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       GRAINS  de  VIE, GRAINS  de  SABLE     La page du webmaster !

 

                                                                                                                    Dernière mise à jour le:  mercredi 27 juillet 2022                                

 

 

 

 Sur cette page je livre mes réflexions  au fur et à mesure de leur élaboration.

   Grains de sel, grains de sable  ou grains de vie ?

  Que le lecteur choisisse ou qu'il réagisse, c'est toujours une satisfaction de découvrir un avis amical  ...      

                                       

Pascal JACQUOT     

  

"Nous n'avons pas choisi de naitre. Mais nous pouvons choisir de vivre ..."      Pascal                      

 

Un livre disponible dans toutes les librairies :

Les nuages passent, le SOLEIL VEILLE …

 Pascal se remémore la première moitié du XXe siècle telle qu’il l’a connue à travers les récits de ses parents, de ses grands-parents et à travers ses expériences d’enfant. Il se souvient de nombreuses situations, parfois touchantes, souvent éprouvantes, qui ont marqué l’histoire de la famille. Une grande famille paysanne vivant près de la frontière allemande, au gré des invasions, des évacua­tions, des exodes, des démolitions et reconstructions consécutives pendant toute cette période…

Son propre petit-fils, surpris par l’évolution rapide du monde, demande de lui parler de ce qu’étaient ces temps désormais révolus…

Grand-père et petit-fils vibrent ensemble à l’évocation de ce demi-siècle stigmatisé par deux guerres. Les évènements, les épreuves, les progrès techniques, les générations se succèdent, les nuages passent… L’espoir, le courage, la confiance résistent, les hommes se renouvellent, les valeurs demeurent, le soleil veille…

Cliquer Les nuages passent, le soleil veille ... - Une histoire ...

 

       Une histoire vécue et un récit conté, 

 

NOUVEAU : Cliquer "La vie n'est pas un long fleuve tranquille" : rapide présentation en vidéo du livre par l'auteur Pascal Jacquot

 

TABLEAU DES ARTICLES PARUS

 

Articles  (2003/2022)

 

Points de vue (2018/2019)

 

En quelques mots (2010/2021)

 

Livrets  (2011/2014)

 

°°°Articles

- Parures ; ridicule et dignité 2022 07

- Ce n’est pas le moment ! 2022 05

- Démocrature 2022 04

- Le jeûne, Revue Alternatif Bien-Être 2022 03

- J'écris à Mme la Ministre pour solliciter ... 2022 03

- Le syndrome du Titanic 2022 02

- Trop courte    2021 12

- Laïcité sanitaire 2021 11

- A tous les chercheurs de Sens 2021 10

- Le progrès … et ses exigences 2021 10

- Santé et Covid 2021 09

Rien  ne se perd 2021 07

- Respect de la vie avec le Dr Schweitzer 2021 04

- Obligation ? Non ! 2021 03

- Sens de la vie … et mort ! 2021 02

- Ce que je crois 2020 12

- Piège numérique 2020 11

- L'homme robotisé ? 2020 09

- Les pouvoirs de l'esprit sur le corps 2020 08

- Confinement et respect  2020 07

- Dépasser le secondaire ...  2020 06 

- Ce n'est pas la vache qui est folle ! 2020 04

 

°°°  Points de vue  ou Sujets d'échanges

"Emerveillement et réalité" 2020 05

"Ecoute à Cœur Ouvert" 2020 03

"Sens du mystère !" 2020 02

"Merci d’être" 2020 01

"St Nicolas et les cadeaux" 2019 12

"Le progrès ... mais quel progrès ?" 2019 11

"La vie !"  2019 10

"Pauvre mémoire !"  2019 09

"Confiant et émerveillé" 2019 06

"Recette et bonheur" 2019 05

"Résurrection ou vie nouvelle" 2019 04

- Certitude illusoire 2019 02

- L’école de la vie 2018 12

- Vertige 2018 09

- La mondialisation permet-elle le respect de l'homme ? 2018.05

- Fuite utile des jours 2018.03

- Valeurs universelles 2018 01

 

 

 

 

 

- Rencontre chaleureuse 2017 12

- Voir son père pour la 1ère fois ! 2017 11

- Jeunes ou vieux; l'âge ne fait rien à l'affaire ! 2017 09

- Oeufs contaminés 2017 08

- Les troubles psy arrivent entre 15 et 30 ans 2017 04

- Fils de l'homme, frère vraiment 2017 01

- Valeurs indispensables 2016 09

- Rapport "qualité – prix" et "respect" 2016 07

- Sécurité aléatoire 2016 06

- Construire l'avenir sans ressasser le passé

ou Témoignage - Centenaire de Verdun 2016 05

- Le monde est en guerre 2016 04

- Drame sur la route 2016 03

- Eau si précieuse 2016 03

- Pauvre dernière goutte 2016 02

- Pour la vie 2015 10

- Méditer 2014.06

- Enfants … travailleurs 2014 02

- Libre et respectueux 2013 09

- Qu'est-ce qui est essentiel pour moi ? 2013 04

- Dans le silence des oliviers 2011 06

- Je me suis offert une semaine 2011.02

- Anniversaire 2010 05

- Je peux choisir de vivre 2008.10

- Se retirer …  2008.02

- Bush, Monsanto et Rome  2008 04

- Jeûne et témoignage 2008.03

- Equilibre 2008.01

- Echanger pour se sentir moins seul  2007.10

- Pourquoi pas moi ? 2007.10

- Un échec ? Non, une expérience 2007.02

- Clivages artificiels, 2007.01

- Croire aux espoirs que l'Evangile nourrit 2007.01

- Le présent est à la fois instant et éternité, 2006.12

- Une parole, un message,  2005.10

- Devenir soi sans s'isoler  2005 05

- Le "Tout autre" ou "Dieu est nous" ! 2005.01

- Nouveau départ 2004. 10

- Oser être 2004.05

- Oser être libre pour être présent au présent 2003.11

 

- Allez les Verts (Revue Nature et Survie d'avril 1977)

 

°°°Livrets  (2011/2014)

 * Pourquoi jeûner pour sa santé ?

  Livrets "Jeûne et santé" 2011.02 et 2014.04

 

 

 

Nous avons toute la vie pour cheminer, progresser, deviner ce qui est bon pour nous, découvrir ce qui nous attend et peut-être, progressivement, notre rôle sur cette terre, notre destin …

Les étapes de notre parcours ne sont guère un long fleuve tranquille sur lequel nous pouvons voguer en toute quiétude ! Les difficultés rencontrées, les obstacles qu’il nous faut surmonter (épreuves de santé, peines sentimentales, échecs professionnels, …), les carrefours où il est indispensable de choisir (orientation, mariage, choix politique, …), toute la vie nous invite à constamment remettre sur le chantier nos décisions et parfois nos choix

Nos grains de vie qui sont des espoirs de renouveau et de progrès sont aussi parfois entravés par des grains de sable qui enrayent notre sillon et compliquent notre évolution.

Sur cette page, je livre quelques réflexions disparates que je rédige pour le seul plaisir de partager ce qui me tient à cœur.

P.J.

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Parures ; ridicule et dignité - 2022 06

 

 

Il n’est pas besoin de caméra pour s’en assurer : les variétés vestimentaires fleurissent. J’ai eu l’occasion dernièrement de le constater moi-même en attendant que ma femme me rejoigne après une consultation médicale. J’étais dans ma voiture stationnée dans une rue commerçante de Nancy à une heure de grande affluence et j’ai pu observer les nombreux passants divers et diversement parés ! Jeunes alertes et moins jeunes avec une canne ; messieurs costumés et dames au nombril à l’air ; shorts provocateurs et robes amples et caressant le sol ; les tenues sont bigarrées et parlent des choix de leur monture ! Je n’en relèverai que quelques-unes.

 

Sont-ils des cadres respectés ou des commerciaux élégants avec leur cravate et leur serviette à la main, ils respectent les codes de la mode qu’on a choisi pour eux. Avec leur pantalon serré en tuyaux de poêle qui moulent leurs jambes et leur veste courte et étriquée qui valorise leur ventre en besace, les dandins n’ont pas choisi la beauté naturelle mais la conformité à une vogue momentanée. Dessiné dans des cabinets, le style de la coupe épanouit davantage les portefeuilles des fabricants que les silhouettes des bénéficiaires. Malgré le défi climatique, il ne se préoccupe guère de la masse carbone inutile engendrée. Et en effaçant le ridicule, la publicité ôte tout scrupule pour déconnecter les responsabilités …

Que dire alors des jeans neufs et déchirés, des tenues légères et peu gratifiantes que les chaleurs printanières ont encouragées ? Chacun peut avoir son opinion mais, si déceler les traces d’un slip étroit derrière un short rétréci ou découvrir des masses graisseuses sous un court jupon, peuvent inviter à la compassion, la liberté vestimentaire ne gratifie pas toujours les libertaires ! Et favorise les réactions de beaucoup qui ne partagent ce qu’ils estiment du sans-gêne !

Derrière le pare-brise de ma voiture, je m’étonne alors en effet du nombre important de tuniques longues, dignes et décentes d’expatriées, migrantes ou sans papiers peut-être, plus vraisemblablement françaises depuis une génération seulement et d’origine africaine. Ces tenues et vêtements légers, pour l'été et le printemps, de femmes voilées ou non et musulmanes ou non, se sont, me semble-t-il, en effet considérablement répandues ces dernières années. Faut-il le constater ? sans aucun doute ; être surpris, s’en offusquer ? peut-être ; mais surtout en analyser les raisons.

N'est-ce pas en effet une réponse indirecte et une digne réaction à trop de légèretés, à un manque de distinction, à un défaut de respect de son apparence de nos concitoyens ? N’est-ce pas aussi une leçon à tous les critiques de « Reconquête[1] » qui refusent d’accueillir l’étranger, l’exilé avec ses valeurs ? Les voiles dénigrés nous semblent peut-être d’un autre âge mais ces tenues valorisent les personnes qui les portent, les rendent belles, ״chic״ … Elles nous parlent de toute façon ; elles me rappellent ma grand-mère avec sa longue robe vaporeuse, son « fichu » ou son voile dans les cheveux … et qui ne serait jamais sortie dans l'espace public "en cheveux", comme on disait à l'époque, mais toujours avec un foulard ....

 

Alors, ne sommes-nous pas parfois aussi ridicules en suivant une mode passagère ou légère avec des habits qui serrent ou dévoilent le corps ? On peut penser ce que l'on veut des manifestations, des réactions de certains de nos concitoyens mais aujourd’hui, plutôt que de les critiquer, ne faut-il pas aussi apprécier les manières pudiques de s’habiller ?

 

                              Pascal JACQUOT  


 

[1] Parti de P. Zemmour

 

 

 

 Ce n’est pas le moment !

 

A propos d’une mesure qui parait pourtant indispensable et urgente au plus grand nombre, quiconque écoute un peu la radio, regarde parfois la télé ou lit quelques journaux digère certainement mal la remarque « Ce n’est pas le moment ! ». Les arguments présentés semblent en effet toujours sans réplique : « Il y a plus indispensable ; l’urgent, c’est le pouvoir d’achat pour les ouvriers, les retraités …, c’est la lutte contre le banditisme …, c’est l’amélioration des conditions de travail …, c’est la réduction du chômage …»

 

Un exemple ancien qui parle :

Dès 1799, le droit de vote en France est reconnu à tous les hommes de plus de 21 ans. Mais, pour le vote des femmes, « ce n’est pas le moment opportun ! » :

Destinée à la maternité, faite pour la vie de famille, la femme oublierait fatalement ses devoirs de mère et ses devoirs d'épouse, si elle abandonnait le foyer pour courir à la tribune. Voilà comment Emile Morlot, député, résume le sujet en 1884.

Séduire et être mère, c'est pour cela qu'est faite la femme”.  Ça, c’est la réponse du sénateur Bérard en 1919.

En 1944, beaucoup d’opposants à cette mesure sont d’accord sur le principe mais indiquent que des hommes sont encore prisonniers en Allemagne. Selon eux, il faut attendre que les soldats soient libérés …

Et en 1946, quand la décision est finalement prise, de nombreux hommes “sont pour”, mais … “pas maintenant”, pas comme ça”.

Il y avait toujours des prétextes pour retarder la mise en œuvre ....

 

Aujourd’hui :

En 2022, selon un rapport très récent du Giec[1], l'humanité dispose encore de trois ans pour réduire ses émissions de CO2. Dans leur nouveau rapport sur l’évolution du climat, des scientifiques de l'ONU, experts sur cette question, affirment : « Pour ne pas aller droit vers cet avenir de souffrance, il faudrait que les émissions atteignent leur pic avant 2025, dans seulement trois ans, et diminuent de près de la moitié d'ici 2030 par rapport à 2019 ».

"Nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd'hui peuvent assurer un avenir vivable", insiste le président du Giec, Hoesung Lee, assurant que le nouveau rapport donne les "outils" pour le faire. Ainsi, pour respecter la hausse maximale de +1,5 °C, l'utilisation sans capture de carbone du charbon doit être totalement stoppée. Les usages du pétrole et du gaz, quant à eux, doivent faire respectivement l’objet, par rapport à leurs niveaux de 2019, d’une réduction de 60 % et 70 % d'ici 2050. La "quasi-totalité de la production mondiale d'électricité doit provenir de sources zéro ou bas carbone", insiste le Giec.

Mais un concert d’objections répond à ces propositions précises : « Impossible dans le contexte sensible de guerre en Ukraine… », « l’Europe ne peut se permettre de refuser le gaz et le pétrole russes … », « le progrès ne peut se confondre avec des restrictions … ».

Si on constate le réchauffement climatique de la planète, on sait pourtant aussi que tous les secteurs (transports, industrie, agriculture, bâtiments...) doivent entamer leur mue rapide, de la réduction de la déforestation à la rénovation énergétique des logements … Et les promesses "creuses" entraînent la terre vers un réchauffement désastreux de 3 °C alors que le monde a encore une chance d'éviter le pire, en transformant radicalement l'économie et en faisant plafonner les émissions d'ici moins de trois ans. Et en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles.

"Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a souligné le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Les États qui se sont pourtant engagés en signant l'accord de Paris ne sont pour l'instant pas à la hauteur de l'enjeu, alors qu'un réchauffement de +1,1 °C rend d'ores et déjà "très vulnérable" la moitié de l'humanité, frappée par des canicules, sécheresses, tempêtes et inondations qui se multiplient ...

L'humanité n'a donc plus que trois ans pour agir afin de conserver un monde "vivable"… Certains mettent en doute les pronostics et les études mais la plupart reconnaissent le bien-fondé de leurs mises en garde. Et pourtant les sondages largement relayés dans les médias laissent croire qu’il y a plus indispensable, plus urgent encore ! Mais faut-il s’appuyer sur des sondages pour agir et prendre des décisions énergiques essentielles : préserver notre lieu de vie, laisser à nos enfants l’espoir d’un espace de vie souriant !

 

Alors qu’on ne l’imaginait plus en Europe -la situation en Ukraine nous le précise-, une guerre née la volonté d’un seul homme peut encore aujourd’hui et brutalement briser des projets, détruire des maisons, modifier des existences, contraindre des familles à dormir dans des caves … Pour préserver la planète, ne pouvons-nous pas alors nous astreindre volontairement à quelques mesures incontournables : maitriser notre consommation, réduire notre chauffage, nos déplacements, partager nos besoins … ?

« Un homme devient un homme, quand on le regarde avec le respect dû à l’homme. Il devient adulte, lorsqu’il s’est libéré du besoin de paraître, et qu’il se sent responsable de ce qu’il fait, de ce qu’il ne fait pas, mais aussi de ce qu’il laisse faire[2]. » Ce n’est ni un ministre, ni un philosophe, ni un journaliste qui a écrit ces mots mais un auteur inconnu découvert par un collectif de citoyens obscurs et anonymes qui a ainsi conclu sa réflexion après une longue recherche … Soyons donc persuadés que nos compatriotes accepteront les efforts du bon sens et de la responsabilité si on leur présentait dignement un projet cohérent, généreux et même exigeant qui respecte à la fois les lois de nature et les droits de l’homme !

 

Pascal JACQUOT


[1]  GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat)

[2] Face ; En cheminant vers Soi (1991)

 

     Commentaires :

   Pour exprimer un commentaire à la suite de l'article, cliquer :   https://wp.ecoutetpartage.fr/ce-nest-pas-le-moment/

J'ai pris connaissance de l'article et l'ai lu avec grand intérêt. D'abord, j’ai été interpellée par le titre car il m’est souvent arrivé d’être prise de court et agacée par cette remarque, dans différents contextes. J’ai trouvé particulièrement pertinent, dans cette période de campagne électorale, de braquer les projecteurs sur la façon dont les réticences aux changements nécessaires sont exprimées quand il s’agit d’en dissimuler les raisons peu avouables.

En effet, l’exemple du droit de vote des femmes est tout à fait parlant ! Et la passivité des gouvernements pour mettre en œuvre les incontournables mesures de transition énergétique effrayante, au regard des catastrophes écologiques et humaines qui adviendront s’ils n’agissent pas.

Mais voilà : ne rien changer assure des profits colossaux aux industries s’appuyant sur les énergies fossiles, et les trop nombreux technocrates au pouvoir semblent avoir une aveugle confiance en la Science, susceptible un jour, selon eux, de répondre à tous les enjeux. Ils sont également capables d’occulter la réalité la plus criante, et évoluent dans des sphères où l’on se félicite de contribuer à la prospérité des multinationales, versant toujours plus de dividendes à leurs actionnaires.

Pour finir, je partage une conviction : en 2015, en découvrant le film de Cyril Dion et Mélanie Laurent, « Demain », j’ai compris avec soulagement et enthousiasme que de nombreuses communes – et même de grandes métropoles du monde entier – se mobilisaient fortement pour agir contre le réchauffement climatique, et qu’il était possible de soutenir ce processus pour l’aider à s’amplifier. Je suis persuadée, comme je l’ai exprimé lors de notre dernière réunion, que les élus de proximité, quelle que soit leur sensibilité politique, sont des interlocuteurs à notre portée, qui eux-mêmes peuvent faire levier localement et pousser un gouvernement à agir.

Géraldine

 

 

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Démocrature  2022 04

On ne peut ignorer toute la chance que nous avons d’habiter, de vivre dans un pays où l’on peut s’exprimer librement, organiser des rencontres ou échanger des idées sans crainte … Tous ceux qui ont voyagé ou exercé un moment une activité dans une contrée contrôlée, surveillée par des services étatiques pointilleux et parfois féroces, apprécient peut-être encore davantage ce droit !

Il ne faut en effet pas se tromper et confondre démocratie et dictature ! Ou accuser de dictature une démocratie qui applique des règles absolument nécessaires. Toute vie collective impose une organisation et, pour fonctionner efficacement, une démocratie a des exigences et doit rechercher des modalités communes car, on le sait, la liberté des uns ne doit pas dégrader celle des autres. Il est donc important de bien distinguer les valeurs individuelles que chacun peut ou devrait pouvoir vivre sans crainte et les valeurs collectives que l’on peut aussi imposer à tous avec certaines modalités !

Un régime politique qui, tout en ayant certains attributs de la démocratie, comme le pluripartisme, n’en est pas moins dirigé d’une façon autoritaire, voire dictatoriale, peut ainsi être accusé de « démocrature ». Les pays qui, sous couvert d'institutions présentant des aspects formels de démocratie, sont en réalité gouvernés par un seul ou un petit nombre, dans des conditions non démocratiques, sont donc des démocratures : par exemple la Russie, l'Algérie et l’Égypte mais aussi plusieurs pays d'Afrique souffrant de pratiques dictatoriales de la part de dirigeants pourtant élus apparemment démocratiquement

Nos démocraties européennes elles-mêmes respectent-elles bien les objectifs qu’elles se sont fixés ? Elles pourraient certainement facilement les améliorer mais en ont-elles vraiment le désir ? Les constitutions, les lois discutées semblent le manifester mais le blablabla envahit souvent les échanges et dissimule parfois l’essentiel. Car les régimes des pays occidentaux, sous une apparence populaire mais une réalité libérale, n’imposent-elles pas un système économique plus dictatorial que démocratique ? Les pauvres, les exclus, les chômeurs peuvent-ils approuver le système effréné de la concurrence, de Goliath contre David ? La dictature de la finance nous offre-t-elle un véritable choix et permet-elle au moins le respect des plus fragiles, des plus faibles ? Ne nous impose-t-elle pas son modèle comme le moins mauvais parce que seulement efficace ?

La réponse actuelle des Ehpad privés[1] à ce propos n’est qu’un exemple mais ne laisse pas d’ambiguïté. Sous la douce appellation de « maison de retraite », l’Etat permet l’insupportable en confiant les derniers jours de nos ainés à la finance plus soucieuse du rapport de l’argent investi que du respect des personnes. L’Etat sait bien sûr ce qui se passe dans les Ehapd mais aussi dans les hôpitaux, les prisons, les écoles, les usines, les campagnes … Il sait mais il ne réagit que lorsque la colère des manifestations, parfois la violence, l’obligent à agir ! Le voile de la démocratie, toujours perfectible, ne dissimule-t-il pas alors aussi une démocrature qui feint la bonne volonté pour cacher son hypocrisie ?

                                                                       Pascal JACQUOT


[1] Voir à ce propos en replay l’émission « Cash investigation » de France2 du mardi 1er mars 2022

 

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 Article paru en février 2022 sur la revue, n°185,

 

ALTERNATIF Bien-être

 

 

A               Madame Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture,

rue de Valois

75001 Paris

Madame la Ministre,

 

Si je me permets de m’adresser à vous, c’est à la fois parce je sais vos responsabilités professionnelles, votre expérience de ministre de la santé et parce que j’ai pu apprécier votre franchise et votre courage quand, lors d’une émission à la télévision, vous avez affirmé : « Tout médicament a des effets secondaires et ce qui compte, c’est le rapport bénéfice/préjudice ».

Pour appuyer votre constatation, toute prescription de médicament ne devrait-elle pas prévoir et imposer une cure automatique de détoxication, toute absorption de produits de synthèse ne devrait-elle pas être compensée par un régime bénéfique de nettoyage ? Sinon, comment ne pas constater sans surprise à plus ou moins long terme engorgements, fatigues, malaises et dégradations physiologiques ? Comment croire en effet qu’un médicament, même banal, absorbé et renouvelé régulièrement, n’ait absolument aucune séquelle indésirable et puisse être assimilé par l’organisme aussi facilement qu’une pomme ? On peut alors comprendre les réticences de nombreux médecins devant des traitements dont personne ne connaît les effets à long terme, puisqu’il faut un recul d’au moins dix ans pour pouvoir se déterminer. N’est-ce pas en effet au bout de plusieurs années que le Distilbène, la Thalidomide ou le Mediator ont révélé leur nocivité ?

 

Ayant vécu moi-même plusieurs années en pleine forêt équatoriale africaine quand j’étais jeune, j’ai été lourdement atteint de filariose (j’avais 30 ans). Les lourds traitements successifs que j’ai dû subir à mon retour en France m’auraient laissé de fortes séquelles si je n’avais pas eu la chance de bénéficier de deux longues cures de jeûne dans une clinique agréée alors par la Sécurité Sociale et dirigée par un médecin/thérapeute novateur et généreux.

Suite à un article que je viens de publier dans la revue « Bien-Être »[1] (j’ai maintenant 82 ans et n’ai besoin d’aucune médication régulière !), je constate l’intérêt que suscite la méthode à la suite des nombreuses demandes que j’ai reçues pour connaitre l’adresse de la clinique que j’ai fréquentée mais qui, hélas, n’existe plus depuis longtemps.

 

Je devine que vous ne pouvez pas être insensible à cette situation. Comment se fait-il qu’une méthode ancestrale aussi peu onéreuse, aussi sûre quand elle est pratiquée dans de bonnes conditions, ne soit pas proposée en France, pour les obèses bien sûr mais aussi les drogués de toutes sortes ? Une méthode qui est en effet pratiquée en Allemagne, en Suisse, en Russie et qui est même encouragée aux USA parallèlement lors de traitement du cancer … Comment la médecine n’exploite-t-elle pas le potentiel d’une méthode que la tradition a établie ? Comment ne pas laisser les seuls charlatans utiliser ce créneau porteur ? Je compte en effet sur vous pour étudier cette situation et me laisser l’espoir d’une solution possible.

 

Je vous en remercie très sincèrement

Et vous prie de croire en ma reconnaissance.


                                                          P.  JACQUOT

[1] Article que je reproduis dans le cadre ci-dessus

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Le syndrome du Titanic    2022 02

 

« Les jours du monde tel que nous le connaissons sont comptés. Comme les passagers du Titanic, nous fonçons dans la nuit noire en dansant et en riant, avec l’égoïsme et l’arrogance de ceux qui sont convaincus d’être « maîtres d’eux-mêmes comme de l’univers ». Et pourtant, les signes annonciateurs du naufrage s’accumulent : dérèglements climatiques en série, pollution omniprésente, extinction exponentielle d’espèces animales et végétales, pillage anarchique des ressources, multiplication des crises sanitaires. Nous nous comportons comme si nous étions la dernière génération d’hommes à occuper cette Terre : après nous, le déluge… ». Ce passage d’un livre de Nicolas Hulot, écrit en 2005, est un cri d’alerte : si nous tous, riches comme pauvres, ne modifions pas immédiatement notre comportement pour faire « mieux avec moins » et mettre l’écologie au centre de nos décisions individuelles et collectives, nous sombrerons inéluctablement.

« Nous regardons les montagnes enneigées avec une certaine inquiétude. Où sont les neiges d’antan ? Ceux qui connaissent bien ces paysages savent que tout est en train de changer, que les glaciers fondent, que des pans entiers de nos pics dégèlent et s’effondrent. Ils font le lien avec les évolutions du Groenland et la dislocation des calottes glaciaires, ils sentent que quelque chose de notre monde est en train de craquer. Ce n’est qu’un éboulement, disions-nous jadis, mais il est général, et nous ne savons pas ce qu’il nous prépare ... » témoigne aussi Olivier Abel.

Dans son livre "Le grand désordre hormonal ; ce qui nous empoisonne à notre insu", Corinne Lalo présente un tableau consternant de ce qui se passe aujourd’hui à cause des médicaments et des produits chimiques. Faute d’avoir tenu compte des alertes successives depuis les années 60 du siècle dernier, la situation qui concerne les humains aussi bien que les animaux est en effet de plus en plus alarmante.

Pesticides, médicaments et additifs alimentaires jouent sur les hormones, féminisant les hommes, hyper féminisant ou masculinisant les femmes. Les hommes ont perdu 70% de concentration de leurs spermatozoïdes en moins de trois générations et leur taux de testostérone diminue. Les mâles sont moins attirés par les femelles. Comme la malbouffe a déjà multiplié les obèses, le nombre de personnes affaiblies avec asthme ou diabète explose, amplifié par des médications banalisées et régulières.

Les traitements pris pendant la grossesse favorisent la malformation des enfants (micro pénis et différenciation sexuelle malaisée), mais les femmes sont encore mal informées. Ce qui se constate chez les animaux, dont certains naissent avec un testicule et un ovaire, s’observe dorénavant chez les humains. La pilule elle-même par exemple est un perturbateur endocrinien hormonal connu pour banaliser les cancers du sein qui se multiplient ; n’est-elle pas classée officiellement cancérigène par l’OMS avec une augmentation de 38% des cas de cancer du sein chez les femmes sous pilule ?

 

Roselyne Bachelot, pharmacienne, ancienne ministre de la santé, actuelle ministre de la culture, affirme catégoriquement : « Tout médicament a des effets secondaires et ce qui compte, c’est le rapport bénéfice/préjudice ». Dans ce cas, toute prescription de médicament ne devrait-elle pas prévoir et imposer une cure automatique de détoxication, toute absorption de produits de synthèse ne devrait-elle pas être compensée par un régime bénéfique de nettoyage ? Si non, comment ne pas constater sans surprise à plus ou moins long terme engorgements, fatigues, malaises et dégradations physiologiques ? Comment croire qu’un vaccin renouvelé tous les quatre mois n’ait absolument aucune séquelle indésirable et puisse être assimilé par l’organisme aussi facilement qu’une pomme ? On peut alors comprendre les réticences de nombreux médecins devant des vaccins dont personne ne connaît les effets à long terme, puisqu’il faut un recul d’au moins dix ans pour pouvoir se déterminer. N’est-ce pas en effet au bout de plusieurs années que le Distilbène, la Thalidomide ou le Mediator ont révélé leur nocivité ?

 

Après les drames que le changement climatique et les perturbateurs chimiques provoquent et dont nous ne subissons encore que les prémices, sommes-nous tous des « passagers du Titanic » qui continuons à danser et à rire ? Car si les dérèglements de la planète et de la vie ne peuvent plus être mis en doute, l’homme refuse encore souvent de reconnaître d’en être l’origine, la cause et parfois le moteur … Surtout l’Occidental qui, « grâce » aux progrès et découvertes que l’on ne peut nier ou sous-estimer, se croit pourtant supérieur et traite aujourd’hui de « complotistes » tous les critiques comme autrefois de « sauvages » les « Indiens » parce qu’ils ont d’autres repères et invitent simplement à respecter plantes, animaux et êtres humains « comme d’autres eux-mêmes ».

Glyphosate, centrale nucléaire, vaccin ? … Nous continuons puisque nous en avons besoin, nous continuons tant que ça n’explose pas, nous continuons à croire que ce ne sont pas des bombes à retardement !!! Hélas ! Que d’innombrables espèces animales disparaissent, que des grippes aviaires se multiplient, que la maladie de la vache folle se déclare, que des élevages en batterie, contaminés ou susceptibles de l’être, soient régulièrement et brutalement abattus comme on fauche de l’herbe, cela n’étonne plus guère. On l’explique et on le justifie froidement et avec condescendance devant ceux qui expriment ou manifestent quelques réserves … On accuse même ces derniers de vouloir revenir à la bougie et leurs arguments sont balayés. Il ne s’agit pourtant en aucun cas pour eux de mésestimer les découvertes ou les recherches, de ne pas apprécier les réels progrès scientifiques ou médicaux. Il s’agit seulement de relativiser les avancées apparentes parfois plus flatteuses que réelles.

 

Pour éviter les déconvenues, les contrôles restent indispensables car la vérité n’est jamais simple et la diversité est toujours riche. Les monopoles sont dangereux quand ils étouffent les divergences. Un médecin valeureux et reconnu par des prix Nobel ne devrait jamais être dénigré même quand ses pairs expriment des réserves … Une « obligation » en matière de santé, notamment en ce qui concerne des vaccins, n’est-elle pas synonyme d’autoritarisme et même de viol car notre corps est bien notre principale et légitime propriété !

Après la planète et le monde animal, c’est bien à la vie, et en réalité à la vie humaine, que la science relative, la mauvaise politique et la finance s’attaquent malicieusement, sous prétexte de la protéger ! En banalisant de telles attitudes, le citoyen ne peut guère être davantage attentif à son propre sort ! Il confie sa vie à la science et parfois maintenant à des logarithmes …  Sa peur de la mort, de moins en moins canalisée par des préceptes religieux, sociaux ou moraux, l’invite à s’abandonner à de nouveaux maîtres carabins qui présentent des résultats apparents spectaculaires. Mais quelles que soient leurs compétences, leurs qualités, leurs expériences, ceux-ci restent pourtant toujours limités et les plus valeureux sont souvent les plus modestes ou ceux qui sont conscients de leurs fragilités … Ceux que l’on entend à longueur de journaux, radios ou télés devraient d’ailleurs souvent être bâillonnés du fait des conflits d’intérêt qui peuvent motiver leurs propos.

Les objectifs économiques triomphent sur la santé publique quand des produits interdits sont à nouveau autorisés malgré les conséquences néfastes connues. L’extrême prudence indispensable dont on doit faire face à un produit expérimental s’estompe quand on l’utilise mondialement avec une rapidité qui n’a jamais existé jusqu’à aujourd’hui car le bénéfice/risque d’un traitement, qui s’avère être un perturbateur hormonal, ne peut s’imposer en quelques mois. Et il ne faut jamais oublier qu’une personne malade peut souvent guérir sans médicament ou vaccin, mais simplement en modifiant son mode de vie …

La vie humaine est bien plus merveilleuse et le corps bien plus noble que la carcasse d’une automobile dont on renouvelle l’huile et change les pièces pour prolonger l’existence ! On l’oublie souvent en s’émerveillant devant les prouesses techniques des transplantations cardiaques (dernièrement avec un cœur de porc !). La mort n’est en réalité qu’une étape de la vie, qu’un passage auquel chacun se prépare. Nous sommes donc tous invités à prendre chacun notre place, à tenir chacun notre propre responsabilité … quitte à solliciter une objection de conscience pour préserver notre dignité !

 

                                                                     Pascal JACQUOT

 

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 Trop courte 2021 12

 

La vie est courte.

Trop courte pour négliger l’essentiel !

 

Tout en étant convaincus de ne pas « posséder La vérité », nous attendons que nos « convictions » méritent respect. Et, à condition bien sûr qu’elles ne nuisent pas aux autres, la liberté de vivre ce qui nous tient à cœur doit nous être permise parce que c’est notre véritable richesse …

Or j’ai actuellement la certitude que la crise sociale et sanitaire que nous traversons trahit des valeurs de notre société. Non pas une banale erreur réparable mais une lourde méprise, semblable à la justification, en d’autres temps, de l’esclavage, du racisme ou de l’inquisition ! Si ces servitudes sont devenues aujourd’hui insupportables pour les pays dits démocratiques, nous devons bien reconnaitre que les états et les religions les ont cependant préconisées et utilisées autrefois en les disculpant ! Et je suis persuadé que beaucoup d’impératifs contemporains sont aussi injustifiés. Le mariage était indissoluble ; il a fallu attendre le 19ème siècle pour que le divorce soit autorisé en France … Le service militaire était obligatoire ; il a fallu attendre la fin de la guerre d’Algérie pour que l’objection de conscience soit reconnue et admise … Et maintenant encore, on impose des obligations qui paraissent banales et presque naturelles au plus grand nombre mais qui sont de véritables abus d’autorité ! Pourtant un acte commis avec contrainte, menace, surprise ou violence ne reste-il pas une agression ou même un viol ? Selon les cas, c’est bien un crime ou un délit !

 

Comment peut-on contraindre quiconque ne le souhaite pas à subir un traitement ? On le conseille, on essaie de lui expliquer son intérêt mais jamais pour l’obliger. Alors que des parents ou des responsables manifestent responsabilités et amour à leurs enfants, même s’ils utilisent des procédés ancestraux ou qui semblent dépassés, peut-on se substituer à eux comme s’ils étaient négligents alors que ce n’est pas le cas, pour exiger d’autres méthodes éducatives ou procédés sanitaires ? Pour justifier cette question, il suffit de donner quelques exemples ou de relever certaines pratiques qui ont été largement utilisées : ainsi on a exterminé des peuplades parce qu’elles refusaient notre invasion coloniale ; on a même traité de « sauvages » des indiens qui respectaient toutefois la nature jusqu’à demander à un arbre ou un animal l’autorisation de les utiliser pour se nourrir ; on a interné de soi-disant malades psychiatriques parce qu’ils refusaient de se plier à des pratiques ; et on ose aujourd’hui accuser de complotistes des femmes et hommes courageux qui ne gênent leurs détracteurs que par leur droiture et leur honnêteté !…  

Sous couvert du principe actuel « bénéfice/risque » qui semble incontournable, n’impose-t-on pas en réalité des pratiques de prophylaxie qui sont controversées et qui ne sont pas totalement sûres à court terme mais surtout à long terme … Sur quelles preuves indubitables s’appuient-elles pour devenir catégoriques ? Quand il s’agit de la santé d’autrui, on peut bien sûr les proposer mais a-t-on le droit de les prescrire ? Que certains soient suicidaires -même si nous avons le devoir de les aider- ne peut nous permettre de les contraindre en leur administrant une médication dont ils ne veulent pas. Ils méritent de toute façon au moins notre respect et si nous ne partageons pas leur point de vue, nous ne pouvons de toute façon leur infliger notre analyse. Ni comparer leur refus digne à des pratiques coutumières aussi indignes que l’excision. Aussi je souhaiterais que notre souci de l’autre se traduise concrètement davantage dans des domaines qui ne portent pas à controverse : offrir par exemple un toit à ceux qui sont dans la rue, une table à ceux qui ont faim, une écoute à ceux qui se sentent seuls !

 

Les valeurs qui constituent notre colonne vertébrale et consolident notre socle de pensée évoluent peut-être un peu en fonction de notre âge et de notre cheminement mais elles restent la richesse de notre vie … Et on ne peut les renier, on ne peut les trahir sans perdre une partie de soi … On les assume alors avec une certaine fierté, on accepte leurs exigences parce que ces attitudes nous valorisent, cet essentiel nous nourrit, nous gratifie, est notre raison fondamentale de vie … C’est bien sûr vrai pour nous, vrai pour ceux que nous admirons et qui nous sont chers. C’est vrai aussi pour ceux que nous critiquons ou dont nous ne partageons pas les orientations. Pour cela, nous devons permettre à tous un réel libre choix pour respecter les convictions vitales de chacun, qu’elles soient d’ordre philosophique, spirituelle, humaine ou … sanitaire, en cette pandémie. 

 

                                                                                     Pascal JACQUOT

 

 Deux dossiers pour étayer notre réflexion :

1) Je vous invite à découvrir cette vidéo pour en savoir plus (durée : 14 min)  :

"Le grand désordre hormonal;  Ce qui nous empoisonne à notre insu" :  

Présentation avec TV5 Monde (qui est une chaîne du service public français); cliquer : https://www.youtube.com/watch?v=UGeFrgmqxyE 

A partir du livre  de Corinne LALO (19 €)

2 ) Extrait du média « Quartier Général » 12/12/2021 :

Tribune : « Une nouvelle religion vaccinale est née en Occident »

L’idéologie de la vaccination intégrale et répétée des populations est une sorte de nouvelle religion, avec son dieu, ses grands maîtres argentiers, ses dévots, ses techniques de propagande de masse et ses mensonges éhontés. En ouvrant désormais la voie à la vaccination des enfants et en créant par ailleurs entre les citoyens des discriminations inédites pour des régimes réputés démocratiques, elle viole des droits humains que l’on croyait « inaliénables » et dresse les citoyens les uns contre les autres. Plus de 1.500 universitaires, médecins et soignants alertent dans une tribune sur QG, le média libre : https://qg.media/2021/12/12/tribune-une-nouvelle-religion-vaccinale-est-nee-en-occident/

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Laïcité sanitaire 2021 11

La séparation de l’Eglise et de l’Etat a permis en France une laïcité qui respecte les convictions de chacun : liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de choisir ou non une religion et de la pratiquer librement, l'État ne privilégiant aucune religion … Pour offrir le « salut éternel des âmes » à leurs membres, les Eglises se permettaient en effet de les contraindre à des pratiques obligatoires.

Pour combattre l'hérésie, l’Église catholique s’est même autorisée -avec l’Inquisition- d’appliquer à ceux qui ne respectaient pas les dogmes des peines variant de simples épreuves spirituelles (prières, pénitences) jusqu’à la confiscation de tous les biens et même la peine de mort pour les apostats. Dans une société chrétienne où le catholicisme était religion d'État, le roi, lieutenant de Dieu sur terre, était aussi le gardien de la foi de son peuple et contrôlait la possible survenance de déviances religieuses. Le pouvoir royal s'associait ainsi à l'Église pour vérifier que le fidèle a bien accompli ses devoirs religieux. Le malade indocile était privé de l'assistance du médecin …La méconnaissance d'une obligation religieuse (et non une erreur dans la pratique médicale proprement dite) pouvait même aboutir à l’interdiction d'exercice professionnel d’un médecin ! 

Cette période est heureusement révolue et les Eglises ont vu réduire leur rôle et leur influence. Mais si, aujourd’hui, le droit de décider, de préférer une thérapeutique, de refuser des soins, est également reconnu aux malades, il continue cependant de susciter de nombreuses joutes entre des patients qui souhaitent bénéficier de la liberté de choisir et des médecins qui mettent en avant leur obligation de soigner. Comment en effet concilier le principe d’obligation avec celui de liberté qui est pourtant fondamental ! Le pouvoir médical, sous prétexte de sauver non les « âmes » mais les corps, semble même parfois oublier sa déontologie essentielle : « Primum, non nocere », « D’abord, ne pas nuire » !

S’il est un bien qui est propre à chacun, c’est celui de son corps et c’est donc à chacun, aidé par son médecin, d’en prendre le meilleur soin dans le respect de ses convictions … La richesse des données scientifiques repose sur la variété des analyses et des points de vue. La diversité des choix médicaux présente la complexité des situations et une majorité de mandarins favorables peut faciliter ce choix mais peut-elle l’"ordonner" aussi presque systématiquement aux patients ? Surtout quand les stratégies ne sont pas totalement transparentes et que d’éminents professeurs indépendants ne les partagent pas ou même s’y opposent …

La pandémie du Covid 19 a mis en évidence certaines forces qui, pour être puissantes, ne sont pas désintéressées. Quand le pouvoir des médias se lie avec un pouvoir médical dominant, dépendant des laboratoires industrialisés et financiarisés, pour infléchir le pouvoir politique qui utilise la peur des électeurs, la collusion de ces pouvoirs brime le respect du choix de chacun et la diversité disparait. Quand, pour favoriser sa généralisation, on appelle vaccin ce qui est en réalité un traitement médicamenteux à renouveler. Quand, pour protéger les fragiles ou immuno-obèses, on se prépare à vacciner les enfants pour qui le risque est plus important que le bénéfice. Quand on déprécie parallèlement certains traitements naturels. Quand on exclut les soignants qui préconisent d’autres méthodes. Quand on accuse l’autre de propager une maladie alors qu’on se vante d’en être protégé par un procédé efficace, sous prétexte d’intérêt général apparent, on confond alors en réalité souvent ou indirectement « soumission » et « éducation » …

Pourtant, si nous pouvons nous réjouir d’une meilleure connaissance du monde et des éléments qui nous permettent de mieux sérier les phénomènes que nous devons surmonter, le progrès ne devrait jamais s’identifier avec une obligation quand il s’agit de choix personnels, d’options fondamentales qui nous concernent ! En attendant et en espérant cette réelle « laïcité sanitaire », l’objection de conscience reste alors pour chacun le seul moyen de se respecter en refusant que l’on intervienne malgré nous dans notre propre corps. Alors que la France manque de médecins généralistes, de nombreux praticiens compétents et courageux ne peuvent pourtant même plus exercer à ce jour par simple droiture et honnêteté personnelle.

Si le gourou religieux s’est maintenant effacé mais peut rester toutefois en embuscade, le monopole médical actuel en France s’est par contre progressivement imposé depuis un siècle … Ce nouveau monopole doit nous inquiéter quand on constate –en ce 21ème siècle- le développement des traitements chimiques lourds, de la dépendance médicamenteuse, des vaccins obligatoires … alors que les surpoids, les cancers, les maladies auto-immunes se multiplient … tandis que l’augmentation de la durée moyenne de vie en bonne santé cesse de progresser et même régresse.   

                                                                                               Pascal  JACQUOT

PS Un film video qu’un ami belge vient de me transmettre du Québec illustre mes propos :

https://www.youtube.com/watch?v=UU6dXejAMw0&feature=emb_title

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A tous les chercheurs de Sens   

qui souhaitent dépasser les dogmes et morales étriquées des religions … 2021 10

Beaucoup de nos contemporains, chrétiens ou non, sont en quête de valeurs profondes et ils sont désireux, à l’aide de leur conscience, de leur raison et des résultats des sciences de penser le monde et le mystère de l’homme d’aujourd’hui. Débarrassés du fatras des dogmes, de l’organisation cléricale et de la morale soi-disant chrétienne, de nombreux baptisés mais aussi des agnostiques découvrent un nouveau portrait de l’homme Jésus de Nazareth, dépouillé des titres pompeux dont on l’a affublé et de son statut d’homme divin qu’on lui a conféré solennellement et définitivement dans les conciles.

Jésus redevient alors ce qu’il était en son temps : le croyant laïc, ni prêtre, ni théologien patenté, qui se lève pour dénoncer les perversions religieuses de son époque, le ritualisme et le légalisme ; le maitre d’humanité qui a consacré sa vie à redonner confiance et dignité aux marginalisés, à  rejoindre et accompagner les rejetés, les découragés, aux accablés par toute sortes de souffrances et de handicaps ; l’homme universel qui ne fait pas de distinction entre les humains, tous égaux à ses yeux, tous objets de respect et d’amour, tous conviés à vivre en frères ; l’homme de Dieu pour qui, non seulement les deux commandements sont égaux -l’amour désintéressé du prochain et l’amour de Dieu invisible- mais pour qui l’amour véritable de son prochain est le critère déterminant de l’amour de Dieu et le vrai « culte » en esprit et vérité ...

En remplaçant le terme de religion par celui de la « Voie », les chercheurs de Sens proposent de délaisser le Dieu figé et invraisemblable du christianisme traditionnel : un Dieu qui aurait créé le monde et tout ce qui existe, et en dernier lieu l’homme ; un Dieu qui conduirait en sous-main l’histoire  humaine et les destins individuels, qui rétribuerait le bien et punirait le mal ; qui pourrait, grâce à sa puissance, opérer des miracles dans l’univers et dans la vie des individus ; un Dieu qui aurait parlé pour se faire connaitre et pour révéler aux hommes comment se comporter en humains ! Ils se tournent alors vers « la Source ultime de la Réalité comme la plus profonde du Cosmos, comme le Cœur qui le fait battre, comme l’Esprit et l’Âme qui le maintiennent vivant, comme l’Énergie « amoureuse » qui le génère et le supporte ; comme l’Attraction qui remplit tout, qui entraine tout, qui relie tout afin d’élaborer l’immense architecture cosmique toujours en marche vers plus de complexité[1] » Dans cette démarche, Jésus, par l’esprit qui l’a animé, est initiateur de la « Voie ».

Finie alors l’identification de la Source avec des doctrines dogmatiques traditionnelles qu’il faut apprendre, finie sa confusion avec les mises en scène des liturgies religieuses éthérées, présidées par des prêtres et les pontifes en tenue d’apparat auxquelles assistent passivement des croyants dociles, finies les prétentions de leur part de régenter la pensée et les conduites du monde sécularisé …

Une attitude de lucidité et de création exigeante, mais enthousiasmante et sans a priori, invite ainsi toutes les bonnes volontés, chercheuses de Sens, à trouver une manière moderne et neuve d’être « croyants » au 21ème siècle ! Que toutes – et pas seulement les chrétiennes - se manifestent, se retrouvent, se rassemblent pour échanger ce qu’ils croient et pour vivre ce qui les anime profondément. Des groupes divers et riches de leur spontanéité peuvent alors continuer à ouvrir de nouveaux et réels espoirs d’écoute, de fraternité et de partage …

Pascal JACQUOT

[1] Bruno Mori

 

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Le progrès … et ses exigences ! 2021 10

Depuis quelques décades les connaissances et les progrès techniques se sont considérablement développés. On analyse beaucoup mieux les besoins du corps humain et les richesses de la planète, on maîtrise davantage les sciences économiques, biologiques et on sait les fragilités industrielles … Aussi, l’on ne peut qu’apprécier les améliorations que les découvertes nous apportent : les transports simplifiés, les nouvelles opérations chirurgicales possibles, les travaux facilités, les prévisions météorologiques sûres !

Toutes ces évolutions qui semblent heureuses et favorables ne peuvent cependant être réellement positives que si elles cultivent en même temps les vertus démocratiques de solidarité et fraternité pour que les avantages de certains ne dégradent pas le nécessaire des autres. Or, si la facilité de vie, le confort comblent certaines catégories sociales dans certains pays, dans d’autres pays des catégories populaires semblent surtout pâtir davantage de la conjoncture. Jamais en effet, semble-t-il, malgré les sciences, malgré les capacités offertes, la situation n’a été aussi fragile et les risques aussi grands. Pourquoi ?

La population était autrefois essentiellement rurale. Les paysans représentaient plus de la moitié des habitants comme, aujourd’hui encore, c’est le cas dans de nombreux pays. Beaucoup d’artisans, de commerçants et même d’ouvriers complétaient leurs ressources en élevant une vache, un cochon, des lapins et des poules, en travaillant un lopin de terre d’où ils prélevaient légumes pour leurs familles et semences pour les cultures de l’année suivante. Si la plupart vivaient sobrement, parfois même pauvrement, ils étaient toutefois autonomes, sauf en période de disette ou de conflit, et assurés ainsi de disposer d’un minimum pour subsister, sur le plan alimentaire comme sur le plan chauffage. La solidarité entre membres d’une famille, l’entraide entre voisins et proches étaient en plus un réel secours spontané en cas de nécessité. D’autant plus facilement d’ailleurs que les autres besoins, comme l’habitat et l’habillement, étaient très limités. Sur le plan thérapeutique par exemple, on ne consultait guère le médecin et les remèdes de « bonne femme », souvent à base de plantes locales bien connues et parfois efficaces, les interventions de rebouteux, les soins de guérisseurs avec secret familial étaient à la disposition et à la portée de tous.

Aujourd’hui, même à la campagne, on a souvent oublié les sagesses traditionnelles et on vit aussi replié qu’en ville. Certains choisissent le village pour pouvoir acheter une maison ou un terrain moins cher mais ils ne cultivent même pas un jardin pourtant disponible. Les agriculteurs eux-mêmes, de moins en moins nombreux, s’ils savent manœuvrer habilement leurs machines avec un ordinateur à bord, ont parfois perdu le bon sens paysan ou le savoir-faire de leurs ancêtres en devenant des « exploitants » agricoles ou des « industriels » ruraux … Pour obtenir un foncier suffisamment important et acquérir des machines et des bâtiments adaptés, leurs charges sont très lourdes et leurs revenus aléatoires. La rationalisation du travail entraîne des spécialisations de plus en plus poussées avec des transports supplémentaires et des pollutions nouvelles. Cette automatisation écrase les entreprises familiales, développe la subordination et ouvre la porte à de sérieuses difficultés lors des aléas climatiques ou des épidémies.

Ainsi, si ruraux comme citadins peuvent s’offrir aujourd’hui davantage de confort et de loisirs, tous sont en réalité de plus en plus dépendants des situations économique, sociale, sanitaire locales et internationales. Et, pour se protéger, pour prévenir les épreuves, les assurances, les mutuelles, les enceintes ou murs de protection, les contrôles, les caméras vidéo fleurissent mais ne suffisent pas à pallier les peurs, les craintes, la méfiance qui se multiplient … Les autorités, pour défendre leurs ressortissants établissent alors des « états d’urgence » et, à partir des problèmes terroristes, épidémiques, climatiques, des « pass » ou règles qui, pour être provisoires, se prolongent et briment les libertés individuelles pourtant essentielles. Et même dans les pays qui ont la chance de permettre la démocratie, les résultats obtenus sont aléatoires ou pas assez rapides, ce qui favorise indirectement les pouvoirs autoritaires, voire les dictateurs …

Les guerres qui ont hélas brisé tant de familles au 20ème siècle prennent en effet aujourd’hui une nouvelle forme : dans une mondialisation trop rapide et mal maîtrisée, les vagues successives de migrants de plus en plus nombreux qui arrivent d’Asie, d’Afrique et qui entraînent des drames aux frontières, dans les mers, sont la conséquence de dérèglements qui nous interpellent et que l’on ne peut normaliser uniquement par des solutions simplistes en nous enfermant frileusement dans l’hexagone. Il ne s’agit pourtant pas de regretter le passé qui est lourd de tant de souffrances et d’erreurs mais il faut construire un avenir sans s’isoler et sans renoncer aux valeurs essentielles qui laissent espérer au plus grand nombre de vivre décemment. Cela n’est possible qu’en reconnaissant que la planète a des ressources limitées et donc en acceptant une sobriété heureuse accessible à tous, ce que le modèle néolibéral ne peut permettre. « Liberté, égalité, fraternité, laïcité », la sage devise de notre république reste un objectif qu’il faut continuer à bâtir avec confiance, sans égoïsme mais aussi sans se lasser et en prenant les décisions courageuses et généreuses indispensables.

Le véritable progrès ne peut s’ériger que dans le respect de la nature et des êtres qui en dépendent. Le véritable bonheur ne peut se partager qu’avec un souci d’utilisation pondérée des richesses disponibles qui nous sont offertes. C’est à la fois simple mais aussi exigeant et c’est surtout la chance de notre époque de pouvoir y participer concrètement, chacun à sa place et à sa mesure. En restant vigilant et en accordant sa confiance à des programmes sûrs et élaborés par des équipes plutôt qu’à des hommes ou à des femmes dont les mots resteront des promesses. A la veille d’élections importantes, il est utile de se le redire !

                                                                                     Pascal JACQUOT

En cette période difficile de pandémie, chacun est invité à essayer de comprendre les causes de la situation :  Voici un livre ou une vidéo vraiment utile :

"Le grand désordre hormonal;  Ce qui nous empoisonne à notre insu", livre de Corinne LALO (19 €) ;  Vidéo de présentation (durée, 14 min) avec TV5 Monde qui est une chaîne du service public français, cliquer : 

https://www.youtube.com/watch?v=UGeFrgmqxyE

 

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Santé et Covid19 2021 09

 

Je ne doute pas qu’un vaccin puisse protéger les êtres humains contre un virus, notamment le Covid19, puisque des scientifiques (honnêtes !) ont établi des contrôles et vérifié les sécurités indispensables ....

 

Mais je reste sceptique qu’une même dose de vaccin puisse automatiquement aider personnes âgées et jeunes, obèses et fragiles, occidentaux et indiens … sans engendrer d’autres effets pernicieux, souvent indétectables immédiatement mais peut-être sournois à long terme !

Quand on sait la diversité des êtres, la complexité de leurs réactions en fonction de leurs héritages, de leurs fragilités et antécédents, des traitements subis et médicaments déjà absorbés, on ne peut pas croire que le corps réagisse toujours de la même façon. Car chaque humain est à la fois une merveille unique, extrêmement riche et complexe.

 

Comment peut-on imaginer que les propres défenses immunitaires de nos organismes qui savent nous protéger si l’on respecte au mieux nos besoins et notre équilibre ne puissent pas être troublées par une nourriture frelatée, par l’absorption trop fréquentes d’antibiotiques mais aussi par les injections successives de vaccins ? Tous les professeurs consciencieux qui savent rester modestes confirment d’ailleurs cette crainte. Chaque individu a la responsabilité de son propre corps et doit se déterminer en fonction des risques inévitables et des bénéfices espérés. Que l’on essaie de soigner de son mieux un malade est bien sûr positif mais peut-on imposer un vaccin à des bien-portants par anticipation d’un virus -même dangereux- qui laissera « asymptomatique » la majorité des éventuels futurs patients ?

 

Sans reprocher à quiconque d’avoir une analyse différente et de faire un choix motivé, je demande seulement de conserver la liberté de mon bien le plus personnel, celui de mon propre corps … Et que l’on ne me reproche pas de manquer de solidarité car je m’impose une exigence de vie bien plus contraignante que l’acceptation d’un vaccin.

Personnellement, je sais que je n’ai pas LA vérité. Mais, avec ma part d’erreur, j’essaie de vivre en conscience en respectant les sages qui m’ont aidé à cheminer et à surmonter mes problèmes de santé. Je suis persuadé que, si je vis encore aujourd’hui, c’est parce que certains docteurs, notamment le docteur Vivini[1], m’ont bien conseillé et je souhaite simplement traduire maintenant leurs intuitions et leur orientation en remerciements.

                                                                                     Pascal JACQUOT

 

[1] Le docteur Vivini a eu le courage de monter dans les années 1970 une clinique qui, au départ, a été reconnue par la Sécurité Sociale. Il soignait notamment ses patients par le jeûne. Cette thérapie, dénigrée en France mais utilisée dans de nombreux pays offre pourtant une alternative ancestrale qui devrait être encouragée. Alors que l’espérance de vie s’accroît dans les pays occidentaux, les cas de diabète, d’hypertension, d’obésité, de cancers, de stérilité se multiplient ; la consommation de médicaments explose ; le nombre de vaccins obligatoires croit insidieusement. Sommes-nous condamnés à avaler toujours plus de drogues, à subir plus de piqûres, à accepter plus de vaccins pour vivre vieux ? Et s’il existait une autre voie thérapeutique ? Le jeûne offre une autre piste et de nombreux médecins, biologistes, chercheurs en Russie, en Allemagne ou aux Etats-Unis l’explorent en interrogeant notre société sur son approche de la maladie et du soin.

Si vous souhaitez en savoir plus, un film de Sylvie Gilman & Thierry de Lestrade, « Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? », publié par Arte France – Via Découvertes Production 2012 (www.viadecouvertes.fr), d’une durée de 56 minutes est aussi disponible en CD dans les bonnes librairies, notamment à la FNAC, Nature et Découvertes, Amazone ...

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Rien  ne se perd 2021 07

 

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, c’est du moins ce que Lavoisier a découvert et ce que j’ai appris autrefois … Ses expériences ont permis de démontrer le processus de la combustion qui implique la combinaison de substances : « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau  »

 

La nature a en effet spontanément horreur du gaspillage. Même si l’abondance nous émerveille souvent, elle nous déconcerte parfois dans ses excès (exemple : le pollen -ou les spermatozoïdes- dont un nombre très infime seulement intervient dans la fécondation !). Car la frugalité, le détachement, la sobriété facilitent en réalité un mode d’existence qui laisse les êtres libres et favorise le respect, l’accueil et l’hospitalité. Pour que rien ne se perde …

 

Et si ce qui est vrai pour le matériel était vrai aussi pour nos émotions ou nos actions ? Le sourire que je reçois et qui nourrit ma confiance … Le conseil que l’on me donne et qui me permet d’éviter une erreur … L’effort que je fais et qui ajoute une nouvelle perspective … Le service que l’on rend et qui offre une satisfaction … Toute démarche n’est-elle pas une porte ouverte, un chemin en perspective ?

 

Et un échec, une erreur, une maladresse, un silence, un « inutile », un « nul » ne peuvent-ils pas aussi devenir positifs ? … En permettant un cheminement, une évolution, une recherche, en soulevant une question ! Et, même un « rien », un temps perdu, un choix contraire ?  Savoir simplement le reconnaitre ou l’accepter, n’est-ce pas aussi permettre de nouvelles perspectives, ouvrir un espoir imprévu !

 

Alors, accueillir l’autre tel qu’il est, m’accueillir tel que je suis, avec les limites et les talents de chacun, apprécier les capacités ou les générosités, admettre les fragilités ou les erreurs, utiliser ce que l’on est, ce que l’on a pour construire …, n’est-ce pas essentiel pour cheminer, pour progresser ?

Dans ce cas, oui, rien ne se perd, tout se transforme. Ou tout peut se transformer ! Vraiment !

 

Pascal JACQUOT

 

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Le "respect de la vie"

du docteur Schweitzer  2021 04

Si vous n’êtes pas de ma génération, vous ne pouvez guère deviner l’admiration qu’un ado du milieu du siècle dernier pouvait porter au Docteur Schweitzer. Ce docteur à la fois pasteur, écrivain, philosophe, artiste était en effet alors connu dans tout l’occident. Il avait créé un hôpital dans la forêt vierge au Gabon, à Lambaréné, sur les bords du fleuve Ogooué. Pour ma part, le film « Il est minuit, docteur Schweitzer », et le livre « A l’orée de la forêt vierge » avaient en effet soulevé émotion et enthousiasme.

 Aussi quand, une décennie plus tard, je me suis retrouvé pendant quatre années au Gabon, en pleine forêt vierge, à quelques 250 km du célèbre docteur et de son hôpital, j’ai évidemment recherché l’occasion d’aller jusque Lambaréné. Et en avril 1965 je n’ai pas hésité à dépasser tous les obstacles, toutes les difficultés du déplacement en camions-stop (et pirogue-stop) pour franchir les étapes (3 jours pour relier les deux postes !) et rencontrer « le grand docteur ». Il m’a reçu dans son hôpital, m’a dédicacé un de ses livres et m’a même accueilli à sa propre table comme invité ; quel honneur pour moi ! C’était quelques mois avant sa mort ! … Et, trois années plus tard, avec ma femme et ma fille de deux ans, j’y suis retourné une fois encore pour me recueillir sur sa tombe et partager un peu avec mes proches la vie de l’hôpital et son village des lépreux …

Quand en 1905, devenu pasteur, Schweitzer a décidé de partir en Afrique, il atteint la trentaine et commence pourtant à étudier la médecine pour soigner les démunis en faisant observer : « Dans le premier commandement que le Seigneur a donné sur terre apparait le mot ״homme״. Il ne parle pas de religion, de foi, de l’âme ou d’autre chose mais seulement de l’homme ». Et il ajoute : « C’est comme s’il disait à toutes les générations futures : En premier lieu, faites attention à ce que l’homme ne périsse pas. Suivez-le comme je l’ai suivi, et trouvez-le là où les autres ne le trouvent plus : dans la boue, la bestialité et le mépris ; allez à lui et venez-lui en aide jusqu’à ce qu’il redevienne un ״homme״. »

Préoccupé dès son enfance par le problème du mal et de la souffrance, Schweitzer s’est « attaché à l’idée qu’il était donné à chacun de nous de faire cesser un peu de cette souffrance » (livre ״Ma vie et ma pensée״). Il a pris sa part de cette tâche, en paroles comme en actes : il s’est rendu en Afrique pour soulager les souffrances morales et physiques, mais aussi pour expier les méfaits du colonialisme et pour éduquer - objectif qui, souvent, avait justifié … la colonisation ! Sans cesse, il prôna une relation de fraternité entre les blancs et les noirs, tout en soulignant, jusqu’à la seconde guerre mondiale, que les premiers étaient des frères ainés : le frère ainé n’est pas supérieur à son cadet, mais, parce qu’il en sait un peu plus que lui, il peut lui transmettre des connaissances (techniques, médicales, éthiques) et le conduire vers le ״mieux-être״

Aujourd’hui, Schweitzer semble appartenir à un passé lointain, en tout cas révolu. Pourtant, sans doute aurions-nous beaucoup à apprendre de son action humanitaire qui relie sa compassion à sa foi, qui traduit son souci de respecter toute vie sans dénigrer pour autant l’être humain. Son plaidoyer pour « le respect de la vie » se pose en effet comme un principe essentiel et sans compromis qui n’a d’ailleurs pas toujours été bien compris. Il est pourtant un signe d’espérance quand, à notre époque, le trafic des êtres humains et des espèces menacées constitue souvent enjeu et source de profit !

Alors que Schweitzer a été célébré comme un héros, voire comme un saint, dans les années 1950, il devint ensuite l’objet de vives critiques touchant à son œuvre médicale et humanitaire : n’était-elle pas empreinte en effet de paternalisme et l’état de son hôpital ne reflétait-il pas le peu de considération qu’il avait pour les Africains ? Au cours des dernières décennies, son œuvre a heureusement été plus justement réévaluée à la hausse, notamment par des auteurs gabonais et par des spécialistes de la médecine. Sa correspondance avec des médecins, des pharmaciens et des laboratoires montrent combien il a tenu à en faire bénéficier ses patients. L’examen des dossiers médicaux de Lambaréné met d’ailleurs en évidence le pourcentage important de guérison, ainsi que la préférence accordée par les Africains à l’hôpital Schweitzer au détriment de l’établissement concurrent de Libreville.

Si le docteur a fondé un « hôpital-village », ce fut dans le dessein de pratiquer une médecine de proximité et surtout de ne pas ajouter de la souffrance aux malades africains en les arrachant à leur cadre de vie. Plus largement, il lui importait de vivre sobrement, en harmonie avec la nature environnante. Aussi Lambaréné était-il pour les malades un endroit où il faisait bon vivre, d'autant plus que Schweitzer se préoccupait constamment du ravitaillement de l'hôpital dont il avait fait un lieu rassurant. Les malades étaient à l'abri des empoisonnements, fréquents dans leurs villages, tandis que les enfants des femmes décédées en couches, les aliénés mentaux et les lépreux n'étaient plus voués à la mort. Ainsi à Lambaréné, les préoccupations écologiques n'étaient pas incompatibles avec la sécurité des biens et des personnes.

Albert Schweitzer met ainsi l'accent sur le caractère irremplaçable de tout être vivant et sur la responsabilité qui en découle pour l'être humain. Il cite en exemple le « respect de la vie que le matérialiste le plus convaincu éprouve lui aussi lorsqu'il évite de piétiner le ver sur la chaussée ou de cueillir les fleurs sans raison !». Les effroyables hécatombes de la 1ère guerre mondiale ne sont évidemment pas indifférentes à son cheminement. C’est également au nom du respect de la vie que Schweitzer s’est fort engagé contre la course aux armes atomiques et contre les essais nucléaires, en mettant en avant le « droit international » des gens : à la différence des armes traditionnelles, les armes atomiques détruisent aussi ceux qui sont éloignés des combats et leur action néfaste perdure …

Pascal JACQUOT   (A partir de l’article de M. Arnold, paru dans Evangile et Liberté de janvier 2021 n°345) www.evangile-et-liberte.net

Les deux photos ci-dessus présentent l'hôpital-village tel que je l'ai vu en 1965. 1ère : principale rue avec son caniveau central et différentes activités de préparation des repas; 2ème : une rue voisine avec l'abri de stérilisation des ustensiles médicaux.

         On connaît Schweitzer théologien, philosophe et spécialiste de Bach, mais on ignore souvent qu’il fut un grand prédicateur et que prêcher était pour lui un besoin vital. Parmi les centaines de sermons qu’il a laissés, rédigés in extenso et prononcés en allemand lorsqu’il prêchait en Europe, seule une infime partie a été traduite en français. Le sermon qu’il a prononcé le 24 novembre 1918 à l’occasion du souvenir des défunts, quelques jours après l’entrée des troupes françaises dans Strasbourg, est la première prédication dans laquelle apparaît l’idée du « respect de la vie (Ehrfurcht vor dem Leben) ». Schweitzer en développera les différentes implications dès 1919 dans une série de seize prédications éthiques, mais cette première prédication est remarquable : elle prend le contre-pied des prédications nationalistes, revanchardes et associant Dieu à la guerre qui étaient prononcées à l’automne1918 en France comme en Allemagne.

Pour lire tout le sermon du docteur et théologien Albert Schweitzer

Pour lire tout le chapitre « Lambaréné » de Pascal Jacquot (sous le pseudonyme Bertrand)

Pour obtenir le dossier « Quatre années au Gabon de 1964 à 1968 » de Pascal Jacquot

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Obligation ? Non ! 2021 02

 

Je suis toujours médusé par les spectacles colorés qui s’offrent gracieusement à moi au fil des jours : un panorama plongeant d’un sommet sur des collines déchiquetées, un paysage de prairies plein de verts nuancés et parsemé de coquelicots, un coucher de soleil se noyant dans les nuages … Et le concert des oiseaux me fascine aussi : la trille du rossignol qui répond la nuit au ululement de la chouette ... Sans parler du festin des champs avec fruits et légumes si divers et variés. Ainsi la nature m’offre-t-elle un cocktail ininterrompu et toujours renouvelé avec son concert spontané !

Il me suffit de savoir observer, écouter, goûter pour être rassasié gracieusement ! Avec toute cette vie animale, végétale … et humaine qui grouille dans notre monde frétillant ouvert sur un univers infini ! Cette riche existence m’est offerte et je la reçois comme un cadeau. Avec une reconnaissance inouïe ! De la fourmi avec son art de l’organisation à l’hirondelle qui m’annonce le printemps, du vermisseau qui travaille le sol à l’abeille qui m’offre son miel, de la brebis dont je bois le lait du fromage à l’agneau qui me donne son gigot, tous partagent spontanément mon destin et il me suffit de respecter ce qu’ils sont pour apprécier leur concours.

 

La fragilité inhérente des êtres qui m’entourent est aussi leur spécificité, leur richesse ! Ce que je sais, ce que j’ai appris me permet de mieux collaborer, de vivre confiant à côté ou avec … Mais je sais en réalité si peu de choses que mes petites intuitions se confondent souvent avec l’aveuglement collectif ! Les plus grands savants, les plus grands spécialistes avouent en général leur ignorance, leur incompétence et leur sagesse est de le reconnaître au soir de leur vie. Les Einstein, Pasteur, Galilée, Darwin … ont expérimenté des notions essentielles qui nous permettent de bénéficier de leurs talents mais ils restent toujours modestes et craignent que leurs découvertes soient mal exploitées … Et, de toute façon, ils ne sauraient jamais imposer leur point de vue

Si nous pouvons nous réjouir d’une meilleure connaissance du monde et des éléments qui nous permettent de mieux sérier les phénomènes que nous devons surmonter, le progrès ne peut pourtant jamais se confondre avec une obligation quand il s’agit de choix personnels, d’options fondamentales ! Chacun doit conserver sa liberté de détermination comme le bien le plus précieux et personne, pas même le pape ou le professeur le plus compétent, ne peut se substituer à quiconque en ce qui concerne sa propre vie et sa conscience.

 

Bien sûr « ma liberté s’arrête où commence celle des autres » …. Comme la fourmi dans la fourmilière ou l’abeille dans la ruche, l’homme est un être dans la société et il ne peut s’isoler. Aussi chacun doit accepter l'autre dans sa diversité et son originalité. Chacun doit se sentir beau en effet dans sa vulnérabilité. Comment pourrait-on admirer les êtres qui nous entourent sans être conscient soi-même de sa propre merveille ? Chacun a donc droit à son ilot vital et peut se protéger comme il préfère. Il peut se piquer, se droguer s’il l’estime juste mais il ne peut cependant jamais imposer aussi à l’autre de se piquer, de se droguer, de s’altérer …

C’est évidemment le désir de tous de préserver sa santé le plus possible. Et c’est le choix de beaucoup aujourd’hui de prolonger leur vie le plus longtemps possible en utilisant tous les moyens offerts (quitte ensuite à désirer l’interrompre volontairement par l’euthanasie pour y mettre fin !). Je comprends ces réflexes et je les respecte. Ce n’est pourtant pas mon souhait, ni de prolonger l’existence à tout prix, ni de l’interrompre artificiellement. Je sais les méandres de mon chemin et je préfère accepter mes propres fragilités physiques ou psychiques même si j’essaie de les maîtriser de mon mieux. Je sens que je suis maintenant au crépuscule de mon séjour ici-bas et je me prépare sereinement au passage du Styx pour les Champs Elysées des morts. Colmater dignement encore les brèches de mon vaisseau, oui peut-être, mais sans repousser les choix de son capitaine qui refuse toute obligation servile car il souhaite une vieillesse la moins artificielle possible et considère la mort comme encore un instant de vie ...

 

Pascal JACQUOT

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A cause de la situation sanitaire engendrée par le Covid, plusieurs étudiants de Lyon mais aussi d’autres jeunes dans d’autres villes ont tenté directement ou indirectement de se suicider en se défénestrant ou en avalant abusivement des médicaments …

Une jeune fille de 18 ans s’est donné la mort en se jetant sous un train. Qu’a-t-elle pu vivre d’affreux, d’atroce pour vouloir  ainsi en finir ? Et l’on apprend en plus qu’elle a prévenu ses amis de son geste, qu’elle s’est filmée jusqu’à la dernière extrémité …

Des chefs d’entreprise n’arrivent plus à régler leurs charges financières. Ils préfèrent parfois s’effacer plutôt que de perdre la fierté de leur travail ...

C’est le découragement, la perte de confiance, l’isolement, la souffrance qui poussent  ces désespérés à fuir le monde. Ces situations nous secouent et nous interpellent douloureusement !

Or, aujourd’hui, dans de nombreux pays du monde encore, bien des enfants qui ont pourtant toutes les aptitudes vitales, et aussi des adultes, meurent trop rapidement malgré eux. Simplement parce qu’ils ont faim et ne peuvent manger suffisamment … Ou parce qu’ils ne reçoivent pas les premiers soins indispensables … De nombreux journaux, bien des télés nous le rappellent régulièrement 

 

Il semble commun et presque banal de vouloir préserver la vie, sa vie, le plus longtemps possible. Les progrès scientifiques et médicaux semblent travailler dans ce sens et nous y inciter. Même si certains mouvements ou sectes renversent cet ordre de valeur ! (Lors des suicides collectifs par exemple : Moon, Djihadistes). Pour ces derniers, la mort n’apparait pas en effet comme une extrémité dont il ne nous appartient pas de fixer l’échéance mais comme un passage ouvrant au contraire de nouveaux horizons libérateurs ... La bible elle-même ne rappelle-t-elle aussi qu’« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13) et des Jean Moulin, Maximilien Kolbe, Arnaud Beltrame, Samuel Paty ne l’ont–ils pas exprimé à leur façon ?

 

Que l’on croie ou non que la mort ne soit pas la « fin » de toute vie, comment se préparer de la meilleure façon à ce « passage » ? Est-ce en acceptant seulement ce que la vie nous offre tant qu’elle nous sourit ?… Mais, à notre époque, beaucoup de nantis ne font-ils pas davantage confiance aux magies trompeuses que l’argent permet d’acquérir ? Pour essayer de vivre coûte que coûte, même lorsque le corps fatigué ou usé appelle peut-être au repos perpétuel ...  Faut-il alors se laisser séduire par des propositions que le trans humanisme propose ? Et vivre plus longtemps, très longtemps, pourquoi pas jusqu’à deux siècles, en utilisant tous les moyens de greffe, de transplantation, les procédés de robotisation, de puces, de chimères … Et chercher ainsi de plus en plus à prolonger sa vie en comptant uniquement sur les progrès techniques ?… 

 

Lecteurs de cette page, que nous soyons membres d’un groupe Ecoute et Partage ou simples abonnés à ce « Mot », nous sommes tous interpellés par le sens de la vie ! Pour apprécier bien sûr jusqu’au bout ce qui  nous est offert, goûter les plaisirs qui se présentent et partager nos satisfactions et nos espoirs. Mais apprendre à gérer sa vie n’est pas facile. Accepter la fin de sa vie quand elle se présente, n’est pas simple ; sans la précipiter ni la repousser par peur ! Comment apprécier en effet sa propre vie, lui donner un sens, sans ignorer les besoins essentiels de nos frères humains du village Terre … C’est le sort de chacun et personne ne peut s’en exempter. Le contexte actuel nous invite encore davantage à ce questionnement !

 

Pascal JACQUOT

 

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Ce que je crois ! 2020 12

C’est avec beaucoup de réserves que j’essaie d’exprimer ce que je crois ! Car ce que je crois aujourd’hui ne sera peut-être pas tout à fait ce que je croirai demain. Et ce que je crois n’est de toute façon pas une certitude mais seulement une conviction … C’est le « Tenir pour véritable, pour possible » du dictionnaire et non le « Tenir pour certain, pour indubitable » ! Loin du « Je crois en Dieu, le père tout puissant, créateur du ciel … » proclamé encore aujourd’hui dans les églises. Que j’ai moi-même formulé quand j’étais plus jeune, certainement davantage par fidélité et confiance envers ma famille ou mes maitres. Et que je ne renie d’ailleurs pas du tout car il m’a éveillé à un essentiel profond qui me semble toujours fondamental.

Maintenant, je crois en effet plutôt en une Source de la Vie, de la Beauté, de l'Amour, de la Vérité. Et j’accepte de l'appeler Dieu. Cette Source inépuisable, enfouie en notre tréfonds humain, nous offre le goût et le souci de vivre vrai. Dieu, c'est alors le souffle du vent dans une feuille, c'est le sourire de ma fille, c'est cette merveilleuse orchidée devant nous, c'est vous, c'est moi en potentiel, en devenir … La respiration discrète au plus intime de nos vies, le ferment enfoui en nos profondeurs, la parole secrète qui se murmure en nos cœurs, la lumière ténue qui brille en nos ténèbres sont cette Source cachée qui se faufile dans nos terres toujours trop arides ...

Je crois en cette Source qui anime la vie et le monde et me nourrit ou irradie. Elle m’a offert cette vie et cette terre comme à tout un chacun. Comme à tous ceux qui m’ont précédé et à ceux qui me prolongeront. Elle m’a offert le cadre, l’héritage d’une famille, d’un milieu avec ses richesses et ses fragilités. Elle m’a permis de découvrir un village, un pays, le monde, de cheminer à travers mes apprentissages,  mes expériences, mes recherches, mes choix ... Et la mort me permettra d’accepter mon itinéraire tortueux, inachevé, partiel … La vie continuera de toute façon, peut-être avec moi, de toute façon par les autres. Les autres ? Toutes les femmes et tous les hommes bien sûr que j’aime, admire, imite ou dénigre, déteste, combats et qui, comme moi, assument leur destin. Mais aussi toute la nature, tout le monde végétal et animal. Tous de merveilleux compagnons de route, appréciés, utilisés, exploités, trop souvent aussi malmenés et non respectés …

En tenant ma modeste place ici-bas. En partageant ma chance avec mes proches. En appréciant le verre de l’amitié avec mes compagnons, le plat du partage avec ceux qui ont faim, le toit du réconfort avec ceux qui attendent le geste d’entraide, je suis heureux de goûter moi-même déjà un peu le nid chaleureux auquel tous aspirent … Ni saint, ni diable mais humblement homme, fils de paysans, instituteur-éducateur pendant une carrière, compagnon, frère et père d’une destinée …

Je suis dans cet univers un élément parmi tant d’autres, en cheminement, en gestation, après et avant tant d’autres encore. Et certains qui ont laissé leurs traces positives sont des guides exemplaires qui me montrent le passage. Ils rejoignent certainement ou participent déjà à la source de Vie éternelle en devenant eux-mêmes enfants du salut … Ainsi l’homme Jésus dont je reconnais et admire les talents, les capacités, l’engagement jusqu’au don de sa vie, la justesse avec son rôle de berger, et qui est uniquement, simplement, magnifiquement homme mais fontaine de divinité … Ainsi peut-être Bouddha , Krishna,  Mahomet …, le courage, la générosité de certains prophètes, chrétiens ou non, des Martin Luther King, Nelson Mandela, Yitzhak Rabin ..., la bonté, la patience, la droiture de certains Maximilien Kolbe, abbé Pierre, Arnaud Beltrame ... Et aussi les exemples simples mais généreux de mes proches, ma grand-mère Reine, mon frère François, mon ami Joseph … Je pense que, si le corps de tous s’est putréfié, est devenu humus, a muté, leur vie à chacun se prolonge encore mais différemment dans l’éternité … Comme la mienne est donc aussi appelée à se prolonger !

Pascal JACQUOT

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Piège numérique 2020 11

 

Si votre sœur vous adresse ce message :

 « Est-il possible que je te parle d'un fait me concernant ? Je suis temporairement indisponible au tel mais j'attends ton message. A bientôt »

je suppose que, comme moi, vous lui répondrez immédiatement sans hésiter :

« Bien sûr ! D’ailleurs, ce matin, je pensais à toi à propos de …».

Or, le lendemain, vous recevez un nouveau mail avec ces précisions :

« Merci pour ta réponse, cela me donne un sentiment de honte de te parler de ma situation. Depuis une semaine, on m'a découvert une tumeur au larynx avancé 4 dont je n'ai voulu parler à personne. Cependant je souhaite que tu gardes pour l'instant cette nouvelle confidentielle. Je fais la navette entre l'hôpital et la maison pour divers examens et analyses plus poussées chez un spécialiste (carcinologie) d'où j'ai reçu différentes échographies. J'ai seulement besoin que tu me rendes un service : accepterais-tu de trouver un tabac presse, un supermarché ou une station-service où tu pourras-tu te rendre facilement ?…  Tu peux me répondre par mail, car je vais en salle d'observation pour d'autres examens et les téléphones ne sont pas autorisés à l’hôpital … Je laisse ma tablette connectée en attendant ta réponse. »

 

Si alors, comme pour moi, ces précisions éveillent aussi votre surprise, car son auteur ne semble pas celui que vous imaginiez, la méfiance s’amplifie encore quand vous constatez que sous l’identité réelle de votre sœur l'adresse mail a bien changé ! Un rapide échange téléphonique (concret cette fois !) avec ma sœur confirme en effet qu’elle n’a rien à voir avec cela et que je suis victime comme tous ses contacts puisque son ordinateur a été piraté ! On a bien cherché à me piéger !… C'est paraît-il une technique courante utilisée qu'il faut apprendre à détecter mais qui m'arrive pour la première fois. L' histoire pourrait donc se terminer là.

 

Pourtant, deux jours plus tard, alors que j’utilise mon ordinateur pour tout autre chose, l’écran est brutalement envahi par un encart précisant : « Attention, votre ordinateur est piégé ! Ne l’éteignez surtout pas car vous vous exposez à de graves ennuis mais appelez le n° de téléphone en surbrillance en précisant cette référence : «AAT271 ». Puis tout l’écran se trouve brutalement figé en bleu avec la présentation et le logo de  Windows pour confirmer la même obligation avec le même numéro de téléphone et la même référence …

Je suis bouleversé par cet incident brutal et surtout, pris au dépourvu car je n’établis spontanément aucun lien avec le spam reçu la veille. J’hésite, mais puisque le système d’exploitation Windows, mon opérateur et mon antivirus me le conseillent, je téléphone au numéro indiqué et précise la référence signalée. Je suis alors aimablement reçu par une personne bienveillante qui me rassure, comprend la situation et m’invite à suivre un processus de remise en état …

Pas de plateforme informatique donc ! Malgré ma méfiance habituelle, c’est à partir de là que commence ma plus grande erreur sans que j’en prenne alors réellement conscience … Alors que je devrais arrêter immédiatement l’ordinateur, je fais confiance à une personne très professionnelle aussi compréhensive que compétente, un infortuné sauveur ! : je permets ainsi sans le savoir une arnaque en favorisant alors une application d'accès à distance qui permet cette fois à un malotru d'entrer vraiment dans ma machine !

L’opératrice me fait découvrir alors tous les fichiers infectés de mon ordinateur. Après de nombreuses opérations, elle me précise les ennuis auxquels je m’expose si je ne réagis pas sur le champ. Elle propose enfin différentes formules possibles de réparation avec une garantie plus ou moins longue : 550 € pour 4 ans, 450 € pour 1 an … et finalement, avec une faveur toute particulière, 250 € …

 

Heureusement que, sous prétexte de recevoir un autre avis, celui d’un ami sûr, je ne réponds pas à la proposition offerte ! Quand je prends conscience –mais un peu tard- de ma légèreté, je consulte aussitôt un informaticien sérieux qui corrige alors la situation en effaçant l’historique, les traces et les liens enregistrés dans mon ordi … Je suis rassuré mais je préfère toutefois signaler aussi la situation à ma banque !

L’assistante perfide qui m’a conseillé fait certainement partie de la même équipe ou est la même personne  apparemment niaise qui m’a envoyé un mail la veille pour me tromper … et qui a cherché avec son réseau à manipuler mon ordinateur pour ravir indûment des données  et me soulager financièrement !

 

Prolongeant ma réflexion, je me rappelle avec émotion le petit voleur de pommes de mon enfance embarqué par les gendarmes pour essayer de mieux cerner le nouveau gavroche des temps modernes … Celui qui ment par téléphone ou publicité interposés, celui qui traque par falkes news et réseaux sociaux anonymes, celui qui propose de vous aider pour mieux vous dérober et qui entre invisible chez vous quand vous croyez lui fermer la porte ! Le piège dans lequel je suis tombé prouve certainement ma naïveté. Je préfère cependant vous prévenir pour vous éviter la même erreur. J’ai découvert en effet à mes dépens que, dans de telles situations, pareille contrariété qui n’arrive pas qu’aux autres est éprouvante !

  

Pascal JACQUOT  -  2020 11

 

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L’homme robotisé ? 2020 09

       Accepter l’individu que je suis, c’est apprécier toutes ses capacités et reconnaitre aussi ses limites sans ni les réduire, ni les survaloriser. Notre corps est une merveille d’auto fonctionnement qui obéit à des règles et que nous devons respecter. L’exercice physique, la modération alimentaire, la chaleur affective, l’ouverture  spirituelle, la sagesse de clairvoyance ou de discernement ne sont pas des pratiques facultatives mais des nécessités indispensables pour quérir un équilibre … Que celui-ci reste précaire et toujours à améliorer est bien sûr une préoccupation. Encore faut-il s’émerveiller déjà de ce que nous sommes, de ce que nous pouvons être sans jamais nous lasser de cheminer, de progresser. Et sans abdiquer devant notre fabuleux potentiel …

       Comme la montre nous précise l’heure, le bracelet connecté podomètre, cardio-fréquencemètre peut nous apporter des informations sur notre rythme cardiaque ou nos performances physiques. Mais en confiant à une machine un automatisme que nous savons mal mesurer, n’est-ce pas renoncer en même temps à une disposition instinctive ? Il semble que nos compétences sont toujours insuffisamment exploitées. Parce que l’aveugle ne peut utiliser la vue, il développe davantage son toucher et son audition. Parce que le sourd ne peut entendre les sons, il observe davantage et lit sur les lèvres de ses interlocuteurs … Sans être ni sourds, ni aveugles, utilisons de toute façon au mieux toutes nos capacités ! Nos organes internes, nos réactions psychiques réagissent spontanément aux circonstances qui leurs sont imposées ! A condition qu’elles ne soient pas outrancières et qu’on leur laisse la possibilité de les maitriser !

       Comment ne pas s’émerveiller devant une petite graine qui, grâce à l’humus rassemblé entre deux pierres, grâce à l’humidité ambiante et malgré les chaleurs caniculaires, se développe, s’épanouit et nous offre une fleur odorante et colorée … Pourquoi notre organisme qui rassemble tant de petites « graines » diverses ne saurait-il pas surmonter les principales épreuves qui se présentent au cours de notre vie ? A la condition toutefois de respecter les bases de cette vie ?

       L’homme qui s’appuie sur ses compétences mais manque souvent de confiance ou d’humilité devant ses ignorances cherche parfois à se protéger à l’avance … Comme si un emplâtre dans un pneu pouvait éviter une crevaison sans provoquer en réalité un déséquilibre ! Un exemple. Plus de 10 % de la population française est aujourd’hui obèse. 16 % des enfants ont un excès pondéral. Cela nous invite-t-il à des précautions alimentaires accrues, à des exercices physiques réguliers ou à des expériences chirurgicales hasardeuses, voire dangereuses ? Le malaise sociétal actuel favorise-t-il la responsabilisation individuelle ou ne manifeste-t-il pas au contraire un fatalisme et un abandon d’impuissance ? L’instruction peut élargir la connaissance mais l’intuition, le bon sens, la sensibilité, l’instinct sont aussi des atouts essentiels dont chacun dispose et que l’on doit exploiter pour s’épanouir. Or, de plus en plus semble-t-il, on compte sur la rustine, la greffe, le pacemaker, la vaccination, le médicament … qui apportent automatiquement des effets secondaires, souvent indésirables, parfois néfastes, voire dangereux ! 

       Où est le fabuleux pouvoir d'auto-réparation, la régénération du corps, l’auto-guérison, les cellules souches capables de se multiplier ….  Ne grève-ton pas souvent une complication supplémentaire pour l’organisme qui essaie de se défendre, de se protéger spontanément ? Ne joue-ton pas à l’apprenti sorcier en suppléant dangereusement un organe, en le manipulant ?  Car la perte de cet équilibre est à la base du développement des maladies. Le scientifique Itzhak Bentov* écrit : « Nous pouvons considérer qu’une maladie provient du comportement déréglé de l’un ou l’autre des organes de notre corps. Lorsqu’on y applique un puissant rythme d’harmonisation, le système d’interférence des ondes qu’est l’organe, peut se mettre de nouveau à battre à l’unisson. » Et Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS précise : « Le Covid-19, c’est très simple : c’est le résultat d’une biodiversité maltraitée. … Dans la nature, tout est question d’équilibre ».

        Quel individu souhaitons-nous devenir ? Quelle créature préparons-nous pour l’avenir ? De quel homme rêvons-nous ? Un être riche de ses compétences malgré ses faiblesses ou un automate robotisé qui devra obéir à des programmes humains que de nouvelles forces intéressées, financières notamment, s’ingénient à mettre en place ?

        Après avoir découvert avec les sciences quelques bases des lois naturelles qui permettent de mieux nous connaitre et de nous adapter, après avoir repoussé les gourous religieux qui cherchaient à nous dominer pour nous écraser par la peur d’une toute puissance divine, après avoir remplacé les pouvoirs dynastiques, qui nous spoliaient, et élu des représentants chargés de veiller sur leurs compatriotes, nous devons surtout et toujours apprécier les merveilleuses dispositions qui nous habitent et apprendre à nous protéger, à nous construire pour valoriser ce qui est vraiment essentiel pour chacun de nous ! Aussi est-il certainement utile de rappeler quelques mots d'Henri Bergson* :

«  Il y a des choses que l’intelligence seule est capable de chercher, mais que, par elle-même, elle ne trouvera jamais. Ces choses, l’instinct seul les trouverait ; mais il ne les cherchera jamais. »  

Pascal JACQUOT

 

·            Itzhak Bentov, né en 1923 et décédé le 25 mai 1979 dans un accident d’avion, est un inventeur, un mystique, un auteur, un scientifique :

« Nos corps sont des miroirs de l’univers entier à tous les niveaux »

« La vibration imprègne toutes choses et toutes matières »

« Nos cerveaux sont des récepteurs, des amplificateurs, des émetteurs et non la source de la pensée »

*           Henri Bergson, (L’évolution créatrice - 1907) 

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Les pouvoirs de l’esprit sur le corps

2020 08

 

Chers amis, chers lecteurs

 

Permettez que je m’adresse à vous pour soulever quelques questions qui me tiennent à cœur mais qui nous concernent tous. Surtout en cette période de pandémie qui ne facilite pas les échanges directs.

 

Comment se fait-il qu’une personne guérisse et qu’une autre pas ?

Comment se fait-il que l’une survive vingt ans à un cancer alors que l’autre est emportée en quelques mois ?

Quel est cet élan coordinateur qui rassemble les ressources de notre organisme pour que s’opère la guérison ?

 

C’est tout l’objet du livre que je vous propose de lire : explorer le pouvoir de l’esprit sur le corps. Patrick Clervoy, médecin psychiatre, professeur agrégé du Val-de-Grâce en est l’auteur. Boris Cyrulnik soutient cet ouvrage.

 

Les expériences du passé, les guérisons miraculeuses et l’éclairage des découvertes les plus récentes permettent de mieux comprendre le rôle des puissants facteurs psychiques qui peuvent agir sur le corps.

C’est une plongée passionnante, guidée par un médecin psychiatre, au cœur des phénomènes étranges de guérison.

C’est un plaidoyer pour une médecine plus ouverte qui prenne en compte cette dimension inexplorée de la guérison : la force vitale de l’être humain.

 

Pascal JACQUOT

PS Pour vous permettre d’avoir un aperçu de ce livre qui compte 350 pages, écrites avec une impression en gros caractères et un vocabulaire clair et simple,

Quelques extraits du livre sont à votre disposition en cliquant :

 

Pour acquérir le livre :

Les pouvoirs de l’esprit sur le corps

Par Patrick Clervoy  -  Editions Odile Jacob  (21,90 €)

 

Les pouvoirs de l’esprit sur le corps

(Livre Editions Odile Jacob) 

Par Patrick CLERVOY, médecin psychiatre

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Confinement et respect        2020 07

   ou le calvaire d'une "Ainée" à Nancy !

 

La pandémie du coronavirus et les excès qu’il a suscités peuvent-ils nous mettre en garde contre la puissance des chefs qui se sentent  indirectement investis d’un nouveau pouvoir ? Que n’ont-ils pas dit, et souvent imposé sous couvert de préserver la santé de leurs ouailles ? En s’appuyant sur la science soit disant incontournable des professeurs de médecine pour justifier leurs décisions …

  Protéger la vie de ceux qui nous sont confiés n’est certainement pas choisir à leur place. De quel droit peut-on décider en effet pour une autre personne, majeure, équilibrée, courageuse, fût-elle âgée ?

 

Je connais une personne, appelons-la " l’Ainée ", qui vivait seule dans un foyer résidence. Pendant la période de confinement, elle avait besoin de l’aide mise en place depuis plusieurs mois pour la préparation des repas, le ménage et son assistance sanitaire. Elle avait besoin de « se déambuler » dans les couloirs et passer du temps avec sa grande amie et voisine. Or, voici les réponses qu’elle a obtenues :

 Parce que " l’Ainée " avait négligé de baisser sa plaque chauffante, on a débranché le circuit électrique et elle a dû se contenter de repas froids sans même avoir la possibilité d’obtenir un thé chaud !

Parce qu’elle souhaitait sortir de temps en temps de son studio, on a placé une lourde table derrière sa porte d’entrée  ainsi que devant la porte fenêtre de son jardinet. Toute visite extérieure était interdite : linge, approvisionnement, soins paramédicaux, etc. supprimés. Le prétexte : elle avait contracté le virus en se rendant chez la voisine. Un médecin, qui est venu visiter l'amie, l'avait - parait-il – testée positive !!! (les tests n'étaient alors pas disponibles !).

Après plusieurs semaines de ce régime, révolte et désespoir se sont traduits par une crise. Y a-t-il eu - elle l'affirme – intervention d'un membre du personnel qui l'aurait fait tomber en voulant la maîtriser ? C'est très plausible. Les pompiers sont intervenus et ont décidé le transfert aux urgences.

Dénutrie et déshydratée, elle a été prise en charge en service hospitalier pendant deux mois puis transférée en clinique. Là, toujours à l'isolement, pour éviter qu’elle ne se manifeste ou se déplace, on l’a « entravée », c’est à dire attachée à son siège, à son lit. Sans espoir ou possibilité de visite.

Après avoir été interpellé par sa sœur, le médecin responsable ayant demandé l’arrêt de ce traitement indécent, " l’Ainée " ne fut pas immédiatement libérée. Il fallut une nouvelle intervention de sa sœur qui n’était qu’indirectement au courant par téléphone puisqu’elle ne pouvait pas la rencontrer … C'est alors que le test a été fait et il s'est révélé totalement négatif.

 

En présentant de tels faits, nul doute que l’indignation, la réprobation vont certainement s’exprimer. Encore ne faudrait-il pas reprocher au simple lampiste ou à l’aide-soignante d’avoir dû trouver une solution qu’elle savait elle-même certainement inappropriée. Ainsi les conséquences des choix réalisés pour " l’Ainée ", sont bien plus néfastes que la pandémie elle-même.

Le respect de la personne suppose sa liberté, quel que soit son âge. Dans le domaine de la santé aussi bien sûr. En aucun cas et pour aucune raison, on ne devrait pouvoir infliger à un patient un traitement qu’il ne souhaite pas ! Même si son propre désir a pour conséquence indirecte d’abréger sa vie …

 

Pascal JACQUOT  2020 07

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Dépasser le secondaire ...  2020 06 

 

Pour s’appuyer sur le fondamental comme nous le souhaitons, ne faut-il pas dépasser le secondaire qui apparait inutile ?

Quelles valeurs, quelles convictions communes et essentielles peuvent réunir tous les hommes (et femmes) de bonne volonté qui au moins, en ce 21ème siècle, « ne souhaitent pas pour les autres ce qu’ils ne désirent pas pour eux-mêmes » ?

 

Par-delà les pratiques diverses et respectables des religions, par-delà les valeurs des militants divers, dans des domaines variés, quelles divergences secondaires nous faut-il apprendre à dépasser et accepter pour vivre ensemble et nous respecter ?

 

En plus des indispensables besoins matériels pour vivre et subsister, en plus des essentielles et légitimes identifications de tout être humain, les principes de liberté, égalité, fraternité ne sont-ils pas une base incontournable ?

-          La reconnaissance de l’inconditionnelle dignité de tous, par-delà les races, les sexes, les fonctions ...

-          La recherche de justice universelle, manifestée en solidarité ...

-          La primauté du bien commun ...

 

Pourtant certains engagés s’opposent à de telles concessions et affirment qu’ils ont la certitude de dire la vérité, que, seule, leur doctrine est vraie, qu’en dehors d’eux, il n’y a qu’erreur …

« Si vous cherchez un doctrine, soyez certain qu’il n’y a de doctrine vraie que catholique ». Maurras

 «Il n’y a qu’une seule bonne raison de croire au Christ, c’est la certitude que le Christianisme dit la vérité» Bellamy

...

 

Alors, ces leaders suivent-ils vraiment les règles fondamentales, essentielles et incontournables du message de leur  maitre spirituel ?

Pour sa part, Abdellatif Laâbi, poète, écrivain et traducteur marocain, affirme « qu’il n'y a d'être humain que celui qui considère que la Vie est encore plus sacrée que ses croyances et ses divinités ... ».

A chacun en effet de retenir vraiment l’essentiel …

P. J. .2020 06

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Ce n’est pas la vache qui est folle ! 2020 05

 

Faut-il s’étonner de ce qui nous arrive avec le Covid-19 ? De sa rapidité, de sa brutalité, peut-être mais certainement pas de la forte interpellation, de la lourde semonce qui nous est adressée pour que l’on comprenne enfin la gravité de la situation (adressée à nous bien sûr mais aussi à tous les hommes et femmes, surtout à tous les responsables, les décideurs, et même les systèmes que les puissants ont mis en place avec des algorithmes et qu’ils ne maitrisent peut-être déjà plus complètement …)

 

Ce qui nous arrive n’est pas une crise mais une catastrophe qu’aucun jeu, ni « 1,2,3 soleil », ni «  pas vu, pas pris » ne peut estomper . Ce qui nous arrive a été annoncé depuis fort longtemps par de nombreux sages mais on préfère tourner en ridicule ceux qui semblent ne pas avoir raison ! Car ceux qui s’imposent alors sont apparemment les plus forts (quels que soient les moyens utilisés). Et ce qui me semble le plus grave, c’est qu’ils vont encore vouloir s’imposer cette fois malgré l’échec flagrant de la situation !

 

S’il n’est pas trop tard, si enfin les hommes acceptent vraiment de se remettre en cause, de reconnaitre les causes du dérèglement climatique, l’aggravation des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres, la surexploitation de la planète, la surconsommation aveuglante qui est le contraire d’équilibre…, peut-être pourra-t-on rechercher les vrais problèmes et poser les vraies questions ! Sans se limiter au sort des occidentaux souvent encore privilégiés et qui profitent indirectement de la fragilité du plus grand nombre !

 

L’agriculture préfère utiliser le glyphosate, les produits chimiques, favoriser  les élevages industriels dans des conditions  aberrantes avec des bêtes 'machinisées' aux rendements insolents … Bovins, porcs, volailles, poissons ne sont plus respectés dans des fermes mais robotisés dans des usines rurales …

Les exploitations ne sont jamais assez performantes, jamais assez rentables parce qu’elles sont toujours trop petites, trop inefficaces !

Et le paysan n’arrive pas à vivre … (un paysan se suicide chaque jour en France !)  …

 

Des logements, du travail, de la nourriture pour tous ? Oui, bien sûr.

Mais quels logements, quels travaux, quelle nourriture ? …

Pour éviter la tragédie des disettes, le drame du chômage, nous participons à la fabrication d’objets superflus, parfois inutiles, parfois dangereux, et des plastiques de pacotilles, et des armes de destruction …

Mais devenir paysan, c’est à dire gardien du pays; produire des matériaux, des aliments qui respectent la nature, les animaux, les hommes, nous pouvons et savons le faire mais nous y renonçons parce que ce n’est pas rentable, ce n’est pas assez lucratif …

 

La vie de chacun est le bien le plus précieux. La protéger, la préserver est certainement notre premier rôle … Confier sans contrôle notre santé aux nouveaux prêtres de la médecine est dangereux car les abus sont non seulement possibles mais parfois irréversibles.

Croire que l’on peut changer ses organes comme les pièces d’une voiture est un leurre ;

Croire qu’un vaccin miraculeux se substitue à notre propre démarche est dangereux;

Croire que l’homme est « homo deus » est absurde.

Qu’une pharmacienne, ancienne ministre de la santé, Madame Bachelot, puisse reconnaitre publiquement que  « tout médicament efficace est toxique » est un aveu révélateur ! Surtout quand on bannit encore officiellement des soins pourtant inoffensifs, sécurisés et actifs.  

 

Nous savons que l’hygiène, la connaissance, la sobriété ont permis et apportent des améliorations. Que la durée de la vie a progressé. Mais la qualité de vie s’est maintenant stabilisée en occident et peut même se dégrader …

 

Si, aujourd’hui, les modifications climatiques de notre planète, le phénomène de l’obésité qui touche de plus en plus de jeunes, la surconsommation régulière et banalisée de molécules prodiges, la dépendance des populations aux produits importés de première nécessité, l’invasion du superflu qui éloigne l’indispensable, continuent à dissiper la fierté de l’homme … 

alors ce n’est pas la vache qui est folle[i], mais c’est l'homme qui est devenu fou. Et peut-il longtemps refuser encore de prendre conscience des causes profondes de ce qui lui arrive ?

 

[i] L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) dont souffre la vache  est provoquée par la folie de l’homme qui a le culot de l’appeler « maladie de la vache folle » !

La caricature présentée ci-contre a été publiée par l’association Lorraine “Nature et Survie” en août 1980 (il y a 40 ans exactement !)

Commentaires :

 

Merci pour cet article. Je pense que tu touches du doigt ce que nous devrions comprendre depuis longtemps et que nous avons encore du mal à intégrer.
Ce que le coronavirus nous propose, c’est la preuve que le confinement de quelques jours suffisent pour dépolluer suffisamment l’atmosphère pour que les oiseaux et les insectes puissent réapparaître, pour que Venise retrouve de l’eau claire et les bans de poisson qui vont avec, que l’air de Paris soit à nouveau respirable…
La nature fait des miracles, ne l’empêchons pas…

Bernard

 

Très juste, espérons donc que tout le monde en tire des leçons profitables à tous!

Le déconfinement  pour certains me semble peu raisonnable : achats en masse d'écrans géants dans les grandes surfaces, foule des samedis en plein centre ville, pas assez de masques portés. Effet temporaire?

Nicole

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Points de vue

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Emerveillement et réalité !

 

Devant un coucher de soleil où les nuances de lumières et de couleurs se mélangent dans les nuages à l’horizon, je suis souvent béat d’admiration. Du haut d’une montagne où le panorama environnant rassemble des monts majestueux avec des glaces blanches et des vallées vertes et vivantes avec des filets d’eau bleue qui courent, je suis invité à la méditation …

 

Les merveilles qui s’offrent à notre vue, les images admirables qui nous sont transmises par les satellites, les découvertes qui permettent de mieux comprendre l’univers, ouvrent notre espace sur l’infiniment grand, l’infiniment prodigieux, l’infiniment petit aussi. Conscient de subir ces infinis mais heureux de pouvoir les partager en les maitrisant un peu, en les dominant parfois, l’homme conserve-t-il cependant l’humilité indispensable de ses limites et de ses grandes ignorances ?

 

La nature sait s’adapter et corriger un peu les erreurs pour surmonter les épreuves. Elle le fait certainement d’autant plus spontanément et rapidement que l’homme ne dresse pas des obstacles inutiles ou maladroits ! Les déforestations, les barrages gigantesques, les transports inconsidérés, les exploitations minières, les pollutions diverses et mal contrôlées bouleversent notre climat … Mais certaines pratiques médicales controversées ne génèrent-elles pas également des risques  lourds ?… Si la science fait des progrès, elle doit cependant laisser à chaque individu la liberté et le choix de ses décisions personnelles. Le souci du plus grand nombre, la responsabilité des chefs peuvent-ils justifier des contraintes ? Oui bien sûr quand celles-ci permettent une amélioration qui ne trompe pas ou ne dégrade en rien la vie. Rien de fondamentalement gênant par exemple d’imposer des mesures d’hygiène ou de sécurité, des règles de conduite …

 

Mais créer une obligation qui contraint un objecteur à accepter malgré lui une injection de bactéries dans son propre corps, n’est-ce pas usurper l’intégrité et le respect d’autrui ? Pour se protéger de porteurs de virus, peut-on  imposer automatiquement un traitement ? Il faudrait d’abord que l’efficacité de ce traitement soit totalement et unanimement reconnu. Il faut aussi de toute façon que le patient le souhaite car si la médication imposée protège réellement les bénéficiaires, que peuvent craindre en réalité pour eux-mêmes ces derniers de la part d’un récalcitrant ?

 

L’épidémie du coronavirus soulève des questions fondamentales qu’il ne faut pas éclipser. Pourquoi une maladie aussi grave, aussi contagieuse s’est-elle manifestée ? N’y-a-t-il pas d’autres interrogations plus importantes que l’attente d’un nouveau vaccin ? Quand on respecte la vie et que l’on s’émerveille réellement devant elle, l’avenir ne doit de toute façon pas faire peur !

 

Pascal 2020 04

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Ecoute à Cœur Ouvert ;

 

Quand j’écoute un interlocuteur, j’essaie de comprendre ce qu’il souhaite exprimer et cette attention qui mobilise toute ma concentration, ne m’autorise pas à soulever automatiquement un autre point de vue sur le champ.

Quand je partage ce qui me tient à cœur, j’utilise des mots qui traduisent peut-être maladroitement ma pensée et j’apprécie les questions qui me sont adressées pour essayer de la formuler autrement et peut-être plus clairement …

C’est pourquoi Ecoute et Partage  invite à un silence après l’intervention d’un ami dans un groupe de réflexion. Pour permettre à l’émetteur d’accepter les limites de son point de vue et au récepteur à la fois de bien comprendre l’argument présenté et de proposer éventuellement à son tour un argument personnel sur un autre thème.

 

Pour illustrer cette démarche ECO (Ecoute à Cœur Ouvert) d’Ecoute et Partage, voici un exemple : 

Dans un groupe un participant essaie de relativiser la culpabilité d’une maman dont l’enfant (jeune adulte) s’est suicidé. Pour préciser son point de vue, il signale qu’aucune éducation n’est parfaite, que, même avec la meilleure bonne volonté et le plus grand amour, la maman a eu aussi le droit de se tromper. Et qu’un enfant, devenu majeur et adulte doit progressivement apprendre à relativiser les situations vécues pour se prendre en charge, à accepter les adversités pour les surmonter, à solliciter de l’aide pour être accompagné …

L’intervenant ne nie pas la responsabilité éventuelle des adultes, du milieu éducatif ou social du jeune désemparé mais il souhaite seulement la relativiser ! Après son expression un silence permet de bien sentir ce partage des rôles et des responsabilités de chacun. Et aucun débat n’est engagé car si le thème du suicide n’est pas l’objet de la rencontre du jour, il pourra être choisi et retenu une prochaine fois.

 

Pascal 2020 03

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Sens du mystère !

 

Quand l’homme assure ses besoins essentiels de survie, le vivre, l’abri, la sécurité, il cherche aussi à satisfaire son sentiment de l’interconnexion à tout ce qui existe. Son sens du Mystère et son admiration envers ce qui le dépasse l’invitent souvent à solliciter les forces qu’il ne maitrise pas ou à se lier avec elles …

Qu’au fil du temps il ait imaginé des dieux ou un Dieu pour se protéger ou solliciter de l’aide ne surprend pas, qu’il ait installé des religions pour essayer de répondre de son mieux à ses appels de transcendance s’explique facilement. Encore faut-il que les institutions établies évoluent pour s’accorder avec les découvertes réalisées successives ...

 

On a longtemps cru par exemple que la femme accueillait le sperme de l’homme comme la terre qui permet de développer la semence. Sans apporter sa part spécifique de co-créatrice avec un ovule ! * Il suffisait dans ce cas que le « Ciel couvre » une femme pour qu’elle engendre un être divin. Aussi, pour assimiler la science, l’Eglise catholique a-t-elle déclaré seulement au 19ème siècle que la mère de Jésus, était elle-même née sans péché, ou de « conception immaculée », pour pouvoir ainsi donner naissance à un enfant considéré comme Dieu !

 

  Aujourd’hui, de nombreuses vérités de foi ne semblent plus crédibles. Que signifient en effet pour beaucoup ces expressions « Créateur du ciel et de la terre », « Conçu du Saint-Esprit », « Homme à l’image et à la ressemblance de Dieu », « Christ consolateur de nos misères et mort pour moi », « La résurrection de la chair » … Alors que seulement 7 % de la population mondiale, mais déjà 50  % des Européens s’appuient sur des analyses scientifiques reconnues, les religions traditionnelles ne peuvent que ou disparaître progressivement, ou se transformer profondément pour répondre simplement aux questions essentielles que l’homme se pose**

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A chacun donc de cheminer en apprenant à écouter vraiment et en travaillant le plus possible avec d’autres … En refusant de toute façon l’hypocrisie qui est certainement pire que l’erreur !

 

Pascal 2020 02

 

Il a fallu plusieurs siècles avant que la science occidentale ne confirme l’existence d’ovules contenant les gênes de la femme. Cette découverte une fois confirmée, toutes les histoires de naissance virginale ont cessé d’être des possibilités biologiques ; en fait toutes ces histoires sont mortes » John Spong (Pour un christianisme d’avenir)

** Pour lire  A quel besoin répondaient les religions ? cliquer  Entretien avec José Arregi  :

ou :

https://www.dropbox.com/s/bz0ybwxhs4rpqo5/Parvis%2096%20La%20religion%20d%27o%C3%B9%20vient-elle%20o%C3%B9%20va-t-ellepdf.pdf?dl=0

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"Merci d’être"

 

«Enfant je t'avais dit " merci d'être venu". Tu m'avais répondu : "Merci d'être ..." Tu avais hésité, cherché un participe passé qui pourrait répondre à mon "venu", et puis tu t'étais repris, tu avais répété : "Merci d'être." Il n'y avait pas besoin de complément. "Merci d'être." Pas besoin de justification. "Merci d'être."  Merci d'être ce que tu es. Avoir 12 ou 13 ans et recevoir l'offrande d'une telle parole, comme ça, sans préalable, sans demande de caution, dans le cours ordinaire de la vie ! Tu te disais agnostique. Mais ce n'est pas le sujet. Le sujet, le seul, est l'amour donné. Et tu as donné le tien sans compter »1.

Voici le résumé du souvenir qu’Emmanuel Godo évoque.

 

Que de fois, comme la réponse de l’ami d’Emmanuel, je murmure moi-même en quittant une personne rencontrée ou un membre de ma famille, "Merci d’être". Je le murmure intérieurement, dans mon cœur, par peur de surprendre ou de n’être pas compris. J’exprime dans le silence toute mon admiration, toute ma reconnaissance, toute ma chance d’avoir un tel ami, un enfant aussi sensible, un compagnon si aidant, ou un proche si interpellant ! Avec son caractère, sa générosité, sa droiture, son humour, son originalité … et aussi ses fragilités, ses faiblesses et même ses médiocrités !

Parce que la vie est courte, parce que chacun est unique, parce que « l’extraordinaire est dans la profondeur de l’ordinaire2 », parce que « au fond de chaque homme il y a un ciel enterré qui attend que des artisans de lumière lui rendent son aurore3 », je garde confiance. Oui, "Merci d’être". Tout simplement "Merci d’être". Merci d’être vrai, merci d’être ce que tu es ;  Merci à toi en effet d’être toi. Sur le chemin, en marche ou en repos …

Mais ne dois-je pas apprendre encore à être aussi vraiment moi ?… Pour pouvoir me dire également "Merci d’être" !

 

Pascal 2020 01

 

1 La Vie N° 3870 Emmanuel Godo

2 Graf Dürckheim

3 François Cassingena-Trévedy

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St Nicolas et les cadeaux

 

Si les anciens se rappellent peut-être avec nostalgie les longues processions populaires pour célébrer certains moments liturgiques, les plus jeunes peuvent venir encore début décembre à Saint Nicolas fêter le patron lorrain dans la grande basilique qui lui est dédiée. Ils seront portés par une foule enthousiaste et chanteront à gorge déployée « le crédit d’âge en âge » qu’ils attendent encore du saint …

 

Mais si St Nicolas apportait dans sa hotte quelques jouets aux enfants sages, il offrait surtout à tous en même temps l’espoir de la chaleur familiale et le désir d’un partage réel avec ceux qui souffrent ou qui n’ont pas le nécessaire. Et il était accompagné du père fouettard qui le déchargeait de la besogne ingrate en fustigeant avec ses verges les paresseux ou les menteurs car il poursuivait le Mal, la perfidie.

 

Les fêtes d’aujourd’hui peuvent rassembler les mêmes objectifs et manifester la joie, le plaisir de partager des valeurs communes qui sont si nécessaires à la vie collective. Mais les cadeaux représentent-ils encore la récompense, l’encouragement, la satisfaction du partage ? Peut-être. Pourtant le monstre du profit qui cultive en priorité ses intérêts cherche uniquement à plaire, à tenter … par son commerce séducteur. La méfiance n’est donc pas superflue. Puissions-nous en effet offrir des cadeaux utiles, modestes et qui, surtout, valorisent tous les autres cadeaux qui ne s’achètent pas mais se savourent dans le bonheur d’être ensemble, d’exploiter ses propres compétences et d’apprécier ce que la vie nous donne généreusement et spontanément !

 

Pascal 2019 12

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Le progrès mais quel progrès ?

Le progrès est toujours désiré. Qui peut le refuser quand il s’agit  de progresser réellement, de réaliser vraiment des progrès ? … Mais on confond souvent le progrès avec l’évolution matérielle que des techniques, des appareils peuvent apporter mais qui impose souvent une adaptation indispensable et ajoute aussi parfois de nouvelles contraintes lourdes et inutiles.

Le confort, la facilité des voyages, l’abondance, la mécanisation sont-ils en effet toujours un progrès ? Est-ce réellement un progrès de cultiver la terre, de produire des aliments avec des pesticides qui tuent, de soigner avec des médicaments aux effets secondaires lourds, de se déplacer plus vite en polluant davantage, de vivre plus longtemps en souffrant sans apprécier les jours qui passent ?

Il ne s’agit pas de rejeter les améliorations concrètes qui facilitent la vie, généralisent des avantages et offrent plus de moments agréables. Mais les réels progrès ne sont-ils pas ceux qui proposent ou favorisent vraiment l’équilibre, l’écoute, l’épanouissement, le bonheur et généralisent la confiance, l’espoir, le goût du partage, du vrai, du beau, du sincère !

Car nos ainés, nos anciens,  nos parents qui travaillaient dur, qui s’entraidaient parfois dans les difficultés malgré les épreuves savaient aussi profiter de la vie. Ils savaient d’ailleurs prendre du temps et le temps nécessaire peut-être plus naturellement qu’aujourd’hui ; ils admiraient la nature et les saisons, ils aimaient les veillées de bavardage …

Alors apprenons à accueillir le progrès moderne avec enthousiasme s’il permet réellement de nous développer, de cheminer, de grandir en maturité individuellement … et collectivement !

Pascal  2019 11

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La vie !

 

Réussir dans la vie, gagner sa vie ; avoir un métier, disposer d’une maison, être reconnu … c’est déjà un vaste programme !

Mais réussir sa vie ; respecter ses valeurs, vivre avec dignité en fonction des cadres qui conditionnent notre destin … N’est-ce pas plus ambitieux et peut-être encore plus valorisant ?

Pour vivre aujourd’hui, bien sûr ; confiant dans l’adversité ; conscient d’être utile ; heureux malgré les inévitables difficultés  …

Et vivre au-delà de la vie terrestre, pourquoi pas ! …  Pour ceux qui espèrent en une vie après la vie ou en un au-delà qui se prolonge autrement après la mort, un horizon s’ouvre en effet ! Car réussir sa vie n’est plus réussir uniquement la vie terrestre qui n’est qu’un moment de la vie bien limité. Réussir sa vie s’inscrit alors dans un parcours plus vaste qui prolonge non seulement notre cheminement personnel mais réunit aussi le cheminement de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui nous entourent et de ceux qui nous succèderont ...

A chacun donc d’écrire sa vie comme il peut ; jour après jour ; année après année … en appréciant  le verre à demi-plein !

 

Pascal   2019 10

 

Vivre sans fuir ni la vie ni la mort -

                  

"Vivre nos humaines vies mortelles, tout simplement, pleinement, en vérité, sans fuir ni la vie, ni la mort, sans culpabiliser.

Manger, grandir, jouir en savourant si possible jusqu’à la dernière goutte cette vie où l’esprit et le corps, les nôtres et ceux des autres, sont intimement liés, où le ciel et ce que nous appelons peut-être dieu sont au cœur de l’humain et nulle part ailleurs.

             Jacques Bufquin  (Merci à lui de continuer à nous parler dans le secret)

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Pauvre mémoire !

 

Ne suis-je pas riche de toutes les expériences vécues, de toutes les épreuves rencontrées, de toutes les déceptions acceptées !

Pourtant j’ai l’impression d’avoir beaucoup oublié de ce que j’ai déjà vécu et constaté. Dans d’autres circonstances, j’ai en effet déjà découvert telle situation, telle réaction semblable mais j’en ai souvent oublié le sel qui pourrait m’éviter le goût de la répétition ! Et je reste toujours un apprenti, un ‘bleu’ qui continue à apprendre sans exploiter suffisamment ce qu’il sait déjà ...

Ma fierté en est-elle secouée ? J’accepte mal cette mémoire si étroite qui néglige fréquemment ses apprentissages ! Mais  je me console cependant en évitant maintenant la dernière goutte qui remplit mon vase et le ferait déborder !

 

Pascal   2019 09

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Confiant et émerveillé,

     

Le monde va cahin-caha et moi-même, je suis bien limité dans sa mouvance …

Pourtant, malgré les années qui passent et qui devraient faire de moi un « sage » prudent, je reste volontairement confiant. Trop confiant et un peu naïf ? Peut-être. Et malgré les bouleversements, les horreurs, les drames auxquels il faut faire face, je reste émerveillé aussi... Emerveillé par les capacités de la nature, le potentiel des êtres vivants à se renouveler, à se régénérer, à survivre spontanément ...

Pourquoi notre propre vie ne serait-elle pas, elle aussi, merveilleuse malgré nos maladresses, nos difficultés, nos erreurs ? La nature vit et se renouvelle. Elle meurt et renait. L’automne et le printemps sont là pour nous le rappeler. Ne sommes-nous pas aussi de passage dans ce monde, sur cette terre à la fois laborieuse et prodigieuse ... Et les voisins, les amis qui partagent (une partie) de notre destin ne sont-ils pas à la fois notre chemin et notre tremplin ?

 

Pascal   2019 06

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Recette et bonheur,

 

Si une recette est un moyen pratique de réussir un plat, une activité, existe-t-il une recette du bonheur ? Car, on le sait, le bonheur est de toute façon très relatif pour quantité de raisons ! Il est souvent fuyant mais ne se cultive-t- il pas, ne se nourrit-il pas aussi de mon attitude positive ? ...

Comment être satisfait de ce que l’on a, de ce que l’on vit, de ce que l’on bénéficie sans désirer ce que l’on a pas, ce que l’on ne vit pas, ce dont on ne bénéficie pas spontanément ? Comment apprécier ce qui nous est offert ? Comment solliciter ce qui est essentiel et un droit ? Il semble que chacun doive concocter sa propre recette !

Si, par exemple, je suis en vacances, si j’ai de la disponibilité, si je vis avec des êtres chers, si je bénéficie d’un cadre enchanteur …; mais il pleut, les enfants sont énervés, les préparatifs des repas sont contraignants …;  que faire pour apprécier alors le verre à moitié plein sans regretter la moitié vide ?

 

P.J. 2019 05

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Résurrection ou vie nouvelle ?

Pour les gens du commun ou la foi du charbonnier, ressusciter, c’est revivre avec son propre corps, c’est retrouver les capacités de vie que la mort a anéanties. Pour les chrétiens, si Jésus est ressuscité, c’est donc qu’il a retrouvé la vie avec son corps originel puisqu’il « est sorti du tombeau » ! Les textes des évangiles le laissent croire en l’affirmant clairement de cette façon.

Or, cette « résurrection » est de moins en moins crédible : les textes précisent d’ailleurs que même les disciples de Jésus ne reconnaissent pas le « ressuscité » ! Ne serait-il plus alors avec le même corps ?  « Ce n’est ni une réincarnation, ni la réanimation d’un cadavre », signalent aujourd’hui certains théologiens ; « Jésus ne revient en réalité pas à la vie d’avant ! ». La résurrection devient donc une autre vie, une nouvelle naissance. Si l’on emploie toujours le même mot « résurrection » pour ne pas se contredire, on ne lui donne alors plus le même sens mais c’est certainement le pauvre croyant et sa foi de charbonnier qui ne comprennent pas les finesses théologiques ! 

P.J. 2019 04

 

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Certitude illusoire

Parce que j’aimais mes parents et aussi parce qu’enfant, je faisais confiance à mes éducateurs, j’ai longtemps eu de nombreuses certitudes. Aujourd’hui, je n’en ai plus guère qu’une seule, une seule bien étriquée, c’est que je mourrai ! Et cette certitude, que je préfère regarder en face pour éviter la détresse, implique pourtant une conséquence : je vis encore et suis un « grain de sable » unique dans l’univers. Appelé que je suis à être le mieux intégré et le plus harmonieux possible avec tous ceux qui m’entourent dans le cadre qui m’est offert ...

Je peux ajouter cependant que je partage la conviction du Président François Mitterrand qui, dans notre pays laïc, lors de ses derniers vœux, a pu déclarer à tous les Français « Je crois aux forces de l’Esprit ». Si je pense en effet que nous pouvons garder un lien ténu avec tous ceux qui nous ont précédés ou qui comptent beaucoup pour nous, je me demande souvent si eux-mêmes ont encore un échange avec nous ou ont une quelconque conscience de ce que nous vivons ou devenons ...

Pour moi et pour bien d’autres, Dieu n’est pas le Tout puissant que l’on se représente souvent mais il est en réalité bien plus riche dans son impuissance. Il ne peut en effet nous confier réellement tout son Amour sans nous faire entière confiance et sans abdiquer automatiquement sa propre puissance ! Car Il n’est que l’Amour qu’il nous a donné. Et qu’il nous invite à vivre, à partager avec nos compatriotes de croisière sur cette terre dont chaque élément comme chaque être peut être un joyau !

Pourtant, bien que de culture chrétienne et, parce que je suis occidental, interpellé par le message de Jésus, je ne peux croire que celui-ci est lui-même Dieu. Quels que soient ses intuitions, ses charismes, il est et reste un homme. Un prophète, un être évolué, un thaumaturge exceptionnel, oui, mais quand même un homme avec ses talents et ses fragilités, un homme intègre, courageux comme nous sommes tous appelés à le désirer. Pourquoi les chrétiens des premiers siècles de l’Eglise ont-ils alors préféré le déifier ? Parce qu’à l’époque, les personnages importants étaient déifiés après leur mort et parfois même de leur vivant. Peut-être aussi –y compris de manière inconsciente- pour pouvoir, plus facilement,  négliger l’essentiel, oublier le fondamental et même quelquefois trahir son message non  sectaire d’accueil, d’entraide, d’amour, de refus des préjugés et des idolâtries ... A chacun de nous et à nous tous ensemble d’essayer pourtant de vivre ce message en traduisant simplement dans nos comportements, dans nos choix, dans nos actes la  construction d’un monde plus juste, plus respectueux, plus chaleureux ...

Aussi, je me sens souvent plus proche des travailleurs humbles et discrets que de certains pasteurs prétentieux et parfois hypocrites avec leur « chapeau pointu » ; et plus proche aussi des sagesses orientales  ou même des attitudes chamaniques primaires mais sincères que des fanatismes religieux davantage attachés à la lettre qu’à l’esprit de la Bible, du Coran ou des Sûtras.

Pascal  2019 01

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L’école de la vie -

 

La vie est certainement notre meilleure école. Les épreuves que nous rencontrons en sont de véritables examens ! Mais si nous avons toute la vie pour apprendre, l’apprentissage de nos premières années et notre formation initiale sont essentiels pour donner vraiment le goût et le plaisir de continuer à découvrir pendant toute notre vie.

 

Malgré l’éducation exigeante, rude et rigoureuse qui fut mienne, je n’envie nullement les écoliers actuels, ni les libertés, ni les facilités qui leur sont offertes. Car la vie qui peut être une aventure riche est loin d’être simple et elle se présente aujourd’hui avec plus d’embuches qu’hier. Si les jeunes ne sont en général plus préoccupés par la faim, le froid ou le gîte, ils sont par contre livrés à des difficultés nouvelles dans un cadre beaucoup plus pervers. Pour deviner le cadre éducatif actuel, il suffit d’évoquer la puissance des écrans, la critique facile de l’autorité, les infox (ou fake news), les autonomies trop rapides ou mal contrôlées, les dus requis et les contraintes peu acceptées, le cynisme du dominant qui devient valeur, le culte de la réussite par l’argent, par l’image (beauté, force) … Aussi, les années scolaires offrent-elles à tous les élèves une étape fondamentale non seulement pour acquérir un savoir, mais aussi pour se forger des réflexes avec une lucidité et une volonté à surmonter les contraintes futures.

 

Il me semble qu’en plus du climat de sérénité, d’ouverture, de confiance nécessaire dans le cadre de toutes les écoles, en plus des matières traditionnelles, français, maths, langues, arts plastiques, EPS …, en plus des apprentissages à l’hygiène, au code la route, au numérique, une formation de type méditation laïque ou communication verbale serait la bienvenue pour entrer profondément en contact avec soi-même et retrouver du discernement, pour améliorer la connaissance de ce qui se passe, pour apprendre à ‘écouter’ vraiment, pour permettre le libre-partage et la fraternité dans la liberté de conscience. Sous quelles formes, par quels éducateurs, cela doit être étudié. Dans le tourbillon de la vie, pour surmonter les épreuves inévitables, pour prévenir les pièges nombreux et souvent  perfides, ‘écouter’ son corps, ‘écouter’ ses besoins, ses capacités, ses aspirations profondes, ‘écouter’ l’autre, son voisin, l’étranger, blanc ou black, ‘écouter’ la richesse de la diversité et de la différence ne peut être facultatif mais est indispensable. Et est encore  bien plus nécessaire aujourd’hui qu’hier car les valeurs d’entraide, de solidarité, de confiance sont beaucoup moins spontanées dans le  monde  plus permissif, ouvert et moins contraignant qui est le nôtre maintenant que dans le contexte éducatif autoritaire, assez rigide et fermé d’autrefois (à dominance rurale d’ailleurs).

 

Mon itinéraire personnel illustre les conditions de l’ascenseur social dont j’ai bénéficié. Je suis né pendant la 2ème guerre mondiale dans un petit village lorrain. A quatre ans et demi, à l’arrivée des américains dans la région, j’ai subi avec ma famille l’évacuation sur un chariot pour fuir les combats. A huit ans et pendant un an de ma scolarité, je me suis rendu chaque jour à pied avec la musette au dos à l’école du village voisin où je faisais réchauffer mon repas de midi sur le poêle. A douze ans, dès mon entrée dans le secondaire, je rejoignais seul à 50 km de la maison familiale, avec deux trains et un autobus, l’internat que je ne pouvais quitter qu’une fois par trimestre, où j’emportais quelques vivres pour améliorer un peu le déjeuner et le goûter … et où, après un lever à 6 heures, les cours et études se succédaient jusqu’à 21 heures, tous les jours sauf le jeudi après-midi et le dimanche … 

 

De nos jours, des dispositions matérielles plus séduisantes dissimulent quantité de leurres qui aggravent le tourbillon de la vie. L’obligation scolaire qui est une chance donnée à tous n’est plus appréciée, l’exemplarité familiale est plus diversifiée et les outils relationnels avec le numérique notamment sont souvent plus amoraux. Les déplacements multipliés, l’exigence de ses droits et la négligence de ses devoirs, le besoin de confort et de changement ne facilitent pas la pondération et le souci de l’autre. Aussi, connaitre quelques règles du vivre ensemble, apprendre à communiquer par-delà les mots, analyser les bases psychologiques de l’élan ou échange amoureux, respecter son corps et l’intégrité de l’autre ne peut plus être facultatif et devrait être découvert moins dans l’improvisation entre copains, dans la recherche inappropriée par internet, dans l’expérimentation hasardeuse qu’avec des analyses étayées, sérieuses et approfondies  présentées par des professionnels … Ce qui est déjà offert à des gamins de familles privilégiées hors du temps scolaire, ce que de nombreux stages de formation personnelle m’ont permis d’apprécier trop tardivement doit être proposé à toute la jeunesse pour qu’elle puisse appréhender assurément la vie avec tous ses pièges. C’est en tout cas mon souhait et c’est celui de beaucoup de parents confrontés avec leurs enfants à des problèmes qui leur échappent. C’est surtout l’espoir que l’école facilite davantage la mise en place de ces échanges attendus par beaucoup de jeunes et leurs responsables.

 

Pascal JACQUOT 2018 12

 

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 Vertige

 

Qui n’a pas été ‘secoué’ par les conséquences dramatiques d’un tremblement de terre ? Ou ému par un ouragan dévastateur ? Ou interpellé par une épidémie mortifère ? C’est une centrale nucléaire balayée par un raz de marée qui contamine toute une région ; une famine qui supprime les plus faibles ; une incendie qui raye de la carte tout un terroir … La nature se cabre : ouragans, tsunamis, pandémies, sécheresses …. Les hommes se fracassent : guerres, camps de concentration, attentats, otages … Tyrans, dictateurs, terroristes, kamikazes, fanatiques, islamistes, mages … Hitler, Pol-Pot, Coulibaly  …

 

Mais ces phénomènes effrayants, même s’ils laissent exsangue un coin de la terre, s’ils martyrisent une génération, un pays ou même un continent, ne brisent pas l’espoir d’une évolution positive et d’une amélioration possible. Par contre, des données plus sournoises, des éléments plus insidieux risquent de détruire encore plus sûrement et plus irrémédiablement toute notre planète ! Et si des prophètes honnêtes et courageux ne se lassent pas de les annoncer, de les signaler, ce sont les intérêts financiers des puissants, l’hypocrisie veule des dirigeants qui, hélas, s’imposent le plus souvent : eaux contaminées, terres dilapidées, air infecté … Car l’industriel a besoin du plastique pour ses emballages, le paysan du glyphosate pour ses cultures, le médecin de la chimie pour ses patients, le consommateur du gas-oil pour ses déplacements ! Tous sont ainsi complices plus ou moins consciemment ou volontairement ! Et ce sont les pays les plus industrialisés qui, avec le pétrole, le charbon, les armes polluent le plus alors que ce sont les habitants des pays les moins développés qui cherchent à survivre en émigrant chez ceux qu’ils devinent plus favorisés ....

 

Comme beaucoup, je m’indigne devant le manque de civisme des voyageurs qui abandonnent leurs détritus sur le bord des routes ou sur la plage. Mais je suis encore davantage irrité par les promesses hypocrites de recyclage des emballages par Coca-Cola ou les contrats d’innocuité des recettes de Bayer/Monsanto car ceux-ci ne pourront qu’être insuffisants pour satisfaire les besoins (souvent superflus ?) qui se démultiplient sans cesse. Ainsi les mers sont-elles envahies, en surface comme en profondeur par des déchets mortifères de toutes sortes. Si un nettoyage s’impose, il ne suffira jamais à supprimer les conséquences des imprévoyances et imprudences commises. Tous les produits chimiques de traitement, les médicaments absorbés finissent en partie au moins dans les égouts, les rivières et les mers avec nos épandages, nos déchets, nos rejets et même nos urines. Même filtrées, aseptisées, les eaux recueillies pour être consommées contiennent automatiquement des éléments encore dangereux, microscopiques ou indécelables. Si la nature est capable d’absorber ou réparer une partie de nos dégâts, elle mérite attention et respect car elle ne peut cautionner nos excès et nos fantaisies. Les additifs,  colorants, conservateurs, solvants, adjuvants, anti inflammables, anti odorants, anti oxydants … qui se lovent sournoisement dans les microparticules des détritus ne peuvent disparaitre totalement et nous en absorbons involontairement et automatiquement, directement dans nos boissons ou l’air que nous respirons, mais surtout indirectement par la chaine alimentaire avec les plantes ou les animaux que nous consommons … Et les souffrances de cancers qui se banalisent ne sont-ils pas au moins partiellement une conséquence indirecte de cette légèreté coupable ?

 

L’escalade de montagnes escarpées ou l’ascension d’arbres élevés ne me font pas peur. Par contre, j’ai un réel vertige devant les épreuves qui nous attendent et que les prochaines générations devront affronter. Quand, dans les années 70, avec l’association Nature et Survie (ci-dessus couverture de la revue n°23 en Février 1980 : "La montée des périls"), j’espérais une véritable révolution de notre consommation, je pensais que c’était encore possible. Je le crois de moins en moins, non pas parce que ce n’est plus possible mais parce que les enjeux actuels sont devenus trop cruciaux et que l’on refuse de les prendre réellement en compte. La démission du ministre de l’environnement Nicolas Hulot et ses larmes prémonitoires ne seront en effet bientôt qu’une péripétie vite oubliée mais puisse l’indignation qu’il a exprimée balayer et interpeller toutes les dissimulations et soulever au moins notre exaspération ! 

 

P.J. 2018 09

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La  mondialisation  permet-elle le respect de l’homme ?

Les femmes et les hommes du 21ème siècle souhaitent-ils vraiment corriger les tares de notre société ? Dans nos pays d’économie marchande –dite société industrielle avancée-, ce sont les médias et les faux besoins (générés notamment par la publicité) qui éloignent les citoyens d’une compréhension critique des causes et des effets de leur aliénation. Une pensée et une morale conventionnelles, qui méprisent toute forme de contestation, qui stigmatisent en plus la détresse des marginaux, se développent en effet progressivement et l’économie impose souvent aveuglément l’austérité aux plus démunis  comme solution de partage !

  

Avec tous les moyens dont il dispose et notamment l’argent qui le nourrit, le discours libéral présente notre vie atrophiée comme enviable à condition que rien  ne vienne faire signe que "ça ne va pas", comme l’ennui profond ou la dépression, la demande insatiable ou l’appétit du vide et ses addictions, l’angoisse poignante par la non maitrise de situations  trop compliquées …  Aussi, lorsque des évènements funestes se produisent, ils sont discrédités comme des "inadaptations, incompétences, pathologies ou même délinquances" ! Lorsque les employés, les ouvriers, les agriculteurs, les artisans, les fonctionnaires souffrent de conditions indécentes de travail, manifestent leur désarroi ou leur impossibilité de faire face, on reconnait assez facilement leurs situations comme difficiles mais seulement transitoires parce qu’ils n’ont pas su accepter les nécessaires évolutions préalables indispensables. Leur malaise est toujours présenté comme un passage obligé pour une invitation à un nouveau bond en avant, un nouveau saut périlleux en réalité !

 

Pourtant, l’infirmière dans l’hôpital ou l’EPAHD ne dispose que de quelques minutes par malade ; l’employé doit être plus performant même quand il sombre dans un burn’out ; l’artisan consciencieux se mesure aux pratiques ignobles mais voilées de groupes internationaux qui trompent les régulations; l’agriculteur ne dispose jamais suffisamment de terres ou de machines compétitives …  Mais, au risque de passer pour rétrograde, inadapté, suranné, ni l’un ni l’autre ne doivent évoquer le passé. Quand un  paysan subsistait avec quelques hectares de terre seulement ; quand un instituteur dans un village avait parfois moins de 10 élèves dans une classe unique aux cours multiples …  Pourtant les valeurs défendues  quand on prenait le temps de s’intéresser à chaque situation locale, à chaque individu, quand la solidarité invitait à s’entraider, à se mutualiser, ne s’imposent-elles pas avec encore davantage de fermeté maintenant que nos moyens sont décuplés ?

 

Mais, aujourd’hui il ne sert à rien de regretter le passé en oubliant toutes les souffrances qui l’ont endolori. Aujourd’hui, il ne s’agit pas non plus d’accepter sans notre participation et à n’importe quel prix la mondialisation ou globalisation qui écrase. Aujourd’hui, producteurs honnêtes et consommateurs conscients doivent apprendre à collaborer, à coordonner leurs forces, à distinguer l’essentiel du superflu, à protéger nos ressources et la planète. Aujourd’hui il est plus important que jamais de favoriser les circuits courts pour éviter les contrôles couteux et les dégâts écologiques. Aujourd’hui il est fondamental de se soucier de tous, des fragiles et des laissés pour compte aussi … Aujourd’hui, l’échelle mondiale nous ouvre des horizons et s’enfermer pour se protéger ou se cloisonner dans des frontières serait une illusion. Le droit de chacun à avoir « un travail, un toit, une terre»[1] suppose que chaque personne soit reconnue, puisse vivre dignement avec courage et que le partage soit stimulé, favorisé. Sans négliger, dénigrer ou enterrer les valeurs universelles de tout homme et de toute vie.

 

P. J.  03.2018


[1] Le pape François réaffirme le droit des pauvres aux trois « T », un travail, un toit, une terre.

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La fuite utile des jours,

 

Sans l’espoir de voir sa semence lever, le paysan « jetterait-il la moisson future aux sillons » comme l’écrit Victor Hugo dans  « Saison des semailles »[1] ?

Sans la confiance de découvrir un poussin déchirer sa coquille 21 jours après, placerait-on un œuf sous une couveuse ?

Sans la certitude que le scion replanté deviendra un grand arbre quelques années plus tard, construirions-nous une perspective pour l’avenir ?

 

Ainsi la banalité de gestes anodins, d’un poulet insignifiant ou d’un scion fragile nourrit notre émerveillement car l’espoir, la confiance, la certitude sont essentiels pour chacun de nous. Ils nous invitent à la fois à l’abandon et à la détermination  …

 

Si je sais semer de petites graines de salades, j’apprécie automatiquement la récolte potentielle. Et si j’ai la modestie d’apprendre les actes essentiels pour me nourrir, j’apprends aussi les lois de la vie, j’en devine leurs contraintes et je les accepte pour subsister et vivre !

 

Mais ce qui était commun hier encore est de plus en plus rare aujourd’hui. L’enfant ne voit plus son père, son grand-père ou son voisin semer, planter, s’inquiéter d’une sécheresse, d’une gelée, s’émerveiller d’une récolte protégée … Le monde mécanisé, internationalisé a réduit le nombre de bras nécessaires pour la production et caché ses exigences au plus grand nombre … Il reste cependant à présent tout aussi important d’apprendre à se nourrir qu’à … lire et écrire. Et si l’apprentissage intellectuel peut faciliter l’apprentissage manuel, les deux doivent toujours se compléter, se solidariser et ne jamais se jalouser ou s’opposer par une quelconque supériorité.

 

Il ne faut en effet pas oublier que le véritable paysan, le vénérable paysan, est le gardien du pays, celui qui protège et alimente le territoire … Le titre de paysan, loin d’être un reproche comme cela a été souvent le cas, est en réalité une charge de fierté, de noblesse. Tout individu doit apprendre à progressivement le porter … pour vraiment sentir « la fuite utile des jours », apprécier le cadeau de la terre et respecter notre berceau !

 

                 P.J.        le 15 02 2018


[1] Saison des semailles. Le soir 

 

C'est le moment crépusculaire.

Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées

La moisson future aux sillons.

On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.


Et je médite, obscur témoin,

Le geste auguste du semeur.

 

Victor HUGO   (1802-1885)

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Valeurs universelles ;

Grandeur et  fragilité de l’être humain

Malgré toutes les épreuves, tous les drames actuels, pouvons-nous accepter et reconnaitre notre fortune de vivre une période singulière et particulièrement riche ? Jamais en effet jusqu’à ce jour, les infos, les connaissances, les circonstances ne nous ont permis d’avoir un horizon aussi transparent !

J’ai eu pour ma part la chance de naitre et de passer mon enfance dans une famille et un milieu catholiques. Une chance non pas pour la profession de foi affichée mais pour les valeurs spirituelles et républicaines vécues : intégrité, solidarité, droiture, justice, entraide … Par exemple, mon père a su accueillir dignement, dans sa ferme, un ouvrier polonais alcoolique, et, après la guerre, des prisonniers allemands qui étaient blanchis à la maison et mangeaient à notre table; et ma mère a aussi su ouvrir cette même table familiale à un colporteur algérien qui, pendant les douloureux évènements de nos départements d’outre-mer, vendait des tapis et passait à pied régulièrement à la maison le dimanche à midi …

J’aurais certainement pu découvrir des valeurs semblables dans d’autres milieux, en France ou dans le monde ; par exemple dans un milieu protestant en Ardèche, un milieu musulman ou soufi en Algérie, un milieu bouddhiste en Inde … Pendant ma jeunesse, j’ai vécu quatre ans au Gabon en pleine forêt équatoriale d’Afrique et j’allais parfois à pied sur une piste souvent non carrossable dans des villages reculés à l’accès difficile. Je ne comprenais pas le dialecte. Je savais la primarité de certaines des pratiques de ce milieu animiste, les sévices humains lourds comme l’excision, le mariage d’enfants ou de bébés. Mais j’y ai apprécié –oh combien- leur hospitalité généreuse : ces indigènes qui vivaient dans le dénuement, sous une paillotte sans confort, offraient en effet spontanément à l’inconnu que j’étais, au "blanc" symbole du riche, représentant leur colonisateur et pilleur du pays, le seul ananas mûr ou disponible de leur jardin ou le dernier œuf de leur seule poule pondeuse !

Mes déplacements et voyages successifs m’ont ensuite fait aussi découvrir des civilisations particulièrement florissantes : les Bamilékés au Cameroun,  les Aztèques au Mexique, les Inuits au Canada, l’ancienne Rome, la cité grecque d’Athènes, Split avec sa cathédrale sur le temple de Jupiter. Partout j’ai admiré des bâtiments prestigieux dont on visite les ruines, amphithéâtres, temples, colonnes, pyramides ; des édifices aux merveilles architecturales calculées avec précision, aux statues sculptées, décorées, au sol de mosaïques colorées …  Et je ne peux imaginer que les génies, les bâtisseurs qui ont réalisé de telles prouesses, qui ont voulu honorer un esprit, maitriser la foudre ou le tonnerre, peu importe que ce soit Apollon, Zeus, Vénus, des dieux ou un Dieu, Allah, Bouddha … , -fussent-ils des esclaves, des illettrés, des primitifs-,  n’aient pas aussi parallèlement le sens de l’entraide, le souci de protéger le frère, la tribu, de nourrir la famille, de soigner le voisin … Et je suis ébahi, subjugué par tant de capacités humaines, par la grandeur innée altruiste de ces êtres car l’homme porte en lui le désir de connaître, d’aimer, de donner et d’agir de façon exaltante ; et certainement aussi une aspiration à l’infini, à l’éternité, à l’absolu !

Les cultures successives se sont développées dans différents milieux et des êtres de valeur, fascinants, uniques, se sont manifestés au cours des temps : Bouddha, Jésus, Mahomet et bien d’autres, sans parler des ignorés ou oubliés … En Orient, au Moyen Orient, en occident, en Afrique, ces êtres ont donné parfois jusqu’à leur vie pour améliorer le sort de leurs congénères. Jésus est un juif qui a voulu corriger les préceptes trop rigides de sa tradition en valorisant l’homme et la femme en détresse ; Mahomet est une personnalité d’une intelligence, d’une habileté et d’une ténacité remarquables, avec un sens très fin des hommes et des situations … Ils n’ont pas souhaité une nouvelle religion mais leurs adeptes, tentés par le pouvoir, ont utilisé la caution de leur maitre spirituel pour imposer leur propre autorité : Jésus est devenu un « Dieu », Mahomet un « prophète  intouchable» … Plusieurs siècles plus tard, les occidentaux avec leur civilisation chrétienne, croyant découvrir l’Inde dans le Nouveau Monde, ont alors déconsidéré les messagers Incas, n’ont pas retenu leurs découvertes,  et ont voulu écraser leurs valeurs en construisant des cathédrales sur leurs temples pour détruire leurs cultes … Comme, dernièrement, les Djihadistes avec les vestiges mésopotamiens ou les basiliques cooptes !

Loin de moi de sombrer dans un syncrétisme religieux simpliste et facile.  Je ne voudrais surtout pas laisser croire une naïveté  car je sais que l’homme peut être pervers et est aussi capable du pire. L’histoire nous enseigne bien des évènements horribles d’hommes ou de religieux célèbres : les raids musulmans dans la conquête de l’Espagne, les princes catholiques qui oublient leurs martyrs chrétiens pour mener inquisition ou croisades … Hier, Hitler, Franco, Pinochet ont chloroformé les responsables religieux catholiques …; aujourd’hui, les dictateurs Poutine en Russie, Erdogan en Turquie, cajolent l’un les orthodoxes, l’autre les musulmans… Pour éviter de renouveler les erreurs du passé, il ne faut jamais oublier les tragédies de l’histoire !

Oui, le pouvoir centralisé est dangereux  et il est essentiel que pouvoir politique et pouvoir religieux ne soient pas liés ; Le concept de la laïcité dont la France a la chance de bénéficier, peut éviter des abus pour que les valeurs reconnues des différentes communautés rassemblent alors que les pouvoirs absolus divisent et opposent … Comme nous le rappelle l’actualité : le peuple juif qui a tant souffert devient en Israël lui-même un oppresseur et  des descendants de musulmans malmenés en Afrique sèment la terreur …

Comment alors vivre nos propres valeurs sans nous séparer automatiquement des autres convictions, sans ignorer les bonnes volontés que nous côtoyons ? Comment profiter des valeurs communes des différentes cultures sans alléguer les différends théologiques qui y sont liés ? Pour ma part, croyant en un Eternel ou un Infini qui est Amour, je ne peux cependant me résoudre aujourd’hui à entrer dans le rempart cloisonnant d’une religion qui impose ses certitudes et je me sens donc agnostique … Pourtant, dans ma culture, je devine l’étincelle  du « Abba(1) » de Jésus comme l’Amour en marche de notre monde, ce père si chaleureux qui accueille sans réserve son fils égaré, cet employeur si juste qui reconnait l’ouvrier  de la 11ème heure. Aussi j’essaie de ne pas m’isoler, je chemine et participe humainement avec une communauté ouverte … et fragile ! Mais je me refuse de déifier ce Jésus, si exemplaire certes, mais qui ne me semble que le témoin actif et prodigieux d’une culture.

Pour clore cette page en souriant, puisque l’immensité sidérale nous permet d’évoquer maintenant de nouveaux « êtres » conscients et clairvoyants sur une planète encore inconnue, j’imagine que l’Eternel nous fasse un véritable pied de nez et nous offre déjà dans cet autre "nouveau monde " un 2ème "Jésus" ! Ce prophète, appelé X, Y ou Z et tourné vers le même "Abba",  renouvelle spontanément les valeurs universelles en faisant sien tout ce qui est positif et qui est à la fois juif, chrétien, musulman, bouddhiste, confucianiste, chamanique, ésotérique (2) ! Et il nous appelle encore à le suivre !

 

P.J. Le 03 12 2017

[1] Jésus s’adresse à son Dieu par ce terme que l’on peut traduire par « petit papa chéri ».

[2] C’est-à-dire en un mot, « pré-nicéen ». C’est en effet au concile de Nicée, en 323, que l'Empereur païen Constantin 1er, qui s’est converti au Christianisme, impose sa volonté aux Eglises. Différents "dogmes" qui jugent, condamnent, excluent, anathématisent et divisent ont alors été ensuite promulgués successivement !

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  Vue depuis le bateau :

Rencontre chaleureuse

 

Prendre son vélo par une belle journée d'été est assez banal. Découvrir, derrière un sourire, tout un chemin de vie, toute une expérience et même une amitié, est par contre suffisamment original pour qu’on souhaite le partager ! Un dimanche après-midi de 2012, mon épouse et moi-même, nous partons à bicyclette sur la route qui longe le canal de la Marne au Rhin, de Saint Nicolas de Port à Maixe. A un arrêt à Varangéville, nous échangeons quelques salutations avec un matelot sur sa péniche ancrée et son épouse nous invite à boire une bière sur le bateau.

 

Nous apprenons alors que, d’origine Malaisienne, notre hôte a appris un peu le français à Paris et habite maintenant aux Pays Bas ; qu’il a acquis cette ancienne péniche aménagée avec plusieurs membres de sa famille ; qu’après un déplacement sur différents canaux jusque Varangéville, il rejoint les Pays Bas dès le lendemain avec la voiture de son beau-frère qui prolonge à son tour la tournée en bateau …

 

Nous lui signalons alors la proximité de la magnifique basilique de St Nicolas et l’invitons vivement à la découvrir avant de quitter la Lorraine. Ravis par cet échange spontané, nous nous séparons pour rejoindre notre demeure.

                                                                                                       Vues extérieure et intérieure de la basilique de St Nicolas de port :

Dans la soirée, la sonnette de la maison nous avertit d’un visiteur. C’est notre batelier qui se présente. Quelle surprise ! Il a visité « la belle basilique » et rapporte la casquette que j’avais oubliée dans son embarcation !! Mais comment a-t-il pu nous retrouver ? Dans notre discussion de l’après-midi, il avait entendu parler d’un viaduc et mon épouse m’appeler « Pascal ». Aussi a-t-il rejoint ce « viaduc » sans savoir qu’il s’agissait de la rue St Charles et a-t-il sollicité un habitant dans ce quartier pour localiser "Monsieur Pascal".

 

Peu après ces retrouvailles inattendues et grâce à internet, des photos (ci-jointes) nous prouvent que la basilique a su séduire ses visiteurs ; aux « Monsieur » se substituent  les prénoms Pierre et Pascal ; des courriels courts et sympathiques se jouent des kilomètres et des pays différents pour alimenter le Mot d’Ecoute et Partage  par des dessins originaux et personnalisés.

 

Chers amis d’Ecoute et Partage, je me devais de vous préciser en quelques mots comment j’ai connu Pierre et pourquoi des images pleines de charme du "Mot mensuel" sont régulièrement signées "Pierre Pourchez" ! C’est peut-être l’aventure banale d’une rencontre mais c’est surtout la féérie de la naissance d’une amitié pour le plaisir de rendre service. Merci la vie, merci Pierre.

Pascal    le 12 12 2017

Et voici la réponse spontanée et intégrale de Pierre :

« Chers amis,

Je suis très honoré lisant notre petite histoire depuis 2012.  Et même vous avez mis quelques photos j’ai pris pendant notre visite! Conservé pendant 5 ans! 

Peut-être vous pensez j’ai appris votre belle langue à Paris? C’est pas juste Pascal, je suis commencé apprendre la langue Français parce que je m’appelle Pierre. Mon nom m’a convaincu d’embrasser tous ce que c’est Français. Et à l’âge de 11 ans je visitais Paris pendant une weekend. C’est là je découvrais que tout le monde parlait et chantait une langue mystérieuse. Ensuite je rencontrais les chansons d’Adamo (Amour Perdu) et Edith Piaf (Non, je ne regrette rien). Et en entendant je découvrait c’était impossible pour moi comprendre ce qu’ils chantaient. Et la France, moins que deux heures de ma maison et pas comprendre que plus de 30 millions peuple disaient, parlaient et chantaient!

Impossible et voilà mon mission: apprendre votre langue. Je commençais avec Marcel Pagnol ( La gloire de mon père) et ensuite Molière ( Jean-Baptiste de Pocquelin). J’étais étonné (jalouzie?) que vous aviez une femme fatale dans votre histoire nommé Jeanne d’Arc et nous dans Les Pays Bas? Nous avions rien du tout! Vous aviez un Roi Soleil! 

Et enfin: vous avez un coin qui me racontait quelque chose de la Liberté-Egalité et Fraternité. Voilà mes amis, peut-être c’était ce petit coin est devenu mon philosophy personelle. 

Pendant 2015 j’ai traversé votre pays à pied du nord jusqu’à Les Pyrénées. Et marchant pendant 51 jours j’ai senti le bonheur de parler votre langue. 

Quel Pays… 😍 Merci, merci, merci ! 

Pierre »

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Voir son père pour la 1ère fois !

 

Comme dans tous les villages à cette époque, à Reillon, les enfants entraient à l’école primaire dès 5 ans pour suppléer la « maternelle » inexistante. Et, dans les années 1940, pendant et après la 2ème guerre mondiale, les instituteurs étaient invités à utiliser les éventuels cours de plein air en rendant localement des services utiles. Par exemple, en automne, en ramassant des glands dans la forêt pour améliorer la pitance des cochons des fermes …

 

En 1945, certainement en juin ou juillet, j’avais tout juste 5 ans comme mes cousins Annie et Jean-Pierre et je me souviens très bien être allé avec toute la classe et son institutrice, dans un champ de pommes de terre au lieu-dit « Sur le chemin de Vého », à mi-chemin environ entre les deux villages. Nous avions chacun une boite de conserve vide pour recueillir les doryphores qui se multipliaient sur les plants et nous engagions ainsi une ligne particulière de culture pour accomplir notre tâche …

Soudain l'institutrice, qui était courbée comme nous pour prélever larves, doryphores ou grappe de petits œufs jaunes sur les feuilles de pommes de terre, se redressa et s’écria :

-« Annie, ton papa arrive … » et elle invita ma cousine à le rejoindre. La silhouette de cet inconnu au loin sur la route avec sa casaque avachie, ses godillots et son sac sur le dos m’apparait encore clairement aujourd’hui …

C’était en effet Henri, le père d’Annie, mon oncle, qui venait à pied depuis la gare, après un séjour de 5 ans en Allemagne ! Prisonnier de guerre dès 1940, il n’avait alors jamais vu sa fille … Je n’ai plus en mémoire le cliché visuel des retrouvailles certainement chaleureuses qui ont suivi ; je ne sais plus si Annie est partie enthousiaste, craintive ou peureuse[1] à la rencontre de ce père qu’elle n’avait jamais rencontrée mais je devine facilement toute l’émotion qui a dû envahir cet homme en redécouvrant sa famille, ses proches, son village après 5 ans d’absence dans des conditions particulièrement éprouvantes ...

 

A cette époque-là, on ne dissertait guère sur les conséquences psychologiques ou psychanalytiques de ces situations qui, pour être nombreuses et jamais communes, ne devaient pas engendrer de traumatismes. Remercier le ciel était même l’unique consolation légitime ! La seule joie de se revoir pouvait-elle cependant dissiper les souffrances passées et ouvrir un horizon enfin éclairci ? Comment ne pas imaginer toutes les difficultés nouvelles et imprévues que tous durent alors surmonter ; celles d’un enfant qui doit adopter un inconnu comme son propre géniteur, celles d’une jeune épouse qui a dû assumer seule à la tête d’une ferme une double responsabilité pendant cinq ans, celles d’un mari qui ne retrouve certainement pas totalement ce qu’il avait généreusement imaginé pendant son isolement ?…

 

Plus de 70 ans plus tard,  je remémore ces moments de ma jeunesse pour mieux en mesurer la pesanteur, mais aussi en savourer toute la générosité et la richesse. Les drames rencontrés dans une vie, inattendus souvent, forgent les personnalités. Ceux vécus par nos parents, nos grands-parents, pendant les guerres successives, à travers les difficultés deCommenter le document "Commentaires sur "Réflexion" et "Grains de vie""leur métier et les contraintes de survie m’invitent à admirer encore davantage maintenant leur courage et leur dignité. Je ne doute pas que nos enfants, nos petits-enfants devront aussi surmonter les leurs, bien différents mais peut-être aussi lourds malgré des apparences peut-être trompeuses … J’espère seulement qu’ils sauront alors reconnaitre et apprécier ceux de leurs ancêtres pour relativiser un peu les leurs …

                                                                                    

Pascal


[1] Annie m’a confié dernièrement : « Ce jour-là, j’ai dit "Bonjour Monsieur" à ce père inconnu ! »

 

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Jeune ou vieux ;

l’âge ne fait rien à l’affaire !

Le jeune découvre progressivement la vie, il s’émerveille, s’émancipe … Il a le potentiel qui permet d’essayer, de modifier, de construire mais ne sait rien de la période de vie qu’on appelle vieillesse puisqu’il ne l’a pas encore traversée !

Le vieux a d’abord été jeune, puis il a pénétré l’âge mûr, enfin il se mesure à l’ultime partie de sa destinée terrestre … Il peut donc évoquer tout ce qu’il connait ; de la jeunesse qu’il a vécue, qui l’a façonné et dont il se souvient évidemment, comme de la vieillesse qu’il a le privilège de côtoyer !

Le jeune et le vieux sont bien sûr l’un et l’autre "admirables" dans leurs différences et "respectables" dans leurs capacités spécifiques complémentaires. Mais ils ne sont pas « égaux » ! Le jeune est encore pauvre de son inexpérience tandis que le vieux est riche de toutes ses découvertes. D’autant plus riche d’ailleurs qu’il reste modeste, devient fragile physiquement et s’insinue progressivement dans les lois éternelles du monde qui l’entoure.

Pour devenir « sage », l’homme –ou la femme- est invité à apprécier son expérience ; en exploitant les étapes de son cheminement avec les différentes situations qu’il a connues, les multiples épreuves qu’il a surmontées … C’est donc souvent le privilège du vieux, loin de la sénilité dans laquelle la jeunesse cherche parfois à l’enfermer !

La beauté du jeune est tout autre ; elle est dans son dynamisme, sa force, son enthousiasme, sa capacité de réalisation ; elle est dans son ouverture, sa générosité possibles, sa soif du neuf. Mais la beauté -du jeune comme du vieux -n’est jamais dans une supériorité écrasante ou méprisante !

....                     

Or, avec l’évolution rapide des techniques et des découvertes actuelles, l’opposition entre les générations semble s’accélérer. Par exemple, tandis que le jeune manipule avec facilité les écrans informatisés, le vieux semble souvent "déconnecté", ou réservé (volontairement ou malgré lui !) par les nouveaux moyens de communication. Si l’on peut être heureux que le jeune s’adapte plus facilement et puisse ainsi s’insérer dans la vie notamment relationnelle, l’objectivité ne devrait-elle pas inviter aussi à apprécier la prudence ou le discernement que le vieux a appris pendant toute sa vie et n’a pas automatiquement perdu en quittant son activité professionnelle ? 

Pourquoi alors, aujourd’hui, surestime-t-on trop souvent la jeunesse active avec sa forme d’efficacité au détriment de la vieillesse usée, parfois dépassée mais dont le trésor caché est souvent méconnu ? Alors qu’il était conditionné hier par une éducation rigoriste et usait d’une liberté très limitée, le jeune d’aujourd’hui ne se sent-il pas  survalorisé par une éducation qui favorise l’affirmation de soi au détriment du respect de l’autre ? Pourquoi, par exemple pour être concret, ne se pousse-t-il plus spontanément pour laisser passer une personne âgée sur le trottoir ou ne lui cède-t-il plus sa place assise dans un bus ? Pourquoi prise-t-il l’éphémère et déconsidère-t-il certains procédés ancestraux qui ont pourtant fait leurs preuves ?

Le proverbe « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !» est encore souvent cité mais si la sagesse du jeune est certainement d’accepter de continuer à apprendre, celle du vieux est certainement d’accepter de s’effacer avec humilité tout en revendiquant certaines valeurs et en continuant peut-être à prodiguer quelques conseils ! Mais qu’on se rassure, jeunes ou vieux, « le temps ne fait rien à l’affaire, comme le dit Georges Brassens». Et je m’interroge seulement sur le phénomène qui pare la jeunesse de toutes les vertus et qui par contrecoup, impute à la vieillesse la stagnation supposée de notre société ... 

P.J.

 

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        Œufs contaminés en 2017 !  Août 2017

Alors que le scandale s'étend en Europe après la découverte d'œufs pollués au fipronil, le ministère de l'Agriculture de France lance la traque aux œufs contaminés. Une opération qui vise d'ailleurs autant à rassurer qu'à expliciter les causes fondamentales et à modifier l'injustifiable !

Les conséquences des cultures et élevages industrialisés, favorisés par la dérégulation / mondialisation de l’alimentation animale sont  catastrophiques pour les consommateurs et les paysans eux-mêmes ... Les drames successifs du monde agricole et de l’industrie agro-alimentaire ne suffisent-ils pas encore à nous interpeller et à nous inviter à corriger nos erreurs ? Rappelons seulement quelques crises passées; celles de la vache folle ou ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine), à cause des farines animales, de la grippe aviaire H1N1, des milliers de bêtes abattues (vaches, oies, canards, porcs ...),  de la dioxine ou des polluants organiques persistants dans l’environnement, et plus généralement de l’élevage intensif en batterie (avec antibiotiques, activateurs de croissance,…). Sans parler des pollutions des sols par des fertilisants chimiques ou des produits phytosanitaires pour barder les cultures des parasites, de certains insectes, de champignons ou de mauvaises herbes ; et sans oublier bien d’autres scandales, notamment celui de la viande de cheval de Roumanie vendue comme de la viande de bœuf …

Pourtant, il y a presque 40 ans déjà, en juin 1980 exactement, l'association Lorraine Nature et Survie, présentait  le dessin ci-contre sur sa revue bimestrielle et posait une question de fond ... "Le petit élevage ... !!? Oui, mais comment ?"

Comment l'agriculture d’aujourd’hui qui s’industrialise toujours davantage pourrait-elle vraiment répondre aux valeurs d'un monde rural vivant ? Ne faudrait-il pas dans des exploitations durables de taille familiale des paysans nombreux, heureux dans leurs tâches et fiers de leurs produits ?; avec la reconnaissance économique de leur travail à travers la vente de leurs marchandises qui doit constituer l'essentiel de leur revenu ; avec des modes de production respectant la qualité, la sûreté des aliments et l'environnement ; avec une juste répartition des aides publiques indispensables entre les exploitations, entre les secteurs de productions et entre les régions ...

Peut-on alors imaginer une réelle prise de conscience pour un vrai changement ? On peut bien sûr toujours l'espérer … Car producteurs et consommateurs ne doivent plus tolérer l'insupportable. Pour ma part, je ne pourrai plus attendre encore 40 ans pour le constater enfin ! 

P.J.

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Les troubles psy arrivent entre 15 et 30 ans  Avril 2017

 

Aujourd’hui, dans la plupart des familles de notre pays, les jeunes mangent à leur faim, fréquentent longuement l’école, participent régulièrement à des loisirs et pianotent naturellement sur leurs écrans … Leur vie, qui semble douce, est apparemment au moins délivrée des privations ou des lourdes servitudes de leurs aïeuls. Pourtant, « 80 % des troubles psy arrivent entre 15 et 30 ans » affirme David Gourion, psychiatre, et « ces 40 dernières années, le nombre de suicides a augmenté de 25 % ».  

J'ai en effet constaté  dans mon entourage avec beaucoup d’émoi que plusieurs jeunes se sentaient en profond mal-être psychique. Les parents et les éducateurs ont d’ailleurs souvent du mal à percevoir leurs difficultés pour pouvoir les aider. Les suicides de jeunes gens de milieux plutôt favorisés nous interpellent fortement. Des étudiants brillants, promis à un avenir professionnel garanti, et qui ont apparemment eu un parcours sans histoire, sombrent dans le désarroi. A la veille de porter des responsabilités d’adultes, ils ne parviennent pas à surmonter les épreuves qui les assaillent. Pourquoi ?

Je laisse au docteur Gourion le soin de développer dans son livre[1] tous ces phénomènes. Il y a des comportements qui devraient nous interpeller : il ne faut pas confondre en effet le mal-être « ordinaire » adolescent qui est temporaire et sans conséquence au quotidien avec des signes objectifs plus lourds : cassure scolaire, isolement social, repli sur soi, arrêt d'activités de loisir sans raison, troubles du sommeil ... Troubles alimentaires, dépendance à l'alcool et au cannabis, attitudes anxieuses invalidantes, schizophrénie sont fréquents et plongent les jeunes dans un désarroi qui s’aggravent avec le temps. L'agrégation de facteurs comme les bouleversements socio-économiques, la modification des structures familiales et des réseaux de socialisation, la modification des rythmes biologiques veille-sommeil, le manque d'exposition à la lumière du jour, les changements alimentaires, la pression à la réussite jouent sans aucun doute un rôle important. 

Je me permets seulement d’ajouter une simple énumération : Une enfance facile, sans contrainte sévère, avec peu d’obligations pour obtenir l’indispensable, c’est à dire l’alimentaire, l’habillement, les besoins courants … Des loisirs libres qui n’imposent pas de prévisions, pas de régularité et peu d’effort … Ou, au contraire, des études ou des loisirs trop exigeants, qui sollicitent une résistance à toute épreuve  et une tension exacerbée pour franchir le seuil des concours ou dépasser ses propres capacités … Une confrontation à des chocs trop  agressifs (d’ordre moral, affectif, sexuel) et perturbants  pour des êtres non aguerris …  Des écrans pervers avec pornographie et violence qui, le jour et souvent même le soir, envahissent les cerveaux en construction … Des drogues censurées mais banalisées comme le cannabis, ou médicamenteuses dès qu’un léger symptôme mesquin apparait … Des repas sans heure, avec un menu à la carte et le frigo à la disposition individuelle, des boissons gazéifiées, sucrées, alcoolisées … Des nuits sans sommeil …

Voici quelques pistes que l’on peut facilement soulever. Elles cernent certainement, partiellement au moins, les causes de ces drames que nous déplorons. Certains de ces constats dépendent de nous et nous pouvons essayer de les corriger, d’autres sont sociétaux et il vaut mieux en être conscient. Si nous ne savons les maitriser totalement, ils nous invitent de toute façon à revenir aux sources de l’équilibre humain et à nous appuyer davantage sur le bon sens traditionnel ; avec, comme le disait déjà Montaigne, au 16ème siècle,  « une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine » mais aussi : Un corps respecté plutôt qu’un corps séducteur ou travesti … Un esprit ouvert plutôt qu’un esprit brillant ou superficiel … Un cœur sensible mais prudent plutôt qu’un cœur éponge …

P.J.


[1] La Fragilité psychique des jeunes adultes. 15-30 ans : prévenir, aider et accompagner de David Gourion, Odile Jacob, 24,90 €

 

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« Fils de l’homme, frère vraiment »      Janvier 2017

 

Nos fêtes de tradition chrétienne ne sont-elles plus qu’un moment de surconsommation disculpée ? Pourtant, si le besoin de merveilleux, le plaisir de la surprise, de l’inattendu, de la récompense après l’effort s’expliquent facilement et peuvent se justifier, l’illusion, la tromperie, le mensonge ne peuvent que décevoir !

« Or Noël n’est pas la fête des enfants. C’est la fête des cadeaux et des marchands de jouets, de l’égoïsme familial, de l’avidité, de la convoitise. À peu près le contraire de ce qu’il faudrait enseigner à nos enfants. » [1]

 

Que Jésus soit Dieu, c’est ce que j’ai cru durant mon enfance. Comme j’ai cru à St Nicolas qui venait pendant la nuit du 6 décembre avec son âne et pour qui je préparais un bol d’avoine que je retrouvais vide le lendemain. Je présumais qu’il déposait un cadeau pour chaque enfant à la maison pendant la nuit ; un maigre cadeau mais un cadeau utile : des crayons de couleur pour dessiner, une chemise ou des chaussettes pour s’habiller, quelques dattes pour compléter le repas familial, et parfois un jeu collectif comme celui des petits chevaux.

Enfant, je n’ai par contre jamais cru au père Noël qui n’était même pas évoqué dans mon milieu familial. Car ceux qui m’enseignaient la divinité de Jésus me transmettaient quelque chose qu’ils tenaient eux-mêmes pour une vérité essentielle, qui éclairait leur vie et leur cœur. Aucun mensonge, aucune hypocrisie ne les habitait !

 

« Le contraire du Père Noël, c’est quoi ? Un enfant plutôt qu’un vieillard. Pauvre plutôt que riche. Caché plutôt qu’exposé. Nu plutôt que déguisé. Enfin qui n’a rien à vendre, ni même rien à donner, en tout cas rien de matériel – rien d’autre, plus tard, que sa vie et son amour. Le contraire du Père Noël, c’est Jésus-Christ : l’enfant nu, entre le bœuf et l’âne ; l’innocent qui est crucifié, entre deux voleurs, parce qu’il a annoncé publiquement un message d’amour … La Crèche et le Calvaire. Ces deux images sont légitimement les plus fameuses de cette belle histoire » [1] .

 

Fils de Marie et de Joseph, Jésus a comme tout un chacun un vrai père et une mère dévirginisée. Jésus, enfant de Dieu ? Pourquoi pas ! Mais comme tous les enfants du monde qui sont aussi appelés à partager une éternité ! Cet espoir me donne en effet un modèle et une perspective.

Pour moi, Noël, c’est simplement –à l’occasion du solstice d’hiver-  s’incliner devant un enfant sans puissance aucune; et c’est aussi reconnaitre l’humble humanité en marche. Les Rois mages ne s’y trompent d’ailleurs pas : tout leur or, tous leurs diamants sont sans valeur aucune, s’ils ne se mettent au service de cette faiblesse-là, de cet amour-là, qui sont le vrai Dieu.

 

Car Dieu n’est pas un être barbu à la forme humaine. Dieu, c’est l’amour, c’est l’inimaginable ou alors, comme le chante Lara Fabian : 

« Dieu, c'est le souffle du vent dans une feuille,

c'est le sourire de ma fille,

c'est cette merveilleuse orchidée devant nous sur cette table

Dieu, c'est vous, c'est moi,

c'est chaque homme et chaque femme sur cette terre ». 

 

Et Pâques, c’est au printemps, la vie qui renait, qui continue après l’hiver sous une autre forme. Jésus ressuscité ? Non pas puisque même ses disciples ne le reconnaissent pas. Mais simplement renouvelé et encore vivant car en réalité pas vraiment « mort »! Un espoir pour moi, pour nous, car comme Jésus, si notre corps meurt, notre chemin ne s’arrête pas … 

 

Alors si Jésus n’est pas Dieu, ni fils de Dieu, ni ressuscité…, je ne l’en apprécie que davantage. Fils de l’homme, comme il se disait lui-même, Jésus a été engendré, est né d’une femme, comme nous tous, est mortel, comme chacun de nous et continue à vivre autrement par-delà la mort comme je l’espère pour moi, pour vous, pour tous ceux que j’aime. C’est en quoi il est vraiment notre frère et nous offre un chemin. En marmonnant sur la croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », il partage ainsi notre détresse, notre souffrance, notre angoisse, notre désespoir peut-être.

Si Noël marque la faiblesse, la fragilité, l’humanité de Jésus, Pâques marque la victoire, la toute-puissance par-delà la mort. Jésus a une famille, a d’abord été aimé, et a ainsi pu apprendre à aimer. La grâce d’être aimé précède la grâce d’aimer, et la rend possible. Ce que Jésus symbolise ? La primauté de l’amour, même faible, même vaincu, même humilié, même supplicié.

Nos crèches et nos calvaires sont donc peut-être plus vrais que nos catéchismes !

 

P.J.

[1] André Comte-Sponville, philosophe

 

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Valeurs indispensables                   Septembre 2016 

Un camion-monstre a fauché 85 personnes à Nice le 14 juillet, jour de fête nationale ; des hommes, des femmes, des enfants, de simples touristes et des badauds, des chrétiens, des musulmans ou des agnostiques sont morts … Quelques jours plus tard, un prêtre de 86 ans a été assassiné à l’arme blanche dans son église près de Rouen, pendant une "petite" messe de la semaine … Les drames successifs qui secouent la France et le monde nous jettent dans l’effroi, la stupeur et la consternation. Des actes ignobles qui laisseront des traces indélébiles dans certaines familles et dans nos consciences.

Il faut bien sûr tout faire pour éviter que de telles barbaries ne se renouvellent … Mais si on peut clamer « Plus jamais ça », on ne pourra jamais surveiller et empêcher tout acte délictueux imprévisible commis par un compatriote et même un voisin apparemment discret et respectueux des autres ! Faut-il alors placer en détention toute personne susceptible un jour de "péter les plombs" ? Encore le ferions-nous que la solution ne serait pas efficace !

On peut cependant constater que les meurtriers sont souvent de jeunes délinquants dont les familles ont émigré en France, qui ont connu l’échec scolaire et ne se sont pas intégrés dans la société. Proies faciles des djihadistes qui leur promettent dignité et sainteté, ils acceptent alors certaines contraintes et croient ainsi se valoriser en commettant des actes abjects.

Tout être aspire à être reconnu. Celui qui ne cultive pas spontanément des valeurs profondes et se laisse aller à la facilité ne peut être satisfait et fier de lui. Est-ce alors surprenant que certains veuillent se racheter et se glorifier auprès de leur mouvance amicale ou religieuse en répondant par des gestes "héroïques" ? Si ces fous tuent atrocement, ils sont aussi capables de donner leur propre vie ! Et ne devons-nous pas relativiser notre jugement, car nous avons nous-mêmes souvent dit qu’ « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » ?

Tant que nous prétendrons  maîtriser le terrorisme actuel uniquement par la répression et les armes, nous ne surmonterons pas la période troublée que nous vivons. Notre monde a besoin d’affirmer clairement ses valeurs nobles de respect, d’égalité, de fraternité. L’argent roi, la consommation effrénée et le confort égoïste ne suscitent pas l’équilibre ! Les enfants d’aujourd’hui ne sont ni meilleurs ni pires que ceux d’hier, mais ils ont besoin de valeurs sûres pour se mesurer à l’adversité.

Si nous n’avons pas su deviner hier ce qui se tramait dans certaines cités, si nous ne savons pas répondre aujourd’hui à l’indignation des crimes atroces perpétrés par des déséquilibrés au nom de l’Islam, nous ne saurons pas davantage comprendre une partie de la jeunesse actuelle qui nous interpelle parfois par sa déliquescence parce qu’elle sombre dans la frivolité. La vie n’est pas un long fleuve tranquille et croire que l’indifférence, la satiété individualiste peuvent combler, c’est se tromper. Seuls, l’attention, le partage, l’effort peuvent permettre équilibre, épanouissement et confiance … Notre société doit se nourrir de valeurs non pas factices mais indispensables et savoir les imposer par convictions autant que par discipline …

P.J.

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Rapport "qualité – prix" et "respect"  Juillet 2016

Les « réclames », la publicité ou la « pub » comme on dit aujourd’hui, essaient, pour nous tenter, de nous vanter les produits dont l’apparence comme le coût sont les plus attrayants possibles. Et les associations de consommateurs, pour éviter que nous soyons piégés, analysent à la fois leurs qualités et leurs prix pour nous présenter les produits dont le rapport « qualité-prix » est le meilleur.

Par ailleurs il suffit de regarder un peu les journaux locaux ou de voyager pour constater que les « vides-greniers », les dépôts-ventes, les occasions exceptionnelles fleurissent un peu partout et se multiplient pour satisfaire autant les vendeurs encombrés de leurs objets inutiles que les acheteurs avides de payer encore moins cher …

La décence de la rémunération de ceux qui ont fabriqué un  produit, le confort des conditions matérielles des élevages, le souci de surproduction ou de gâchis des matériaux ne viennent guère préoccuper vendeurs ou acheteurs. Le respect des travailleurs, le respect des consommateurs mais aussi le respect des matières, le respect de notre planète ne pèsent guère dans ce système « qualité-prix » …

Et pourtant, les paysans qui se suicident parce qu’ils ne peuvent vivre dignement de leur travail, les petites mains étrangères qui fabriquent dans des conditions épouvantables des objets à bas coût[1] et parfois superflus, les gadgets inutiles, les produits frelatés, chargés de colorants, conservateurs, antioxydants, additifs et vitamines chimiques de synthèse, pesticides, toxiques….et neurotoxiques (tous ces "E" délicatement précisés sur les emballages !), ne devraient-ils pas nous interpeller davantage ? Mais comment ?

Nous disposons tous d’une arme personnelle  qui est incontournable et non-violente : sans notre consommation, la « pub » n’a aucune influence ! Si, effectivement, nous sommes parmi les dépourvus qui, pour boucler leurs fins de mois, comptons les centimes pour nous alimenter, nous habiller, avoir un toit, les mots qui suivent ne nous concernent pas. Mais si nous empruntons l’avion pour rechercher un coin de plage au soleil, si nous remisons des meubles parce qu’ils ne correspondent plus aux derniers critères de la mode, si nous sommes envahis –et encombrés- de fantaisies inutiles, le respect des hommes avec ses travailleurs, le respect de la planète avec ses constituants, le respect de la vie avec notre santé ne doivent-ils pas dépasser le seul rapport « qualité – prix » ? ….

 Si notre système économique est aveugle, alors ne soyons pas nous-mêmes borgnes en refusant de favoriser le « respect » indispensable et vraiment essentiel. "Respect" pour notre planète, "respect" pour tous les hommes mais en premier, et surtout en même temps, "respect" pour nous aussi ! 

 P. J.


[1] « Sur la vente d’un maillot de l’équipe d’Allemagne, vendu 85 €uros, 60 centimes d'un €uro seulement reviennent aux ouvriers chargés de le confectionner. Idem pour les baskets Air Jordan de Nike, commercialisées 140 euros, dont 2,40 euros pour les travailleurs. » (Le rapport est accessible sur www.ethique-sur-etiquette.org/antijeu )

 

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Sécurité aléatoire  2016 06

Des systèmes de sécurité très sophistiqués protègent de plus en plus nos maisons, les magasins, les lieux publics. Notre société pense ainsi maitriser les problèmes de vols ou d’agressions qui se développent.

 [i]Pourtant quand, dans un immeuble bourgeois sur-sécurisé par des grilles, des caméras, des codes, des alarmes dans les entrées multipliées et les ascenseurs, les pompiers ou le Samu doivent franchir toutes les barrières avec des codes, des numéros, des interphones, le patient d’un milieu privilégié accablé d’un AVC risque gravement de pâtir du retard involontaire des secours … Le clochard, quant à lui, qui fait un arrêt cardiaque sur l’asphalte de la rue, peut, bénéficier immédiatement d’un massage par le premier secouriste averti ! Personne ne va pourtant envier ce dernier mais si nous sommes perplexes, pouvons-nous nous laisser au moins interroger par les faits ? 

Cette situation est la faute de personne et de tout le monde. Une société basée sur la peur fait que les gens restent terrés chez eux et ferment leur porte. Une fois seuls chez eux, personne ne peut les secourir rapidement et spontanément !

En nous protégeant de cette façon avec des systèmes de sécurité de plus en plus complexes, agissons-nous alors avec réalisme ou  égoïsme ?  Se protéger est bien sûr une réaction spontanée, logique et même indispensable. Réalisme donc. Mais elle ne répond en fait qu’aux conséquences du problème sans en soigner la cause profonde ! Pourquoi le manque de respect, les vols, le banditisme, qui incitent à ces systèmes de sécurité toujours plus sophistiqués, se développent-ils aussi parallèlement ? Seule une réponse courageuse à cette situation complexe peut permettre une inversion progressive du phénomène.

En perdant le sens des relations humaines, en oubliant les valeurs d’entraide et de fraternité, en supprimant les postes d’employés, de concierges, en s’asservissant aux dictats des puissants et de la finance, notre monde de riches paie parfois indirectement son égoïsme et croit se protéger avec ses intérêts à moindre prix.

Brassens peut alors résumer brutalement la situation et continuer à chanter :  « Quand on est con, on est con ». Toutefois, ce sont uniquement les victimes qui paient l’indifférence, la négligence ou la cupidité des autres !

P. J.


[i] Source : Livre de Patrice PELLOUX, Médecin urgentiste

 

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Construire l’avenir sans ressasser le passé

ou

     Prise de conscience               Mai 2016

Cet article du journal Réforme (voir ci-dessus) a été publié dans le N° 3652 du 6 avril 2016, page 14, sous la rubrique "Témoignage" :

CENTENAIRE DE VERDUN.

L’auteur, Pascal Jacquot, lecteur de Réforme, petit-enfant d’un poilu  mort en octobre 1914, nous livre un texte émouvant sur la vie quotidienne dans une Lorraine meurtrie.

« À Reillon, cette contrée sent la mort qui rôde encore »

Depuis 2014, avec la commémoration du centenaire de la 1ère guerre mondiale, et particulièrement en 2016, avec notamment la célébration des combats à Verdun de 1916, je prends conscience du passé particulièrement douloureux qui a touché ma famille et dont j’étais bien sûr informé mais pas totalement lucideEn 1916, la jeune veuve avec ses quatre enfants sur la gravité du traumatisme.

LéonMa grand-mère maternelle a vu en effet sa vie basculer avec la mort de son mari Léon sur le front en octobre 1914. Elle n’avait alors que 24 ans mais déjà trois jeunes garçons de 5, 4, 3 ans  et une petite fille de 1 an, Hélène, qui est devenue ma mère. Léon est mort à Aix-Noulette dans le Nord-Pas de Calais après deux mois seulement sur le champ de batailles : comme papa de quatre enfants, il avait été mobilisé à tort et espérait seulement rentrer rapidement chez les siens dès que l’administration aurait régularisé sa situation militaire …

De son côté, mon grand-père paternel, réquisitionné lui aussi, qui avait deux enfants, a pour sa part participé aux terribles luttes de Verdun mais il a pu rejoindre sa famille après la guerre. Je ne l’ai cependant pas davantage connu car il est mort, quelques années après, écrasé par un taureau dans sa stalle.

La famille de ma mère et celle de mon père habitaient le même village lorrain, Reillon, qui fut de 1914 à 1918, le théâtre de lourds combats et devint ce qu’on a appelé la « zone rouge ». Pendant cinq ans le terroir fut percé de tranchées et tunnels, couvert de barbelés et d’abris rustiques et bouleversé de trous d’obus … Pendant cinq ans les deux familles ont été « évacuées », l’une à St Clément, l’autre à Hériménil, à 20 kilomètres environ du front … Elles sont parties avec quelques bêtes et un chariot chargé de l’essentiel, trainé par deux chevaux. Après la guerre, elles n’ont retrouvé dans leur village que ruines et paysage apocalyptique mais les bras vaillants des rescapés ont, progressivement et sans se lasser, déblayé, reconstruit, labouré en rassemblant les obus non explosés …

En 1939, vingt ans plus tard, mon père fut à son tour appelé sous les drapeaux pour une nouvelle guerre. Avec trois enfants (trois garçons de 5,3 et 2 ans) il ne put prétendre à une exemption bien que sa femme soit à nouveau enceinte mais il rentra indemne à la maison dès ma naissance ! Et fin 1944, pendant deux mois, toute la famille fut encore « évacuée »  pour s’éloigner des combats : je n’avais alors que quatre ans mais je me souviens de ces attelages avec vieillards et enfants juchés sur des objets disparates. Durant toute mon enfance, mes frères et moi avons joué avec des balles qui trainaient dans la campagne. Dans un bois de sapin qui couvrait partiellement la « zone rouge » et conservait les affres des tranchées et abris, j’ai même récupéré un crâne dont une balle avait perforé son front et, par réalisme ou fatalisme, je l’ai spontanément placé sur ma table de nuit.

Après la guerre, le travail sollicitait les efforts de tous ; à la maison, pas de machine à laver le linge, pas de salle de bain ni wc ; la pierre à eau de la cuisine était le seul lavabo pour toute la famille et il fallait chercher l’eau avec un seau près de l’auge du bétail. Dans ce contexte particulièrement sombre et difficile, je n’ai jamais entendu ou vu mes parents ou ma grand-mère maternelle se plaindre … Au contraire, cette dernière, veuve toujours vêtue de noir, remerciait le ciel avec son chapelet quotidien d'avoir préservé ses enfants qui,  prisonniers en Allemagne, ont tous pu revenir à la maison. Et elle a fait transporter les restes de son mari, 50 ans après sa mort, pour pouvoir être dignement enterrée auprès de lui dans le village. Quant à ma mère, gaie et généreuse, qui aimait chanter, danser, elle accueillait spontanément les familles éplorées qui venaient se recueillir sur les tombes locales … L’une et l’autre parlaient souvent de Léon, leur mari, leur père, pour évoquer son absence ou rappeler sa bravoure, son courage mais ni l’une, ni l’autre ne savaient geindre. Jamais, elles n’ont souhaité visiter Verdun qui rappelait trop de souvenirs douloureux et elles ne m’ont jamais incité à réaliser le pèlerinage de l’ossuaire du Douaumont. M’en ont-elles même dissuadé indirectement ? Je n’ai en effet découvert ce lieu avec émoi que récemment, à 75 ans, et ce constat m’interpelle …  

Maintenant, à Reillon, la plupart des terres ont retrouvé leur vocation agricole. Deux cimetières, l’un français, l’autre allemand, alignent pourtant toujours côte à côte leurs milliers de tombes et un ami qui visitait dernièrement la campagne me confia : « cette contrée sent la mort qui rôde encore ». En repensant à la dignité de mes proches qui ont préféré construire l’avenir plutôt que de ressasser le passé, je relis aujourd’hui avec beaucoup d’émotion l’original du courrier d’un compagnon de Léon qui a précisé ainsi à ma grand-mère les derniers moments de son mari : « Léon fut blessé dans la matinée du 12 octobre vers 9h.. Une balle lui a traversé le corps à la ceinture. Il resta jusque 4 h derrière une meule de paille. Combien de fois a-t-il dit, "ma femme, mes pauvres enfants, dites à ma femme que je suis mort en chrétien". Il fut transporté en ambulance à Aix-Noulette et est mort dans la soirée le même jour …». 

P.J.

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Le monde est en guerre

2016 04

Quand nous entendons le président de la France préciser que notre pays est en guerre, comment accueillons-nous cette affirmation et comment réagissons-nous ? Pour tous ceux qui ont déjà vécu la « guerre », ce seul mot jette l’effroi mais évitons une querelle inutile sur un mot car la réalité des drames affreux qui se vivent à Bruxelles en ce printemps 2016 nous rappellent bien tristement ceux de Paris en 2015 sans oublier tous les autres, ceux de Tunisie, Turquie, Egypte, Yémen … et bien sûr Syrie, Irak !

Le monde vit actuellement des contusions horribles avec un terrorisme aveugle qui va se prolonger encore de nombreuses années. Pourtant les pays occidentaux et ceux qui disent respecter le droit ou les règles internationales semblent largement majoritaires. Il est bien sûr indispensable qu’ils s’organisent, se défendent et se protègent sans tergiverser sur des détails. Daech ou les djihadistes Salafistes qui les attaquent  sont minoritaires mais ils s’infiltrent avec des procédés ignobles et insoutenables qui doivent être condamnés et écrasés.

Pourtant, dans une situation de guerre, les obus peut-être nécessaires, les armes parfois indispensables ne règleront jamais durablement un conflit. Quand les puissants dominent les faibles, la force n’efface pas le droit des fragiles. Une majorité ne peut véritablement s’imposer sans respecter les valeurs des minorités et la dignité des individus. Face à la dictature, la démocratie est même menacée et reste toujours à consolider. Les règles du vivre ensemble qui sont indispensables, ne sont supportables qu’avec une écoute réelle et une compréhension des besoins essentiels de l’autre, des minorités.

Ces besoins essentiels sont le droit à la vie, au travail, à la santé, à la dignité, à la liberté des convictions, quels que soient sa race, son pays, sa religion … et ils ne sont hélas pas actuellement accordés à tous les hommes et femmes de la terre, loin de là. Cette situation ne peut nous laisser indifférents et les nations ont un rôle à tenir pour que la mondialisation en marche permette à chacun de vivre dans la paix. Sur ce plan, oui, une guerre est engagée. Et pas seulement une guerre contre Daech et ses terroristes. Mais une guerre qui impose un lucide examen de la situation générale pour mener un combat global donnant de l’espoir et nourrissant des projets d’une réelle entraide entre les peuples.

Notre terre, qui semblait inépuisable, a ses limites et un véritable partage des ressources ne peut être facultatif. Que certains gaspillent quand d’autres n’ont même pas l’essentiel, que des revenus soient exorbitants, des propriétés indécentes, c’est bien sûr révoltant. Mais quand nous polluons par nos consommations superflues, nos attitudes non respectueuses, nos déplacements inutiles, nos vacances à l’autre bout du monde, ne sommes-nous pas aussi nous-mêmes complices d’un système qui marche sur sa tête ? Un système qui place le dieu argent au centre du monde en écrasant notre frère ouvrier, en méprisant notre sœur comme objet publicitaire, en illusionnant nos enfants dans un confort factice, en utilisant même les organes humains pour les commercialiser dans des réseaux … Les migrants, les sans-papiers, les réfugiés, les exploités ne sont-ils pas, en ce 21ème siècle, les nouveaux visages du « Dieu affamé, souffrant, pauvre, emprisonné[i] … ».

Oui, une guerre mondiale est engagée. Les révoltes profondes qui sourdent actuellement derrière les conflits ne s’apaiseront ni avec des armes, ni même avec de l’argent mais avec un autre regard, une autre analyse, un autre partage et une véritable fraternité … Que tous les pays démocratiques s’unissent, que tous les hommes de bonne volonté se regroupent, que croyants et non croyants, chrétiens et musulmans se respectent pour combattre les fléaux de la pauvreté, du mépris, de l’injustice. C’est urgent, c’est indispensable. C’est mobilisateur car chacun, à sa place, dans son milieu, avec ses moyens peut participer à cette nouvelle « guerre mondiale ». Et c’est un espoir qui nous inspire la confiance et nourrit notre optimisme …

P.J.


[i] Matthieu Ch.25, Vers. 35 : J'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais infirme, et vous m'avez visite; j'étais en prison, ... Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous …

 

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Drame sur la route

2016 03 

Ils revenaient dans leur pays pour fêter Pâques en famille. Ils étaient treize dans un minibus. Douze sont morts sur le coup. Un seul survit, le chauffeur âgé de 19 ans …

C’étaient des émigrés, des exilés, des portugais qui travaillaient en Suisse. Le véhicule était non pas un minibus équipé mais une camionnette avec quelques sièges seulement. Le jeune conducteur n’avait pas le permis de conduire indispensable pour transport en commun.

Ce drame de la route est passé rapidement dans les informations comme un fait divers au lendemain des terribles évènements de Bruxelles. Et pourtant, en ce vendredi de la semaine sainte 2016, les 12 sont morts et le 13ème voit sa vie totalement brisée ! Mais, justification ou consolation, la fatalité écrase … et la résignation  s’impose …

Pour survivre, ces portugais s’étaient expatriés et avaient trouvé en Suisse de petits boulots aux maigres rémunérations. Ils voyageaient sans confort comme des pauvres. Ils sont donc indirectement des victimes de la crise économique actuelle que l’on appelle « mondialisation ».

Peut-on alors s’indigner sans hypocrisie en partageant la détresse des familles ? Ces morts accidentelles que l’on déplore symbolisent en réalité bien d’autres victimes qui, de par le monde, sont confrontés aux problèmes de l’emploi, des mutations spéculatives, des dérèglements climatiques. Faudrait-il que ces victimes utilisent des armes, commettent des attentats, deviennent des « terroristes » pour être mieux comprises et entendues ? Les millions de chômeurs qui ne demandent qu’à travailler pour vivre ne sont-ils pas suffisamment courageux pour être dignement considérés ?

Notre société occidentale, nos pays démocratiques doivent réagir avant qu’il ne soit trop tard. Les décisions économiques de la mondialisation considèrent-elles vraiment le respect des êtres humains comme une valeur prioritaire ? On peut se poser la question mais cela ne suffit certainement pas. Car nous avons, chacun à notre place, un rôle à jouer pour ne pas être indifférents et inviter nos responsables à en tenir compte. Par les choix de notre vie, par nos mots ou notre silence critique et peut-être aussi par notre vote …

P.J.

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Eau si précieuse

Mars 2016            

Si l’on n’a jamais eu soif en voyageant dans un milieu aride, on ne peut guère imaginer le plaisir de découvrir et de boire un peu d’eau naturelle. En marchant seul dans une forêt équatoriale dense où la chaleur humide appelait moustiques et  bestioles diverses, il m’est arrivé de rechercher longuement cette eau. L’eau ne manquait pas mais, partout, elle était stagnante et chargée de déchets variés. Si les autochtones en buvaient couramment, les services occidentaux d’hygiène invitaient les européens à s’en méfier à cause des risques infectieux. Aussi, pendant des kilomètres de marche, avec mon sac sur le dos, j’ai été en quête du liquide rare et je me souviens encore du bonheur éprouvé en découvrant enfin une source sûre. 

Une eau claire, une eau pure que l’on boit avec plaisir pour se désaltérer, c’est peut-être banal mais c’est aussi tellement précieux. L’eau est indispensable à la vie ; elle constitue même l’élément essentiel de toute vie. Dans nos régions favorisées, nous ne savons souvent pas l’apprécier suffisamment et les dérèglements climatiques actuels nous interpellent sur les conditions de sa protection et de son emploi.

Or, les facilités de transport, l’évolution des procédés agricoles, la banalisation de l’utilisation de pesticides ne semblent guère avoir pour préoccupation essentielle la protection de cette eau irremplaçable. Pour le montrer, je relève deux exemples seulement : 

En pleine campagne, à certains endroits de France, à cause de pesticides maintenant interdits mais utilisés dans les cultures il y a plus de 15 ans, l’eau n’est toujours pas potable et aujourd’hui une ceinture de protection autour des écoles est encore sollicitée pour que les produits vaporisés par des paysans habillés en cosmonautes n’atteignent pas les enfants …

Dans chacune de nos maisons il faut évacuer les urines, les selles, les rejets divers, les médicaments. Même les hôpitaux ne disposent pas de bassins de décantation ou de filtres. Ainsi les médicaments comme le reste partent dans les égouts pour rejoindre les rivières. Et en aval, dans notre ville, quand nous buvons l’eau au robinet, il est impossible de les enlever totalement … 

L’eau, qui n’est la propriété de personne mais qui est absolument indispensable à tous, sera-t-elle un jour vraiment considérée comme un bien essentiel réellement protégé ? Si les découvertes, qui nous permettent d’espérer des progrès ne savent pas respecter le premier cadeau du ciel qu’est l’eau, nous ne pourrons guère bénéficier de nos inventions car la vie dépend de cette eau indispensable. Une eau peut-être commune mais pourtant unique. Si précieuse.  

 P.J.                                                        

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Pauvre dernière goutte !

Février 2016

 

Quand nous sommes confrontés à une situation difficile, nous accusons souvent la dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase ! En général, nous ne retenons en effet que le dernier aliment qui a provoqué la maladie. Que le malaise, la dernière altercation ou incompréhension qui ont soulevé le différend ou le divorce et nous oublions toutes les gouttes que nous avons négligées ou refusé de voir et qui ont rempli le seau d’une dégradation progressive !

 

La dernière goutte, qui est la goutte de trop, n’est qu’un révélateur presque innocent. Ce sont en réalité toutes les gouttes successives que nous avons acceptées, supportées au fil des jours et des années qui ont fait le mal. Un mal qui s’est progressivement enkysté profondément sans être toujours apparent même s’il était de plus en plus évident. Et qui, comme un abcès, a éclaté avec la dernière goutte.

 

Dans les domaines de la santé, de la vie affective ou relationnelle, nous devinons qu’un malaise, qu’une souffrance s’installent mais nous essayons en général de les supporter, de les contenir tant bien que mal. "Ras le bol", "Y’en a marre", "plein le dos", "burn out", les expressions sont nombreuses qui manifestent notre saturation et notre peine. Il ne faut cependant pas perdre confiance car il n’est jamais trop tard pour réagir même s’il est déjà tard, bien tard pour agir. Tant que la vie est là, il y a en effet toujours de l’espoir. A condition toutefois de ne pas tarder davantage et de prendre le taureau de notre problème par les cornes d’une véritable écoute …

 

Si le combat ne concerne que moi, la décision m'appartient. Mais un antagonisme concerne souvent plusieurs personnes, au moins deux et on ne peut le régler en solitaire qu’à défaut de mieux car l’échange, les efforts de compréhension indispensables qui s’imposent ne peuvent être exigés et dépendent d’une bonne volonté partagée. Pour se préserver et se protéger, celui qui souffre le plus peut toutefois refuser une prolongation d’attente. Ce n’est en effet pas obligatoirement la meilleure solution de repousser trop longtemps la résolution au moins partielle d’un conflit. Pour garder son équilibre, et parfois sa santé, il faut en effet savoir prendre une décision courageuse qui engage notre avenir …

 

Apprendre à dire oui à ce que nous attendons, apprendre à dire non à ce que nous refusons, pour être vraiment soi-même, pour apprécier sa vie, même si ce n’est pas automatiquement accepté par les autres, nos proches, notre conjoint, nos collègues, n’est-ce pas parfois essentiel ? Pour être vraiment vivant, pour nous respecter nous-mêmes, pour exprimer notre propre humanité.

Nous n’avons pas à prouver quoi que ce soit. Nous n’avons qu’à « être » pour, peut-être, accepter la divinité qui s’éveille en nous …

 

P. J.

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 Pour la vie ?  

De jeunes tourtereaux sont amoureux. Voilà un sentiment à la fois commun et merveilleux et nous nous en réjouissons. Mais que ce jeune couple se marie « pour la vie » et nous serons plus circonspects car nous savons, surtout à notre époque, toutes les difficultés de la vie à deux dans la durée …

Un jeune très ouvert et courageux souhaite s’investir pour les autres. Nous admirons sa générosité et son altruisme. Mais qu’il s’engage dans la prêtrise « pour la vie » et nous craindrons peut-être pour sa témérité. 

Des parents conduisent leur enfant dans les fonds baptismaux. S’il s’agit d’un engagement des parents qui veulent partager leur foi, nous nous associerons à leur fête. Mais que, par ce baptême, l’Eglise engage un bébé « pour la vie », nous nous étonnons de cette mainmise … Même si le bébé devenu adolescent renouvelle par la suite les promesses de son baptême. Quelles promesses ? Pas les siennes évidemment.

Tous signent la bonne foi de leur engagement sur des registres … Mais ne faut-il pas être présomptueux pour s’engager ainsi « pour la vie » à 20, 25 ou même 30 ans ? Or l’intuition spontanée des jeunes générations qui repoussent cet engagement n’est-elle pas plus sage que les règles des institutions ancestrales qui l’imposent « pour la vie » ? …

Il y a peu, un fils de catholique était baptisé catholique, un fils de protestant, baptisé protestant, un fils de musulman, baptisé musulman et personne ne peut ignorer le contexte sociologique de la naissance qui, tout à fait naturellement, insère un nouveau-né dans son milieu. S’il ne s’agit que d’une coutume qui favorise ou facilite l’adoption d’un enfant dans sa communauté, nous l’apprécions bien évidemment. Mais que cette communauté utilise progressivement et au fur et à mesure des siècles son installation sociale pour s’imposer auprès d’une rivale, nous le constatons alors pour le déplorer. Par exemple quand elle consolide son emprise en « récupérant » par le baptême, peu après la naissance, les enfants de ses membres … Quand elle demande à un conjoint de se convertir pour que ses enfants soient acceptés … Quand elle impose le célibat à son clergé pour éviter tout démembrement de ses biens par héritage …

Il y a peu, un fils de paysan devenait paysan, un fils de médecin était orienté dans le monde médical, un fils de famille nombreuse dans une bonne famille chrétienne était appelé à la voie sacerdotale ! Mais l’amélioration des conditions de vie et l’évolution de la culture, permettent aujourd’hui à chacun d’élargir ses choix. Il est maintenant à peu près admis que la liberté et le respect des choix de chacun sont essentiels pour l’épanouissement individuel. On ne s’étonne pas qu’un fils de médecin devienne paysan, on ne s’offusque pas qu’un fils de catholique devienne moine bouddhiste. Et c’est heureux.

Mais des poches de résistances se constituent dans les milieux qui cherchent à conserver –inconsciemment ?- leurs privilèges. Pourquoi les parents sont-ils encore encouragés à baptiser « pour la vie » leur enfant très jeune ? Pourquoi un divorcé remarié est-il encore exclus de la communion « pour la vie » ? Pourquoi un prêtre doit-il encore rester célibataire « pour la vie » ? Sur ces points et bien d’autres la position de l’Eglise catholique est figée alors que le message évangélique est, pour sa part, très accueillant et très ouvert !

Pourquoi ne pas substituer à l’engagement dogmatique « pour la vie »  un engagement responsable, progressif, par étapes et par contrats successifs ? Un engagement qui éduque, qui permet de se construire petit à petit, en fonction de son évolution, de ses difficultés, de ses intérêts ou goûts ? Les amoureux pourraient se promettre fidélité, trois ans d’abord par exemple, puis dix ans quand ils accueillent le premier enfant pour l’élever ensemble ; les parents s’engageraient ainsi aussi longtemps qu’ils le souhaitent mais ils n’engageraient jamais leur enfant à sa place; le prêtre renouvellerait son choix de ministère tous les cinq ans … Au terme de leur contrat, les uns et les autres pourraient le reconduire, le poursuivre, le consolider et le mûrir … Ils pourraient aussi prendre une autre voie sans se renier, sans rompre une promesse, sans être des lâches, sans se culpabiliser d’avoir évolué dans leur cheminement parce qu’ils ne se veulent pas hypocrites, parce qu’ils préfèrent agir sans se cacher …

Que les Eglises imposent leurs règles, on peut ne pas les partager et souhaiter les faire évoluer mais il nous revient aussi de respecter les particularités des différentes communautés. Par contre, comment se fait-il que la société civile laïque, au service du public en général, ait copié aussi servilement les méthodes religieuses ? Pourquoi le mariage civil est-il aussi imposé légalement « pour la vie » ? Actuellement, une fois sur deux au moins, il se conclut par un divorce qui est souvent difficile et toujours douloureux non seulement pour les « ex » mais aussi pour les enfants. Pourquoi ne se consomme-t-il pas d’abord pour un temps limité, avec une durée précisée à l’avance, puis avec un autre temps, le temps de se construire, le temps de progresser, le temps de se respecter et de respecter ses enfants ? Et dans la liberté, dans l’harmonie, pour le bonheur de tous. Et peut-être même, pourquoi pas finalement, « pour le reste de la vie », nous le souhaitons vraiment. 

P. J.

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MEDITER

 

La méditation a une tradition orientale mais aujourd’hui, en occident, elle s’offre à tous pour apprendre à se connaître, à écouter et pour rechercher la sérénité.

Le principe de base de la méditation est d’augmenter son attention et sa concentration. Le développement de ces deux seules facultés peut avoir des répercussions extraordinaires sur toutes les dimensions de notre vie. 

 

1-      Intérêt de la méditation

 

Toute la journée, les pensées se succèdent sans répit dans notre esprit. Nous contrôlons très peu les pensées qui nous passent par la tête. Nous réagissons instinctivement à ces pensées, par automatisme la plupart du temps, sans vraiment réfléchir ou comprendre ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.

 Développer son attention et sa concentration permet de contrôler ce flot de pensées et de prendre du recul par rapport à elles. Cela permet également d'être plus présent à ce que nous sommes en train de faire, d'être davantage à l'écoute de notre corps, de nos aspirations plus profondes.

De plus, en libérant notre attention de ce dialogue intérieur, nous disposons de plus de concentration pour écouter les autres. En développant notre capacité d'écoute, nous devenons plus tolérants, plus compréhensifs, plus sociaux et plus à l'aise avec les autres.

 

Développer notre attention et notre concentration permet un extraordinaire travail sur soi. C'est la base de tout exercice de développement intérieur. La concentration permet de lever les voiles, les incompréhensions, les tensions internes, les contradictions et les mensonges que nous nous faisons à nous-même, sans nous en rendre compte.

 En pénétrant les mécanismes qui nous habitent et qui nous animent, nous apprenons à nous accepter tels que nous sommes réellement, avec nos qualités et nos défauts. C'est un premier pas vers une paix intérieure et une plus grande sagesse. 

 

2-       Les  types de méditation 

Nous pouvons distinguer la méditation Vipassana, la méditation transcendantale, la méditation Zen et la méditation en pleine conscience :

 

La méditation Vipassana

Elle est basée principalement sur la respiration et permet de développer sa concentration et son attention car sans concentration ni attention, il est presqu'impossible de progresser sur la voie de la méditation.

La méditation transcendantale

Elle est une technique de relaxation profonde et de développement de la conscience. Elle se base notamment sur l'utilisation de mantras (phrases ou mots répétés de nombreuses fois) et sa maîtrise parfaite requiert une grande expérience.

La méditation Zen

Basée sur l'expérience immédiate et la compréhension de toute chose sur le champ, cette méditation utilise des techniques pour modifier la vision que nous avons de la réalité. Elle permet un changement radical de point de vue sur le monde et nous-même simplement par le biais de l'observation et de la réflexion.

La méditation en pleine conscience

Elle permet de s'affranchir du flot de pensées qui traverse sans cesse notre esprit et d'être pleinement éveillé à l'instant présent. Il s'agit de prendre conscience de chaque instant, de son corps, des autres et de son environnement.

 

Parmi ces types de méditation,  nous ne développons ici que la « Méditation en pleine conscience » pour, dans un cadre laïc, essayer de la présenter au moins partiellement.

 

3-      Les étapes de la méditation

 

Première étape : habiter son corps

Prendre conscience de ses différents membres et organes … Les accepter comme ils sont ;

Ne pas "vouloir" mais accueillir, laisser décanter le tumulte, lâcher prise …

Deuxième étape : commencer par être "présent"

Comprendre et assimiler ce que veut dire "vivre dans l'instant présent".

N’être que présence, se "re-cueillir", se "dépouiller" en sincérité …

Troisième étape : la respiration au cœur de la méditation

Prêter attention à son souffle pour vivre le présent …

Quatrième étape : écouter et accueillir … les sons, les pensées, les émotions  … sans juger, sans trier, sans filtrer, sans rien attendre ou espérer. Pour goûter simplement la richesse de qui est vécu au présent !

 

Progressivement, apprendre à méditer partout et avec tout

Ne pas considérer la pratique de la méditation comme une activité isolée et (trop) sérieuse. Apprendre à vivre sincèrement, à gérer sa peur, à avoir du courage, à découvrir sa sensibilité … Se familiariser avec soi-même, avec son esprit. Comprendre comment nous réagissons aux choses, à l’inquiétude, à la douleur ou encore à la souffrance, à des sentiments désagréables, douloureux mais aussi heureux.

  

4-      Les bienfaits de la méditation

 

Méditer avec son corps. Dans la pratique de la méditation il ne faut pas oublier la position et le lien qui existe entre le corps et l'esprit. Pour bien méditer il faut être en contact avec la terre par les pieds et être droit pour que notre colonne vertébrale s'étende vers le ciel. En aucun cas, pendant les séances, le corps et l'esprit ne doivent être séparés. La démarche intérieure n'est possible que grâce à une grande attention et une grande concentration, quand notre flot de pensées ne nous distrait plus. Sinon, il est impossible d'aller au fond des choses et de trouver les vraies réponses à nos  interrogations.

 

Les bienfaits apportés par une pratique régulière de la méditation sont nombreux. En nous posant, en prenant du recul, nous apprenons à discerner, à relativiser, à apprécier ce qui nous est donné. Nos capacités mentales et notamment la concentration et l'attention se développent. Les personnes pratiquant la méditation sont –affirment les spécialistes-  plus douces, plus soucieuses des autres et plus calmes. Les méditants sont moins enclins à la colère et à la violence. De nombreux psychothérapeutes utilisent d'ailleurs la méditation dans leurs thérapies contre la dépression.

 On remarque aussi des différences physiques : selon Mathieu Ricard, de formation scientifique, éminent moine bouddhiste français, on observe après trois mois de méditation, un renforcement du système immunitaire, une hausse de 20 à 30% des anticorps, une augmentation des cellules souches dans le sang. La méditation contribue également à réduire le taux de cholestérol dans le sang et la tension artérielle.

 

 Ne sont énumérés ici que quelques-uns des principaux bienfaits qu'apporte la pratique régulière de la méditation, la finalité ultime de cette dernière étant la sérénité inébranlable face aux aléas de l'existence. Mais cette sérénité ne peut être atteinte que par une compréhension et une acceptation totale de nous-mêmes, des autres et de notre environnement au sens large. Aussi cet objectif impose-t-il du temps avec à la fois de la confiance et de la persévérance. 

 

Le soleil est déjà levé. Ouvrir mes volets ne fait pas lever le soleil, cela permet seulement au soleil d'entrer dans ma maison, de la réchauffer, de l'illuminer. (François Varone)     

 

Telle est la première fonction de la méditation : le soleil est déjà levé sur ma vie; par la conscientisation je le laisse entrer davantage en moi.

 

Pascal JACQUOT

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Enfants … travailleurs

 

Nous sommes émus par ces enfants souvent maigrichons et au ventre ballonné qui portent du bois ou un sceau d’eau sur la tête ;

Nous sommes interpellés par ces enfants en guenille qui tendent leurs mains en ville pour recueillir une petite obole ;

Nous sommes choqués par ces enfants qui recherchent avec leurs petites mains sur un dépotoir, dans une rivière ou dans un puits une pièce récupérable ou précieuse qu’ils pourront revendre ;

Nous sommes scandalisés par ces enfants employés avec un revenu dérisoire dans des entreprises qui fabriquent des chemises ou des pantalons que les occidentaux s’offrent à bon marché ...

 

Mais, devant notre télévision, au cirque ou à divers spectacles, nous admirons la souplesse, les exploits, les prouesses de certains enfants. Ceux qui sont capables de voltiger  comme une plume entre deux cordes, de se contorsionner dans une coquille, de participer à une chorégraphie exigeante. Nous sommes émerveillés, nous applaudissons. Et donc nous encourageons ces pratiques …

 

Savons nous réellement le temps nécessaire, les efforts indispensables, les souffrances inévitables et peut-être même les conséquences psychologiques et physiologiques inéluctables que ces  performances supposent et imposent ? Avec les entrainements réguliers, les privations exigées, les contraintes successives et de plus en plus poussées … Ces petits bouts d’homme ou de femme de 6, 10 ou même 16 ans ne seraient-ils pas des enfants ?

 

Pour satisfaire notre soif de l’extraordinaire et du jamais vu, notre goût du toujours plus, pour répondre aussi aux faveurs des indices médiatiques, peut-on ainsi oublier que, derrière l’apparence souriante et heureuse de ces enfants, il y a des intérêts particuliers qui se cachent. Ceux de parents qui se valorisent à travers leurs rejetons, ceux de sociétés qui exploitent les capacités humaines comme des matériaux, ceux parfois aussi de pays qui cherchent à redorer leur blason.

 

Je ne voudrais pas pleurnicher avec une sensiblerie déplacée et exacerbée. Je sais combien la vie est dure et comme il est nécessaire d’aguerrir les enfants par des activités régulières. Je ne m’offusque pas que des enfants, encore aujourd’hui et comme autrefois d’ailleurs, soient invités à travailler dans une entreprise ou dans les champs pendant les vacances. A condition, bien sûr, que le temps et la tâche soient mesurés à leurs forces et à leur âge. Contrairement à ce que la pensée unique actuelle semble imposer, cela peut être bénéfique à l’équilibre d’un enfant.

 

Mais que des enfants-esclaves deviennent des vedettes dans nos salles de spectacle ou sur nos écrans de télévision, non pour leur épanouissement personnel mais pour satisfaire des besoins mercantiles ou médiatiques, il y a un pas à ne pas franchir. Or, entre autres*, le cirque de Pékin à Paris et l’émission de Patrick Sébastien à la télévision de service public avec « Le plus grand cabaret du monde » l’ont certainement franchi …

 

Pascal JACQUOT

 

* Si vous avez d'autres exemples à citer, merci de les communiquer par votre "avis" ou vos "propositions" (ci-dessus, en dessous des titres d'articles). Merci à l'avance.

 

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Libre et respectueux  (Ecoute et Partage)  Septembre 2013

  

Rester libre, bien évidemment, c’est essentiel.

Libre de s’exprimer ou de garder le silence.

Libre de penser différemment et de le dire.

Libre de ne pas croire ce que d’autres confient.

Il ne peut y avoir qu’une seule tête dans la diversité des membres d’Ecoute et Partage !

 

Oui, libre, mais respectueux aussi.

Respectueux du cheminement de chacun.

Respectueux de convictions qui ne sont pas miennes.

Respectueux de la différence.

Apprendre à écouter et être disponible pour chercher seulement à comprendre.

 

Exprimer ce qui me tient à cœur.

Librement, respectueusement.

Sans réagir à la parole d’un autre, sans l’interrompre,

Sans chercher à convaincre.

M’exprimer simplement, brièvement, sincèrement pour clarifier mon point de vue.

 

Ecouter la richesse, la diversité de ceux qui me respectent ;

Partager des expériences, celles de sages qui nous ont précédés ;

Ecouter et partager, librement, respectueusement pour cheminer, croitre.

Et, en un seul mot, être, tout simplement.

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Qu’est-ce qui est essentiel pour moi ? 2013 04

 

Cette question me semble vraiment primordiale !

J’ai pendant toute ma vie essayé de répondre à des besoins que je croyais « essentiels » et j’ai souvent constaté après coup malgré moi que je me suis souvent encombré avec du superflu, du secondaire qui me semblait pourtant priorité. Le temps relativise l’importance que l’on donne à certaines actions, à certaines exigences. Mais, même si je regrette de m’être trompé, je ne regrette pas de m’être engagé avec ce qui était moi à ce moment-là … Maintenant, l’essentiel n’est pas en effet ce que j’ai fait hier mais ce que je vis aujourd’hui ! Et aujourd’hui, avec mon expérience et ma maturité, il est naturel que mon essentiel soit sinon différent, au moins plus circonstancié. Il me reste moins de temps pour achever mon « pèlerinage » sur terre et je suis toujours invité à mieux cerner mes essentiels …

 

Je suis, et c’est évidemment essentiel pour moi. Je suis encore vivant et je veux savourer chaque instant. Je souhaite apprécier la vie qui passe. Admirer ce que je vois, apprécier ce que j’entends, goûter ce que je sens, m’indigner de ce qui me semble injuste, indécent ; réaliser avec plaisir ce que je peux, partager ce que je ressens … Dire merci à la nature qui m’émerveille, aux expériences qui m’ont fait ce que je suis devenu ; dire merci à mes proches qui m’ont aidé, qui ont partagé mes combats, mes cheminements ; dire « je t’aime » à ceux que j’aime … et avec qui je balbutie l’éternité …

 

La vie n’est qu’un moment, qu’un passage. Mon corps à la fois souple et fatigué, merveilleux et délicat, que j’admire et respecte, s’effacera bientôt avec sa fin du monde en se fragilisant mais la vie continuera. Elle continuera autrement, je ne sais d’ailleurs pas comment et peu m’importe mais elle continuera à travers d’autres ou même peut-être un peu moi, différemment, sous un aspect qu’il m’est impossible d’imaginer et ce n’est d’ailleurs pas du tout ma préoccupation. Par contre il me semble essentiel de respecter au mieux tout mon corps, tout mon être, tout mon environnement pour nourrir ma vie le mieux possible, pour continuer à apprécier la vie, à animer le rôle qui doit être le mien tant que je pourrai. Avec intérêt, satisfaction, plaisir … même à travers les difficultés, les épreuves.

 

L’essentiel, pour moi aujourd’hui, c’est d’être. Etre en ce moment. Etre moi le plus et le mieux possible. Emerveillé, enthousiaste, goulu de tout ce que je peux apprendre, découvrir, vivre, faire, communiquer avec mes bras, mon cœur, ma plume. C’est aimer goûter ce qui est bon, corriger ou refuser ce qui ne l’est pas. Aussi longtemps que ce sera possible mais sans craindre, sans repousser le moment où cela ne sera plus possible. Et je dis même déjà, et je redis tacitement avec plaisir chaque jour, au revoir, adieu, à Dieu à tous ceux que j’aime.

P.J.

 

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 Dans le silence des oliviers  2011.06

Je viens de terminer la lecture du livre "Dans le silence des oliviers" de Michel Benoit et je voudrais exprimer succinctement mes réactions.

 

Dans un premier moment, je me suis dit que ce récit présenté en roman n'attirerait ni les amateurs d'extraordinaire, ni les chercheurs de spiritualité.

Mais rapidement, au fur et mesure de la lecture, je me suis laissé fortement impressionner par ce cheminement vécu en direct par les questionnements, épreuves, appels portés par Jésus.

J'ai apprécié à travers la progression dans le temps tout ce qui permet de mieux comprendre ses réactions, son évolution, ses craintes, ses doutes, sa souffrance, sa grande solitude ... Avec le "Mal" puissant qui reste toujours actif et sape les efforts. Avec la méditation dans le silence qui est la base de l'écoute et du cheminement. Sans s'appuyer sur des miracles qui ne sont que des phénomènes naturels ! Et surtout, sans trahir la "Parole".

En préservant la sobriété des citations évangéliques mais en plaçant cette Parole dans un cadre géographique et historique concret, on devine mieux ce qui a pu réellement se passer ... 

 

C’est une analyse profonde, sérieuse, à la fois claire, précise et très judicieuse qui traduit une ambiance, une époque et présente un message "crédible" qui ne tombe pas du ciel mais se construit progressivement à travers des évènements humains.

Le tout dans un style facile, agréable, non prétentieux et non réservé à une élite ...

 

Après le livre "Dieu malgré lui" qui a été pour moi une révélation, ce roman rassemble une recherche et met en scène des hypothèses mûries, notamment celle du 13è apôtre "bien aimé".

Il traduit concrètement une démarche pour mieux en cerner la vraisemblance tout en valorisant la portée exceptionnelle du témoignage de l'homme Jésus, un grand prophète, un croyant engagé mais certainement pas un dieu.

Ce travail portera ses fruits car les hommes bienveillants qui cherchent à accueillir le "bonheur" avec leur cœur peuvent entendre facilement cette approche.

 

Pascal JACQUOT 

 

"Dans le silence des oliviers" de Michel Benoit - Editions Albin Michel :  http://michelbenoit17.over-blog.com/categorie-1011772.html

 

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Je me suis offert une semaine 2011.02

Une semaine, une semaine complète pour soi (ou une quinzaine, ou un mois). S’offrir une semaine pour s’écouter, écouter son essentiel, quelle chance ! Oui, je me suis offert une semaine. C’est si peu et c’est déjà tellement. Je devine que peu peuvent se le permettre. Car il y a le quotidien à satisfaire, l’indispensable à assurer. Prendre une semaine sur ses vacances, prévoir une semaine sur une disponibilité, c’est un choix qu’il faut assumer et cela demande beaucoup de détermination. Et bien j’ai fait ce choix dernièrement et je ne le regrette pas, vraiment pas.

Lâcher ses occupations habituelles, son rythme quotidien. Ne pas avoir de rendez-vous, ne prévoir aucune invitation, aucune rencontre, se faire "absent" pour n’avoir aucune obligation, aucune visite. C’est créer une horloge qui n’a plus de rouage. Une horloge qui offre à l’esprit les délicatesses du ciel comme cadeaux, ses rayons de soleil, ses fines gouttelettes de pluie. C’est se sentir libre, libre d’agir, de penser, d’écrire quand on veut, de vivre comme on le désire. C’est surtout ne plus compter le temps donné pour pouvoir écouter, s’écouter d’abord, non pas avec des mots passe-partout mais avec des mots qui nous portent et une petite voix qui sourd du plus profond de nous-mêmes. Pour pouvoir aussi jeûner …

Attentif à ce que je vis, j’essaie d’être plus respectueux du corps qui me porte, j’écoute ses besoins et je lui permets de se rénover, de se rajeunir et de se débarrasser des toxines qui l’encombrent, qui l’ankylosent. Avec le souci de lui éviter un engourdissement progressif, j’offre à ce corps, mon plus fidèle compagnon de tous les instants, une nourriture saine et légère ou mieux encore un repos vitalisant par le jeûne.

Libre, détendu, sans contrainte, je m’assieds comme il me plait, dans un endroit que j’apprécie… J’observe, j’écoute… J’entends mon cœur battre avec son rythme régulier. Je sens ma respiration monter, descendre ; inspiration, expiration ; un, deux, un, deux... Paisiblement je recommence, je veille à suivre ma perception, je respire…  "J’inspire, j’expire… J’inspire, je sens les côtes qui se dilatent, j’expire, je me repose, je suis bien… ". Et je recommence et je recommence…

Toujours attentif au souffle d’air qui rythme mon recueillement, à l’écoute de la vie qui jette des bulles en moi, je reste moi-même, je médite, accueillant presque froidement, en tout cas le plus objectivement possible, non pas mes sentiments que je maitrise mais ce que je suis invité à observer. Je ne tombe pas dans l’euphorie, je discerne le beau, je l’admire; je ne sombre pas dans la colère, je spécifie le mal, je le combats. Je distingue la sincérité et l’hypocrisie, l’amour et le mépris, le partage et l’égoïsme. Et je prends conscience de ce que je suis, avec toutes ses couleurs et toutes ses ombres, je  suis au cœur de ce qui est moi, sans procès ; je sens un peu plus ce que je suis ; je prépare un peu mieux ce que je deviens.

Au milieu de cet espace, au milieu de ceux avec qui j’ai parcouru le voyage de cette vie, des inconnus, des êtres aimés, des pionniers, des saints mais aussi des ladres et des méchants, comme la fleur, comme l’écureuil, je sens que je fais partie intégrante de cet univers merveilleux et encore secret qui m’entoure ; je sais aussi que je m’y effacerai, que je m’y dissoudrai, que je tomberai en poussière dans l’humus après l’avoir nourri de mes propres racines, de mon propre travail. Je continuerai certainement à nourrir la création  et je ne serai ni plus, ni moins que maintenant, je serai autre et je resterai un peu l’essence qui participe à la vie du monde. Comme la mère que j’ai tant aimé, comme le père que j’ai tant admiré, comme le frère que j’ai tant essayé de comprendre ; comme le baudet qui m’accompagne ou la salade qui me nourrit; chacun à notre niveau, à notre mesure; je suis, nous sommes la création ; je resterai, nous continuerons le chemin… Je vis déjà avec ce que certains appellent Dieu. Et nous demeurons. Avec tout, avec tous, à travers le temps, au delà de l’horizon …

J’entends parfois pleuvoir des réactions qui critiquent ou même qui me jugent mais j’essaie de les laisser glisser sur moi sans me laisser mouiller. Car j’ai comme les pieds alourdis par la glaise d’une vie concrète de labeur, j’ai les mains un peu usées par toutes les adversités rencontrées, j’ai la tête remplie de projets assumés et j’ai surtout le cœur gonflé de transparence, de confiance … Je me sens bien ancré dans la vie et je serai un artisan actif du monde tant que je le pourrai. Mais je me sens aussi autre, relié à ce mystère que Marcel Légaut exprime ainsi : "ce qui est de moi, qui ne pourrait pas être sans moi et qui est plus que de moi" .

Pascal JACQUOT

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  ANNIVERSAIRE

 

Entre deux … 15 05 2010        Pascal

 

I N VI T A T I O N

 

A mes proches, A ceux qui ont compté dans ma vie…

 

Bien chers, Chers amis,

 

Chaque année a bien sûr son importance. Mais il y a certaines années que la vie nous invite à fêter plus particulièrement. 2010 sera pour moi une de ces années. Peut-être parce que j’aurai 70 ans mais plus certainement parce que j’aimerais (une dernière fois, qui sait !) réunir tous ceux que j’aime, tous ceux qui ont compté dans ma vie.

 

Je n’ai jamais souhaité fêter mon anniversaire ; je crains tout rassemblement qui ne permette pas la complicité, l’intimité. Mais Nicole m’invite à dépasser mon appréhension pour que je puisse dire en toute simplicité merci à mes proches et à ceux qui m’ont accompagné sur le chemin parfois escarpé que j’ai parcouru. Pour marquer ainsi un arrêt avec tous ceux qui m’ont aidé peut-être sans le savoir. Je nourris ce souhait depuis très longtemps et j’ai craint dernièrement de devoir y renoncer.

 

Aussi aujourd’hui –puisque je suis encore là- je ne veux plus repousser mon espoir. Je vous invite à venir passer avec moi un moment, un court moment ou un moment assez long mais de toute façon un grand moment ! Je vous invite le samedi 15 mai 2010 à partir de 14 heures. Je me réjouis à l’avance de votre présence. Je vous redis toute ma joie de fêter avec vous tout un parcours de vie dont au moins une étape avec vous ! Bien cordialement. Pascal

 

Pour découvrir tout le dossier réalisé à cette occasion, cliquer

 

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SE  RETIRER ... 2008.02

(A lire calmement et … au calme !)

Loin des soucis du travail, loin des exigences domestiques, loin des préoccupations de vacances, je me donne un moment. Un moment pour moi seul où je peux m’arrêter, me poser. Sans être dérangé par un coup de téléphone, une invitation … Et je m’assieds dans un cadre qui me plait. Sur un siège ni trop confortable pour éviter de sommeiller, ni trop rigide pour être mal à l’aise. Et je respire calmement, me décontractant, les yeux baissés, le regard souriant sur ce que je vois ou ce que je découvre intérieurement. Je sens ma respiration monter, descendre ; inspiration, expiration ; un, deux, une, deux... Paisiblement je recommence, je veille à ne pas quitter ma perception, je respire…  "J’inspire, j’expire… J’inspire, je sens les côtes qui se dilatent, j’expire, je me repose, je suis bien… ". Et je recommence et je recommence. Je continue encore mais soudain je constate que, malgré ma vigilance, j’ai fui mon siège, je suis parti vers un souci récent. Je ne m’inquiète surtout pas. Je l’accepte, je compte sur la patience de mon apprentissage. Au contraire. J’en profite pour saisir au vol cette préoccupation, pour la regarder en face, en la déchargeant de mes préjugés affectifs, en la regardant comme un bagage. Et je reviens à mon rythme respiratoire. Je vis, je suis bien, j’inspire, un, j’expire, deux… J’essaie de fixer mon attention sur cette cadence et j’y reviens chaque fois que j’ai été distrait…

Avec un peu d’entraînement, j’arrive maintenant à maitriser un peu mieux mon esprit, non pas en le contraignant mais en obtenant que lui, il ne me contraigne pas à renoncer à ce que je souhaite. Tout en comptant encore intérieurement, j’inspire, un, j’expire, deux, (et je peux aussi ajouter avant de reprendre le souffle quand je suis très calme, "je me repose, trois"), je commence à vivre avec mon souffle intérieur, avec mon être intérieur, un, deux, trois ; un, deux, trois… Et peut-être progressivement et parallèlement, un, je suis ici… ; deux, je suis ici-bas… ; trois, je suis comme je suis, sans plus, sans moins…  Un, je m’accepte ; deux, je me prends en main; trois, je vis avec tout moi… Le lendemain, je recommence, je garde ma distance, je fuis le jugement, j’observe, je constate ; mon cœur qui rythme ma poitrine m’invite au calme, à la sérénité et -beaucoup moins vite que les mots ne peuvent le dire-, je disparais en moi : un, je vis; deux, je vis encore ; trois, je vis toujours ; un, c’est un constat, … c’est simple, … c’est difficile aussi; un, … Mon attention se dissipe et part flirter avec d’autres intérêts. Je ne me décourage pas, je l’accepte et je persiste. Je recommence et avec l’expérience mon attention se transforme progressivement en concentration. Le surlendemain, je recommence encore, je me tiens droit, les yeux dans le vague ; Un, je suis au milieu de fleurs, deux, des fleurs qui bourgeonnent, trois, qui éclosent ; un, qui parfument, deux, s’épanouissent, trois, illuminent ; …durent le temps d’une rose, … perdent leurs pétales, … murissent ; …murissent encore, …sèment à tout vent, …se reproduisent…, disparaissent… Ma pensée accepte de suivre maintenant un peu ce que je souhaite mais elle ne répond pas encore à ma demande aussi docilement que mon corps…

Ainsi, toujours attentif au souffle d’air qui rythme mon recueillement, à l’écoute de la vie qui jette des bulles en moi, je reste moi-même, je médite, accueillant presque froidement, en tout cas le plus objectivement possible, non pas mes sentiments que je maitrise mais ce que je suis invité à observer. Je ne tombe pas dans l’euphorie, je discerne le beau, je l’admire; je ne sombre pas dans la colère, je spécifie le mal, je le combats. Je distingue la sincérité et l’hypocrisie, l’amour et le mépris, le partage et l’égoïsme. Et je prends conscience de ce que je suis, avec toutes ses couleurs et toutes ses ombres, je  suis au cœur de ce qui est moi, sans procès ; je sens un peu plus ce que je suis ; je prépare un peu mieux ce que je deviens…

Pascal Jacquot

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Je peux choisir de vivre…                  Octobre 2008

 

Je n’ai pas choisi de naître mais je peux choisir de vivre

Et pour vivre vraiment, apprécier de vivre, ne faut-il pas tout simplement "être" ? Etre vraiment soi-même et si possible être "bien" avec les autres.

A chacun de répondre en fonction de sa situation personnelle mais on peut facilement constater que si, tous, nous sommes dans le même bateau, nous ne sommes pas tous dans la même galère ! Du bateau de croisière à la barque bot people, les conditions du voyage peuvent être en effet très différentes…

Alors, comment "être","être" mieux ? Comment mieux vivre ? Comment progresser, comment apprendre à se sentir mieux ?

Si vous pensez que cela ne dépend pas que des autres mais aussi un peu de nous, alors les membres de l’association Ecoute et Partage vous invitent à écouter et partager avec eux.

 

La vie est une école toujours ouverte. Si l’on apprend à l’école quand on est enfant, ne convient-il pas surtout d’y découvrir le plaisir d’apprendre car l’on a en réalité toute sa vie pour apprendre. A la fin de ses études, le jeune découvre surtout qu’il ne sait pas grand chose mais s’il a acquis la confiance et le goût de la vie, il continue ses apprentissages sans lassitude et avec une satisfaction jamais démentie. L’adulte peut apprécier son expérience mais s’il découvre parfois à ses dépens qu’il se trompe et s’il sait exploiter ses erreurs, il continue aussi à progresser…

 

Comme éducateurs, comme parents, ou tout simplement comme femmes et hommes, nous avons appris combien le parcours de certains est malaisé, rocailleux, tortueux… Par nos expériences personnelles, nous avons mieux compris toutes les difficultés rencontrées et peut-être aussi mieux accepté les épreuves vécues. Et, sans aucun jugement de valeur, avec un grand respect, nous apprenons à écouter et à  partager pour continuer à progresser. Nous savons que beaucoup, jeunes et moins jeunes, de toutes catégories sociales, attendent sans pouvoir le dire ou espèrent sans le manifester des échanges confiants, des moments valorisants qui les aideraient à tenir debout, qui regonfleraient leur potentiel : comment répondre à une sollicitation, comment assumer une responsabilité, comment supporter une épreuve, une rupture, un deuil ? Les questions, les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne sont pas circonscrits et nous assaillent tout au long de la vie. Si nous pouvons seuls y répondre, pouvons-nous rester isolés pour y faire face ?

 

L’enfant compte sur ses parents ou ses maîtres pour être aidé. L’adolescent qui fourbit ses premières armes bâtit ses repères et s’appuie sur ses compagnons … de fortune ou d’infortune. L’adulte livré à la vie construit ses expériences, se mesure à ses échecs… mais se sent trop souvent isolé… S’il peut ou s’il accepte de formuler ce qu’il ressent, ce qu’il espère ou ce dont il souffre, déjà il clarifie pour lui-même ses espoirs, ses projets, peut-être aussi son malaise, son mal être. Et s’il peut aussi s’exprimer sans crainte d’être jugé devant des amis qui savent l’écouter pour simplement essayer de le comprendre, alors il se sentira progressivement en confiance. Car en écoutant lui-même le cheminement de ses compagnons, il pourra aussi apprécier des choix différents, comparera peut-être et se laissera inévitablement interpellé …

 

Bien sûr ces échanges ne sont possibles et enrichissants qu’à des conditions qu’il faut connaître et respecter. L’accueil, l’ambiance, la spontanéité qui permettent de se sentir à l’aise, en confiance sollicitent de l’expérience. Amitié, liberté sont indispensables. Et une grande modestie nous accompagne toujours car il ne s’agit pas de substituer aux professionnels qui sont bien sûr irremplaçables et qu’il faut justement savoir conseiller à bon escient. Ecoute et Partage existe pour cela.  

 

Pascal JACQUOT                                                           

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Bush, Monsanto et Rome  2008 04

 

Pour envahir l’Irak, Bush a affirmé que Saddam Hussein détenait des moyens de destructions massives… C’était faux mais il n’a pas hésité à mentir pour arriver à ses fins. Il prétendait pacifier le Moyen-Orient mais il y a mis le feu, le sang pour continuer à dominer le monde, pour y avoir la mainmise notamment sur le pétrole. Et les occidentaux (la plupart) l’ont soutenu, le soutiennent dans ce bras de fer.

Pour vendre son Roundup, ses insecticides ou autres produits chimiques, l’internationale Monsanto[1] écrase toutes les manifestations qui s’opposent à son extension. Elle n’a pas hésité, elle n’hésite pas à mentir pour asseoir son entreprise. Elle prétend que les OGM sont une solution au respect de l’environnement et à la faim dans le monde mais elle ruine les petits paysans, assassine la nature, le monde animal et humain pour rendre l’agriculture dépendante de ses semences et faire fructifier son commerce. Et  le système international, le monde tout puissant des trusts financiers se taisent ou, pire, favorisent le combat inégal du pot de fer de l’économie dite libérale contre le pot de terre des petits qui n’ont que leurs bras et leur bonne volonté pour nourrir leurs enfants affamés.

 

Pour maintenir son autorité sur le monde, pour asseoir sa maitrise le plus largement sur la planète, Rome avec son pouvoir religieux pyramidal s’est imposée comme la seule Eglise du salut. Elle n’a pas hésité à travestir la réalité historique[2], à entretenir des images fausses pour baptiser ses adeptes, infantiliser les fidèles et les rendre dépendants. Elle prétend annoncer le message d’amour, de respect des petits que Jésus préconise mais elle s’appuie trop souvent sur le riche, sur le fort, sur le conservateur pour écraser la contestation et obliger sa ligne incontournable[3]. Quelques remarques simplement :

Le corps de Jésus ressuscité ? Que l’on croit ou non en la résurrection de Jésus, son corps physique mutilé d’homme n’a pas repris vie mais il a certainement été simplement caché par les adeptes de sa secte et le tombeau a donc été vidé ! Le Jésus ressuscité traverse en effet les murs, se volatilise dès qu’il est reconnu… Il n’a donc plus son corps d’avant, il est autre.

La « Sainte famille unie » ? Une image totalement fabriquée ! Jésus vivant a été isolé, rejeté de sa propre famille et s’est même opposé à sa mère comme tout homme à forte personnalité dans une famille ! Jésus mort, son propre frère Jacques[4] a voulu prendre naturellement le leadership mais s’est opposé à Pierre. Celui-ci s’est en effet imposé contre « le disciple que Jésus aimait », un 13ème disciple dont le rôle aurait dû être essentiel mais qui a été totalement exclus par le pouvoir religieux mis en place...

 

Ainsi les procédés de Bush, Monsanto ou Rome sont assez semblables. Ils prétendent s’appuyer sur des valeurs incontestables, la paix, le respect, la défense du démuni mais ils peuvent mentir effrontément, déformer la réalité, briser la contestation pourtant légitime pour mieux défendre leurs intérêts collectifs, leur pouvoir sans limite. Or Jésus, en nous invitant à partager notre pain, nous a seulement donné son exemple : il a lavé les pieds de son frère, il a refusé le pouvoir pour se mettre seulement au service de ses frères. A méditer.

 

Pascal JACQUOT

 

PS Cette page peut paraître caricaturale ou simpliste car on ne peut en quelques mots apporter toutes les nuances. Elle veut simplement mettre en évidence le danger des trois pouvoirs politique, économique et religieux qui ne craignent pas d’écraser les droits essentiels de l’humain pour s’imposer sans complexe. Mais il n'y a pas que Bush qui fait la guerre pour du pétrole, il y a inconsciemment les électeurs qui l'ont mis au pouvoir, les citoyens qui continuent de verser leurs impôts pour la guerre, les militaires qui acceptent de partir. Il n'y a pas que les dirigeants de Monsanto qui ruinent les paysanneries, il y a, sans peut-être le savoir, les clients qui font prospérer cette entreprise et tous ceux qui croient encore à l'agriculture industrielle productiviste. Il n'y a pas que Rome qui infantilise les croyants, il y a indirectement tous les fidèles qui adulent le pape, tous ceux qui sont prisonniers du ritualisme et du dogmatisme (et la chrétienté n'est pas la seule dans ce cas...), ceux qui savent que les vérités enseignées par l'Eglise ne sont pas historiques mais qui n'osent pas le dire tout haut… 


[1] Avez-vous vu le film de Monique Robin diffusé sur Arte le mardi 11 Mars, Monsanto-O.G.M.- abeilles ? Effarant.

[2] Avez-vous lu « Jésus et ses héritiers » de Michel Benoît chez Albin Michel ? Incontournable.

[3] Je ne parle évidemment pas des individus qui, à l’intérieur d’une institution, peuvent avoir un réel comportement de service.

[4] Jésus aurait eu plusieurs frères que l’on a voulu prendre pour des cousins. L’affirmation que Marie aurait eu un enfant unique ne peut plus aujourd’hui être légitimement soutenue  avec les dernières découvertes de textes.

 

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Jeûne et témoignage 2008.03

J’ai 67 ans et (même si je n’ai pas peut-être pas encore atteint l’âge de la sagesse!) il y a déjà 50 ans exactement que je connais une thérapie ancienne comme le monde mais qui hélas ne sait pas encore être utilisée à bon escient par nos contemporains. Certainement parce que cette méthode sollicite une prise en charge personnelle mais surtout parce qu’elle semble trop simple, trop empirique et qu’elle ne répond pas aux intérêts mercantilistes de notre société (elle permettrait pourtant de réduire le trou de la sécu !). De nombreux docteurs la conseillent,  parfois la préconisent mais toujours avec beaucoup de prudence car, parler de diète à un patient surprend quand celui-ci attend surtout un médicament miracle. Certains docteurs ont même créé des cliniques, la Châbrerie avec le docteur Ducroc en Dordogne, le Belvédère avec le docteur Vivini à Longwy en Meurthe et Moselle puis dans les environs de Toulouse… C’était dans les années 80 et on aurait pu espérer que leurs efforts soient couronnés de succès mais les obstacles auxquels ils ont dû se confronter auraient cassé les plus solides et c’est ce qui est arrivé. Il existe encore des cliniques de ce type en Suisse, en Allemagne et des associations ont parfois pris le relais, « Jeûne et randonnée » par exemple mais espérons surtout que le temps permettra de découvrir officiellement les résultats positifs de ces pionniers.

Vous l’avez maintenant deviné, je souhaitais vous dire toute ma conviction sur les bienfaits du jeûne dans notre équilibre de vie. Dans notre vie stressée, avec notre consommation déséquilibrée et souvent trop riche, trop abondante, le jeûne peut être un véritable havre de soulagement pour retrouver la paix dans son corps et même dans sa tête. Si l’on est un peu lourd aussi, il peut bien sûr nous soulager de quelques kilos inutiles et si l’on est malade, il peut aider à recouvrer la santé sans le soutien de médicaments. Le jeûne peut être court, par exemple sauter un repas ou choisir une diète dit hydrique* de un ou deux jours mais il peut aussi être beaucoup plus long, 8 ou 15 et même 21 jours ou plus. Une expérience et une prudence sont alors nécessaires car, pour que le résultat soit positif, il y a des conditions et des précautions indispensables, notamment en ce qui concerne la réalimentation qui doit être très progressive.

Pour illustrer ce que je viens d’écrire, permettez-moi de préciser que je vis moi-même en ce moment mon douzième jour de jeûne complet : je n’ai absolument pas faim, je parcours à pied 2 à 4 kilomètres par jour pendant environ une heure, je me sens parfaitement calme et serein… Certains jours sont plus difficiles que d’autres, au début notamment mais quand on sait les réactions possibles de son corps, on ne s’étonne pas. Il est vrai que j’ai eu, quand j’étais jeune, un problème de santé lourd qui m’a conduit à jeûner deux fois une vingtaine de jours dans une clinique citée plus haut. Mais depuis ce moment-là j’ai appris à pratiquer seul en limitant en général la durée de la cure à une semaine. Vous vous demandez certainement pourquoi cette pratique ? Ce n’est absolument pas pour répondre à des impératifs religieux. Mais si j’avais quelques kilos à perdre, je n’hésiterais pas à m’intéresser à cette méthode car on perd en moyenne un tiers à un demi-kilo par jour ! Comme ce n’est pas mon cas, je souhaite simplement donner à mes organes un moment de repos en ce qui concerne le processus d’assimilation. Pour que les cellules de mon corps puissent agir en mode éliminatoire et chasser le plus de poisons et toxines qui entravent leur fonctionnement normal. Et, croyez-moi, le plaisir de se voir rajeuni, revitalisé, de retrouver un odorat subtil, une peau fraiche, un appétit mesuré avec un goût décuplé et un esprit libre vaut bien l’effort de s’imposer quelques jours différents pour se sentir ensuite un peu mieux dans sa peau.

Le 18 Février 2008                               Pascal  JACQUOT    

* jeûne avec boissons, eau et tisane

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EQUILIBRE

 

Nous savons tous qu’une balance, je parle d’une balance traditionnelle à plateaux bien sûr, n’obtient  son équilibre qu’après avoir obtenu son contrepoids exact et que cet équilibre reste cependant très fragile… Mais le groupe Oxfam Agir Ici 54 sur le Marché du monde n’a-t-il pas aussi exploité une balance pour interpeller les visiteurs en plaçant d’un côté un petit téléphone portable et de l’autre les quantités imposantes de marchandises nécessaires pour un Africain qui souhaitait ce téléphone ?

 

Nous avons tous remarqué que l’équilibre est toujours difficile à obtenir. Tandis que l’un le recherche à travers un régime drastique, un emploi du temps fort maitrisé, un autre ne semble pouvoir y goûter un peu qu’avec du flegme et des relations qui peuvent sembler capricieuses… Chacun assume son équilibre comme il peut avec plus ou moins de difficulté et c’est bien sûr la responsabilité individuelle de conduire sa vie pour obtenir un équilibre le plus solide possible.

Mais notre équilibre n’est en effet jamais totalement stable parce que nous évoluons, parce que les conditions de vie se modifient et nous ne sommes jamais à l’abri d’interpellations imprévues. Problèmes de santé, difficultés sentimentales, soucis professionnels, interpellations familiales, inquiétudes sociales ou politiques nous interpellent constamment, nous assaillent souvent et parfois même hélas nous écrasent…

 

Comment faire face, comment assumer le quotidien, comment garder l’équilibre dans les méandres de la vie, dans les épreuves imprévisibles ? Il n’y a évidemment pas de réponses simples et faciles. Mais j’ai toujours admiré la petite pierre qui avait un rôle unique dans un mur, la plus mauvaise tuile qui était indispensable dans une toiture, le moindre petit grain de sable qui fait partie de cet énorme tas permettant les constructions gigantesques. Alors, mon copain, mon voisin, noir ou blanc, sans papier ou à col blanc … comment pourrais-je les reconnaître moins que cette pierre, cette tuile ou ce grain de sable puisqu’ils font partie intégrante de ce monde précaire, de cette humanité désorientée, de ce peuple en marche ? Et moi aussi bien sûr qui fais partie de ce convoi non choisi, comment pourrais-je me déprécier et ne pas accepter un rôle  au moins aussi noble que cette pierre, cette tuile ou ce grain de sable ! Car en plus nous avons un intelligence, un cœur… Mais n’est-il pas indispensable que, pour nous en servir un peu mieux, nous continuions toujours à apprendre à écouter, partager spontanément, doucement, librement mais régulièrement.                                       

 

Pascal JACQUOT

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ECHANGER  POUR  SE  SENTIR  MOINS  SEUL

 

Je peux bien sûr avoir mes avis, mes idées ; je peux faire les choix qui me semblent les meilleurs ; je peux croire que je n’avais pas d’autres solutions sur ma vie personnelle, sur mes enfants, sur ma relation amoureuse, sur ma situation professionnelle …

N’empêche que parfois, cela me semble un peu lourd, un peu difficile et je me sens bien seul pour assumer mes décisions…

Si je pouvais au moins parler à quelqu’un, un autre moi-même, à quelqu’un qui sache vraiment m’écouter sans porter aucun jugement, qui sache écouter mes problèmes, mes positions sans me critiquer …

Alors cela m’aiderait énormément parce que cela m’obligerait à faire moi-même le point de temps en temps, cela m’imposerait de clarifier mon point de vue pour être mieux compris, et le seul fait de communiquer ce que j’ai sur le cœur, que je ne peux partager à quiconque me redonnerait confiance…

Si, en plus, celui qui m’écoute, tout en respectant mes choix et sans vouloir arbitrer, me disait ce qu’il ferait lui-même s’il se trouvait dans une situation identique, me donnait son point de vue avec beaucoup de modestie parce qu’il souhaite aussi confier aussi lui-même ses préoccupations propres, alors l’échange serait un espace loyal de sincérité, un moment de partage vrai, une halte de sympathie qui regonfle…

 

Mais comment trouver ce quelqu’un qui aspire comme moi à partager sans être jugé, cet autre moi-même que je ne connais pas mais qui me côtoie peut-être sans me dire ses aspirations ? Comment rencontrer ceux ou celles qui aimeraient communiquer, échanger en respectant autant la diversité que l’altérité ?

Il y en a certainement dans mon entourage, dans mon voisinage, parmi mes amis, ma famille ou mes compagnons de travail mais je suis très réservé et la prudence m’invite à garder de la distance pour ne pas être déçu. Ma méfiance instinctive est certainement un gage d’expérience car certaines règles essentielles sont en effet indispensables pour éviter les déceptions.

Car il est vrai que la spontanéité ne suffit pas et que quelques précautions sont nécessaires. Ecoute et partage offre son expérience et son cadre qui permettent à tous ceux qui le souhaitent un échange sincère et respectueux. Alors, alors, que faire ?

Et bien déjà lire l’article qui suit : « Pourquoi pas moi ? »

 

Pascal Jacquot

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POURQUOI  PAS  MOI  ? ...

 

Qui peut se vanter de n’avoir aucun problème, aucun souci, aucune épreuve ?

Qui peut trouver tout seul réponse à toutes ses demandes, à ses hantises, à ses souffrances ?

Qui peut confier ses inquiétudes ou ses projets personnels - qu’ils soient d’ordre familial, professionnel, relationnel, affectif, sexuel…- sans crainte d’être jugé, d’être critiqué mais avec l’espoir seulement d’être entendu et écouté avec attention ?

 

Si vous pouvez répondre « moi » à toutes ces questions, vous devez arrêter ici la lecture de cette page qui ne vous concerne pas. Mais si vous ne pouvez répondre, sachez alors que d’autres, beaucoup d’autres, sont comme vous et espèrent des lieux et des moments d’échanges vrais, sincères mais simples, discrets et respectueux.

 

Ce lieu d’écoute que vous attendez, ce moment de partage que vous désirez est à votre portée et ne dépend que de votre disponibilité. Et d’un petit effort car il y a toujours une marge entre un espoir et une réalité, un désir et une réalisation. En effet Ecoute et Partage existe. Et Ecoute et Partage peut vous accueillir avec beaucoup d’attention si vous le désirez. Car Ecoute et Partage vous attend avec vos difficultés, vos limites, vos espoirs, bref tel que vous êtes, ni ange, ni bête, mais simplement et merveilleusement femme ou homme.

 

Si vous préférez être accompagné d’un ami pour engager cette démarche, si vous souhaitez établir d’autres relations, vous agissez à votre rythme et selon vos possibilités. A Ecoute et Partage, chacun garde toute sa liberté, toutes ses convictions, toute son autonomie. Une seule condition cependant indispensable, écouter, apprendre à écouter. Et accepter parfois un peu de silence pour pouvoir s’écouter. Et quand deux ou trois se retrouvent… et apprennent à écouter, à s’écouter  pour  partager ce qui leur tient à cœur en toute confiance et en toute simplicité…, un nouveau groupe Ecoute et Partage nait…

 

A nos amis, à nos voisins, à nos collègues, à nos grands enfants qui vivent chacun dans leur orbite, avec leurs préoccupations, avec leurs questions, proposons avec confiance cet espace de dialogue*. Leur réponse, leur choix ne nous appartient pas mais il nous appartient d’offrir ce qui nous semble important, ce que nous aimerions découvrir si nous étions à leur place, une véritable écoute, un vrai partage…

 

Alors, surtout n’hésitez pas trop longtemps … car les années passent vite !

 

  Pascal Jacquot

* Voir la Présentation d’Ecoute et Partage   

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 UN  ECHEC ?  NON,  UNE  EXPERIENCE

 

Pour bien réussir sa vie et se donner une existence harmonieuse qui révèle toutes nos possibilités, il faudrait déjà se connaître. Or il n’est pas possible de se connaître avant d’avoir vécu ! Sommes-nous alors voués à ne pas réussir notre vie sinon par hasard ou chance exceptionnelle?

L’homme est en effet plus ou moins un aveugle poussé et entrainé par beaucoup d’autres aveugles dans une existence où, presque toujours trop tard, lui seul peut s’instruire de ce qu’elle est, de ce qu’elle pourrait être.

Que nous soyons timorés ou téméraires, dociles, courageux ou froussards, peu importe, nous rencontrons tous de toute façon des échecs. Des échecs ? Non pas. Mais des expériences parfois douloureuses. Et c’est tout à fait normal dans le cursus de chaque vie car elles prennent racine et force au plus profond de nous et sont fécondité irremplaçable pour ceux qui arrivent à en recueillir, dans la paix, les poignantes informations. Ces expériences peuvent être en nous l’écharde qui nous forcera à nous chercher au lieu de nous imaginer, à être ce que nous sommes vraiment, tout ce que nous sommes et rien que ce que nous sommes.

L’éducation que nous avons reçue ou celle que nous avons donnée –la moins imparfaite possible- est de toute façon impuissante à montrer autre chose que les gros plans des comportements humains. C’est à chacun de se construire, de cheminer … et, si possible, d’utiliser ses expériences (ses "échecs ?") pour bâtir solide.

L’amour par exemple, qui est la première étape manifeste de la marche de l’être vers sa destinée personnelle, demande à être cultivé au lieu d’être seulement cueilli. Chacun doit chercher sans cesse l’autre. Comment ne pas réduire l’amour naissant à l’attrait des sexes ? Comment ne pas faire inconsciemment de l’amour un remède assuré contre la solitude qui vient, ou contre l’insécurité de demain parce que son échec alors probable y conduira inévitablement ? Comment aimer l’enfant sans le posséder, comment l’aider à grandir ?

Qui nous donnera la délicatesse du cœur, sa chaleur rayonnante, sa stabilité, qui facilitera sa modestie, sa discrétion, sa patience, son ardeur, sa confiance, sa limpidité si nous ne la possédons pas déjà à un degré suffisant pour pouvoir la développer ? Oui, qui si ce ne sont les épreuves de la vie, les expériences, les "échecs" ?

Qui nous aidera à dépasser ce que notre paternité, maternité a de possessif, de limité auprès de nos enfants pour les inviter à prendre leur indépendance et à entrer dans la vie ? Qui favorisera notre ouverture sur des horizons élargis quand nos enfants s’éloignent dans leur destin et nous conduira même à communiquer avec des êtres disparus depuis longtemps, nous faisant franchir toutes distances de temps et de lieu ? Qui ? si ce ne sont pas les solitudes, les méditations, au pire les deuils, les maladies, le chômage, les expériences, les "échecs" ?

Notre société, si avide de confort superficiel, si généreuse de consommations inutiles, si conciliante devant les exigences immatures des jeunes, si émerveillée devant les formes avantageuses des corps, nous écrase souvent dans le conformisme majoritaire au lieu de valoriser nos richesses individuelles. Si nous ne pouvons pas compter sur elle, apprenons à compter sur nous pour apprécier nos expériences (et nos échecs !) non pas à nos dépens mais pour notre plus grande richesse afin de nous aider à gagner au fil des années un peu plus de modération, davantage d’équilibre et peut-être beaucoup de sagesse.

 

Pascal  JACQUOT 

"Il y a quelque chose de pire dans la vie que de n’avoir pas réussi, c’est de ne pas avoir essayé."

Franklin D. Roosevelt

                                                                                             

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CLIVAGES  ARTIFICIELS

 

On a souvent l’habitude de cataloguer les personnes, de cloisonner les groupes et parfois même de les opposer. Il me semble que les différences apparentes sont artificielles et que les oppositions sont beaucoup plus subtiles que ce que l’on veut laisser croire. En ce qui concerne les convictions spirituelles, cela est manifeste.

 

Entre un croyant et un athée, entre un chrétien et un agnostique, entre un catholique et un matérialiste, il y a parfois beaucoup plus de proximité et de croyances communes qu’entre deux croyants, deux chrétiens, deux catholiques qui se croient proches par l’étiquette mais conçoivent en réalité un Dieu complètement différent. En effet il y a des catholiques qui ne croient guère aux "miracles" de Jésus, des chrétiens qui ne croient guère en la résurrection de Jésus. Et beaucoup de militants, même athées, des droits de l’homme se sentent très proches de Jésus. Sa vie, son témoignage touchent et éclairent en effet de nombreux hommes, croyants ou incroyants, bien au-delà des sphères religieuses. Ainsi le philosophe André Comte-Sponville[1] qui se déclare athée, écrit :

 « Le nouveau-né qu’on couche dans une étable, l’enfant pourchassé, l’adolescent dialoguant avec les érudits, le même plus tard, face aux marchands du temple, la primauté de l’amour, à quoi se ramènent "toute la Loi et les prophètes", le sabbat qui est fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat, l’acceptation ou l’anticipation de la laïcité ("Rendez à César ce qui est à César… "), le sens de l’universel humain ("Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait" ), l’ouverture au présent ("Prenez soin d’aujourd’hui, demain prendra soin de lui-même"), la liberté de l’esprit ("la vérité fera de vous des hommes libres"), la parabole du Bon Samaritain, celle du Jeune homme riche, celle de l’enfant prodigue, l’épisode de la femme adultère, l’accueil des bannis et des prostituées, le sermon sur la montagne ("heureux les doux, heureux les affamés de justice, heureux les artisans de paix… "), la solitude (par exemple au Mont des Oliviers), le courage, l’humiliation, la crucifixion… On serait touché à moins. Disons que je me suis forgé une espèce de Christ intérieur, "doux et humble de cœur", en effet, mais purement humain, qui m’accompagne ou me guide ».

 

Le clivage croyant / agnostique ou chrétien / incroyant est souvent artificiel. Si les religions ont souvent intérêt à l’exploiter pour conserver leur troupe (et leurs ressources !), les "fidèles" le dépassent très facilement et presque spontanément quand ils se libèrent des autorités religieuses pour s’engager dans des actions. Si les religions restent souvent sectaires en étant attachées à des principes soit disant divins plus qu’à des valeurs spirituelles, à des dogmes plus qu’à la "fraternité", beaucoup de "croyants" savent repérer l’essentiel de "l’amour" par delà le secondaire des "commandements" enseignés soit disant par le prophète. J’ai participé dernièrement à un colloque où se côtoyaient des femmes et des hommes de tous bords religieux et politiques, près de 500 personnes en tout. Il y avait des catholiques bien sûr mais aussi des protestants, des musulmans, des francs-maçons, des  incroyants… Il y avait des militants engagés à gauche et à droite… Il y avait des anciens et des jeunes, des élus et des représentants dits de la "société civile" de toutes les régions de France. Tous savaient s’écouter, tous se respectaient, tous cherchaient à se comprendre, tous étaient extrêmement proches, tous pouvaient partager sincèrement leurs préoccupations profondes. Ils avaient cependant en commun une chose, essentielle. Non pas un prophète, non pas un Dieu. Mais le souci de l’homme, l’amour de l’Homme et c’est ce qui les rassemblait spirituellement: ils pouvaient ainsi tous envisager la « Politique au risque de la spiritualité[2] » sans aucune difficulté. 

 

Pascal  Jacquot
 


[1] André Comte-Sponville (A-t-on besoin d’une religion, Paris : les Editions ouvrières) écrit aussi :

Au fond, à la lecture des évangiles, ce qui fait la valeur d’une vie humaine, est-ce le fait que la personne en question croit ou pas en Dieu,  qu’elle croit ou pas en une vie après la mort ?

S’agissant de ces deux questions, la seule vérité, pour vous comme pour moi, c’est que nous n’en savons rien ! Croyants et incroyants, nous ne sommes séparés que par ce que nous ignorons.

Il serait paradoxal d’attacher plus d’importance à ce que nous ignorons, qui peut sembler nous séparer, qu’à ce que nous connaissons très bien, d’expérience et qui nous rapproche : ce qui fait la valeur d’une vie humaine, ce n’est pas la foi, ce n’est pas l’espérance, c’est la quantité d’amour et de courage dont on est capable

 

[2] Thème du colloque

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Croire aux espoirs que l’Evangile nourrit

Janvier 2007

 

 

Les textes bibliques sèment une Parole plus qu’ils ne relèvent des faits historiques (qui sont d’ailleurs souvent faux : la mer Rouge s’ouvrant pour laisser un passage, Marie et Jean au Gogotha, Jésus sortant du tombeau par ex.). Alors est-ce Dieu qui a parlé à travers les hommes ou sont-ce les hommes qui ont écrit les livres saints avec la sagesse, la spiritualité, -la divinité – dont ils sont capables ? Et les images utilisées, le merveilleux présenté (miracles, les cieux, le Père…) qui suscitent l’intérêt, éveillent l’attention, essaient de répondre à nos interrogations sont-ils divins ou humains ? Ne sont-ils pas d’abord des œuvres de prophètes pédagogues pour être entendus et un peu compris par leurs contemporains à travers des simplifications évocatrices même si elles peuvent paraître parfois outrancières aujourd’hui ?

 

Ainsi les auteurs de l’Antiquité présentent-ils dans la Bible un Dieu Yaweh tout puissant, créateur, parfois violent qui s’impose comme unique à la place des dieux omnipotents Osiris, Zeus, Eros… Quelle évolution pour les croyances de l’époque!

Ainsi les évangélistes des premiers siècles de notre ère substituent au Dieu vengeur un Dieu bienveillant qui se soucie de toutes ses brebis, même de la plus fragile ou de l’égarée, qui respecte la prostituée et fait confiance à la conscience de son bourreau … C’est le Dieu de Jésus, un Berger, un  Père d’Amour. Quelle évolution encore!

Ainsi les dieux seraient morts en Yaweh ; puis Yaweh serait mort en Jésus. Et pourquoi Jésus, que l’on prend pour "Fils de Dieu" mais qui se déclare lui-même "Fils de l’homme" ne serait-il pas mort tout simplement en Homme ?

 

En effet, est-ce que Dieu, pour nous aujourd’hui, ne serait pas d’abord Eveil, Spiritualité, Divinité en chacun de nous et non pas extérieur à nous ? Pourquoi l’évolution des croyances se figerait-elle alors que de nouvelles découvertes nous invitent à mieux appréhender l’univers ? Car, dans le message de Jésus, - je ne parle pas des textes qui lui sont attribués ou des dogmes que ceux qui se prétendent investis par lui ont érigé en monuments infaillibles, je parle uniquement des mots dont on peut être à peu près sûr que Jésus a prononcés lui-même -, dans ce message de Jésus, l’homme doit s’accomplir, se réaliser, se construire et construire ici-bas "le nouveau monde". Avec cette interprétation, tout homme de bonne volonté, ouvert, respectueux de l’autre, croyant ou non, chrétien ou athée, catholique ou agnostique, peut écouter et partager spirituellement. C’est en effet ainsi qu’on essaie de le vivre à Ecoute et Partage en croyant aux « espoirs que l’Evangile nourrit » comme le précise la phrase de la 1ère page de notre lien!

 

Pascal  JACQUOT

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LE  PRESENT  EST A LA FOIS INSTANT ET ETERNITE

 

L’homme a besoin de justifier ce qu’il vit, d’expliquer ce qu’il croit comprendre. En utilisant le mot "dieu" ou "Dieu", il exprime la puissance du créateur ou de l’inexplicable, il s’effraie ou s’émerveille de son rôle, il devine sa Force, son Amour, ses Foudres, ses Grâces…

 

Comment l’homme peut-il penser ou expliquer autrement qu’avec ses facultés d’homme ? Et comme il conçoit difficilement une horloge sans horloger, un monde aussi riche que le nôtre sans Trésor, un présent aussi cruel sans Eternité douce, il crée un « Dieu à son image », avec ses perceptions mais sans ses imperfections : il est le plus grand, infini, immortel, omniscient, omnipotent…

 

Mais Dieu, s’il "existe", s’il est, ne pense pas, ne domine pas, ne rêve pas puisqu’il ne mange pas, ne dort pas, ne naît pas, ne meurt pas… Il est Autre. Il est l’inconcevable, l’inimaginable… que nous ne pouvons même pas nommer avec nos mots. Et toute image, toute représentation, toute illustration, toute explication de "Dieu" ne peut être que fausse ou au moins incomplète. Seuls des symboles, des approches artistiques, des poèmes peuvent peut-être un peu l’évoquer. Et c’est l’acte de foi, le pari de Dieu, tout à fait respectable, auquel chacun est peut-être invité… car on ne pourra jamais démontrer son existence ou sa présence sinon ce serait une vérité scientifique !

 

Et "Dieu", s’il est, s’il est tout autre que ce que l’on peut concevoir et ne peut pas se dire, est peut-être un peu mon esprit et ce que je crois parfois sentir sans jamais pouvoir le dire. Il est à la fois avec moi et sans moi; il est peut-être aussi Présence que Silence ; le présent qui se prolonge indéfiniment et qui se renouvelle sans cesse, à la fois instant et éternité ; le silence où l’on croit entendre parler l’absence. Parfois, quand je me sens bien en moi, bien dans mon environnement, que je médite en appréciant le moment qui passe pour ne jamais revenir mais aussi ne jamais mourir, je me dis que dans mon silence confiant où rien ne compte plus, le "dieu" qui m’habite "est" certainement mon enthousiasme, mon émerveillement, mon cheminement. Bien autre que tout ce que j’ai pu apprendre, bien différent de ce que je peux imaginer. Surtout s’il est simplement ce qui reste de moi quand je ne suis plus et qui ne finit pas.

 

Ainsi, loin des religions enseignées, mon esprit se nourrit-il spirituellement d’un dieu "Autre". Et pourtant je ne saurais me dire athée parce que la définition actuelle de Dieu, qui ne correspond pas à ce que je crois sentir, me semble tout à fait passagère et ne saurait être immuable !

                                                                      

 Pascal JACQUOT

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UNE  PAROLE,  UN  MESSAGE

 

J'ai lu un livre*. Les lignes qui suivent ne prétendent pas en faire une présentation objective ou un résumé mais elles essaient simplement d'exprimer ce que j'ai ressenti, découvert et ce que je crois.  Car il y a un monde entre le Jésus de Nazareth avec ses convictions, ses perturbations, ses énormités, ses transgressions tel qu'il apparaît dans certains textes des évangiles et toutes les interprétations, toutes les orientations théologiques avec leur pointillisme que les religions ont engendrées…

 

1. Un langage simple, un message toujours neuf

Voici un langage imagé, provocateur :

"Ne vend-on pas cinq moineaux pour dix francs ? "Chaque cheveu de votre tête est compté"  (Luc 12, 6-8)

"Quel père donnerait à son fils une pierre quand il attend du pain ?" (Mt 7, 10)

"Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil et alors tu verras clair pou ôter la paille de l'œil de ton frère" (Mt7, 5)

"Il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu qu'à une corde de passer par le chas d'une aiguille" (Lc 18, 25; Mc 10, 25; Mt 19, 24)

 "Le royaume de Dieu est à l'intérieur de vous, il est nulle part ailleurs (Lc 17, 21).

 

Et voici aussi  des apostrophes cinglantes envers l'esprit méticuleux, celui qui tient compte du détail mais perd de vue l'essentiel, la réforme intérieure :

"Vous filtrez le moustique, mais vous avalez le chameau" (Mt 25, 24)

'"Vous nettoyez l'extérieur du verre et de l'assiette mais l'intérieur est tout plein de butin volé et de vice" (Mt 23, 25)

"Je suis venu jeter le feu sur la terre" (Lc 12, 49).

 

Jésus a un langage concret. Il exprime la vie, l'expérience quotidienne, il vit intensément, il aime parcourir les chemins de campagne. Et si l'on consent à regarder le monde d'un œil neuf, avec une conscience limpide, on devine le paradis potentiel de ce monde ! Comme si la nature, pour célébrer l'année nouvelle au printemps, se revêtait de pourpre (Mt 6, 28). Et même les monotones déserts, les régions glacées des pôles, les cristaux invisibles noyés dans les roches, l'évident bonheur des alouettes dans la lumière des midis d'été… Le leitmotiv de Jésus, c'est la vie, vie intégrale, puissante, dévorante, féconde, prolifique.

 

Jésus exagère parfois. C'est un signe de vitalité, c'est l'exubérance de l'esprit et du cœur. L'évangile n'a rien d'une "sagesse"; c'est un appel à une autre façon d'être, un appel pressant, exigeant, parfois cruel. Jésus dit :

"Vends tous tes biens, donne l'argent aux pauvres" (Mc 10, 17; Mt 19, 14; Lc 18, 18) et le jeune homme se retire, triste.

"J'arrive tout de suite. Mais laisse-moi d'abord enterrer mon père" (Mc 8, 10; Lc 9, 58) répond un invité. La réplique est terrifiante: "Laisse les morts enterrer les morts".

"Aimez vos ennemis" (Mt 5, 44 Lc 6, 27 et 6, 32)

"Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre" (Mt 5, 39; Lc 6, 29)

 

2. Un style spontané, un message qui touche

Ainsi, si nous écoutons avec attention parler Jésus, nous rencontrons un tempérament vif, primesautier, assez imprévisible, un être modeste, vraiment bon et travaillé par une passion intérieure. La parole de Jésus est concrète, spontanée, toujours jeune. C'est un langage qui parle encore aujourd'hui. Et nous entendons un message qui interpelle parce qu'il nous touche maintenant comme aux premiers temps. C'est parce que Jésus n'institue pas une religion, avec ses dogmes et ses rituels, que ce message reste vivant et n'a pris aucune ride. Il ne propose pas un culte, il appelle à une conversion. Il ne propose pas un ordre nouveau, il invite à une autre façon d'être, une nouvelle disposition orientée vers d'autres plaisirs inconcevables : celui de donner, d'aider, de pardonner… Pour Jésus, "quand tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu": Dieu n'est plus au "ciel", il est autour de nous, dans tous les frères humains que nous rencontrons ! "L'arrivée du royaume de Dieu n'est pas observable du dehors, on ne dira pas : il est ici, ou : il est là, car, voyez-vous, le royaume de Dieu est à l'intérieur de vous (Lc 17, 20). Le royaume de Dieu* ne vient pas s'imposer, il ne "tombe pas du ciel"; il ne fait qu'éclore en nous peu à peu et sa venue dépend de notre capacité d'accueil : ce n'est pas une chose extérieure, c'est une disposition intime. Le trésor est là, en nous, dès aujourd'hui: il suffit d'y être attentif; l'être nouveau attend en moi d'être reconnu et mis au monde (n'est-ce pas d'ailleurs ce que la théologie a matérialisé sous le nom de résurrection!).

Si Jésus interpelle les intellectuels, les docteurs, les pharisiens, c'est parce qu'ils figent la réflexion en construisant des dogmatismes, en forgeant des catéchismes. Le "pauvre en esprit" a l'ingénuité des enfants, la spontanéité de l'artiste et il conserve l'intelligence du cœur. D'ailleurs, ce qui nourrit en nous la fraternité, la bonté, la solidarité -en un mot l'humain- ne provient ni des connaissances, ni de la réussite sociale. L'essentiel se cache dans la spontanéité affective, celle de l'enfant qui est en nous : "Je te félicite, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché ces choses aux savants, aux avisés et de les avoir révélées aux enfants" (Mt 11, 25; Lc 10, 21).

 Ainsi, à travers les propos de Jésus, nous découvrons un certain style* et nous entendons presque sa voix dont le timbre est unique. Nous le reconnaissons assez facilement dans les trois évangiles synoptiques de Luc, Marc et Matthieu qui ont mis par écrit les paroles même de Jésus qui s'étaient gravées dans les mémoires : réparties vives et inattendues, paradoxes et paraboles....  

 

3. Une parole interprétée, un message orienté

La parole de Jésus  a souvent été tamisée dans les écrits et elle s'est embuée avec les années du poids des coutumes et des pratiques. Pour mieux sentir qui est vraiment Jésus, il faut essayer de distinguer les mots spontanés qu'il a réellement prononcés et les observations personnelles des rédacteurs de textes: même Matthieu, avec son érudition biblique, accumule des références à la Thora et Luc qui fut un ami de St Paul a un don de poésie et est un écrivain. Quant à l'évangile de Jean (nom collectif qui désigne un groupe de juifs chrétiens), plus tardif, déjà inspiré par une théologie en formation, les paroles même de Jésus ne sont pas présentées en direct et l'homme de Galilée n'apparaît pas avec le même style*: là, Jésus parle de lui-même, se met en avant, insiste sur ses relations avec son Père, se présente comme Messie envoyé par Dieu, se déclare "lumière du monde"(8,58), "pain de vie" (6,35), "voie, vérité et vie", (10,6) "résurrection et vie" (11.25), affirme "Personne n'accède au Père si ce n'est par moi"…

De plus les derniers mots de Jésus sur la croix sont en réalité tirés des psaumes. Le Magnificat est un bouquet de citations bibliques. Et personne n'était évidemment là pour entendre la conversation de Jésus dans le désert ou son dialogue avec le diable ! Dans ces textes on ne reconnaît plus le Jésus des trois évangiles synoptiques, humble, discret, qui ne se prétend pas Dieu ou fils de Dieu et qui répond quand on l'appelle "bon maître" : "Pourquoi m'appeler bon maître ? Seul Dieu est bon " (Mc 10, 18 et 18, 18; Mt 19, 16).

Nous le reconnaissons encore moins facilement parfois dans les propos de Paul… et je ne dirai rien des exégètes, bulles, encycliques, lettres pastorales… qui, même lorsqu'elles veulent clarifier, élucider, voilent souvent la spontanéité originale des propos de Jésus.

 

4. Jésus "christianisé", un homme déifié

La tendance à "christianiser" le langage de Jésus apparaît déjà chez Marc quand Jésus annonce sa mort et sa résurrection (8, 3; 9, 31; 10, 3). Un tel langage à connotation théologique prendra une place croissante jusqu'à envahir, plus tard, l'évangile de Jean.

Or le Christ proprement dit et sa mission relèvent de la foi, tandis que le vêcu de Jésus de Nazareth dépend de la mémoire des témoins. La foi avec les interprétations sur des phrases faussement attribuées à Jésus et surtout les textes des épîtres de Paul, rechignant à admettre l'humanité de Jésus, va perdre de vue l'homme de Galilée pour revêtir le Christ en majesté, juge des dernier temps.  Et pourtant dans Marc (15, 2), à la question sarcastique de Pilate: "Tu es le roi des juifs ?", Jésus donne une non-réponse "C'est toi qui le dis"!

Mais, ce qui a conquis le monde, ce n'est pas une religion de plus, une théologie, une doctrine; c'est la voix impérissable et proche de nos cœurs d'un être qui a mieux exprimé que quiconque ce qu'il y a en nous de plus spécifiquement humain. Un être si profondément humain que, malgré les siècles et la diversité des cultures, nous le reconnaissons encore. Or, de l'homme Jésus, on a construit le Christ pour être le médiateur entre Dieu et les hommes. Le premier, Jésus, a un tempérament complexe de routier, de poète, de meneur d'hommes, de révolutionnaire; le second, le Christ, est un être mythique. L'emprise de la théologie nous a éloignés de Jésus en le confondant pour prétendre le glorifier. En divinisant Jésus, le trahit-elle car il n'a rien affirmé sur lui-même et est resté parfaitement discret sur sa vraie nature ?

 

5. Parole et foi 

Une lecture attentive des différents textes évangéliques nous invite à bien distinguer ce qui est le compte-rendu des réactions exactes de Jésus (ou la mémoire de ses paroles) des interprétations et orientations prises ensuite par ses fans. Il ne s'agit pas ici de critiquer, encore moins de juger ces dernières car elles reposent sur ce qu'on appelle la foi.

M'est-il cependant permis de préciser ici qu'à une foi définie, codifiée qui répond aux principes théologiques d'une Eglise et qui peut peser comme un carcan sur l'esprit,  je préfère la "confiance*" qui donne un sens à notre vie: "Ce que vous demandez dans cos prières vous l'obtiendrez si vous avez confiance" (Mt 21, 22; Mc 11, 24; Jn 13, 24; 15, 7; 15, 16;  16, 23).; "Cherchez et vous trouverez, demandez et vous recevrez, frappez et l'on vous ouvrira" (Mt 2; Mc 7, 2; Lc 11,9). Car la confiance émane du cœur, émerge de l'amour, procure la paix de l'âme par un certain détachement à l'égard des biens temporels éphémères. La confiance est vivante et croît avec le temps. Dans la confiance, ce n'est pas seulement la "tête", c'est la personne entière qui participe et s'engage.

Les convictions de l'homme Jésus et son message me touchent profondément. Par contre, la déification de Jésus, sa christianisation -qui est une interprétation- m'interpellent mais je n'arrive pas à suivre. Parce que j'admire Jésus, homme accompli et parce que son "Dieu", tellement intérieur, tellement proche, tellement humaniste, me semble très attachant, je suis invité à être le disciple du prophète Jésus. Par contre comment pourrai-je accepter d'être un fidèle docile et souple d'une religion qui ligote. Je ne me sens pas concerné par tout le fatras, le pointillisme des religions qui déifient le message de Jésus en l'interprétant (le confisquant ?). Alors faut-il jeter le bébé Jésus avec l'eau du bain de la religion ? C'est souvent ce qui se passe mais pour ma part, je ne peux pas. Mais je ne peux pas non plus m'appuyer sur une religion pour découvrir le Jésus seulement homme que j'admire et qui m'invite à le suivre… Alors ? Je partage tout à fait la réflexion d'Albert Jacquard : "Est-ce parce qu'il est Dieu, ou "fils de Dieu consubstantiel au Père", ou simplement un homme qu'il faudrait prendre au sérieux ou au contraire négliger ce que dit Jésus ? Je préfère L'écouter, réfléchir à ce qu'il propose et éventuellement y adhérer. Mais pourquoi me poser des questions sur Sa nature divine, auxquelles je ne pourrai jamais avoir de réponses rigoureuses ?"

 

                                                                                  Pascal  JACQUOT

 

* Si vous souhaitez découvrir davantage le style de Jésus, mieux comprendre le royaume du Dieu de Jésus, avoir confiance et mieux appréhender une conversion, une renaissance comme Jésus nous y invite, lisez "Jésus en direct" de Jean Onimus, Edition Desclée de Brouwer

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DEVENIR SOI SANS S'ISOLER    (Ecoute et Partage - Mai 2005)

 

Je ne sais pas si vous avez le don de l'ubiquité mais moi, je dois faire face chaque jour à des tâches si nombreuses que j'en ai parfois le tournis: préparer, téléphoner, nettoyer, acheter, conduire, répondre, prévoir, lire… et j'en passe. Comme vous, j'assume mes obligations quotidiennes, je suis assidu à mon travail, je m'occupe de… mon corps, mon cœur, mon conjoint, mes enfants, mes parents, mes collègues, mes amis… Et peut-être que je néglige encore l'essentiel. Alors ? Alors faut-il récapituler l'abécédaire de la sagesse de notre groupe ?

 

A - Se poser

Dans le tourbillon de mes activités habituelles, je me pose parfois pour faire le point, pour y voir plus clair, pour bien repérer l'indispensable du secondaire, pour accepter le silence qui permet de mieux entendre. Le silence qui parfois fait peur parce qu'il me parle au coeur. Loin du remue-ménage, des activités qui bouillonnent. "Se poser" n'est pas spontané et cela m'invite à une discipline. Pour m'aider à me poser seul, je m'impose de me poser aussi en groupe.

 

B - S'accueillir

Je ne suis pas un extra-terrestre mais tout simplement un être humain. Qui a besoin de manger, de se sentir utile, de faire l'amour, de progresser. Et d'apprendre à m'accepter tel que je suis, non pas tel que je voudrais être, tel que je souhaiterais être mais accueillir le moi nu, sans fard, sans chirurgie esthétique. Or s'accueillir n'est pas facile et demande le cheminement de toute une vie.

 

C - S'exprimer

Je n'ai pas la parole aisée. Je parle de moi avec maladresse mais verbaliser ce que je sais ou sens, traduire avec mes mots ce que je crois vrai, positif  me fait du bien. M'exprimer n'est pas spontané et invite à la modestie et à la simplicité.

 

D - Écouter

J'ai tellement à faire que je n'ai guère le temps d'écouter. Déjà de m'écouter. Alors écouter les autres !!! Pourtant écouter l'autre, un ami qui ose s'exprimer, qui "plonge", sans grand discours, sans éloquence, maladroitement peut-être mais qui se dit vraiment; écouter cet ami comme si c'était moi, avec la même attention, le même respect, le même silence; n'est-ce pas écouter la parole de la vie, les hésitations et le questionnement d'un autre moi ? Sa parole m'interpelle et j'apprends à l'accueillir avant de la discuter pour mieux la ressentir. Comme j'apprends aussi à accueillir la parole des prophètes, celle de Jésus, celle des sages. Pour mieux l'appréhender et m'en nourrir.

 

E - Devenir nous

S'écouter, écouter la parole de l'autre, écouter les messages de la vie, écouter les luttes des hommes qui combattent pour que leur vie soit respectée, écouter la Parole des grands initiés qui parlent au cœur de tout homme, c'est "devenir un peu plus nous" ensemble. En nous écoutant mutuellement, en nous comprenant un peu mieux, en partageant un peu plus nos espoirs et nos échecs, le "je" devient "soi", l'ermite se mêle au groupe, l'individualiste communie au destin collectif…

Tout cela est difficile à dire. Et encore plus difficile à vivre. Car les épreuves, les échecs fissurent l'enthousiasme. Ces échardes nous forcent à approfondir au lieu de fuir dans l'imagination, nous appellent à dépasser notre pauvreté pour accepter la réalité…  André Comte-Sponville nous invite néanmoins à la prudence en écrivant : "Tout le malheur des hommes vient de leur propension à décoller du réel, à s'installer en imagination ailleurs que là où ils sont".

 

Ecoute et Partage n'est pas épargné par les divergences de vue mais il apprend à les écouter. Il les entend et les respecte. S'il accepte chacun avec sa diversité et sa richesse propre, il sait aussi qu'il ne peut éxister qu'en étant en lien avec d'autres groupes qui cheminent et recherchent la même ouverture. Tout en étant fort attaché à son originalité, le groupe choisit donc de "ne pas s'isoler". Il fait actuellement partie du réseau d'Espérance 54 mais en gardant sa liberté, il ne s'inscrit nullement dans une démarche visant à faire évoluer l'Eglise.                                                                                Pascal  JACQUOT

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Le "Tout Autre" ou "Dieu est nous" !

 

Janvier 2005

 

De qui ou de quoi parle-t-on quand le nom de Dieu est prononcé ou invoqué ? Quand on oppose croyants et incroyants, chrétiens et agnostiques, quand on dresse catholiques et musulmans ou protestants ?

 

Il me semble être croyant mais parfois plus proche d'incroyants que de certains croyants, plus à l'aise avec des agnostiques humanistes que des chrétiens dogmatiques, plus frère de musulmans ouverts que de catholiques intégristes… Et pourquoi ?

 

Le Dieu que l'on invoque pour obtenir la pluie pendant la sécheresse, que l'on prie pour guérir, réussir un examen, à qui l'on allume un cierge pour réussir son couple me semble le jumeau du dieu Jupiter ou de la déesse Vénus; le Dieu Tout puissant qui créa le ciel et la terre, qui envoie les mauvais à la damnation éternelle, noie ou foudroie de son sceptre miraculeux ceux qui désobéissent, le Dieu que l'on représente sur des images tantôt autoritaire, tantôt bienveillant et qui semble né de textes bibliques, ce Dieu de beaucoup de catholiques, orthodoxes ou juifs m'apparaît comme un dieu tout à fait imaginaire, tout à fait simpliste et caricatural. Le Dieu auquel je crois est tout autre et il est si étranger au Dieu de la plupart des croyants que je me demande parfois si je suis vraiment croyant et si Dieu existe réellement !

 

Le Dieu auquel je crois est absolument impuissant car Dieu est nous … Il n'existe pas comme je peux l'imaginer, car il n'est ni Père, ni Mère, car il ne peut s'imaginer. L'homme que je suis, même sans se sous estimer, avec son esprit, son corps, son cœur, son intuition, sa sagesse ne peut se Le représenter puisqu'Il est "Le Tout autre", et que "nul ne l'a jamais vu" Jn 1 18 et 6.46. Il est aussi totalement impuissant parce qu'Il est à la fois une peu de chacun de nous (la parcelle aimante et positive de chaque homme qui aspire au respect, à  la solidarité, à la fraternité, à l'épanouissement), qu'Il est en nous avec une totale confiance et constitue le lien, le réseau, l'évolution de tout ce qui est, vit ou comme l'écrit Marcel Légaut (Devenir Soi P 153) :

 "…ce qui est de nous, ne pourrait être sans nous, mais qui est plus que de nous…".

 

Ce père qui se réjouit du retour de son fils prodigue (Lc 15.11-32), qui ne veut pas qu'un seul de ses petits se perde (Mt 18.12-14), nourrit les oiseaux et les fleurs (Mt 6.25-30), se soucie des passereaux (Mt 10.29-31), s'occupe des méchants comme des bons (Mt 5 43-45), ce père illustre celui qui nous appelle à être un peu plus nous-mêmes, c'est ce qui en nous veut s'épanouir pour mieux correspondre à ce que sommes appelés à être vraiment… C'est Dieu en nous, c'est nous en Dieu. Et nous, les hommes d'aujourd'hui comme ceux d'hier, les hommes pris individuellement comme les hommes dans leur mouvance en peuple, nous sommes en devenir…

Quand un homme (une femme) participe à la vie de la cité ou donne sa vie pour tenter d'en sauver une autre ;  quand il (elle) prend sa place, toute sa place …

 

Pascal JACQUOT

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NOUVEAU  DEPART ...

 

N

ous avons chacun nos occupations, nos responsabilités, nos soucis… et nous essayons de les porter au jour le jour, avec courage et sans trop d’appréhension mais cela nous semble lourd parfois. Il y a la vie professionnelle à assurer, les enfants à suivre, la maison à entretenir sans parler du conjoint, de la vie affective, des interpellations socio-politiques ou spirituelles… et de la santé, la sienne bien sûr mais aussi celle de ses proches. Coordonner tout cela en sachant écouter, voir, sentir ce qui se passe autour de soi, près de soi et en soi n’est pas simple. Alors, nous reste-t-il encore un peu d’espace pour goûter la vie, notre vie ? Et pour apprécier ce qui est vraiment essentiel pour nous ?

Quel que soit notre âge, l’étape que nous traversons actuellement semble s’emballer, devenir un peu folle. Le rythme des échéances s’accélère, les déplacements dévorent le temps. Nous avions prévu ceci ou cela et nous n’avons pu le réaliser. Nous aurions aimé rencontrer tel ami, visiter tel parent, réaliser tel aménagement pendant les vacances et c’est loupé, c’est remis aux calendes de l’espoir. Maintenant, c’est la rentrée et avec la cascade de nouvelles contraintes, il va falloir jouer serré et s’organiser pour ne pas se laisser dépassé ! Alors cette rentrée sera-t-elle celle d’un nouveau départ, celle où nous saurons mieux choisir entre l’essentiel et le secondaire, l’indispensable et le superflu, l’urgent et le non pressant ?

Oui, avant de commencer à compléter un planning, il est nécessaire de faire le point. Pour respecter nos besoins fondamentaux, pour réaliser le travail qui nous fait vivre, nous devons aussi savoir nous arrêter, pratiquer un sport, rire, méditer… Pour assumer nos responsabilités, nous devons équilibrer nos exigences… Comment pourrons-nous être efficaces si nous ne sommes pas vraiment nous-mêmes, si nous ne sommes pas à l’aise dans notre peau ? Il y a donc des orientations à se donner, des priorités et des limites à s’imposer, des choix concrets à décider et des engagements à respecter. Sans remettre à plus tard, sans attendre un demain plus souriant en caressant un espoir qui cache la réalité du présent. Car rien ne sert de se promettre ou de promettre à d’autres si l’on ne peut assumer. Et notre participation à un groupe, à une association, à une action militante est-elle bien fondée ? Correspond-elle bien à un besoin, à une attente essentiels pour moi ?

Prendre un temps d’arrêt, m’imposer un moment d’écoute, partager mes doutes autant que mes convictions, apprendre à entendre les appels sourds de mon corps ou de mon cœur autant que ceux de mon voisin, comprendre les réponses d’initiés qui donnent un sens à la vie autant que celles de mes amis qui pataugent dans les méandres de leur fleuve non tranquille ; me laisser interpeller par ma conscience intérieure et par mes compagnons qui sont eux-mêmes interpellés ; aimer, chercher à m’aimer d’abord moi-même comme je suis et pas seulement comme je voudrais être, accepter d’être aimé sans masque avec mes valeurs et mes fragilités ; me sentir membre à part entière d’un réseau solidaire tout en restant totalement libre de mes convictions ; être partie prenante dans un groupe où j’ai ma place, où je suis reconnu, un groupe qui se cherche sans se replier, sans s’isoler, un groupe qui est en lien avec la vie, le monde, ses interpellations, ses avancées, ses aberrations … Voilà ce que je peux découvrir et vivre avec le groupe Ecoute et Partage. Et en cette rentrée, c’est à moi, à moi seul, de choisir pour dire si c’est important, essentiel… ou secondaire dans ma vie.

 Pascal JACQUOT 

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OSER ETRE

Pour beaucoup de nos contemporains, vivre, c’est déjà subsister, c'est-à-dire avoir de quoi manger et s’habiller, tenir le coup ou parfois en un mot, ne pas crever. La plupart de nos anciens considéraient comme superflu ce qui ne servait pas concrètement à nourrir ou tout ce qui ne semblait pas indispensable à la vie. Aujourd’hui, même en France pourtant 3ème pays le plus riche du monde, le droit essentiel à la vie n’est pas accordé à six millions de pauvres. Sans parler de toutes les pauvretés affectives, sentimentales, spirituelles. Mais même si nous avons la chance de ne pas avoir comme première préoccupation le gîte ou le couvert, la vie nous interpelle cependant car chacun rencontre au cours de sa vie son lot de surprises et de difficultés.

 

Nous n’avons choisi ni notre lieu de naissance, ni notre famille, ni notre milieu. Même notre métier, notre orientation, notre parcours ne sont souvent que partiellement notre choix. Mais, que nous l’acceptions ou non, c’est avec ce que nous avons reçu, avec le contexte qui est le nôtre, que nous sommes appelés à être en 2004. A être vraiment nous-mêmes. Or, même comblés par la sécurité financière, par le confort, beaucoup ne peuvent être satisfaits. Même si nous avons ce qui peut paraître indispensable pour vivre. Si nous avons en effet, nous ne sommes pas. Pour être vraiment, nous devons cheminer, progresser pour nous réaliser. Et malgré notre bonne volonté, nous ne serons toujours que partiellement car nous nous construisons petit à petit.

 

Nous avons (bénéficié ? d’) une éducation, une formation, des expériences diverses mais nous sommes invités à être vraiment nous-mêmes. Nous sommes appelés à oser utiliser notre indépendance, notre liberté, pour être, être un peu plus, être un peu mieux. Pour révéler et développer notre être comme le révélateur développe une photo en laissant apparaître le profil réel d’un personnage ! Chacun de nous est l’artisan de son propre développement. Notre époque offre des exemples d’ouverture, parfois de témérité, particulièrement riches qui appellent à l’optimisme et à la confiance. En nous libérant d’un conditionnement insidieux, de contraintes bourgeoises ou de tabous religieux, nous sommes conviés à d’abord nous respecter pour être un peu plus, un peu mieux nous-mêmes.

 

 Et nous sommes particulièrement heureux quand tombent les masques ou l’hypocrisie qui cachent la souffrance ou dissimulent la vérité. Nous sommes très touchés quand certains osent dire –parfois publiquement à la télé par exemple- leur parcours difficile. La mère célibataire qui arbore son ventre en chantant « j’ai fait un bébé toute seule » alors que les parents de bonne famille cachaient autrefois leur fille-mère dans un couvent. L’homo qui manifeste ouvertement délicatesse et amour profond et sincère pour un alter ego alors qu’il se sentait totalement exclu de la société. Le marié qui constate s’être trompé et s’engage loyalement dans une nouvelle relation. Le religieux qui ne se refuse plus un amour équilibrant pour respecter un célibat qui devait lui donner une disponibilité supplémentaire. L’adulte né sous x qui recherche ses origines. L’orphelin isolé qui rencontre ses frères et sœurs dispersés. Le déprimé qui refuse de s’isoler et cherche à partager ses projets. L’alcoolique qui fréquente un groupe d’alcooliques anonymes…

 

Si  certains prétendent aujourd’hui réhabiliter les vraies valeurs avec les méthodes intégristes qui poursuivent « l’axe du mal », il y a 2000 ans, un prophète n’hésita pas à affronter le politique, le social et surtout le religieux en invitant sans violence ses amis à s’affranchir de toutes les entraves pour trouver leur épanouissement :

« Va, je t’aime, désormais aime-toi aussi car personne ne te condamne »» dit-il à une femme soupçonnée d’adultère Jean 8. 3-11

Il est vrai que sa générosité, sa témérité humaine lui ont valu une condamnation réservée aux voyous. Il invitait pourtant tout simplement à « être ». Et il nous invite aujourd’hui encore à être. Tout simplement être pour que nous soyons ses témoins. A chacun de nous d’apprendre à oser être et c’est ce que, petit à petit, les membres d’Ecoute et Partage essaient concrètement.

 

Pascal JACQUOT

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OSER ETRE LIBRE POUR ETRE PRESENT AU PRESENT

Qui pense vraiment que « la vie est un long fleuve tranquille » ? Et qui en réalité  ne vit ses choix, ses épreuves, ses orientations sans interpellations, sans souffrance ? Pourtant, même si nous nous trompons parfois, même si nous prenons de mauvais chemins, l’essentiel n’est-il pas qu’à travers nos choix, nos épreuves, nos orientations nous soyons toujours habités par une recherche d’équilibre, un désir de sagesse et même une soif d’absolu ?

Le philosophe Graf Durckheim disait : « Nous devons arrêter de chercher Dieu. Ce qu’il faut, c’est nous laisser trouver par Lui ». En effet dans notre vie, n’est-ce pas Lui qui nous cherche sans relâche ? N’est-ce pas Lui qui, à travers une dépression, a transformé notre paysage intérieur ? N’est-ce pas Lui qui, au milieu de notre vie professionnelle ou sentimentale, nous incite à trouver une vie un peu moins artificielle ? Lui qui, de jour en jour davantage, se révèle à nous ? C’est au cœur qu’Il nous parle, pour peu que nous consentions à faire en nous un peu de silence pour l’entendre.

Il ne sert à rien de vouloir transformer le monde si je ne me transforme pas moi-même. Ou plutôt si je ne me laisse pas transformer. Et cela, c’est le travail de toute ma vie. Comme beaucoup, je voudrais trouver le contact avec mon être essentiel. Mais il ne faut pas chercher. Il faut seulement se laisser trouver. Toute la vie spirituelle est là. Car l’Etre ne fait rien d’autre que nous chercher. Se laisser trouver, cela veut dire : laisser le Divin s’exprimer en nous, à travers nous, s’ouvrir pour qu’Il vienne. Ou pour ceux qui ne croient pas au Divin, « prendre le temps d’écouter la dimension de moi qui est reliée au divin qui est en moi » comme dit Jacques Salomé.

Ce Divin, celui que nous appelons par commodité Dieu, nous pourrions refuser de le nommer, sans doute parce que le nommer, c’est déjà le réduire, lui donner des limites. Mais essayer d’être un peu plus serein, devenir un lutteur pour renverser les idoles, chasser les marchands du temple, démasquer les sottises ou les hypocrisies, c’est Lui donner sa place, reconnaître simplement qu’Il compte pour nous, que nous Lui donnions d’ailleurs le nom de Yaweh, de Jésus, d’Allah ou du Boudha…Même si nous ne partageons pas ses attributs d’éternité, de créateur, de toute puissance, de divinité mais simplement que nous essayons de construire concrètement la communauté humaine qu’Il désire… Car Il habite en nous. Si nous le voulons, nous pouvons avoir un lien direct avec Lui à chaque instant de notre vie. Sans même avoir besoin du moindre intermédiaire. « Il est vrai –dit Oria, une femme de lumière comme l’appelle l’écrivain Jean Pierre Cartier,- que, dans notre inconscient, Il nous a trouvés de toute éternité. L’important pour transfigurer ce monde et nous-mêmes, c’est d’être conscient de ce lien d’amour, et de le vivre dans toutes les circonstances de la vie ».

Alors pourquoi sommes-nous sur cette terre ? Pour prendre le métro, aller travailler et rentrer le soir ? Pour avoir une belle maison, une belle voiture, un bon conjoint … et nous créer de nouveaux besoins superflus que nous cherchons à satisfaire ?… Ou pour apprendre à être libres, libres de trouver pourquoi nous avons été placés sur cette terre, libres de savoir ce que nous avons à faire parce que ce que nous avons à faire chacun est unique ? Oui libres. Alors n’hésitons pas, osons. Osons briser les fausses morales qu’on nous a inculquées, les fausses priorités que nous nous sommes créées. Et vivons. Sans attendre. Totalement présents au présent. Car « ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement. Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent et votre Père Céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Mt 6 25-34

Pascal JACQUOT

 

(Ci-dessous, un extrait de la revue bimestrielle de l’association Nature et Survie, Le lien des écologistes lorrains, publié en Avril 1977 )

ALLEZ  LES  VERTS !

Le combat des Ecologistes a perdu sa clandestinité pour occuper la une des journaux. Les nombreux candidats verts, dans les grandes villes de France, lors des élections municipales, ont pesé dans le résultat final et leurs électeurs furent sollicités partis de droite ou de gauche, à grand renfort de promesses : tous les leaders ont fait étalage d’arbres verts et ont chanté les joies et les vertus de la Nature ! Tous se disent désintéressés mais tous aussi ne s’occupent de nous que lorsaue nous leur sommes utiles par les urnes !

Mais nous n’avons oublié ni leurs accusations d’ « irresponsables », ni leur mépris avec des qualificatifs de "chevelus" ou "farfelus", ni les coups de matraque pour écraser nos revendications.

Giscard d’Estaing peut limiter la hauteur des tours, Chirac planter des arbres, d’Ornano embaucher Philippe Saint Marc, Mitterand, Marchais promettre plus de bonheur, aucun ne rejette le programme nucléaire ; aucun ne demande seulement un moratoire sur ce programme … Seuls nos luttes permanentes et courageuses peuvent les amener à réviser leurs positions.

 

Ne nous laissons donc pas endormir par des récupérateurs de tous bords qui ne font souvent que jeter de la poudre aux yeux, peindre en vert la devanture de notre Société, placer un emplâtre sur une jambe de bois. Malgré leur vocabulaire écologiste, beaucoup demeurent partisans d’un type de société construit autour de l’argent et ayant pour moteur le profit. S’ils édifient des résidences verdoyantes mais négligent l’insonorisation des habitations ouvrières, s’ils donnent toute leur place à des automobiles toujours plus imposantes mais refusent la mise en œuvre d’équipements sociaux, c’est toujours pour gagner plus d’argent.

C’est seulement dans une société bâtie autour de l’homme et pour son bonheur individuel et collectif que les écologistes pourront œuvrer avec efficacité. Et renouvelons nos aspirations :

 

·         Vivre mieux en consommant mieux mais moins ;

·         Travailler moins en produisant des choses plus durables et plus utiles à tous ;

·         Faire bien un travail qu’on aime au lieu de se faire bien payer un travail qu’on déteste ;

·         Ne pas accepter des destructions irrémédiables pour des avantages éphémères ;

·         Refuser l’alternative entre chômage et boulot qui rend idiot ;

·         Refuser l’embrigadement et rechercher l’association volontaire ; être autonome.

 

L’année qui vient revêt une importance toute particulière pour diffuser nos conceptions. A nous de la préparer calmement, avec détermination

                                       Pascal Jacquot

 

En quelques mots : (2010-2021)

Si le pape François a pu dire en toute honnêteté "Se faire vacciner, c'est un acte d'amour", je peux avec la même honnêteté répondre en écho "Ne pas se faire vacciner peut être aussi un acte d'amour".

Pascal 2021 08

Le Mal détruit l'homme et nourrit le monstre.

Pascal 

Le présent est à la fois instant et éternité

Pascal 

On ne peut « être » sans « avoir » et « avoir » sans « partager »

Pascal 

Chaque être de lumière a aussi ses ombres.

Et plus un être est transparent, plus ses ombres sont claires.

Pascal

 

 

Livret : (2011-2014)

Pourquoi jeûner pour sa santé ?

 

Dans deux livrets d'une trentaine de pages chacun, je précise comment j'ai découvert la thérapeutique du jeûne, pourquoi je l'ai expérimentée et quelles bienfaits, quelles réserves je peux exprimer sur cette méthode qui, bien qu'ancestrale, prend actuellement enfin un essor bien justifié.

Pour en savoir plus, lisez les documents ci-dessous.

 

Pascal JACQUOT

 

Pour découvrir le livret "Jeûne et Santé", cliquer

 

Pour découvrir le 2ème livret "Jeûne et Sante - Complément", cliquer

 

Pour compléter votre information :

Un film de Sylvie Gilman & Thierry de Lestrade, « Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? », publié par Arte France – Via Découvertes Production 2012 (www.viadecouvertes.fr), d’une durée de 56 minutes est aussi disponible en CD dans les bonnes librairies, notamment à la FNAC, Nature et Découvertes, Amazone ...

 

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