organisme
certains éléments nocifs qui le rendront malade. Et alors quelle paix
peut-il avoir quand il a bouleversé son organisme ? C’est la même loi
dans le plan psychique : s’il avale n’importe quelle pensée et n’importe
quel sentiment, il est malade. La paix est donc aussi la conséquence
d’un savoir concernant la nature des aliments dont l’homme se nourrit
dans le plan psychique. Elle ne peut s’installer que chez celui qui
s’efforce de se nourrir avec des pensées justes, des sentiments
généreux. Seul cet être-là peut apporter la paix autour de lui : de
toutes les cellules de son corps, de toutes les particules de son être
physique et psychique émane une harmonie qui imprègne les moindres actes
de sa vie quotidienne.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
L'expérience de Dieu,
Raimon
Pannikar,
L'expérience de Dieu ne peut
être monopolisée par aucune
religion ni par aucun système de
pensée. En tant qu'expérience
ultime, elle est une expérience
(...) nécessaire pour que tout
être humain parvienne à prendre
conscience de sa propre
identité. Par l'expérience de
Dieu on prend conscience qu'il
existe ... un quelque chose qui
n'a pas de fond. L'expérience de
Dieu suscite l'être avec, le
vivre avec, car ce n'est pas
l'expérience d'un "je suis",
mais d'un "nous sommes.
Penser qu'il
y a une autre vie, c'est possible. Je n'en sais rien mais cela n'est
pas la vie éternelle. Si je vis la vie éternelle ici et maintenant,
cette vie , lorsque je mourrai, sera toujours vie éternelle.
Nous sommes
des gouttes d'eau. Qu'advient-il de la goutte d'eau lorsque je meurs
? La goutte disparait, elle tombe dans la mer mais l'eau ne
disparait pas pour autant. Elle ne cesse pas d'être eau -mon eau-,
l'eau que je suis ... en profondeur.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Dieu ne parle pas,
Louis
Evely,
Dieu ne parle pas, Dieu n’a
jamais parlé ; dès qu’il y a
parole, soyez sûr que c’est
l’homme qui parle. Mais Dieu se
donne, et cette formidable
proposition, cette sollicitation
muette creuse en l’homme une
nostalgie, fait jaillir un
appel, une interrogation, une
souffrance et un bonheur qui
s’expriment dans les livres
soi-disant révélés. Il n’y a pas
de livres révélés, il n’y a que
des livres révélants qui
expriment tant mal que bien
l’expérience de ceux qui les ont
écrits et dévoilent l’expérience
de ceux qui les lisent du dedans.
L’évangile sans mythes ,
Louis Evely
Que vaut-il mieux : soupeser chacun des mots de la Bible les prendre
minutieusement à la lettre (et se quereller sur des détails), ou alors
participer à l’expérience que les apôtres essaient plus ou moins adroitement
de suggérer. Notre tâche à nous c’est, à la lumière de l’Evangile d’il y a
2000 ans, écrire l’Evangile d’aujourd’hui, celui de notre vie à chacun. Si
vous faisiez vous aussi une lecture spirituelle de votre vie, vous écririez
l’Evangile dont nos contemporains ont besoin ; à votre tour de remémorer vos
annonciations, nos transfigurations, les multiplications de pains auxquelles
vous avez assisté ou que vous avez accomplies ; les tempêtes qui vous ont
terrifiés et qui furent merveilleusement apaisés, les apparitions, les
Eucharisties que vous avez célébrées.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pourquoi
le malheur frappe ceux qui ne le
méritent pas ? Harold S. Kushner
Prier pour la santé de
quelqu'un, pour l'issue
favorable d'une opération, a des
implications qui font réfléchir
une personne sensée. Si la
prière fonctionnait comme
plusieurs le pensent, personne
ne mourrait jamais, parce
qu'aucune prière n'est faite
plus sincèrement que celle qui
demande la vie, la santé, la
guérison, pour nous-mêmes et
pour ceux que nous
aimons
[...] Nous pouvons changer notre
compréhension de ce que signifie
l'acte de prier.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pourquoi je suis
encore chrétien,
Gilles
Carbonell
Les uns et
les autres ont des œillères, les
uns n’ont pas pris la peine de
lire la Bible, d’autres n’ont
pas pris la peine de lire le
Coran, d’autres n’ont pas pris
la peine de lire Michel Onfray.
Et c'’est
peut-être pour cela que je suis
encore chrétien, juste parce que
Jésus le Christ guérissait et
consolait, sans s’attarder, dans
l’urgence, dans l’absolu de
l’amour du prochain. Pour lui,
peu importaient les croyances ou
les incroyances, il ne savait
qu’aimer son prochain, sans
parti pris, sans œillères.
Alors, avec seulement la force
que j’ai, je suis encore
chrétien.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Ouvrir mes volets,
François Varone
Le soleil
est déjà levé. Ouvrir mes volets
ne fait pas lever le soleil,
cela permet seulement au soleil
d'entrer dans ma maison, de la
réchauffer, de l'illuminer.
Telle est
la première fonction de la
prière : Dieu est déjà levé sur
ma vie, je le laisse entrer.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Gens en évolution ;
John
Shelby
Spong ;
( Pour un Christianisme d’avenir )
« Nous ne sommes pas des pécheurs déchus,
souillés de manière indélébile par un péché originel, mais plutôt des
personnes inachevées aspirant à devenir complètes. Nous sommes des gens en
évolution … L’expression ‘Jésus est mort pour nos péchés’ est non seulement
dangereuse, elle est absurde».
Expiation
;
John
Shelby
Spong ; ( Pour
un Christianisme d’avenir )
«Le ’péché originel’, voilà la façon dont
l’Eglise a expliqué le problème de la chute de l’homme. Le ‘salut’, voilà la
façon dont elle l’a résolu. L’Eglise a ainsi transformé Dieu en un juge
intraitable qui réclame réparation, guère enclin à offrir le pardon. Jésus
est devenu la personne de qui Dieu exige la souffrance afin de satisfaire
quelque prétendu besoin divin. Chaque offense doit être punie, et les
humains sont chargés d’une culpabilité destructrice de vie. La théologie de
la rédemption ou expiation, telle qu’exprimée aujourd’hui dans les milieux
chrétiens, représente la pire déformation de ce qu’est pour moi le
christianisme ».
Dieu est-il un être ?
John Shelby Spong
Les mots dont nous disposons sont des mots humains limités par le temps,
l’espace et notre expérience humaine. Et Dieu, quel qu’il soit, est
évidemment au-delà de nos limites humaines. Plus nous le définirons de
manière précise, moins nous serons exacts. Les hommes ne peuvent
échapper aux limites humaines et ne comprendrons jamais ce qu’est la vie
de Dieu. Je me suis toujours demandé comment nous pouvions nous efforcer
de comprendre ce qui est au-delà de notre compréhension et pourquoi nous
persécutions ceux qui comprennent autrement que nous. La seule chose que
nous pouvons dire est ce qu’est pour nous la vie avec Dieu. On peut
toujours parler d’une expérience humaine, puisqu’elle fait partie des
limites de notre connaissance. Lorsque je dis Dieu, je parle de ce qui
m’entraine au-delà des limites de l’humanité, de ce qui me rend capable
de vivre, d’aimer et d’être. Lorsque quelqu’un demanda à l’auteur de la
première Epitre de Jean de définir Dieu, celui-ci répondit « Dieu est
amour ». Il me semble qu’il voulait dire par là que c’est l’amour qui
permet la vie.
Les hommes ne peuvent pas créer de l’amour. Avant de donner de l’amour
il faut d’abord en recevoir. On ne peut pas conserver l’amour qu’on
reçoit. L’amour qu’on ne partage pas disparait. L’amour est un pouvoir
qui nous relie à ce qui est au-delà de nous. L’amour est une puissance
qui nous rend capable de franchir les limites de l’humanité et
d’atteindre ce qui est transcendant. L’amour se manifeste toujours dans
la préservation de la vie.
Peut-être devrions-nous arrêter de parler d’aimer Dieu ou d’être aimé
par Dieu, puisque ces expressions suggèrent que Dieu serait un être. Il
faudrait peut-être toujours relier notre expérience de l’amour à
l’expérience de Dieu. Cela signifierait que le mot « Dieu » est une
élaboration humaine destinée à caractériser notre expérience de la
transcendance, et qu’elle nous appelle à nous engager plus profondément
dans notre humanité.
Si Dieu est l’amour qui fait vivre, l’amour du prochain consiste à
l’aider à vivre son humanité. A partir du moment où l’on dépasse le
problème du langage et où l’on ne parle plus de Dieu en soi, mais de
notre vie avec lui, on peut reprendre sur cette base l’histoire de Jésus
et comprendre pourquoi Jean lui faisait dire « Qu’ils aient la vie et
qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10,10).
La "Bonne Nouvelle",
John
Shelby
Spong ("Jésus pour le XXIe siècle"
Ed Karthala 201)
Notre façon traditionnelle de
raconter l'histoire de Jésus
dépeint Dieu comme s'il était un
ogre; elle dépeint Jésus en
victime et elle fait de nous des
gens en colère, qui se doivent
d'être éternellement
reconnaissants, donc
désespérément dépendants.
Comment ose-t-on appeler
cela "la Bonne Nouvelle" des
évangiles, ou l'expression de
l'amour de Dieu pour nous ?
Cette mentalité ne nous fournira
jamais la force nécessaire pour
nous libérer, pour devenir les
personnes que nous sommes censés
être. Cette mentalité restera
toujours handicapante et
blessante à notre égard. Elle
ne conduira jamais à ce que
" les hommes aient
la vie et qu'ils l'aient en
abondance" ( Jn
10,10).
Je
regarde le déclin et la mort des conceptions religieuses d'hier comme
une opportunité de croître, de pénétrer dans un nouveau sentiment de
conscience, d'explorer des voies nouvelles pour parler de l'expérience
de Dieu. Je découvre une liberté vivifiante à reconnaître que la
naissance virginale n'a rien à voir avec la biologie, que les miracles
du Nouveau Testament ne sont pas à confondre avec une intervention
surnaturelle, que la Résurrection n'a rien en commun avec une
résurrection physique, et que la croyance en la divinité de Jésus ne
peut pas être identifiée à l'invasion d'une déité externe dans le monde
humain. Je suis ravi de découvrir que le théisme ne concerne pas plus la
nature de Dieu qu'il n'est une négation de ce qu'est Dieu.
Dieu est une force vitale,
John Shelby Spong, évêque
Dieu n'est pas un juge céleste ! Dieu est une force vitale qui
s'épanouit dans la nature humaine, jusqu'à ce que l'humanité soit
libérée de ses barrières, de ses préjugés. C'est ce Dieu-là qui a
été révélé dans la plénitude de l'humanité de Jésus. Cette nouvelle
définition a déplacé notre ancienne vision d'une force externe à la
vie en quelque chose qui se trouve en son centre. La réalité de ce
Dieu nous appelle à être ; la vie de ce Dieu nous appelle à vivre ;
l'amour de ce Dieu nous appelle à aimer.
Jésus ne fut pas un être divin, un être humain dans lequel un dieu
externe aurait pénétré, ce que la christologie a toujours prétendu.
Jésus était et est divin parce que son humanité et son degré de
conscience étaient tellement développés que la signification de Dieu
pouvait librement s'écouler de lui vers son entourage. Il était donc
à même d'ouvrir l'esprit des gens à cette dimension transcendante de
la vie, de l'amour et de l'existence que nous appelons « Dieu ».
Extrait du livre « Jésus pour le XXIe siècle »
La résurrection mythe ou réalité,
John Shelby Spong
Je reconnais les légendes, les ajouts, le contexte de cet ancien monde
qui a eu la tâche de transformer en langage humain l’irruption de la
résurrection. J’explore tous ces éléments jusqu’à ce que, au-delà d’eux,
j’atteigne l’expérience qui les a produits. Ici les mots me manquent, le
silence m’engloutit... Je ne chercherai plus à spéculer sur la nature de
la vie après la mort, sur la définition du ciel, ni sur les arguments
pour ou contre… Quand les personnes que j’aime mourront j’aurai de la
peine à cause de la perte que ma vie subira. Je ne spéculerai pas sur la
manière ou sur la forme sous laquelle je pourrai les revoir, ni même si
je pourrai les revoir. Ce n’est pas mon affaire. Mon affaire c’est de
vivre maintenant, d’aimer maintenant, d’être maintenant.
La résurrection mythe ou réalité éd. Kartala p. 308-309
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Spiritualité du travail,
Simone
Weil
Nous souffrons d'un déséquilibre
dû à un développement purement
matériel de la technique.
Le déséquilibre ne peut être
réparé que par un développement
spirituel dans le même domaine,
c'est-à-dire dans le domaine du
travail ...
Une civilisation constituée par
une spiritualité du travail
serait le plus haut degré
d'enracinement de l'Homme dans
l'univers.
Toujours soutenir ce qu’on pense ;
Simone Weil
(1909-1943)
Je pense qu’il faut
toujours soutenir ce qu’on pense, même si on soutient aussi une erreur
contre une vérité ; mais en même temps il faut prier perpétuellement pour
obtenir plus de vérité, et être continuellement prêt à abandonner n’importe
laquelle de ses opinions dès l’instant où l’intelligence recevra davantage
de lumière. Mais non auparavant.
La chrétienté est devenue
totalitaire, conquérante, exterminatrice; Simone
Weil (1909-1943)
La chrétienté est
devenue totalitaire, conquérante, exterminatrice parce qu’elle n’a pas
développé la notion de l’absence et de la non-action de Dieu ici-bas. Elle
s’est attachée à Jéhovah autant qu’au Christ ; elle a conçu la Providence à
la manière de l’Ancien Testament. Israël seul pouvait résister à Rome parce
qu’il lui ressemblait, et le christianisme naissant portait ainsi la
souillure romaine avant d’être la religion officielle de l’Empire. Le mal
fait par Rome n’a jamais été vraiment réparé.
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La spiritualité,
Christophe
André
La spiritualité, c'est simplement la
partie la plus élevée de notre vie
psychique, celle où nous sommes
confrontés à l'absolu et à ce qui nous
dépasse. C'est ce qui va au-delà de
notre égo, ce qui reste ouvert sur tout,
et donc aussi sur l'inconnu; trop
facile, sinon, de n'être ouvert qu'au
connu, à l'acceptable, au prévisible.
La spiritualité, c'est ne pas fuir
devant ce qui nous dépasse mais au
contraire, s'y exposer en pleine
conscience. Ce qui nous dépasse ? Ces
trois vertiges que sont l'infini,
l'éternité et l'absolu ...
La spiritualité suppose absolument ce
double mouvement : engagement et
détachement ...
La spiritualité, Christophe André
La spiritualité, c’est tout
simplement l’attention, le respect, l’humilité accordés à la vie de
l’esprit, perçu comme chambre d’écho du monde, visible ou invisible.
Non pour le maitriser, cet esprit, non pour l’asservir, en faire un
outil au service de nos ambitions, mais pour observer, s’incliner,
recueillir, contempler, se tourner vers les mystères de la vie sans
la certitude de réponses claires.
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La fraternité, seul espoir du
changement,
Alain
Michel
L'unique
cause de tous les désordres de
l'humanité (famines,
réchauffement planétaire,
guerres, exploitation des
enfants, de la femme, de
l'homme, conflits sociaux,
krachs boursier, violence sous
toutes ses formes...) n'a qu'un
seul nom : absence de
fraternité. Et pourtant, par
centaines de milliers,
spécialistes, techniciens,
ingénieurs, politiques,
scientifiques, religieux,
humanitaires... étudient,
travaillent, agissent partout
sur la planète, afin de réduire
les conséquences catastrophiques
de tous ces désordres dans le
monde... On sait bien qu'ils ne
pourront jamais inverser cette
situation qui s'amplifie chaque
jour et qui sera bientôt
irréversible... On sait très
bien qu'aucune technique n'aura
jamais ce pouvoir... Le monde ne
changera que par la conscience
et l'engagement de chacun à
vivre la fraternité.
Je suis ton
frère, Alain Michel
Je
suis ton frère, tu es mon frère… Vivre cette réalité, c’est à mon
sens la seule réponse que l’on puisse apporter aux terribles
évènements qui viennent de se produire à Paris. C’est aussi la réponse que l’on peut apporter à tous les drames,
toutes les injustices, toutes les souffrances qui inondent le monde
d’aujourd’hui . Ces évènements nous rappellent une fois encore qu’il est grand
temps de prendre conscience de ce que nous savons tous, croyants et
non croyants, que toute vie et toute la création sont sacrées. De passer outre, et d’ainsi laisser se développer l’injustice, la
division, l’exploitation de l’homme par l’homme, ne fera
qu’engendrer de graves conséquences, de plus en plus nombreuses. Mais nous avons le choix, celui de choisir la Vie. Celui de
reconnaitre son frère dans chaque visage humain. N'ayons pas d'angoisse à la perspective d’épreuves nouvelles dans
les jours à venir, mais au contraire, avec joie et détermination,
puisque la violence ne sera jamais la vraie réponse à la violence
... Du fond du cœur
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Vivre chaque moment,
Dalai Lama
Si
nous pouvons faire quelque
chose, agissons.
Si
nous ne pouvons rien, vivons
l'instant présent, sans regret
ni catastrophisme.
La
plupart de nos craintes ne se
réaliseront jamais.
Nous avons le droit et le devoir
de profiter de chaque instant de
bonheur sans le gâcher par nos
préoccupations.
Je
vous souhaite de vivre plus dans
le présent, et moins dans un
futur peuplé de soucis et de
craintes.
Le
présent vous appartient, le
futur ne vous appartient pas.
Vivez chaque moment qui passe
pour ce qu'il est et non pour ce
qu'il aurait pu être...
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Libérer à la fois l'opprimé
et l'oppresseur, Nelson Mandela
Je savais
parfaitement que l'oppresseur
doit être libéré tout comme
l'opprimé. Un homme qui prive un
autre homme de sa liberté est
prisonnier de sa haine, il est
enfermé derrière les barreaux de
ses préjugés et de l'étroitesse
d'esprit. (…) Quand j'ai franchi
les portes de la prison, telle
était ma mission : libérer à la
fois l'opprimé et l'oppresseur.
Jouer petit
ne sert pas le monde. Nelson
Mandela
(extrait de son discours
d'investiture)
Notre plus grande peur n'est
pas que nous soyons
inadéquats. Notre peur la
plus profonde est que nous
soyons puissants au-delà de
ce qui est mesurable. C'est notre lumière, pas
notre obscurité, qui nous
effraye le plus. Nous nous demandons : qui
suis-je pour être brillant,
merveilleux, talentueux,
fabuleux ? En fait, qui êtes
vous pour ne pas l'être? Se
rétrécir devant les autres
pour qu'ils ne se sentent
pas en insécurité ne fait
pas preuve d'une attitude
éclairée. Nous sommes tous
voués à briller, comme le
sont les enfants. Nous
sommes nés pour manifester
la gloire de Dieu qui est en
nous. Ce n'est pas le sort
de quelques uns d'entre
nous, c'est le sort de tout
un chacun. Et quand nous
laissons notre propre
lumière briller, nous
donnons sans en être
conscient la possibilité aux
autres de faire la même
chose. Quand nous sommes
libérés de notre propre
peur, notre présence libère
automatiquement les autres.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Approche personnelle du mystère de « Dieu »,
Jacques
Musset
(Repenser Dieu dans un monde sécularisé; Ed Karthala)
Ce
qui caractérise une approche existentielle* du mystère de « Dieu »,
ce n’est pas une adhésion à une doctrine bien ficelée sur « Dieu »,
mais un cheminement à partir de sa propre expérience
d’humanisation. Au cœur de cette expérience exigeante, vécue
avec authenticité dans tous les domaines de sa vie, l’homme,
atteignant le plus humain de lui-même, éprouve un sentiment de
dépassement, de « transcendance », de justesse. Il peut –c’est un
acte de foi qui ne s’impose pas –nommer « Dieu » la source qui
l’inspire intérieurement. Il rejoint ainsi la démarche de Jésus dont
l’engagement au bénéfice des exclus et marginalisés révélait le
visage de son « Dieu ».
Ainsi conçue et vécue, que changerait la foi en « Dieu » dans la vie
de l'Église et des chrétiens?
(*
Relative à l’existence)
La révélation
ou des
formulations humaines,
Jacques Musset
(Repenser Dieu dans un monde sécularisé; Ed Karthala)
Les croyants qui reconnaissent « Dieu » comme inspirateur de leurs
textes « révélés » seraient plus crédibles s’ils s’en tenaient à
énoncer simplement son existence mystérieuse sans autre discours.
Car que peut-on dire d’autre, pour suggérer l’indicible et
l’inconnaissable, que de pauvres mots humains : la source, le
souffle, la voix, la lumière, l’énergie ? Les chrétiens, pour ne
parler que d’eux, parlent de « Dieu » et Le font parler légèrement
comme s’ils vivaient un face à face avec Lui. Ils oublient que leurs
dogmes ne sont que des formulations humaines, invérifiables et donc
relatives. N’est-il pas présomptueux, par exemple, d’affirmer comme
vérité révélée par « Dieu » qu’il existe trois personnes en Lui, le
Père, le Fils et le Saint-Esprit ? N’est-ce pas faire preuve d’une
particulière audace que de prétendre qu’il a un dessein sur le monde
et les humains, qu’il a pris l’initiative à un moment donné de se
révéler à un peuple particulier, puis au monde entier par
l’intermédiaire de son Fils unique, que ce Fils est descendu du ciel
et s’est incarné dans le sein d’une vierge sans l’intervention d’un
homme, que l’église chrétienne et notamment la branche catholique et
la dépositaire de la totalité de la vérité révélée, que cette vérité
révélée est close depuis la mort du dernier apôtre ? ...
Humaniser la société
– Jacques Musset
Pour moi, il est
évident que ce qui unit fondamentalement les hommes ne se joue pas au
niveau de leurs convictions philosophiques ou religieuses, mais dans la
manière dont chacun s’humanise et contribue avec les autres à humaniser
la société dans laquelle il vit. A sa mesure et selon ses limites. Tel
est le terrain où se vérifie réellement la qualité d’existence des
humains, qu’ils soient croyants, agnostiques ou athées.
Abandonner la prétention à détenir la vérité
– Jacques Musset
Chaque religion ou approche spirituelle devrait reconnaître qu’elle
n’est qu’un chemin, une voie d’exploration du mystère de l’homme et
de cette Réalité transcendante au cœur de l’homme que par commodité
on appelle Dieu. Une voie et non pas la voie, un chemin parmi
d’autres. Prétendre que le christianisme catholique détient la
vérité ultime, c’est s’ériger en repère absolu ...
On peut aimer légitimement sa religion et y adhérer comme étant sa
propre vérité (toujours à découvrir, à approfondir, à
réinterpréter), sans pour cela décréter qu’elle est la vérité.
Prières de demande, Jacques
Musset
(Repenser Dieu dans un monde sécularisé; Ed Karthala)
Les demandes à "Dieu" de toute
nature, allant depuis son confort privé jusqu'aux grandes causes
humaines, manifestent une indéniable démission de responsabilités de
la part de ceux qui les professent. Beaucoup de demandes sont en
réalité des tâches auxquelles chacun des croyants et des humains
doit s'employer en raison même de sa qualité d'être humain.
Qui en effet doit apporter du réconfort à ceux qui souffrent ?
D'autres humains. Qui doit créer des conditions de paix entre
les personnes et les peuples ? Chaque citoyen et ceux qui sont élus
pour cette tâche. Qui doit faire en sorte que les gens mangent à
leur faim dans certains pays où règnent la famine et la disette
endémique ? Eux-mêmes, aidés par le soutien et la solidarité
désintéressés des plus riches. Et cela doit susciter des initiatives
concrètes, sinon on en reste à des vœux pieux qui laissent perdurer
les pires injustices ...
Engagement,
Jacques Musset
Le véritable engagement n’est
pas l’obstination à réaliser un
projet coûte que coûte. Car les
aléas de la vie, les prises de
conscience, les rencontres
conduisent de toutes manières à
le modifier, à le vivre
autrement, voire à bifurquer sur
des voies imprévues.
Le véritable engagement est
celui d’une vie qui s’efforce
d’entendre les exigences
intérieures qui montent à la
conscience. Elles ne coïncident
pas forcément avec ce que
l’autorité dit, avec ce que la
loi déclare, avec ce que les
habitudes sociales imposent.
Le véritable engagement renvoie
chacun au plus intime de
lui-même, dans un souci de
vérité et d’authenticité. Ce
n’est pas un chemin de facilité
mais une voie exigeante.
Le véritable engagement d’une
vie peut très bien s’allier à
des changements extérieurs de
parcours ; seule la personne
concernée sait et peut dire ce
qui fait l’unité de son
existence.
Le véritable engagement est
celui qui se prend dans la
lucidité, d’une manière
responsable. Il ne craint pas
le qu’en dira-t-on, les
reproches, les calomnies.
Le véritable engagement est
libre des pressions extérieures
et intérieures (dont la
culpabilité). Sa source est la
fidélité à sa conscience après
mûre réflexion.
Le véritable engagement libère
des schémas tout faits et
appelle chacun à tracer sa
voie personnelle et singulière
qu’il est seul à identifier et
choisir.
Le véritable engagement se
reconnaît à la longue par ses
fruits d’humanité et aussi par
la paix et la joie
intérieure.
Devenir
humain ;
Jacques Musset
(Etre croyant dans la
modernité).
Devenir
humain est pour chaque homme une
aventure à inventer qui n’est
écrite nulle part. Elle se crée
par apprentissages, par
tâtonnements, par
la prise de
risque, par l’expérience des
erreurs et des fautes dont on
tire des enseignements, par
l’acceptation de sa solitude
fondamentale. Chaque périple
humain est un itinéraire inédit
et jamais bouclé tant qu’on est
vivant. Chacun doit l’assumer et
se l’approprier à sa manière
originale et singulière …
Déshumanisation
de Jésus et de Marie ;
Jacques Musset
La désincarnation
et la déshumanisation de Jésus et de Marie ont commencé dans le cadre de la
culture grecque où s'est pensé le christianisme des premiers siècles. Jésus de
Nazareth est devenu un être divin au détriment de son humanité semblable à la
nôtre. De Marie, parce que mère du Fils unique de Dieu, on a fait la femme par
excellence, choisie de toute éternité pour enfanter le sauveur, protégée de tout
péché, immaculée dans sa conception, indemne de toute relation sexuelle,
concevant directement de Dieu, obéissante en tout à Dieu sans comprendre, fidèle
disciple de son Fils divin et au bout du
compte échappant à la mort et déjà ressuscitée aux côtés de son Fils. Marie est
devenue le modèle chrétien de toutes les femmes, de toutes les mères, de toutes
les épouses soumises à leur mari, et même de tous les prêtres, religieux et
religieuses célibataires.
Les
chemins de la naissance à soi-même: Un itinéraire spirituel : Jacques
Musset,
Chacun peut à longueur vie édifier le chef d’œuvre de son existence, peu importe
qu’il ne ressemble pas aux modèles en vogue, peu importe que ses chemins ne
soient pas tout à fait droits, qu’il marche de guingois, qu’il porte des
cicatrices; peu importe qu’il emprunte ses matériaux, ses techniques et son
style à différentes écoles. L’essentiel n’est-il pas qu’il existe, si modeste
soit-il, qu’il ne cesse de construire et que son auteur ait du goût à l’abriter
sans prétention et sans complexe.
Consentir; Jacques Musset
Après coup, j’ai conscience que j’ai été payé au centuple de tout ce travail de
consentement. Je me sens plus libre intérieurement, j’ai appris à m’aimer comme
je suis, sans complexe, et à ne pas redouter de m’exposer aux yeux d’autrui avec
mes failles et mes limites en fait, y a-t-il d’autre voie pour trouver la paix
et la sérénité que de consentir vraiment à ce qui ne dépend pas de nous ? Non
pas seulement « faire avec » passivement, non pas seulement accepter, faute de
pouvoir faire autrement, mais consentir, c'est-à-dire épouser de tout son être
les situations telles qu’elles sont pour en faire un tremplin de maturation,
d’approfondissement, d’accomplissement. Une fois le consentement donné, alors il
est étonnant de se sentir libre intérieurement et habité par une paix profonde
au plus intime de soi.
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Les
spiritualités se rejoignent
toutes, Léonora
Miano
J'ai choisi de ne pas choisir
entre les spiritualités, car
elles se rejoignent toutes. Si
on considère que Dieu a parlé
aux hommes, il s'est adressé à
tous d'une manière accessible.
Il n'a pas tenu un discours
différent. Simplement, chacun a
transmis avec ses éléments
culturels propres. J'établis une
distinction entre spiritualité
et religion -laquelle est
devenue clivante et nous fait
perdre de vue ce que nous avons
en commun.
.-=-=-=-=-=-=-=-=-
Aimer en se
détachant, Fromm
La mère ne doit pas seulement
tolérer, elle doit souhaiter et
soutenir la séparation d’avec
son enfant. C’est seulement à ce
stade que l’amour maternel
devient une tâche tellement
difficile, nécessitant de
l’abnégation, la capacité à tout
donner et à ne rien vouloir à
part le bonheur
de la personne aimée. La femme
narcissique, dominatrice,
possessive, peut réussir à être
une mère « aimante » tant que
son enfant est petit. Seule la
femme qui aime vraiment, la
femme qui est plus heureuse en
donnant qu’en recevant, qui est
fermement enracinée dans sa
propre existence, peut être une
mère aimante quand son enfant
est dans la phase de séparation.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
L'amour fraternel,
Frère Jean Baptiste
(L’esprit de Tibhirine)
La
convivialité et l’amitié valent
tous les beaux discours. Ce sont les expériences vécues
qui permettent de tisser les
liens, au-delà des différences. Le bonheur est dans la relation
– relation à l’autre et relation
à Dieu. Il ne réside pas dans
l’enfermement, la multiplication
des loisirs et la recherche du
gain, qui deviennent de l’oubli
de soi, et non plus de la
connaissance de soi. Dans cette perspective,
''l’amour fraternel est un
puissant levier pour sauver le
monde''
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La vie, l'amour, c'est le divin
Marc, 35 ans, administrateur
culturel ("La Vie" septembre
2013)
Je crois en une présence que je
peux méditer quand et où je
veux. Pour moi, Dieu est dans
les forces de la nature. Ma
méditation peut s'adresser à la
Terre, mère de l'humanité. Je
crois en la vie, en l'amour.
Pour moi, le divin c'est ça.
Dieu est tout, partout et en
chacun. La quête du bonheur m'a
donné envie d'étudier les
écritures et les textes que
partagent les trois grandes
religions du livre. J'y ai
trouvé quelques indices :
d'abord croire au bonheur et en
la vie, et puis accepter tout ce
qui peut m'arriver, positif et
négatif. Mes doutes : je suis
homosexuel, et ma foi en
l'humanité est rongée par une
masse de gens qui n'acceptent
pas ce que je suis.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le jour se lève,
Fra
Angelico
L'obscurité du monde n'est
qu'une ombre. Derrière elle, et cependant à
notre portée,
Se
trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une
splendeur
Et
une joie ineffables Si nous pouvions seulement les
voir. Et pour voir, nous n'avons qu'à
regarder. Que pour vous, maintenant et à
jamais,
le
jour se lève et les ombres
s'enfuient !
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
M'accepter comme je suis,
Osho
Accepte-toi comme tu es. C’est
ainsi que l’existence voulait
que tu sois. Tu ne t’es pas créé
toi même. Naturellement toute la
responsabilité est à l’existence
Et l’existence doit avoir besoin
d’une personne comme toi, sinon
tu n’existerais pas. L’existence
a besoin de toi comme tu es. La
première qualité d’un homme
authentiquement religieux est de
s’accepter comme il est, sans
jugements aucuns. Et à partir de
là seulement un pèlerinage
authentique pourra commencer.
Pose moi des questions sans peur
car je n’ai jamais condamné
personne. Mon amour et mon
respect vont vers la personne
qui s’accepte totalement comme
elle est. Elle a du courage, le
courage de faire face a toute la
pression de la société qui va le
diviser en bien et en mal, en
saint et en pêcheur; celui-là
est un être vraiment courageux
pour s’ériger contre l’histoire
de la moralité humaine, et de
déclarer aux cieux sa réalité,
quelle qu’elle soit.
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Religion et spiritualité,
Frédéric Lenoir ("Dieu")
La
religion relie, elle rassemble
les êtres humains à travers une
croyance collective dans un
invisible qui les dépasse.
Cependant,
je dirais, à l'inverse, que la
spiritualité, la quête
personnelle de l'esprit, délie,
elle libère l'individu de tout
ce qui l'attache et l'enferme
dans des vues erronées
(ignorance, a-priori, préjugés,
etc.), mais aussi du groupe.
Elle le libère du poids de la
tradition, du collectif, pour
aller vers lui-même, vers sa
vérité intérieure.
Puis, si
la spiritualité commence par
délier un individu, elle a pour
but ultime de le relier de
manière juste aux autres.
Autrement dit, la spiritualité
délie pour mieux relier, elle
libère l'individu pour lui
apprendre à aimer. Une
spiritualité qui débouche sur
l'indifférence ou sur le mépris
des autres n'a rien
d'authentique, c'est une névrose
qui a le spirituel pour alibi.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
J'ai
pardonné des erreurs presque
impardonnables -
Charlie
Chaplin
J'ai pardonné des
erreurs presque impardonnables,
j'ai essayé de remplacer des personnes
irremplaçables et oublier des personnes
inoubliables.
J'ai agi par impulsion, j'ai été déçu
par des gens que j'en croyais
incapables,
mais j'ai déçu des gens aussi.
J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour
le protéger
J'ai ri quand il ne fallait pas
Je me suis fait des amis éternels
J'ai aimé et l'ai été en retour, mais
j'ai aussi été repoussé
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer
J'ai crié et sauté de tant de joies,
j'ai vécu d'amour et fait des promesses
éternelles,
mais je me suis brisé le cœur, tant de
fois !
J'ai pleuré en écoutant de la musique ou
en regardant des photos
J'ai téléphoné juste pour entendre une
voix,
je suis déjà tombé amoureux d'un sourire
J'ai déjà cru mourir par tant de
nostalgie et ...
J'ai eu peur de perdre quelqu'un de très
spécial (que j'ai fini par perdre)...
Mais j'ai survécu !
Et je vis encore ! Et la vie, je ne m’en
passe pas ...
Et toi non plus tu ne devrais pas t’en
passer. Vis !!!
Ce qui est vraiment bon, c'est de se
battre avec persuasion,
embrasser la vie et vivre avec passion,
perdre avec classe et vaincre en osant,
parce que le monde appartient à celui
qui ose
Et la vie est beaucoup trop pour être
insignifiante !
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Droit
à la culture pour tous - Joseph
Wresinski
Il s'agit avant
toute chose de permettre à toute une
population de se savoir sujet et
créateur de culture.
Il s'agit de
permettre à l'ensemble de la société de
reconnaitre que les plus pauvres de ses
membres ont droit à la culture, qu'ils
sont capables d'en être maitres et que
leur contribution est essentielle à
tous.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Anéantir en soi tout ce qu’on croit
devoir anéantir chez les autres -
Etty Hillesum,
jeune juive hollandaise morte en
déportation en 1943
Nous avons tant à
changer en nous-mêmes que nous ne
devrions même pas nous préoccuper de
haïr ceux que nous appelons nos ennemis.
Nous sommes bien
assez ennemis les uns des autres.
A vrai dire, je ne
crois pas du tout à l’existence de ce
qu’on appelle des ‘méchantes gens’…
La seule solution,
vraiment la seule, je ne vois pas
d’autre issue : que chacun de nous fasse
un retour sur lui-même et extirpe et
anéantisse en lui tout ce qu’il croit
devoir anéantir chez les autres.
Et soyons bien
convaincus que le moindre atome de haine
que nous ajoutons à ce monde nous le
rend plus inhospitalier qu’il n’est
déjà.
Accueillir la mort, Etty
Hillesum
En disant :
''j'ai réglé mes comptes avec la
vie'', je veux dire : l'éventualité
de la mort est intégrée à ma vie ;
car regarder la mort en face et
l'accepter comme partie intégrante
de la vie, c'est élargir cette vie.
À l'inverse, sacrifier dès
maintenant à la mort un morceau de
cette vie, par peur de la mort et
refus de l'accepter, c'est le
meilleur moyen de ne garder qu'un
pauvre petit bout de vie mutilée,
méritant à peine le nom de vie.
Cela semble un paradoxe : en
excluant la mort de sa vie, on se
prive d'une vie complète, et en l'y
accueillant, on élargit et enrichit
sa vie.
''Une vie bouleversée'' édition du
Seuil,
Chercher en soi-même
; Etty
Hillesum
(décédée à Auschwitz le 30 novembre 1943)
Je ne vois pas d`autre issue : que chacun de nous fasse un retour sur
lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu`il croit devoir anéantir
chez les autres. Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que
nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu`il ne l`est
déjà.
Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde
extérieur que nous n`ayons d`abord corrigé en nous. L`unique leçon de cette
guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs.
Vastes clairières de paix;
Etty
Hillesum,
déportée à Auschwitz
Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes
clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que
cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres,
plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Gratitude et bonheur -
Arnaud
Desjardins
N’ayez pas
peur, soyez heureux. Et rayez cette idée
de votre esprit : la spiritualité
s’associe facilement à la souffrance,
mais pas au bonheur…Les sages sont des
gens heureux. La progression naturelle
sur le chemin spirituel consiste à être
de plus en plus heureux, donc à éprouver
de plus en plus de gratitude. La
gratitude à l’égard de la vie est le
premier sentiment réel. Le reste n’est
que fabrications du mental qui ne vous
donneront jamais satisfaction et ne
constitueront jamais un chemin de
libération…Quel élément nouveau va
ouvrir notre cœur ? Au sens le plus
spirituel : la gratitude. Comment
pouvez-vous ressentir la gratitude dans
la souffrance ? Vous n’aurez de
gratitude que si elle vous conduit à une
qualité de bonheur que vous n’aviez pas
connue jusque-là…. Ayez aussi de la
gratitude vis-à-vis de vous-mêmes ; ce
n’est pas de l’égoïsme, c’est un des
premiers sentiments religieux pur que
vous pourrez connaître. Et cette
gratitude viendra quand vous oserez être
heureux sans restriction à
l’arrière-plan.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Se réconcilier avec soi -
Jacques
Dechance
Le
travail sur soi n'a de sens que s'il
nous fait agir (contre la montée de
l'intolérance à la française, par
exemple...). Le but de la vie est de se
réconcilier avec soi pour se réconcilier
avec le monde et agir : passer de
l'égoïsme à l'altruisme. La grandeur de
l'homme n'est pas dans ce qu'il est,
mais dans ce qu'il rend possible. Nous
devons mettre de la cohérence dans notre
vie, relier nos comportements à ces
valeurs que sont l'altruisme, la
solidarité, la fraternité, la
coopération. Nous avons tous un fort
potentiel de résilience si nous savons
regarder notre vie comme une suite de
petites grâces. Il nous faut faire
confiance au sens de la vie tout en
continuant à agir, capter les petites
grâces comme un radar et travailler à
rendre nos décisions bonnes, à ne pas
les regretter. Tout l'enjeu de nos
existences - et de nos sociétés - est de
passer de "l'excitation-dépression" à
"l'intensité-sérénité", de relier en
nous la contemplation et l'action
créatrice pour vivre à la fois impliqué
et détaché. Être mieux dedans pour agir
mieux dehors !
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Une spiritualité qui nous mène à
l’humain - Pierre
Abiven
Les dogmes ne
m’intéressent que dans la mesure où ils
redonnent à toute personne humaine sa
dignité. « Préférer défendre la dignité
de sa vie, plutôt que sa vie », disait
E. Mounier.
Pour moi, toute
religion, quelle qu’elle soit, doit nous
conduire à une spiritualité qui mène à
l’humain : « Dieu a foi en l’homme » (M.
Bloch Lemoine).
Ce qui me manque :
une communauté qui m’aide à entretenir
le feu divin présent en chacun de nous,
et à chanter avec le flûtiste invisible,
l’Espérance, la Joie, l‘Amour qu’il a
déposés en chacun de nous.
L’essentiel est de
réussir notre aventure humaine animée
par un élan intérieur. « Va,
relève-toi ! » C’est la Bonne Nouvelle
du chemin toujours nouveau.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
L’humanisme - Marie-Christine et Yves
Grelet
Un autre monde
« respire déjà ». Il nous inquiète
parfois, faute de comprendre qu’il est
une chance inouïe.
Avec les femmes et
les hommes d’action, de réflexion, de
foi, directs, compétents, nous sommes
invités à la vie, à l’audace, à
l’espérance, à la rencontre avec les
autres et avec nous-même. Avec l’Autre.
En partageant la
vie des hommes d’aujourd’hui, les mains,
les yeux et le cœur ouverts, nous
décidons, comme le « Bon Samaritain, de
vivre le « sacrement du frère ».
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Bohémiens et bourgeois - Gustave
Flaubert
le 12 juin 1867
Je me suis pâmé,
il y a huit jours, devant un campement
de Bohémiens qui s’étaient établis à
Rouen. Voilà la troisième fois que j’en
vois. Et toujours avec un nouveau
plaisir. L’admirable, c’est qu’ils
excitaient la Haine des bourgeois, bien
qu’inoffensifs comme des moutons. Je me
suis fait très mal de voir de la foule
en leur donnant quelques sols. Et j’ai
entendu de jolis mots à la Prudhomme.
Cette haine-là tient à quelque chose de
très profond et de complexe. On la
retrouve chez tous les gens d’ordre.
C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à
l’Hérétique, au Philosophe, au
solitaire, au poète. Et il y a de la
peur dans cette haine. Moi qui suis
toujours pour les minorités, elle
m’exaspère. Du jour où je ne serai plus
indigné, je tomberai à plat, comme une
poupée à qui on retire son bâton.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le
ciel est en toi ? Christiane
Singer
« Où cours-tu ? Ne
sais-tu pas que ciel est en toi ?
Il est difficile
au milieu du brouhaha de notre
civilisation qui a le vide et le silence
en horreur, d'entendre la petite phrase
qui, à elle seule, peut faire basculer
une vie :
"Où cours-tu ?"
Il y a des fuites
qui sauvent la vie : devant un serpent,
un tigre, un meurtrier.
Il en est qui la
coûtent : la fuite de soi-même. Et la
fuite de ce siècle devant lui-même est
celle de chacun de nous.
"Où cours-tu ?"
Si au contraire
nous faisions halte - ou volte-face -
alors se révélerait l'inattendu : ce que
depuis toujours nous recherchons dehors
veut naître en nous. »
La transmission –
Christiane Singer
Ce ne sont pas des
contenus qu’il faut transmettre.
Les dieux se rient de nos théories (et de nos
théologies).
C’est une manière intense d’être.
Ce qui manque le plus à
notre vie d’aujourd’hui,
C’est cette intensité surgie de l’intérieur.
C’est dans
la rencontre de personnes vivantes qu’on ne donne le goût.
Chacun est d’une
telle richesse !
La transmission, c’est
cette attention portée à un autre
qui fait qu’en lui surgit le meilleur de
lui-même.
La fragilité ; Christiane Singer
La fragilité ne m’angoisse plus, ni même ne m’étonne. Tout mon corps la sait
inhérente à la nature des choses. Je ne la vois plus de dehors. Je suis à
l’intérieur même de cette vulnérabilité et j’y consens. Non pas par une
sorte de découragement ou de lassitude qui s’accommoderait bon gré mal gré de la
disparition de toutes choses. Non point du tout, j’y consens de tout cœur. Je
consens à ma propre déliquescence au vent qui me brisera comme fétu de cristal…
et à ce moment-là tout devient UN : le dedans et le dehors, le tangible
et l’intangible, le visible et l’invisible.
Nous
réveiller … Christiane Singer
Mais à trop parler
de lumière, nous risquerions de créer de
l’ombre. Nous ne sommes pas ici des
marchands d’illusion, je ne crains rien
de plus que les illusions et les
idéalismes, je sais que les cultes de
pureté créent l’enfer, et que les
idéologies qui placent d’un côté les
belles âmes et de l’autre les monstres,
ont vite fait de construire leurs
goulags, de lâcher leurs démons. Nous ne
sommes pas là pour nous bercer les uns
les autres, mais pour nous réveiller
ensemble, pour réveiller en nous la
mémoire endormie de l’Alliance
fondatrice de notre être, nous demander
comment accéder de neuf à ce qui est.
Tout le monde feint de croire que ce
monde est stable et solide mais toi qui
as été un enfant, tu sais bien qu’il
n’en est rien. Tu peux préméditer,
prévoir tout ce que tu veux, le fruit
attendu ne vient pas.
Agis sans intention ni esprit de profit
et le fruit tombe (ou non) à tes pieds!
Bien que la causalité tant prisée soit
sans cesse déjouée, nous continuons de
nous y cramponner. La surgie du fruit
n’a lieu que lorsque la dimension
horizontale de l’effort, de la
persévérance, rejoint brusquement la
dimension verticale: celle du secret.
Mais qui voudrait encore savoir ces
choses? Qui accepterait d’en recevoir la
vivifiante, la bousculante leçon, jour
après jour ?
Renaitre
; Christiane
Singer
Il n'y a qu'un crime, c'est de désespérer du monde.
Nous sommes appelés à plein poumons à faire neuf ce qui était vieux, à croire à
la montée de la sève dans le vieux tronc de l'arbre de vie. Nous sommes appelés
à renaître, à congédier en nous le vieillard amer !
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Je l’aime ce monde - Luis
Espinal
(Bolivie)
Qu’est-ce qui t’a
pris, Seigneur, de créer un monde
pareil ! Ce monde où résonnent les mots
de précarité, chômage, licenciement,
maladie, peur, violence …
Et pourtant,
Seigneur, je l’aime ce monde. C’est dans
ce monde que tu m’appelles à naître, à
me compromettre, à me laisser réveiller
par ces cris : liberté, dignité,
justice, solidarité, fête,
réconciliation …
C’est dans ce
monde que tu nous appelles à créer, à
innover.
C’est dans ce
monde qu’à ta suite, nous voulons
prendre des risques, tâtonner, marcher
sans connaître toujours le chemin,
chemin de douleur … sans doute, mais
chemin d’humanité, chemin d’enfantement,
chemin de naissance, chemin
d’incarnation.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La Marseillaise par Graeme
Allwright
Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L'étendard d'espoir est levé
L'étendard de justice et de paix.
Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L'amitié la joie et le partage.
La flamme qui nous éclaire,
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Je me suis tu -
Pasteur
Martin Niemoller,
président des Eglises réformées de
Hesse-Nassau, 1950
Lorsque les nazis vinrent chercher les
communistes, je me suis tu : je n’étais
pas communiste. Lorsqu’ils ont enfermé
les sociaux-démocrates, je me suis tu :
je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu’ils sont venus chercher les
juifs, je me suis tu : je n’étais pas
juif. Lorsqu’ils sont venus chercher les
catholiques, je me suis tu : je n’étais
pas catholique. Lorsqu’ils sont venus me
chercher, il n’y avait plus personne
pour protester ”.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Etre
humaniste – Marie-Josèphe
Corbineau
Depuis l’origine
l’homme s’est constitué des règles pour
que sa vie en société soit vivable. En
effet l’homme ne peut pas survenir tout
seul à ses besoins. Si nous sommes
uniques, nous sommes aussi
complémentaires.
Si nous regardons
les hommes face à la nature et aux
animaux, nous constatons que l’homme est
capable de penser, d’organiser, de tirer
parti de se qu’il découvre.
Il est capable de
liberté et, en même temps, les règles
d’organisation de sa société lui
imposent le respect des autres. Il ne
peut donc pas faire tout ce qu’il veut.
Le respect lui demande d’accepter
l’autre différent de lui, n’ayant pas
les mêmes besoins, n’évoluant pas à la
même vitesse, n’attachant pas la même
importance aux objets, aux règles, aux
relations, aux différents groupements,
qu’ils soient politiques religieux ou
philosophiques.
Etre humaniste,
dans ces conditions, n’est-ce pas être
présent à la vie que nous choisissons de
mener, laissant les autres mener la leur
en étant toujours prêt à aider ou à
conseiller quand les autres nous en font
la demande ?
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Les portes de la communication;
Bernard
Werber
Entre ce que
je pense,
Ce que je veux
dire,
Ce que je
crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous
voulez entendre,
Ce que vous
entendez,
Ce que vous
croyez en comprendre,
Ce que vous
voulez comprendre et
Ce que vous
comprenez,
Il y a au
moins neuf possibilités
De ne pas se
comprendre.
Mais, sil vous
plait,
Essayons quand
même !
-=-=-=-=-=-=-=-=-
|
Aux enfants du
tiers-monde par Camille (17
ans)
Ils sont
très bien élevés les gosses qui
meurent de faim:
Ils ne parlent pas la bouche
pleine, ils ne gâchent pas leur
pain.
Ne font pas de petits tas au
bord de leur assiette
Ne font pas la grimace quand on
enlève un plat.
Ils ne donnent pas au chien le
gras de leur jambon.
Ils ont le cœur si lourd qu'ils
vivent à genoux.
Pour avoir leur repas ils
attendent bien sagement.
Non rassurez-vous, ils ne vont
pas crier.
Eux ils pleurent sans bruit, on
ne les entend pas.
Ils sont si petits qu'on ne les
voit même pas.
Ils cherchent stoïquement du riz
dans la poussière.
Mais ils ferment les yeux quand
l'estomac se tord.
Non, non soyez tranquilles, ils
ne vont pas crier.
Ils n'en ont plus la force:
seuls les yeux peuvent parler.
Ils vont croiser leur bras sur
leurs ventres gonflés
Ils vont prendre la pose pour
faire un bon cliché.
Ils mourront doucement, sans
bruit, sans déranger.
Ces petits enfants là, ils sont
si bien élevés...
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Je n’ai que mes mains
- Yvonne (ACO)
Je ne
suis pas payée cher
On dit
que je ne vaux rien
Je
n’ai que mes mains
Des
mains pour être rentable
Aller
vite, gagner ma vie
Je
n’ai que mes mains
Des
mains transies par le froid
Blessées, poings fermés
Je
n’ai que mes mains
Des
mains pour aimer et vivre
Et
tout donner pour rien
Je
n’ai que mes mains
Des
mains ouvertes, libérées
enfin
Qui
cherchent à serrer d’autres
mains
Je
n’ai que mes mains
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Croire en Dieu ou en la chance ? Isabel
Ellsen ;
« Je voulais voir la guerre » (La
Martinière)
Croire en Dieu, je
ne sais pas, même s’il est arrivé de
m’abîmer dans des prières improvisées
qui n’avaient plus rien de catholique,
là, si tu m’entends, c’est le moment où
jamais de le faire savoir et de
t’occuper du problème, si tu ne veux pas
que je vienne grossir le rang des
locataires du ciel, dis, ça t’ennuierait
beaucoup de faire quelque chose pour
moi, là, tu es débordé – débordé à quoi
faire, d’abord ?
Plus
qu’en Dieu, je crois à la chance.
Ầ moins
que ce ne soit la même chose.
Je crois à leur
vérité - Isabel Ellsen ;
« Je voulais voir la guerre » (La
Martinière)
Je crois aux
regards, à tous les regards. Je
crois à leur vérité… Et ce que l’on
voit dans le regard des autres
apprend l’amour. Et la compassion.
Ce pincement au cœur, ce dégoût pour
l’injustice et les injustices, cette
envie jamais rassasiée de vouloir
donner quelque chose à ceux qui ne
reçoivent jamais rien.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Avancer sur le chemin -
Gérard
Bessière
"L'arborescence
infinie. Jésus entre passé et avenir"
Jésus n'a pas laissé un code moral ou
juridique. Il a laissé un cri d'alarme,
une inquiétude fertile, un appel d'air.
[…] Il ne s'est pas attardé à
organiser, légiférer, définir. Il a
ouvert une voie, il a allumé un feu, il
a jeté le levain, le sel, la semence.
Il n'a pas laissé des écrits mais
seulement des hommes. Reste à avancer
sur le chemin.
Sacrifice - Gérard Bessière
"Au seuil
du silence"
Comment
peut-on dire ou chanter qu’il fallait que Jésus soit crucifié pour “apaiser le
courroux” de Dieu ? Quel père exigerait, accepterait pareille “rançon” pour
réparer des offenses ? Comment a-t-on pu enseigner et prêcher pareille horeur,
et en imprégner des siècles où la peur du péché était le resort de la vie
chrétienne ?
Le “salut”
n’était pas sur la croix où Jésus mourait, il était sur les Chemins de la vie
nouvelle à laquelle il invitait en annonçant l’amour de Dieu et tout homme, en
allant vers les pauvres, les maladies, tous les exclus.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La
nouvelle super puissance -
Satish Kumar
Il se peut bien
qu'il y ait encore deux super-puissances
sur la planète : les Etats-Unis et
l'opinion publique mondiale.
Jonathan Schell a écrit :
'La nouvelle Super Puissance de
l'Opinion Publique possède un pouvoir
immense, mais c'est un pouvoir d'une
nature différente. C'est le pouvoir des
coeurs et de la volonté de la majorité
des peuples du monde. Ses victoires sont
des triomphes du courage civil.'
Tandis qu'une des deux Super-Puissances
cherche la domination sur le terrain de
la croissance économique et de
l'avantage militaire,
l'autre Super-Puissance exige la
justice, la paix, le développement
durable et la spiritualité;
et la Super Puissante dominante sait
qu'il lui sera mené la vie dure si elle
veut engager de nouvelles guerres et
continuer une politique commerciale
inéquitable.
L’autre Super-Puissance a vraiment la
capacité de gagner la guerre.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Devenir humain - Yves
Burdelot
L'homme
trouve le sens de sa vie quand il tend à
façonner, en lui-même et dans les
autres, ce qu'il est appelé à devenir,
c'est-à-dire humain. Le salut de chaque
homme comme celui de l'histoire humaine
toute entière, c'est donc la
participation de tous les hommes à la
venue au jour d'une authentique
humanité"
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Rebelle - Jean
Sullivan (Le plus petit
abîme)
Un chrétien qui a
quelque conscience de ce qu'il est, ne
peut être qu'un rebelle.
Rebelle à quoi ?
Aux mœurs du
monde, à son réalisme qui est la forme
de ses illusions, à sa boulimie
d'images, à ses mensonges et lâchetés
devenus si consubstantiels au mondain
qu'il les nomme culture, compréhension,
charité...
Un homme ne peut
pas ne pas être défait par le monde.
Il peut une chose
: prendre ses distances, tenir son
regard, refuser.
Dans les sociétés
de proclamations, de publicité,
d'assurances, loteries, les rebelles
sont le levain du monde.
Ils ne s'absentent
que pour être autrement présents,
constituer des sociétés réelles d'amis.
Naitre, Jean Sulivan
Prêtre et écrivain français (1913-1980)
On ne vient pas qu’une seule fois au monde. Je suis né sur des terres plates,
dans un village pauvre, sans beauté. […] Je suis revenu au monde du côté de la
Bernina, non loin du rocher de Zarathoustra, en escaladant les montagnes
d’Engadine [...]. Je suis né à la lumière, plus tard, dans l’Italie du Sud,
après des douleurs physiques, à l’amitié du monde, à l’écriture. À chaque fois,
j’entendais la clameur de l’action de grâces, l’alléluia torrentiel… Je suis né
dans l’Inde du Sud, au bord d’un fleuve. Je sais dans mes os que je marche vers
l’ultime naissance dans l’inconnu pour lequel il n’est plus de mot, parce qu’il
n’y a plus ni objet, ni regard, ni spectacle, parce qu’il est notre être même .
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
La médecine du bonheur - Dr.
Danièle Stiennon
(la médecine du bonheur)
Dites à vos
enfants qu'un horizon existe.
Dites-leur que l'homme a un chemin à
suivre et que c'est un chemin de
fraternité et de lumière !
Dites-leur que le monde qui meurt n'est
pas le leur et qu'ils doivent écouter
leur idéal.
Dites-leur que leur rêve est réalisable
!
Pour l'enfant, et ce jusqu'à un certain
âge, les parents sont des dieux ; ils
ont toujours raison.
Alors, n'imprégnez par leur cerveau et
leur cœur de paroles de désespoir!
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le métier d’homme -
Alexandre
Jollien (Le métier d’homme, éd :
Point)
L’art de tenir
debout, de maintenir le cap suppose
précisément un horizon plus heureux vers
lequel se diriger. Ce qui mine cette progression, ce n’est
pas la souffrance, ni l’échec, mais le
désespoir. Cesser d’espérer, c’est s’avouer vaincu
sans même relever le défi, c’est rendre
vain chacun de nos efforts. La formation de la personnalité exige,
comme singulier point de départ, un
dépouillement radical : se (re)
connaître vulnérables, perfectible,
prendre conscience d’évoluer en terres
incertaines, essayer de savoir pourquoi
l’on combat… joyeusement.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La vie t’appelle - Boris
Cyrulnik
(Sauve-toi,
la vie t’appelle ; Ed Odile Jacob)
L’évolution
perverse commence quand le mythe devient
dogme et nous demande de croire qu’il
n’y a pas d’autre vérité. Dès lors il
suffit que l’un d’entre nous envisage
une autre évolution, découvre une
expérience différente ou une archive qui
pourrait changer le mythe pour qu’on le
prenne pour un blasphémateur. Lorsque le
mythe nécessaire devient un dogme
fixiste, toute opinion différente, même
voisine, fait l’effet d’une
transgression.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
La guerre la plus dure c'est la guerre
contre soi-même. Patriarche
Athénagoras
Il faut arriver à
se désarmer. J'ai mené cette guerre pendant des
années, elle a été terrible. Mais je
suis désarmé. Je n'ai plus peur de rien
car l'amour chasse la peur. Je suis désarmé de la volonté d'avoir
raison, de me justifier en disqualifiant
les autres, je ne suis plus sur mes
gardes, jalousement crispé sur mes
richesses. J'accueille et je partage. Je ne tiens
pas particulièrement à mes idées, à mes
projets. Si l'on m'en présente de
meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs,
mais bons, j'accepte sans regret. J'ai renoncé au comparatif. Ce qui est
bon, vrai, réel, est toujours pour moi
le meilleur. C'est pourquoi je n'ai plus peur. Quand
on n'a plus rien, on a plus peur. Si l'on désarme, si l'on se dépossède,
si l'on s'ouvre au Dieu-Homme qui fait
toutes choses nouvelles, alors Lui
efface le mauvais passé et nous rend un
temps neuf où tout est possible.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Et un sourire ... Paul
Eluard (Paroles d'espoir, Albin
Michel)
La nuit n'est jamais complète. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l'affirme, Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte, Une fenêtre éclairée, Il y a toujours un rêve qui veille, Désir à combler, faim à satisfaire, Un cœur généreux, Une main tendue, une main ouverte, Des yeux attentifs, Une vie, la vie à se partager.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Fin de l’occident,
naissance d’un monde !
Hervé
Kempf
Cessons de nous raconter des histoires
sur « la crise » ! Et regardons de face
le cœur du problème qui se pose à la
société humaine en ce début du XXIe
siècle : les contraintes écologiques
interdisent que le niveau de vie
occidental se généralise à l’échelle du
monde. Il devra donc baisser pour que
chacun ait sa juste part. Autrement dit,
l’appauvrissement matériel de l’Occident
est inéluctable. Comment allons-nous
vivre cette mutation : en changeant nos
sociétés pour nous adapter au mieux à ce
nouveau monde, ou en nous opposant au
sens de l’histoire, au prix d’un
déchaînement de la violence ?
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Vers la sobriété heureuse
-
Pierre
Rabhi
La subordination au
lucre ;
La
modernité a commis une erreur fatale, dont nous
commençons seulement à mesurer les conséquences
désastreuses avec la grande crise d’aujourd’hui : elle a
subordonné le destin collectif, la beauté et la noblesse
de la planète Terre dans sa globalité à la vulgarité de
la finance. Dès lors, le sort en a été jeté. Tout ce qui
n’a pas un prix n’a pas de valeur. L’argent, invention
destinée à rationaliser le troc, noble représentation de
l’effort, de l’imagination, de la créativité, de la
matière utile à la vie, a été dénaturé par celui que
l’on « gagne en dormant ».
Le
temps virtuel ;
On peut poser la question de savoir si le temps
virtuel, qui devient chaque jour davantage la matrice de
l'existence de l'homme moderne, ne risque pas, avec le
déphasage qu'il provoque, de porter atteinte à la nature
profonde de l'être humain. Je demandais un jour à des
amis si leur fils étudiant était chez eux. Ils m'ont
répondu qu'il était en effet chez eux, sans l'être
vraiment. .. J'ai fini par comprendre qu'il était
physiquement sous leur toit, mais que, son esprit étant
entièrement accaparé par le clavier, la souris et
l'écran, il était en fait très loin d'eux. Il était
grisé jusqu'à l'envoûtement par ces outils prodigieux.
Il s'était rallié à une confrérie de fantômes d'un
nouveau genre, avec lesquels il entretenait le dialogue
qu'il n'arrivait pas à établir avec sa famille. Mais
comme le repas virtuel n'a pas encore été inventé, sa
présence furtive à table était le seul moment convivial
qu'il lui concédait.
Cohérence ;
Les
situations de cohérence entre nos aspirations profondes
et nos comportements sont limitées, et nous sommes
contraints à composer avec la réalité. Mais il est
impératif d'oeuvrer pour que les choses évoluent vers la
cohérence, et que l'incohérence ne soit plus considérée
comme la norme, et encore moins comme une fatalité.
Toutes les occasions de nous mettre en cohérence sont à
saisir. Il ne faut pas minimiser l'importance et la
puissance des petites résolutions qui, loin d'être
anodines, contribuent à construire le monde auquel nous
sommes de plus en plus nombreux à aspirer.
Oasis de vie;
La planète Terre est à ce jour la seule
oasis de vie que nous connaissons au
sein d’un immense désert sidéral. En
prendre soin, respecter son intégrité
physique et biologique, tirer parti de
ses ressources avec modération, y
instaurer la paix et la solidarité entre
les humains, dans le respect de toute
forme de vie, est le projet le plus
réaliste, le plus magnifique qui soit. Charte internationale pour la terre
et l’humanisme
La sobriété;
La sobriété requiert de l'enthousiasme. Elle est une attitude mentale issue de
la raison et une disponibilité issue du cœur, comme une éthique de vie, source
de satisfaction intérieure. Elle est le contraire de la misère qu'elle nous
invite à traquer sans relâche, comme une tare inacceptable, pour lui substituer
une harmonie avec la Nature, une sobriété heureuse.
Nature et économie
;
La
nature toute entière nous donne une magnifique leçon d'une économie à laquelle
elle doit sa pérennité. Le fameux "rien ne se crée, rien ne se perd, tout se
transforme" de Lavoisier met en évidence que la nature n'a pas de poubelles.
Elle aurait en quelque sorte horreur du gaspillage, même si, dans le même temps,
elle nous déconcerte par ses excès de pollen et de spermatozoïdes, dont un
nombre très infime intervient dans la fécondation.
... Ce que
l'on appelle aujourd'hui "économie" est devenu l'art subtil de faire de la
prédation une science dont la complexité permet de justifier la place
considérable dévolue au superflu, alors que le mode d'existence traditionnel
semble être une sorte d'optimisation de l'art de vivre ensemble avec simplicité
Modernité et ploutocratie
;
Avec la
modernité , la grande distribution, l'industrie lourde, la centralisation, le
transport et les planifications technocratiques, qui se targuent de tant de
rationalité, se sont coalisés pour saper les fondements d'un ordre
séculaire à échelle humaine, rassemblant tant de talents et offrant de si beaux
espaces de créativité, au profit d'un système monstrueux qui nous gère et
nous digère sans autre finalité que servir une ploutocratie aveugle, cruelle et
stupide.
La Terre ...
- Pierre
Rabhi,
Combien sommes-nous à comprendre cette glèbe silencieuse que nous foulons toute
notre vie ? Pourtant, c'est elle qui nous nourrit, elle à qui nous devons la vie
et devrons irrévocablement la survie.
La restauration de la terre nourricière ne devrait plus être considérée comme
étant de la seule compétence et responsabilité des professionnels de la terre.
Chaque citoyen peut, et je dirais doit, contribuer à cette œuvre de sauvegarde
de l’humanité et de la nature, soignant, pansant, animant un fragment de la
terre commune pour son bien-être propre et par conséquent celui de la communauté
terrestre.
Il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de
produire et de consommer sans fin, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de
la vie sous toutes ses formes.
Incarner l'utopie - Pierre
Rabhi,
Dans cette épopée matérialiste, la
violence de l'homme contre l'humain
n'a jamais atteint des seuils aussi
désastreux, et la Création a subi
des détériorations sans précédent. La technologie au service de la
destruction nous donne pour la
première fois de notre histoire, le pouvoir de nous éradiquer
totalement.
La crise de ce temps n'est pas due
aux insuffisances matérielles. La logique, qui nous domine, nous
gère et nous digère, est habile à
faire diversion en accusant la
manque de moyens. La crise est à débusquer en
nous-même dans cette sorte de noyau
intime qui détermine notre vision,
notre relation aux autres et à la
nature, les choix que nous faisons
et les valeurs que nous servons.
Incarner l'utopie, c'est avant tout
témoigner qu'un être différent est à
construire. Un être de conscience et de
compassion, un être qui, avec son
intelligence, son imagination et ses
mains rend hommage à la vie dont il
est l'expression la plus élaborée,
la plus responsable et la plus
subtile.
Cultiver son jardin sera un acte de
légitime résistance - Pierre Rabhi
Désormais, la plus
haute, la plus belle performance que
devra réaliser l’humanité sera de
répondre à ses besoins vitaux avec les
moyens les plus simples et les plus
sains.... Cultiver son jardin ou s’adonner à
n’importe quelle activité créatrice
d’autonomie sera considéré comme un acte
politique, un acte de légitime
résistance à la dépendance et à
l’asservissement de la personne humaine.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
La
vérité et l'amour sans conditions auront
le dernier mot - Martin
Luther King
Aujourd'hui, dans
la nuit du monde et dans l'espérance,
j'affirme ma foi dans l'avenir de
l'humanité. Je refuse de croire que les
circonstances actuelles rendent les
hommes incapables de faire une terre
meilleure. Je refuse de partager l'avis de ceux qui
prétendent que l'homme est à ce point
captif de la nuit que l'aurore de la
paix et de la fraternité ne pourra
jamais devenir une réalité. Je crois que la vérité et l'amour sans
conditions auront le dernier mot
effectivement. La vie, même vaincue provisoirement
demeure toujours plus forte que la mort.
Je crois fermement qu'il reste l'espoir
d'un matin radieux. Je crois que la bonté pacifique
deviendra un jour la loi. Chaque homme pourra s'asseoir sous son
figuier, dans sa vigne, et plus personne
n'aura plus de raison d'avoir peur.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
A-t-on besoin d’une religion ?
André Comte-Sponville
Au fond, à la lecture des évangiles, ce qui fait la
valeur d’une vie humaine, est-ce le fait que la personne
en question croit ou pas en Dieu, qu’elle croit ou pas
en une vie après la mort ? S’agissant de ces deux
questions, la seule vérité, pour vous comme pour moi,
c’est que nous n’en savons rien ! Croyants et
incroyants, nous ne sommes séparés que par ce que nous
ignorons. Il serait paradoxal d’attacher plus
d’importance à ce que nous ignorons, qui peut sembler
nous séparer, qu’à ce que nous connaissons très bien,
d’expérience et qui nous rapproche : ce qui fait la
valeur d’une vie humaine, ce n’est pas la foi, ce n’est
pas l’espérance, c’est la quantité d’amour et de courage
dont on est capable.
Paix à tous ;
André Comte-Sponville,
L’esprit de l’athéisme (Albin – Michel)
On peut se passer de religion; mais pas de communion, ni de
fidélité, ni d’amour.
Ce qui nous unit, ici, est plus important que ce qui nous
sépare.
Paix à tous, croyants et incroyants.
La vie est plus précieuse que la religion (c’est ce qui
donne tort aux inquisiteurs et aux bourreaux);
la communion, plus précieuse que les Eglises (c’est ce qui
donne tort aux sectaires);
la fidélité, plus précieuse que la foi ou que l’athéisme
(c’est ce qui donne tort aux nihilists aussi bien qu’aux
fanatiques);
enfin –c’est ce qui donne raison aux braves gens, croyants
ou non- l’amour est plus précieux que l’espérance ou que le
désespoir.
N’attendons pas d’être sauvés pour être humains.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Vérité et amour triomphent toujours;
Mahatma Gandhi
Quand je désespère, je me souviens qu'à travers toute
l'histoire, les chemins de la vérité et de l'amour ont toujours triomphé. Il y a
eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à
la fin, ils sont toujours tombés. Pensez toujours à cela.
Action et fruit de l’action ;
Gandhi
C'est l'action et non le fruit de l'action qui importe.
Vous devez faire ce qui est juste. Il n'est peut-être pas en votre pouvoir, peut-être pas en votre temps, qu'il
y ait des fruits. Toutefois, cela ne signifie pas que vous deviez cesser de faire ce qui est
juste. Vous ne saurez peut être jamais ce qui résultera de votre geste, mais si
vous ne faites rien, il n'en résultera rien.
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Le
divin en l’homme - La parole de Dieu
- Etienne
Godinot
Aucune parole dite sacrée n’est “ la parole de
Dieu ”. Des hommes inspirés parlent et parfois font parler ce qu’ils appellent
“ Dieu ”, mais Dieu, lui, ne parle pas. Le divin en l’homme se découvre dans
l’expression artistique, dans la recherche scientifique, au cœur de la relation
à l’autre (personne, animal, nature), dans la pensée, la parole ou l’acte de
compassion, d’écoute, de bienveillance, de bonté, de patience, de pardon,
d’émerveillement, mais aussi dans la décision d’assumer le conflit face à
l’inacceptable, de passer à l’action, d’entrer dans le rapport de force pour
rétablir la justice et la vérité ". (…)
Si Jésus n'est pas Dieu fait homme, mais homme à la
recherche de Dieu, il devient plus proche de nous. Il est une référence, un
frère ainé, un modèle de l'accomplissement humain authentique. Nous
découvrons en Jésus une toute autre grandeur, notre propre grandeur, si nous
nous mettons à croire en nous ... Le christianisme n'est plus un conte
merveilleux pour enfants. Ce n'est plus la révélation suprême qu'il faut
propager à travers le monde, mais un appel universel à chaque être humain à
devenir le plus possible soi-même, quels que soient son milieu culturel ou
sa tradition religieuse.
Légendes et magie ou cordialité et partage
? Etienne
Godinot
Peut-on être crédible auprès de nos contemporains en
racontant, sans les décoder et sans les interpréter, des histoires d’un être
né d’une vierge sans fécondation d’un homme, d’un super-man qui transforme
l’eau en vin, multiplie les pains, réanime les morts, marche sur l’eau,
ressuscite après sa mort, traverse des portes fermées, monte au ciel ? Le
cœur du christianisme, est-ce le message des Béatitudes proclamé sur la
montagne par Jésus de Nazareth, ou est-ce les légendes hagiographiques et
les constructions théologiques inventées à son sujet au cours des siècles ?
Les catholiques donnent une image insupportable
– ou alors à tout le moins pas claire, sinon contradictoire - de “ Dieu ” en
célébrant chaque jour, chaque semaine le sacrifice de “ l’Agneau de Dieu qui
enlève le péché du monde ”, en glorifiant la souffrance et la mort de la victime
innocente qui offre sa vie à son Père, sacrifice nécessaire pour racheter les
hommes. Les chrétiens célèbrent donc un Dieu de
tendresse et d’amour qui a besoin, pour remettre les péchés des hommes, que son
“ Fils unique ” soit tué après les pires tortures.
Je suis surpris et interrogatif
quand on m’écrit que les récits de la filiation divine et de la naissance
virginale des hommes célèbres antérieurs à Ieschoua ou contemporains de lui,
les Pharaons, Platon, Alexandre, Romulus et Remus, Bouddha… sont des récits
mythiques, poétiques et symboliques, mais que la filiation divine et la
naissance virginale du Christ sont des réalités historiques et des vérités
de foi ou qu’on ne peut remettre en question, ou des mystères qu’il faut
méditer…
Spiritualité, c royance
ou bonté ?
Etienne Godinot
Je crois avant tout que la
spiritualité de tout homme se manifeste d’abord par sa bonté, sa
compassion, son ouverture d’esprit, son souci de se connaître mieux
soi-même et de s’améliorer, son humour, son honnêteté intellectuelle, sa
simplicité. Peu importe alors ce qu’il croit. L’important, c’est ce
qu’il fait, ce qu’il vit, ce dont il témoigne. Plusieurs textes
évangéliques me semblent essentiels à cet égard. Peu importe d’ailleurs
qu’ils soient de Jésus ou ajoutés par ses disciples, car toutes les
traditions religieuses authentiques de la planète disent la même chose :
- “ J’étais nu, et vous m’avez
vêtu, j’étais malade et vous m’avez rendu visite… ”, et peu importe
ce à quoi vous avez cru pourvu que vous ayez été bons…
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le début de la tyrannie -
Platon
439-347 avt JC (Extrait de La
République)
Lorsque les pères
s’habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte
de leur parole, lorsque les maitres
tremblent devant leurs élèves et
préfèrent les flatter, lorsque
finalement les jeunes méprisent les lois
parce qu’ils reconnaissent plus
au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de
personne, alors c’est là en toute beauté
et en toute jeunesse le début de la
tyrannie …
Ordre, harmonie, paix
; Platon
Avant de songer à réformer le
monde, à faire des révolutions, à méditer de nouvelles constitutions, à
établir un ordre nouveau, descendez dans votre cœur, faites-y régner
l'ordre, l'harmonie, la paix. Ensuite seulement, cherchez autour de vous des
âmes qui vous ressemblent et passez à l'action .
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Religieux et spirituels - Bernard
Besret
"Confiteor" Albin
Michel
La lutte pour
l'avenir du XXI siècle, à mon avis, ne
se jouera pas comme on pourrait le
croire entre les religieux d'un côté et
les rationalistes de l'autre. Il se
jouera plutôt entre les religieux d'une
part et les spirituels de l'autre.
Entre les croyants prêts à admettre sans
discussion ce que les religions leur
disent de croire, et les hommes qui
assumeront avec intelligence la rigueur
d'une démarche de foi. Entre ceux qui
accepteront de s'aliéner à une structure
institutionnalisée et hiérarchisée, et
ceux qui mèneront jusqu'au bout la
démarche personnelle et libératrice de
l'affrontement au réel et de la sagesse
qui en découle.
Prétention à
détenir la vérité,
Bernard
Besret.
La
mondialisation des échanges, l’accélération des techniques de
communication, qui ont pour effet de rétrécir notre planète, rendent
caduques toutes les interprétations provinciales de notre histoire.
La certitude d’appartenir, par naissance ou par adoption, au camp de
Dieu n’est plus crédible. La prétention à détenir seul la vérité,
prétention qui a provoqué tant de massacres dans l’histoire des
hommes et en provoque encore aujourd’hui, ne peut plus être prise au
sérieux par quiconque a ouvert son esprit à la dimension du monde.
Du bon usage de la vie.
Albin
Michel 1996
Ami(e), D’après Bernard Besret,
(Du bon usage de la vie, p.19)
Si
tu as suivi la route jusqu’à déjà atteindre l’Inaccessible,
si tu es parvenu à la connaissance unitive de l’Un,
si ta conscience est éveillée à la conscience éveillée du monde,
si tu n’es plus que pure manifestation du Soi parmi nous,
alors, selon le conseil de saint Augustin, « aime et fais ce que tu
veux ».
Tu n’as plus à t’encombrer de règles ou de rites.
Tu n’as plus à te préoccuper du bon usage de la vie.
Tu es libre comme l’air, libre comme le souffle, libre comme
l’esprit.
Par contre, si tu te sens toujours en chemin,
si, chaque matin, tu as le sentiment de n’en être encore qu’au
commencement,
de n’être qu’un perpétuel novice, qu’un perpétuel apprenti,
si tu sens que, laissé à ton inspiration, tu ne fais que te
disperser, te divertir
(c’est-à-dire partir sur des sentiers latéraux où tu risques de
t’égarer),
si tu ressens le besoin de quelques repères,
de quelques panneaux d’orientation, de quelques signaux,
alors peut-être trouveras-tu un certain bonheur
à lire [certains livres de spiritualité] qui te proposent un
itinéraire
pour avancer sur le chemin de l’éveil.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
« Je t’aime » -
Jacques Prévert
Quand tu dis que tu aimes les fleurs, tu
les coupes.
Quand tu dis que tu aimes les poissons,
tu les manges.
Quand tu dis que tu aimes les oiseaux,
tu les mets en cage.
Quand tu me dis : “Je t’aime”, j’ai
peur. "
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La paix en soi, la paix
en marche -
Thich Nhat Hanh
Dans notre vie quotidienne nous avons
l'habitude de courir. Nous recherchons la paix, le succès,
l'amour, Dieu - nous ne cessons de
courir - et nos pas sont pour nous un
moyen de fuir l'instant présent. Mais la vie n'est accessible que dans
l'instant présent. Dieu n'est accessible que dans l'instant
présent. La paix n'est accessible que dans
l'instant présent... Cesser de courir est une pratique très
importante. Nous avons couru toute notre
vie. Nous pensons que le bonheur et le succès
seront présents ailleurs et plus tard.
Nous ne savons pas que tout - la paix,
le bonheur et la stabilité - ne peut
être trouvé que dans l'ici et
maintenant. C'est l'adresse de la vie -
l'intersection de l'ici et du
maintenant.
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Vive le
marché !
Maurice Bellet
Si
vous voulez acheter un téléviseur,
divers cas peuvent se présenter : Si vous êtes très pauvre, eh bien c'est
simple : vous vous en passez. Si vous êtes pauvre, vous l'achetez à
crédit, c'est-à-dire vous payez 30% plus
cher. Si vous êtes dans une honnête moyenne,
vous le payez au prix marqué. Si vous êtes riche, il y a bien dans vos
relations quelqu'un qui pourra vous le
faire avoir à 30 % moins cher. Si vous êtes très riche, vraiment très
riche, le fabricant se fera une joie de
vous l'offrir.
Accéder
à la vie, à la liberté;
Maurice Bellet
Accéder à la vie, à la liberté, ce n'est point voguer
au sein d'idées sublimes et illimitées. C'est enfin être homme, sans plus.
La toute puissance de la décision est un leurre, comme en témoigne la vanité
de tant de résolutions et de contritions. Tout ce que je puis, c'est
accepter ce que je suis, par ma condition humaine et ma propre histoire;
l'assumer sans réserves et sans espoir vain,et avancer sur un chemin que je
ne peux tracer d'avance.
Converser ;
Maurice Bellet
Converser de choses et d’autres
et
soudain il se fait sans qu’on l’ait voulu
qu’on
se met à parler enfin
parler de la vie, la mort, l’avenir de l’humanité,
l’amour, la vérité (…)
les
grands chemins de l’homme, (…)
On
s’en parle les uns aux autres sans haine,
sans
controverse, sans passion basse,
mais
parce que cela importe plus que tout le reste
et
qu’on en parle si peu souvent.
Et il
arrive alors qu’une parole dite en passant,
sans
effort et sans intention,
soit
baume, lait et miel, eau très pure, sang vivifiant
juste
à temps pour celui qui l’attendait,
et le
fond du cœur est ouvert.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
A l'intérieur de toi,
l'eau vive -
Origène
( vers 185-253)
Essaie
de boire toi aussi
à la
source de ton esprit.
A
l'intérieur de toi-même
il y a
le principal de " l'eau vive",
il y a
les canaux intarissables
et les
fleuves gonflés du sens spirituel,
pourvu
qu'ils ne soient pas obstrués
par la
terre et les déblais"
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La gratitude
- Robert Emmons
Dans le monde d’aujourd’hui, la
gratitude n’est-t-elle pas d’une naïveté
excessive ? Ignore-t-elle la tragédie de
la souffrance ? La gratitude
affaiblit-elle l’autonomie et la volonté
personnelle d’entreprendre de grands
efforts ? La gratitude est une réaction
naturelle à une situation particulière
quand de bonnes choses nous arrivent,
mais risque d’être inappropriée en
certaines circonstances …
Loin d’être un sentiment confortable et
flou, la gratitude est moralement et
intellectuellement exigeante. Par la
gratitude, nous reconnaissons que nous
ne sommes finalement pas des producteurs
et des consommateurs mais, surtout, les
réceptacles de dons. La gratitude nous
donne un moyen de transcender les
vicissitudes immédiates. Ce n’est pas
seulement une émotion ressentie en
recevant un cadeau avec plaisir, mais
aussi une attitude envers l’existence.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Un
jour viendra - Victor Hugo
Un jour viendra où
les armes vous tomberont des mains, à
vous aussi ! Un jour viendra où la
guerre paraîtra aussi absurde et sera
aussi impossible entre Paris et Londres,
entre Pétersbourg et Berlin, entre
Vienne et Turin, qu'elle serait
impossible et qu'elle paraîtrait absurde
aujourd'hui entre Rouen et Amiens, entre
Boston et Philadelphie. Un jour viendra
où vous France, vous Russie, vous
Italie, vous Angleterre, vous Allemagne,
vous toutes, nations du continent, sans
perdre vos qualités distinctes et votre
glorieuse individualité, vous vous
fondrez étroitement dans une unité
supérieure, et vous constituerez la
fraternité européenne, absolument comme
la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne,
la Lorraine, l'Alsace, toutes nos
provinces, se sont fondues dans la
France. Un jour viendra où il n'y aura
plus d'autres champs de bataille que les
marchés s'ouvrant au commerce et les
esprits s'ouvrant aux idées. - Un jour
viendra où les boulets et les bombes
seront remplacés par les votes, par le
suffrage universel des peuples, par le
vénérable arbitrage d'un grand sénat
souverain qui sera à l'Europe ce que le
parlement est à l'Angleterre, ce que la
diète est à l'Allemagne, ce que
l'Assemblée législative est à la France
! (Applaudissements.) Un jour viendra où
l'on montrera un canon dans les musées
comme on y montre aujourd'hui un
instrument de torture, en s'étonnant que
cela ait pu être! (Rires et bravos.) Un
jour viendra où l'on verra ces deux
groupes immenses, les États-Unis
d'Amérique, les États-Unis d'Europe
(Applaudissements), placés en face l'un
de l'autre, se tendant la main
par-dessus les mers, échangeant leurs
produits, leur commerce, leur industrie,
leurs arts, leurs génies, défrichant le
globe, colonisant les déserts,
améliorant la création sous le regard du
Créateur, et combinant ensemble, pour en
tirer le bien-être de tous, ces deux
forces infinies, la fraternité des
hommes et la puissance de Dieu !
La
pensée plus forte que le mal -
Victor Hugo
La
toute-puissance du mal n'a jamais
abouti qu'à des efforts inutiles. La
pensée échappe toujours à qui tente
de l'étouffer. Elle se fait
insaisissable à la compression ;
elle se réfugie d'une forme dans
l'autre. Le flambeau rayonne ; si on
l'éteint, si on l'engloutit dans les
ténèbres, le flambeau devient une
voix, et l'on ne fait pas la nuit
sur la parole ; si l'on met un
bâillon à la bouche qui parle, la
parole se change en lumière et l'on
ne bâillonne pas la lumière.
Le prodige de ce
grand départ céleste - Victor
Hugo
Le
prodige de ce grand départ céleste qu'on appelle la mort, c'est que ceux qui
partent ne s'éloignent point. Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre
monde de ténèbres. Ils sont en haut et tout près. Oh ! qui que vous soyez, qui avez vu s'évanouir
dans la tombe un être cher, ne vous croyez pas quittés par lui. Il est toujours là. Il est à côté de vous
plus que jamais. La beauté de la mort, c'est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées,
souriant à nos yeux en larmes. L'être pleuré est disparu, non parti. Nous n'apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents…
L'arbre et l'ennui - Victor
Hugo
On
ne s’ennuie jamais au pied d’un arbre. Il y a toujours quelque chose à voir,
à écouter, à toucher ou à sentir.
« Vous m’avez vu souvent
Seul
dans nos profondeurs, regardant et rêvant.
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu …
Dans
votre solitude où je rentre en moi-même,
Je
sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime. »
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Un
nouveau départ … Dom
Helder Camara
Partir, c’est
avant tout sortir de soi.
Prendre l’univers
comme centre,
Au lieu de son
propre moi.
Briser la croûte
d’égoïsme
Qui enferme chacun
comme dans une prison.
Partir, c’est
cesser de braquer une loupe
Sur mon petit
monde ;
Cesser de tourner
autour de moi-même
Comme si on était
le centre de tout et de la terre.
Partir, ce n’est
pas dévorer des kilomètres
Et atteindre des
vitesses supersoniques.
C’est avant tout
regarder,
S’ouvrir aux
autres, aller à leur rencontre.
C’est trouver
quelqu’un qui marche avec moi
Sur la même route,
Non pas pour me
suivre comme mon ombre,
Mais pour voir
d’autres choses que moi,
Et me les faire
voir.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
En paix et à notre place - Claire
Civet
Que les fêtes de fin d'années nous
apportent à chacun la paix, le bonheur
en famille, le sentiment profond que
nous sommes tous des enfants de
l'univers, autant que les arbres, les
étoiles, les oiseaux... Nous sommes liés
à tout et formons un tout.
Puissions-nous nous imprégner de cette
vérité pour nous sentir en paix
et à notre place. Malgré les difficultés
que nous rencontrons au quotidien, les
revers et les échecs, pour moi, la vie
reste un cadeau.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Sens
de sa vie - Marcel Légaut
On est introduit
pas à pas, par évolution lente et
insensible, ou par la succession de
lumières soudaines, dans la découverte
du sens propre de sa vie.
Plus on avance sur
ce chemin, mieux on entrevoit la
cohésion interne de ce qu’on a vécu dans
le passé sans en avoir eu conscience sur
le moment même et, du même mouvement,
mieux on pressent la cohésion des
manières dont on aura à vivre l’avenir.
On saisit l’unité foncière de sa vie,
son unicité, et finalement la solitude
où son existence se développe, que nul
ne peut violer mais où autrui peut
prendre présence.
A mesure qu’on
s’approche du but, plus il s’éloigne. On
découvre en soi une impuissance radicale
à être tout ce qu’on voit devoir être …
Cheminer vers son
humanité - Marcel Légaut
Tout être humain est plus grand
que son dire, que son faire et même de la conscience qu’il a de lui-même.
Pour cheminer vers son humanité, pour préparer en soi l’avènement de ses
secrètes possibilités plus ou moins inconnues de soi, la première étape est
simple ; Et pourtant, elle n’est pas courante … C’est prendre la vie au
sérieux.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le consumérisme - Bernard
Stiegler
Le consumérisme
(…) est devenu toxique (…). Dans une
société où l’acte d’achat est le plus
important, où l’argent est érigé en
valeur absolue, cela veut simplement
dire qu’il n’y a plus de parents, plus
d’adultes, plus d’autorité et donc plus
d’enfants non plus. Dans cette vaste
entreprise de détournement de
l’attention des enfants vers les
marchandises, les parents sont expulsés,
décrédibilisés –ringardisés somme on
disait il y a quelques années … mais
aussi mis en position d’accusés.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Penser
au présent - Pascal
Nous ne tenons jamais au temps
présent. Nous anticipons l’avenir come trop lent à
venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le
passé pour l’arrêter comme trop prompt ; si imprudents,
que nous errons dans des temps qui ne sont pas nôtres,
et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si
vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien,
et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. (…)
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes
occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons point
au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en
prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent
n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos
moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne
vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et nous
disposant toujours à être heureux, il est inévitable que
nous ne le soyons jamais..
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Adieu l'Eglise - Jacques
Meurice
Dans
l'église, à celui qui conteste, on
objectera facilement que, finalement, il
y a l'obéissance, la soumission " au nom
de la foi" qui doit lui servir de règle
et de mesure. Ce qu'on voit beaucoup
moins, c'est que c'est justement au nom
de la foi, que la contestation se fait,
quand elle est basée sur le Christ et
l'Evangile. C'est la foi du chrétien qui
le pousse à dire à son évêque les
contradictions qu'il a relevées entre la
vie structurelle de la communauté et le
message du Christ. C'est la foi qui le
pousse à s'engager dans le monde au
service de ses frères. Si ce n'était
pas la foi, il enfilerait ses pantoufles
et ne se poserait plus de problèmes ! "
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Dieu, une construction humaine ? Albert
Einstein
Le mot Dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des
faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais
primitives qui sont néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi
subtile soit-elle, ne peut selon moi changer cela.
Etre - Albert
Einstein
Il y a des moments où l’on se sent
libéré de ses propres limites
d’imperfections humaines.
Dans de tels instants, on se voit là,
dans un petit coin d’une petite planète,
le regard fixé en émerveillement sur la
beauté froide et pourtant profonde et
émouvante de ce qui st éternel, de ce
qui est insaisissable.
La vie et la mort se fondent ensemble et
il n’y a pas d’évolution, ni de
destination, il n’y a que Etre.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Notre Maitre s’est
attaché avec nous pour toujours -
Rabindranath Tagore
Quitte ton
chapelet, laisse ton chant, tes
psalmodies. Qui crois-tu honorer
dans ce sombre coin solitaire d’un
temple dont toutes les portes sont
fermées ? Ouvre tes yeux et vois que
ton Dieu n’est pas devant toi.
Il est là où
le laboureur cultive le sol dur ; et
au bord du sentier où peine le
casseur de pierres. Il est avec eux
dans le soleil et sous l’averse ;
son vêtement est couvert de
poussière. Dépouille ton manteau
pieux ; pareil à Lui, descends dans
la poussière !
Délivrance !
Où prétends-tu trouver délivrance ?
Notre maitre ne s’est-il pas
joyeusement chargé des liens de la
création ? Il s’est attaché avec
nous pour toujours.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le début de la tyrannie
- Platon,
IVe siècle av. J.C.)
Lorsque
les pères s'habituent à laisser faire
les enfants, lorsque les fils ne
tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant
leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes méprisent
les lois parce qu'ils ne reconnaissent
plus, au-dessus d'eux l'autorité de
personne, alors c'est là en toute
jeunesse et en toute beauté, le début de
la tyrannie.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Celui qui vient - Daniel
Meurois-Anne
Givaudan
"Mourir, à tous
les niveaux, c'est tout simplement
abandonner de plein gré ce qui, en fait,
ne nous appartient pas... le déguisement
d'une fonction pétrifiante, les pouvoirs
sur autrui, les peurs empruntées à une
société, une culture, les croyances
héritées ainsi que toutes les
robotisations de l'âme et du corps. La lumière vient plus souvent visiter
ceux qui acceptent de mourir
régulièrement à quelque chose que ceux
qui se cachent dans le moule prédéfini
et mécanique d'une existence. A chaque
fois qu'un verrou tombe, une fleur
s'épanouit quelque part... "
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Obéissance et docilité - Georges
Bernanos
Je pense depuis
longtemps déjà que si un jour les
méthodes de destruction de plus en plus
efficaces finissent par rayer notre
espèce de la planète, ce ne sera pas la
cruauté qui sera la cause de notre
extinction, et moins encore, bien
entendu, l’indignation qu’éveille la
cruauté, ni même les représailles et la
vengeance qu’elle s’attire… mais la
docilité, l’absence de responsabilité de
l’homme moderne, son acceptation vile et
servile du moindre décret public. Les
horreurs auxquelles nous avons assisté,
les horreurs encore plus abominables
auxquelles nous allons maintenant
assister ne signalent pas que les
rebelles, les insubordonnés, les
réfractaires sont de plus en plus
nombreux dans le monde, mais plutôt
qu’il y a de plus en plus d’hommes
obéissants et dociles.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Résister -
Lanza del Vasto
(Pèlerinage aux sources)
La résistance non-violente se montre
plus active que la résistance violente.
Elle demande plus d'intrépidité, plus
d'esprit de sacrifice, plus de
discipline, plus d'espérance. Elle agit
sur le plan des réalités tangibles et
sur le plan de la conscience. Elle opère
une transformation profonde de ceux qui
la pratiquent et parfois une conversion
surprenante de ceux contre qui elle
s'exerce.
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le
changement - Marc Aurèle
Qui n'a pas peur
du changement? Pourquoi? Que peut-il se mettre en place sans
changement ? Qu'y-a-t-il de plus plaisant et de plus
approprié pour la nature ? Pouvez-vous être nourris sans que la
nourriture subisse un changement ? Et tout ce qui est utile peut-il être
accompli sans changement ? Ne pouvez-vous voir que pour vous aussi,
changer est aussi nécessaire qu'à la
nature ?
-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le temps est Eternité - Henry
Jackson van Dyke,
écrivain américain, XIXe siècle
Le temps est trop
lent pour ceux qui attendent,
Trop rapide pour
ceux qui ont peur,
Trop long pour
ceux qui sont tristes,
Trop court pour
ceux qui se réjouissent ;
Mais pour ceux qui
aiment,
Le temps est
Eternité.
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-=-=-=-=-=-=-=-=-
Partir - Arnoul
Yakaar,
Sénégal - site ACOFrance
Partir pour ne
plus me réveiller le ventre creux.
Partir pour ne
plus sentir le regard sans vie de mes
parents.
Partir pour ne
plus être la risée du quartier.
Partir pour
assurer la survie de ma famille.
Partir pour
arrêter la souffrance.
Partir pour mettre
fin au désespoir.
Partir pour que ma
sœur ne se prostitue plus.
Partir pour
sauvegarder ma dignité d’homme.
Mille raisons pour
partir.
Mes prières sont
restées vaines,
Le désespoir
m’envahit, la raison me fuit.
Mille raisons pour
partir.
Partir au risque
de ma vie.
Partir la peur au
ventre.
L’appel de l’océan
du tréfonds de mon âme,
Les mirages du
succès berçant mon sommeil.
Partir parce qu’il
n’y a plus d’espoir.
Partir l’amertume
au cœur,
Abandonnant mes
vieux parents sans le vouloir.
Partir pour ne pas
faillir à la drogue.
Mille raison pour
partir.
Partir parce qu’il
n’y a plus d’espoir.
Partir pour ne pas
souffrir.
Partir parce que
le pouvoir a failli.
Mille raisons pour
partir.
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L’amour -
Krishnamurti
(Le sens du bonheur) chez Stock
Vous voulez être
aimé parce que vous n'aimez-pas ; mais
dès que vous aimez vraiment, c'est
terminé, vous ne cherchez plus à savoir
si l'on vous aime ou non. Tant que vous êtes en demande d'amour,
il n'y a pas en vous d'amour vrai ; or
sans cet amour, vous êtes brutal et
laid- dans ce cas pourquoi vous
aimerait-on ? Sans l'amour, vous n'êtes qu'une chose
morte ; et une chose morte qui réclame
l'amour n'en demeure pas moins une chose
morte. Alors que si votre cœur est plein
d'amour, vous ne réclamez jamais d'être
aimé, vous ne demandez l'aumône à
personne. Seuls ceux qui sont vides d'amour
demandent à être comblés, et un cœur
vide ne peut jamais être comblé en
courant après des gourous ou en
cherchant l'amour de mille autres
façons.
Le sens du bonheur -
Krishnamurti
Si vous pouvez
vous regarder sans condamner ce que
vous voyez, sans vous comparer à
autrui, sans souhaiter être plus
beau ou plus vertueux, si vous
pouvez simplement observer ce que
vous êtes et poursuivre votre
chemin, vous découvrirez qu’il est
possible d’aller infiniment loin.
Alors le voyage est sans fin et là
est tout le mystère, toute la beauté
de la chose.
Aimer sans
réciprocité, Krishnamurti
Existe-t-il un amour sans
motivation, sans vouloir retirer quelque chose
pour soi-même de cet amour ?
Existe-t-il un amour où on ne se
sente pas blessé quand cet amour
n’est pas réciproque ? Si je
vous offre mon amitié et que
vous me tournez le dos, est-ce
que je n’en souffre pas ? Est-ce
que ce sentiment d’être blessé,
est le résultat de l’amitié, de
la générosité, de la sympathie ?
Sans doute, tant que je me sens
blessé, tant qu’il y a de la
peur, tant que je vous aide en
espérant que vous puissiez
m’aider…ce n’est pas de l’amour.
Si vous comprenez cela, la
réponse est là.
La Vérité,
Jiddu Krishnamurti
La Vérité est un pays sans
chemins, que l'on ne peut
atteindre par aucune route,
quelle qu'elle soit : aucune
religion, aucune secte. Tel est mon point de vue: et je
le maintiens d'une façon absolue
et inconditionnelle. La Vérité étant illimitée,
inconditionnée, inapprochable
par quelque sentier que ce soit,
elle ne peut pas être organisée.
On ne devrait donc pas créer
d'organisations qui incitent les
hommes à suivre un chemin
particulier. Si vous comprenez bien cela dès
le début, vous verrez à quel
point il est impossible
d'organiser une croyance. Une croyance est une question
purement individuelle, et vous
ne pouvez ni ne devez
l'organiser. Si on le fait, elle devient une
religion, une secte, une chose
cristallisée, morte, que l'on
impose à d'autres. C'est ce que tout le monde
essaie de faire. La Vérité est
ainsi rétrécie et transformée en
un jouet pour ceux qui sont
faibles, pour ceux dont le
mécontentement n'est que
momentané.
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Etre sauvé - Maurice
Zundel
Car finalement, de quoi faut-il être
sauvé ?
Mais de soi-même !
Il faut être sauvé de son isolement,
sauvé de sa claustration dans son
égoïsme pour devenir une source, une
origine, un créateur.
Le ciel est
ici-bas Maurice Zundel
("Vie, mort, résurrection")
Il s’agit donc de vaincre la mort,
aujourd’hui même.
Le ciel n’est plus là-bas : il est
ici ;
L’au-delà n’est pas derrière les
nuages, il est au-dedans.
L’au-delà est au-dedans, comme le
ciel est ici, maintenant.
C’est aujourd’hui que la vie doit
s’éterniser,
C’est aujourd’hui que nous sommes
appelés à vaincre la mort, à devenir
source et origine, à recueillir
l’histoire, pour qu’elle fasse à
travers nous un nouveau départ.
Aujourd’hui nous avons à donner à
toute la réalité une dimension
humaine pour que le monde soit
habitable, digne de nous et digne de
Dieu.
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Souhaits - Jacques
Brel
Je vous souhaite
des rêves à n’en plus finir,
Et l’envie
furieuse d’en réaliser quelques uns.
Je vous souhaite
d’aimer ce qu’il faut aimer,
Et oublier ce
qu’il faut oublier,
Je vous souhaite
des passions,
Je vous souhaite
des silences,
Je vous souhaite
des chants d’oiseaux au réveil,
Et des rires
d’enfants,
Je vous souhaite
de résister à l’enlisement,
A l’indifférence,
Aux vertus
négatives de notre époque,
Je vous souhaite
surtout, d’être vous
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Habiter l’éternité - André Comte-Sponville
(L’esprit de l’athéisme)
On n’habite
qu’exceptionnellement l’éternité, ou
plutôt on n’a qu’exceptionnellement
conscience de l’habiter. Mais lequel
d’entre nous n’a jamais ses moments
d’attention, de plénitude au moins
partielle, de paix, de simplicité, de
fraicheur, de légèreté, de vérité, de
sérénité, de présence, d’acceptation, de
liberté ? C’est le chemin où nous sommes
sur lequel il s’agit d’avancer (le
chemin de la spiritualité : l’esprit
comme le chemin).
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Droits de l'homme - Prune
de Montvalon,
chercheuse sur les violences faites aux
femmes en France pour Amnesty
International :
« Tant que cette violence spécifique
sera occultée ou relativisée, tant
qu’elle ne sera pas suffisamment prise
en compte par l’Etat et reconnue comme
un véritable enjeu par la société toute
entière, elle ne cessera pas. C’est à ce
prix seulement que la France qui se
revendique des droits de l’homme sera
aussi celle des droits des femmes »
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Qu’est-ce donc que
la vérité ? C’est cet équilibre fragile qui naît du
choc des antagonismes. C’est la blanche écume des vagues. C’est le parfum, synthèse de tous les
ingrédients qui mijotent dans la
marmite. La vérité n’est point monolithique. Elle est enrichissement réciproque dans
le respect des contraires
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Ce n’est pas d’un regain d’accélération
dont le monde a besoin : en ce midi de sa recherche, c’est un lit
qu’il lui faut, un lit sur lequel,
s’allongeant, son âme décidera une
trêve. Au nom de son salut ! Est-il de civilisation hors l’équilibre
de l’homme et sa disponibilité ? L’homme civilisé, n’est-ce pas l’homme
disponible ?
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Être jeune -
Samuel Ullman,
1870, à Birmingham (USA)
La jeunesse n’est pas une période de la
vie, Elle est un état d'esprit, Un effet de la volonté, Une qualité de l’imagination, Une intensité émotive, Une victoire du courage sur la timidité, Du goût de l’aventure sur l’amour du
confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu
un certain nombre d’années : On devient vieux parce qu’on a déserté
son idéal. Les années rident la peau, renoncer à
son idéal ride l’âme. Les préoccupations, les doutes, les
craintes et les désespoirs sont les
ennemis Qui, lentement, nous font pencher vers
la terre et devenir poussière avant la
mort. Jeune est celui qui s’étonne et
s’émerveille. Il demande comme l’enfant insatiable :
et après ? Il défie les événements et trouve de la
joie au jeu de la vie. Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute. Aussi jeune que votre confiance en
vous-même. Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement. Vous resterez jeune tant que vous
resterez réceptif. Réceptif à ce qui est bon et grand. Réceptif aux messages de la nature, de
l’homme et de l’infini. Si, un jour, votre coeur allait être
mordu par le pessimisme et rongé par le
cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de
vieillard.
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L’esprit vivant ne meurt jamais -
Fun-Chang
Tu ne peux pas
obliger les gens à changer leur vie.
Quand il y a trop de mauvaises herbes et
pas assez de chênes, quand il y a plus
de moineaux que d’aigles, plus de rats
que de tigres, plus de granit que de
diamant, il se crée un déséquilibre qui
entraîne un renouvellement de la
situation par le jeu des forces
naturelles. Rien ne meurt. Certaines formes de vie
disparaissent et sont remplacées par
d’autres, mais l’esprit vivant qui est
en chacune d’elles ne meurt jamais.
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L’échec - John
Keats,
poète anglais, 19 ème siècle
Que l’échec ne
vous décourage pas. Ce peut être une
expérience positive. L’échec est, d’une
certaine façon, l’autoroute vers la
réussite, dans la mesure où chaque
découverte de ce qui est faux nous mène
à chercher sincèrement ce qui est vrai,
et chaque nouvelle expérience révèle une
certaine forme d’erreur que nous
pourrons ensuite sérieusement éviter.
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Cher frère blanc, Danielle et Olivier
Föllmi, Tradition orale
Africaine Extrait du livre "Origines"
Quand je suis né,
j'étais noir, Quand j'ai grandi, j'étais noir, Quand je suis au soleil, je suis noir, Quand je suis malade, je suis noir, Quand je mourrai, je serai noir. Tandis que toi, homme blanc, Quand tu es né, tu étais rose, Quand tu as grandi, tu étais blanc, Quand tu as froid, tu es bleu, Quand tu as peur, tu es vert, Quand tu es malade, tu es jaune, Quand tu mourras, tu seras gris. Alors, de nous deux, Qui est l'homme de couleur ?
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